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Les sciences sociales de la santé travaillant dans les pays du sud ne peuvent plus faire l'économie d'une réflexion sur la construction de leurs objets. Prises entre la complexité des évolutions sanitaires (nouvelles pathologies ou réactivations d'anciennes ; places de la technique, du religieux, du privé ou de l'associatif dans les soins...), les apports de disciplines jusqu'alors peu mobilisées et l'incitation ? une "interdisciplinarité " souvent mal définie, elles voient leurs démarches se transformer.
Pour ne pas être les spectateurs passifs de ces transformations, les sciences sociales doivent s'engager dans un exercice de réflexivité : les conditions et les modalités de construction de ses objets sont au centre de cette réflexion qui, loin d'être conçue comme un enfermement disciplinaire, est tout au contraire le préalable pour une rénovation des sciences sociales de la santé. Dès l'instant où elles s'interrogent sur la "demande" (médicale, sociale ou politique), sur les concepts mobilisés par la santé publique et les acteurs du "développement sanitair ", sur la collaboration avec les autres disciplines et sur leurs propres méthodes de recherche, les sciences sociales se dotent des moyens d'aborder de façon originale, aussi bien des objets nouveaux que des objets plus traditionnels "revisités".
Singularité de la démarche qui associe retour sur soi et travail aux marges des autres disciplines de la santé que sont la santé publique et l'épidémiologie mais aussi la science politique ou la philosophie.
- Mis en ligne sur Cairn.info le 01/01/2011
- ISBN 9782200920043