CAIRN.INFO : Matières à réflexion

Introduction

1En Belgique, les élections du 26 mai 2019 ont constitué un scrutin complexe, aux enjeux et aux effets multiples. La plupart des électeurs ont voté trois fois : pour les membres de la Chambre des représentants, pour les membres d’une assemblée régionale ou communautaire, et pour les membres de la représentation belge au Parlement européen. En outre, les électeurs de la région de langue allemande ont voté une quatrième fois, de même que les habitants de la région bilingue de Bruxelles-Capitale ayant choisi de se faire présenter les listes flamandes à l’élection régionale : les premiers pour élire les membres du Parlement de la Communauté germanophone, et les seconds pour élire les membres bruxellois du Parlement flamand. L’ensemble de ces votes a renouvelé onze assemblées différentes : six par élection directe (la Chambre des représentants, le Parlement wallon, le Parlement de la Région de Bruxelles-Capitale, le Parlement flamand, le Parlement de la Communauté germanophone et la représentation belge au Parlement européen) et cinq de façon indirecte (le Sénat, le Parlement de la Communauté française et les assemblées des trois commissions communautaires bruxelloises). Il est à noter que toutes ces assemblées possèdent un pouvoir législatif, à la seule exception de l’Assemblée de la Commission communautaire flamande.

2Le présent Courrier hebdomadaire est consacré au renouvellement du Parlement fédéral (Chambre des représentants et Sénat) et à l’élection des représentants belges au Parlement européen  [1]. Cette étude s’inscrit dans la tradition de la publication par le CRISP des principaux résultats des élections et de leur commentaire. Dans cet esprit, chacun des trois chapitres dont elle se compose dégage les principaux enseignements du scrutin du 26 mai 2019 en mettant l’accent sur les modifications du paysage électoral qui en résultent. L’analyse des évolutions prend essentiellement pour point de comparaison les élections fédérales ou les élections européennes du 25 mai 2014  [2].

3Le premier chapitre concerne le scrutin fédéral. Pour cette vingt-troisième élection de la Chambre des représentants organisée depuis la Seconde Guerre mondiale, sont successivement analysés le comportement électoral (en ce compris l’absentéisme et les votes non valables), les résultats à l’échelle de l’ensemble du pays et dans les différentes régions (Wallonie, Bruxelles-Capitale et Flandre), les scores des partis politiques et la nouvelle composition de l’assemblée. Au fil du texte, le lecteur trouvera douze cartes soutenant l’exposé. Elles permettent de visualiser, canton par canton, les scores électoraux qu’ont obtenus en 2019 les différentes listes actuellement représentées à la Chambre des représentants. Elles sont précédées de cinq cartes figurant, à l’échelle du pays dans son ensemble, le parti arrivé en tête du scrutin dans chaque circonscription et dans chaque canton pour l’élection de cette assemblée en 2014 et en 2019.

4Pour le Sénat, considéré dans le deuxième chapitre, sont abordées tour à tour la désignation des sénateurs émanant des entités fédérées et celle des sénateurs cooptés.

5Le troisième chapitre est relatif à l’élection des représentants belges au Parlement européen. Son plan est semblable à celui de la partie qui traite de la Chambre. L’exposé est soutenu par deux cartes permettant de visualiser, à l’échelle du pays dans son ensemble, le parti (ou, en Région bruxelloise, la famille politique) arrivé en tête du scrutin dans chaque canton pour l’élection de cette assemblée en 2014 et en 2019.

1. La Chambre des représentants

6Depuis les élections du 25 mai 2014, la Chambre des représentants est la seule des deux chambres du Parlement fédéral qui fasse l’objet d’une élection directe. Pour sa part, le Sénat ne compte plus que des membres désignés indirectement et des membres cooptés (cf. infra).

7La Chambre des représentants compte 150 membres. Ceux-ci sont élus directement dans onze circonscriptions. Le nombre de mandats à pourvoir est fonction de la population de chaque circonscription.

1.1. La participation au scrutin

8Le nombre d’électeurs inscrits au scrutin fédéral du 26 mai 2019 est de 8 167 709, soit une augmentation de + 158 933 unités par rapport à 2014 (8 008 776).

9Les électeurs inscrits résidant sur le territoire belge (BB  [3]) sont 7 989 802 (contre 7 879 885 en 2014, soit + 109 917) ; ils représentent donc 97,8 % du total (contre 98,4 % en 2014, soit – 0,6 %).

10Les électeurs inscrits résidant à l’étranger sont nettement plus nombreux à s’être inscrits que lors du scrutin précédent : 177 907 en 2019 (contre 128 891 en 2014, soit + 49 016). Il s’agit là du chiffre le plus élevé jamais enregistré depuis que les Belges résidant à l’étranger disposent du droit de vote pour les élections fédérales (c’est-à-dire depuis le scrutin fédéral du 13 juin 1999 de jure et depuis celui du 18 mai 2003 de facto [4]). Sans doute cette évolution est-elle due, au moins partiellement, aux modifications récemment apportées à la législation électorale  [5]. Les électeurs belges résidant à l’étranger ont le choix entre trois manières de voter. Primo, en personne (E1) ou par procuration (E2) dans une commune belge ; cette modalité a été retenue par 30 343 personnes en 2019, contre 20 230 en 2014. Secundo, en personne (E3) ou par procuration (E4) dans le poste diplomatique ou consulaire de carrière dans lequel ils sont inscrits ; cette solution a été choisie par 25 343 personnes en 2019, contre 19 080 en 2014. Tertio, par correspondance (E5) ; cette option a été utilisée par 122 221 personnes en 2019, contre 89 581 en 2014.

1.1.1. Le taux de participation

11L’écart entre, d’un côté, le nombre d’électeurs inscrits et, de l’autre, le nombre de bulletins ou de cartes magnétiques déposés procède tout à la fois, d’une part, de changements intervenus dans la composition du corps électoral entre la date d’établissement de la liste des électeurs et la date de l’élection (décès, départs à l’étranger, etc.) et, d’autre part, d’absences, volontaires ou non, justifiées ou non.

12D’une manière générale, l’écart entre le nombre d’électeurs inscrits et le nombre d’électeurs votants augmente par rapport au précédent scrutin fédéral : en 2019, le taux d’absentéisme  [6] moyen s’élève à 11,6 %, soit une augmentation de + 1,0 % par rapport au scrutin de 2014 (qui avait été caractérisé par une très légère diminution du taux d’absentéisme de – 0,2 %).

Tableau 1. Élection de la Chambre des représentants (2019) Taux de participation

Tableau 1. Élection de la Chambre des représentants (2019) Taux de participation

Tableau 1. Élection de la Chambre des représentants (2019) Taux de participation

Remarques :
- En ce compris les cinq catégories d’électeurs résidant à l’étranger (E1, E2, E3, E4 et E5).
-  Il est à rappeler que certains électeurs voient leur bulletin de vote être enregistré dans une autre région que celle dans laquelle ils résident. Tel est le cas non seulement des électeurs du canton de Rhode-Saint-Genèse (Flandre) votant pour des listes de la circonscription de Bruxelles-Capitale (Région bruxelloise), mais également des électeurs du canton de Comines-Warneton (Wallonie) votant à Heuvelland (Flandre) et des électeurs de Fourons (Flandre) votant à Aubel (Wallonie).
1 Compte non tenu des électeurs inscrits dans le canton de Rhode-Saint-Genèse ayant voté pour des listes de la circonscription de Bruxelles-Capitale.
2 En ce inclus tous les électeurs inscrits dans le canton de Rhode-Saint-Genèse.
3 En ce inclus les électeurs inscrits dans le canton de Rhode-Saint-Genèse ayant voté pour des listes de la circonscription de Bruxelles-Capitale.
4 Compte non tenu des électeurs inscrits dans le canton de Rhode-Saint-Genèse ayant voté pour des listes de la circonscription de Bruxelles-Capitale.
5 Le taux de participation calculé pour la Région bruxelloise est artificiellement gonflé (+ 23 578 votes) par les électeurs inscrits dans le canton de Rhode-Saint-Genèse ayant voté pour des listes de la circonscription de Bruxelles-Capitale.
6 Le taux de participation calculé pour la Flandre est artificiellement diminué (– 23 578 votes) par les électeurs inscrits dans le canton de Rhode-Saint-Genèse ayant voté pour des listes de la circonscription de Bruxelles-Capitale.

13L’augmentation de l’absentéisme s’observe dans les trois régions, mais à des degrés variables. C’est en Région bruxelloise que le taux d’absentéisme demeure le plus élevé (13,6 %), soit une légère augmentation (+ 0,3 %) après avoir connu une diminution notable en 2014 par rapport à 2010 (– 3,7 %). En Flandre, où la participation est la plus forte, il augmente de + 0,9 % par rapport à 2014 (10,3 %). Soulignons toutefois que la faculté offerte aux électeurs inscrits dans le canton de Rhode-Saint-Genèse de voter en faveur des listes déposées soit dans la circonscription de Bruxelles-Capitale soit dans la circonscription du Brabant flamand explique probablement en partie l’évolution constatée dans la circonscription bruxelloise et en Flandre. En Wallonie, le taux d’absentéisme augmente de + 1,3 %, pour atteindre 13,7 %. Le taux d’absentéisme se situe désormais au-dessus de la barre des 10 % dans les trois régions.

14Le taux d’absentéisme  [7] a régulièrement progressé de 1958 à 1968, pour diminuer en 1971, remonter en 1974, puis connaître une importante diminution en 1977 (4,8 %, soit le minimum de la période passée en revue). De 1977 à 1999, l’on a assisté à une lente mais régulière augmentation (5,1 % en 1978, 5,4 % en 1981, 6,4 % en 1985, 6,7 % en 1987, 7,3 % en 1991, 8,8 % en 1995 et 9,0 % en 1999). En 2003, la tendance a été interrompue, l’absentéisme diminuant par rapport aux deux scrutins précédents (8,4 %) mais restant supérieur à celui de 1991. En 2007, la courbe a été inversée à nouveau (8,9 %). La tendance à la hausse s’est confirmée en 2010 : 10,8 %. Le scrutin de 2014 a connu une très légère baisse globale de l’absentéisme, qui s’est établi à 10,6 %, tandis que celui de 2019 enregistre un mouvement inverse, le taux atteignant 11,6 %, soit le taux le plus élevé des soixante dernières années.

15Au regard de la problématique du taux de participation, les cantons de Comines-Warneton (11,5 % d’absentéisme, soit + 0,6 % par rapport à 2014) et de Fourons (39,1 %, soit – 5,3 % par rapport à 2014, et déjà – 3,9 % entre 2014 et 2010) constituent des cas spécifiques. Dans ces deux cantons, les électeurs peuvent en effet se rendre respectivement à Heuvelland (canton de Messines) ou à Aubel (canton du même nom) pour y voter pour des listes respectivement néerlandophones ou francophones. Comme les personnes qui optent pour cette solution sont comptabilisées comme électeurs votants dans le canton où elles se présentent, elles sont recensées comme absentes dans le canton de leur domicile, c’est-à-dire celui où elles sont inscrites. De même, le cas du canton de Rhode-Saint-Genèse (dans la circonscription du Brabant flamand), créé par la sixième réforme de l’État, est atypique, puisque les électeurs qui y sont inscrits peuvent émettre leur vote en faveur des listes déposées soit dans la circonscription du Brabant flamand soit dans celle de Bruxelles-Capitale. Il n’est pas possible, dans ce canton, d’opérer une distinction, au niveau de l’absentéisme, entre la circonscription du Brabant flamand et celle de Bruxelles-Capitale. Dès lors, les statistiques officielles comptabilisent l’ensemble des électeurs absentéistes de ce canton dans la circonscription du Brabant flamand, tandis qu’aucun n’est reporté dans le résultat de la circonscription de Bruxelles-Capitale.

16Au total, 25 cantons enregistrent un taux d’absentéisme supérieur à 15 % en 2019 (soit 11 de plus qu’en 2014). Si l’on excepte le canton de Rhode-Saint-Genèse et celui de Fourons (cf. supra), le taux d’absentéisme le plus élevé est observé dans deux cantons de la province de Liège : celui de Liège (19,3 % d’absentéisme) et celui de Verviers (19,1 %). Le canton de Bruxelles, qui arrivait en tête en 2014 avec 18,4 % d’absents, est derrière et voit son taux d’absentéisme se stabiliser (18,3 %), à égalité avec le canton de Mons (18,3 %, soit + 3,7 %). Les cantons de Charleroi (17,6 %) et d’Herstal (17,6 %) les suivent. Les cantons bruxellois ont un taux supérieur à 15 % comme en 2014, à l’exception de celui de Saint-Josse-ten-Noode, qui enregistre à nouveau le taux d’absentéisme le plus faible de la région (14,5 %, soit – 1,1 %). Les pourcentages les plus élevés sont observés, outre dans le canton de Bruxelles, dans ceux d’Anderlecht (17,2 %, + 0,8 %) et de Molenbeek-Saint-Jean (17,0 %, + 0,3 %). Les cantons d’Eupen et de Saint-Vith étaient passés sous la barre des 15 % en 2014, avec tous deux 13,7 % des électeurs inscrits n’ayant pas participé au vote. En 2019, le canton de Saint-Vith se stabilise (13,7 %) tandis que, dans celui d’Eupen, l’absentéisme repart à la hausse tout en demeurant inférieur à 15 % (14,5 %, soit + 0,8 %).

17Aucun canton n’enregistre un taux d’absentéisme inférieur à 5 % en 2014, même pas celui d’Aubel, contrairement à 2010 et 2014, où le taux de participation (94,7 %, soit – 3,8 %) est influencé par le déplacement d’électeurs de Fourons qui sont comptabilisés parmi les électeurs votants mais pas parmi les inscrits, ce qui fausse le pourcentage de participation dans ce canton (cf. supra). Les dix taux de participation les plus élevés sont enregistrés dans cinq cantons de Flandre occidentale – ceux d’Oostrozebeke (94,2 %), de Messines (où s’ajoutent des électeurs inscrits en Wallonie, cf. supra), de Meulebeke, de Zonnebeke et de Lichtervelde –, dans quatre cantons de Flandre orientale – ceux de Kruisem, de Ninove, d’Horebeke et de Destelbergen – et dans un canton limbourgeois – celui de Looz.

18On observera par ailleurs que, dans le canton de Rhode-Saint-Genèse, le nombre des électeurs votant sur des listes bruxelloises augmente (23 578 en 2019 contre 23 391 en 2014) tandis que le nombre de ceux se portant sur des listes de la circonscription du Brabant flamand diminue (respectivement 15 975 contre 16 387) ; au total, le nombre d’électeurs ayant émis un vote s’est réduit d’un scrutin à l’autre (– 225) alors que le nombre total d’électeurs inscrits dans ce canton s’est accru (+ 680).

1.1.2. Les votes blancs et nuls

19Le chiffre global des votes blancs et nuls ne permet pas de distinguer les refus volontaires d’émettre un vote valable, les erreurs involontaires ayant invalidé le suffrage et les votes annulés pour des raisons techniques. Il est à noter toutefois que la pratique du vote automatisé par près de la moitié du corps électoral diminue considérablement le risque de vote nul  [8], tandis que le vote blanc est possible de la même manière quel que soit le mode utilisé (vote électronique ou vote traditionnel sur papier). À l’échelle nationale, les votes blancs et nuls représentent 6,1 % (pourcentage supérieur de + 0,3 % à celui de 2014) des électeurs votant pour la Chambre.

20Comme lors des scrutins précédents, le pourcentage de votes blancs et nuls est plus important en Wallonie (8,6 %) que dans les deux autres régions. Le pourcentage de bulletins non valables augmente quelque peu en Wallonie (+ 0,9 %), croît plus nettement en Région bruxelloise (+ 1,3 %) et se stabilise en Flandre (– 0,1 %). La Région bruxelloise et la Flandre sont les deux régions où le vote automatisé est le plus répandu  [9] : cela explique partiellement que le taux d’abstentionnisme – entendu ici comme le total des votes blancs et nuls (cf. supra) – y soit plus faible (respectivement 6,8 % et 4,7 %). Toutefois, la progression du nombre de bulletins non valables est plus marquée dans la circonscription de Bruxelles-Capitale. Cela est d’autant plus frappant que les bulletins en provenance du canton de Rhode-Saint-Genèse n’y incluent aucun bulletin blanc ou nul, puisque tous les bulletins blancs et nuls recensés dans ce canton sont comptabilisés dans la circonscription du Brabant flamand (cf. infra).

21Le pourcentage des votes non valables  [10] a connu une évolution en dents de scie depuis 1958, avec un maximum atteint en 1978 (8,4 %), suivi d’une diminution lente puis d’une inversion de tendance en 1991. Le taux a encore augmenté en 1995 puis a diminué lors des trois scrutins suivants. En 2007, le pourcentage de votes non valables a été l’un des plus faibles de la période, presque à égalité avec le scrutin de 1958 (5,0 %). En 2010, il a été en légère progression par rapport au scrutin précédent, constituant le cinquième taux le plus faible des cinquante dernières années. En 2014, il se maintient à son niveau de 2010, soit 5,8 %. En 2019, il remonte légèrement pour atteindre 6,1 %.

Tableau 2. Élection de la Chambre des représentants (2019). Votes blancs et nuls

Tableau 2. Élection de la Chambre des représentants (2019). Votes blancs et nulsCRIS_2433_0005_Tableau1

Tableau 2. Élection de la Chambre des représentants (2019). Votes blancs et nuls

Remarques :
- En ce compris les cinq catégories d’électeurs résidant à l’étranger (E1, E2, E3, E4 et E5).
-  Les bulletins déposés et les votes valables de la Région bruxelloise et de Flandre incluent les électeurs inscrits dans le canton de Rhode-Saint-Genèse ayant voté, respectivement, pour des listes de la circonscription de Bruxelles-Capitale ou pour des listes de la circonscription du Brabant flamand. En revanche, les bulletins blancs ou nuls enregistrés dans ce canton sont comptabilisés pour la seule Flandre.

22Du point de vue de la comptabilisation des votes non valables, le canton de Rhode-Saint-Genèse est atypique. Il n’est pas possible, dans ce canton, d’opérer une distinction, au niveau des votes blancs et nuls, entre la circonscription du Brabant flamand et celle de Bruxelles-Capitale. Dès lors, les statistiques officielles comptabilisent l’ensemble des votes non valables de ce canton (en l’occurrence, 16,5 % en 2019) dans la circonscription du Brabant flamand, tandis qu’aucun n’est reporté dans le résultat de la circonscription de Bruxelles-Capitale.

23Le nombre de cantons enregistrant un pourcentage de bulletins non valables supérieur à 10 % était de 14 en 2003. En 2007, 2010 et 2014, l’on en a compté respectivement 6, 10 et 13. En 2019, ils sont 31.

24Sept cantons enregistrent un taux d’abstentionnisme égal ou supérieur à 12,0 % : ceux de Saint-Vith (21,3 %, soit – 0,8 % par rapport à 2014), de Rhode-Saint-Genèse (16,5 %, – 6,3 %), de Comines-Warneton (15,1 %, – 1,4 %), de Mouscron (12,4 %, + 0,6 %), de Malmedy (12,3 %, + 3,2 %), de Messancy (12,2 %, + 0,2 %) et de Dour (12,0 %, + 0,6 %). Le phénomène de l’abstentionnisme demeure assez marqué dans les cantons frontaliers.

25Comme depuis 1999, le canton de Saint-Vith est à mentionner parmi les cas de figure contredisant l’hypothèse selon laquelle le pourcentage de votes blancs et nuls serait inférieur dans les cantons où le vote automatisé est en vigueur. En effet, bien qu’informatisé, ce canton enregistre le plus haut taux d’abstentionnisme du pays. De même, le canton voisin d’Eupen, lui aussi automatisé, enregistre le neuvième plus haut taux de votes non valables.

26Les taux de votes non valables sont parfois inversement proportionnels aux taux d’absentéisme. Ainsi en va-t-il pour un canton comme celui d’Anvers, qui connaît un taux de bulletins non valables faible (3,4 %), mais un absentéisme élevé (12,8 %). De même, dans celui de Lierre, les taux d’abstentionnisme et d’absentéisme sont respectivement de 4,2 % et de 16,7 %.

27Des cantons connaissent des taux particulièrement élevés tant en ce qui concerne l’absentéisme que l’abstentionnisme. Ainsi, le canton de Charleroi a un taux d’absentéisme de 17,6 % et un taux d’abstentionnisme de 11,4 %, et celui de Dison enregistre respectivement des taux de 16,6 % et de 10,8 %.

1.1.3. Le taux de participation nette

28Au total, 1 387 171 électeurs inscrits n’ont pas émis un vote valable pour la Chambre le 26 mai 2019, qu’ils se soient absentés ou abstenus. À l’échelle du pays, leur proportion s’élève en moyenne à 17,0 %, soit une hausse de + 1,2 % par rapport à 2014, hausse qui s’observe dans les trois régions avec des intensités variables.

29La Région bruxelloise (19,5 %, soit + 1,4 %) et davantage encore la Wallonie (21,1 %, soit + 2,0 %) continuent à présenter des taux d’absentéisme et d’abstentionnisme, toutes formes additionnées, sensiblement supérieurs au taux flamand (14,5 %, soit + 0,8 %).

30Depuis 1958, le pourcentage des électeurs inscrits ne se rendant pas au bureau de vote, d’une part, et le pourcentage d’électeurs s’étant rendus au bureau de vote mais ayant émis un vote non valable, d’autre part, suivent des évolutions distinctes et non linéaires, mais toujours de faible amplitude  [11]. Le mouvement conjugué d’absentéisme et d’abstentionnisme a connu des moments forts en 1968 et en 1974 (16,8 %). Après quoi, une progression, lente, a été constatée dans les décennies 1980 et 1990. Cette tendance s’est interrompue en 2003, pour reprendre, faiblement d’abord, en 2007 et se confirmer en 2010. Les résultats de 2014 semblaient indiquer une tendance à la stabilisation. Mais en 2019, les données relatives à l’absentéisme et à l’abstentionnisme conduisent à une nouvelle augmentation et aboutissent à un plafond (17,0 %) jamais atteint au cours des soixante dernières années.

Tableau 3. Élection de la Chambre des représentants (2019). Taux de participation nette

Tableau 3. Élection de la Chambre des représentants (2019). Taux de participation nette

Tableau 3. Élection de la Chambre des représentants (2019). Taux de participation nette

Remarques :
- En ce compris les cinq catégories d’électeurs résidant à l’étranger (E1, E2, E3, E4 et E5).
-  Il est à rappeler que certains électeurs voient leur bulletin de vote être enregistré dans une autre région que celle dans laquelle ils résident. Tel est le cas non seulement des électeurs du canton de Rhode-Saint-Genèse (Flandre) votant pour des listes de la circonscription de Bruxelles-Capitale (Région bruxelloise), mais également des électeurs du canton de Comines-Warneton (Wallonie) votant à Heuvelland (Flandre) et des électeurs de Fourons (Flandre) votant à Aubel (Wallonie).
-  Les bulletins déposés et les votes valables de la Région bruxelloise et de Flandre incluent les électeurs inscrits dans le canton de Rhode-Saint-Genèse ayant voté, respectivement, pour des listes de la circonscription de Bruxelles-Capitale ou pour des listes de la circonscription du Brabant flamand. En revanche, les bulletins blancs ou nuls enregistrés dans ce canton sont comptabilisés pour la seule Flandre.

1.1.4. Le cas des électeurs résidant à l’étranger

31Il est impossible d’établir des statistiques exhaustives en ce qui concerne la participation des électeurs résidant à l’étranger. En effet, différents cas de figure se posent dans les résultats officiels.

32Les voix des électeurs votant en personne ou par procuration dans une commune belge (catégories E1 et E2) sont comptabilisées là où elles sont émises ; elles sont donc entièrement confondues avec celles des électeurs résidant en Belgique. Par conséquent, on ne peut connaître le nombre de bulletins déposés par ces électeurs (ni, a fortiori, la ventilation de ceux-ci entre bulletins valables et bulletins blancs ou nuls).

33Les voix des électeurs votant en personne ou par procuration dans le poste diplomatique ou consulaire de carrière dans lequel ils sont inscrits (catégories E3 et E4) sont comptabilisées dans les onze cantons spéciaux des Affaires étrangères (appartenant chacun à une circonscription électorale : Brabant wallon, Hainaut, Liège, Luxembourg, Namur, Bruxelles-Capitale, Anvers, Brabant flamand, Flandre occidentale, Flandre orientale et Limbourg). Dès lors, le comportement de ces électeurs peut être connu (cf. Tableaux 4 et 5).

34Sauf une exception, les voix des électeurs votant par correspondance (catégorie E5) ne font l’objet d’aucun canton spécifique ; elles sont englobées avec celles d’un autre canton, à savoir le canton de Nivelles pour la circonscription du Brabant wallon, le canton de Mons pour celle du Hainaut, le canton de Huy pour celle de Liège, le canton d’Arlon pour celle du Luxembourg, le canton de Namur pour celle de Namur, le « canton de Bruxelles (E5) » pour celle de Bruxelles-Capitale  [12] (il s’agit donc de l’exception), le canton de Lierre pour celle d’Anvers, le canton de Tirlemont pour celle du Brabant flamand, le canton de Bruges pour celle de Flandre occidentale, le canton de Gand pour celle de Flandre orientale et le canton de Herck-la-Ville  [13] pour celle du Limbourg. On connaît le nombre de bulletins déposés par ces électeurs (cf. Tableau 4), mais on ignore la ventilation de ceux-ci entre bulletins valables et bulletins blancs ou nuls (hormis dans la circonscription de Bruxelles-Capitale, cf. Tableau 5).

Tableau 4. Élection de la Chambre des représentants (2014 et 2019). Taux de participation des Belges résidant à l’étranger, par circonscription, en % d’électeurs de l’étranger inscrits

Tableau 4. Élection de la Chambre des représentants (2014 et 2019). Taux de participation des Belges résidant à l’étranger, par circonscription, en % d’électeurs de l’étranger inscrits

Tableau 4. Élection de la Chambre des représentants (2014 et 2019). Taux de participation des Belges résidant à l’étranger, par circonscription, en % d’électeurs de l’étranger inscrits

35Les Belges résidant à l’étranger qui ont fait le choix de voter en personne ou par procuration dans le poste diplomatique ou consulaire de carrière dans lequel ils sont inscrits, et plus encore ceux qui se sont inscrits en vue de voter par correspondance, ont été nombreux à ne pas participer à l’élection. À l’échelle du pays, pour la première catégorie, le taux d’absentéisme est en augmentation (26,7 %, soit + 4,0 %, après avoir déjà connu une progression de 13 % en 2014), tandis que, pour la deuxième catégorie, le chiffre est plus élevé, mais en diminution par rapport à 2014 (29,6 %, soit – 5,8 %). Bien sûr, des électeurs qui avaient voté dans un poste diplomatique ou consulaire de carrière en 2014 peuvent avoir fait le choix de voter par correspondance en 2019 et inversement.

36Le taux de bulletins blancs et nuls ne peut guère s’appréhender que pour les électeurs belges résidant à l’étranger qui ont opté pour le vote en personne ou par procuration dans le poste diplomatique ou consulaire de carrière dans lequel ils sont inscrits (catégories E3 et E4). Deux observations se dégagent des données enregistrées en 2019 : le taux d’abstentionnisme est sensiblement moins élevé en 2019 qu’en 2014 (5,7 %, soit – 1,7 %) et il est légèrement inférieur au taux observé pour l’ensemble des électeurs à l’échelle du pays (5,7 % contre 6,1 %). L’on constate également que le taux d’abstentionnisme des électeurs qui ont opté pour le vote par correspondance (catégorie E5), observable uniquement en Région bruxelloise, est un peu plus faible que celui des électeurs qui ont voté à l’étranger (respectivement 5,1 % et 5,8 %).

Tableau 5. Élection de la Chambre des représentants (2014 et 2019). Votes blancs et nuls des Belges résidant à l’étranger, par circonscription, en % d’électeurs de l’étranger votants

Tableau 5. Élection de la Chambre des représentants (2014 et 2019). Votes blancs et nuls des Belges résidant à l’étranger, par circonscription, en % d’électeurs de l’étranger votants

Tableau 5. Élection de la Chambre des représentants (2014 et 2019). Votes blancs et nuls des Belges résidant à l’étranger, par circonscription, en % d’électeurs de l’étranger votants

1.2. Les résultats globaux

37Il y a cinq ans, lors du scrutin du 25 mai 2014, sur les treize partis politiques représentés au Parlement fédéral au cours de la législature précédente, six avaient connu une progression par rapport au scrutin du 13 juin 2010 (N-VA, CD&V, Open VLD, MR, Groen et PP), six avaient enregistré un recul (PS, SP.A, VB, Écolo, CDH et LDD) et un autre était dans une situation qui ne permettait pas les comparaisons (FDF  [14]). Par ailleurs, un parti avait perdu toute représentation à la Chambre des représentants (LDD), tandis qu’un autre y avait fait son entrée (PTB).

38Le 26 mai 2019, seuls cinq des treize partis politiques représentés au Parlement fédéral sous la 54e législature (2014-2019) voient leur score augmenter par rapport au précédent scrutin : le VB, le PTB, Écolo, Groen et Défi. Les huit autres enregistrent des résultats en berne : la N-VA, le PS, le CD&V, l’Open VLD, le MR, le SP.A, le CDH et le PP. L’un d’entre eux perd même l’unique siège qu’il détenait dans cette assemblée : le PP.

Tableau 6. Élection de la Chambre des représentants (1995-2019). Résultats nationaux des principales formations politiques, en % des votes valables

Tableau 6. Élection de la Chambre des représentants (1995-2019). Résultats nationaux des principales formations politiques, en % des votes valables

Tableau 6. Élection de la Chambre des représentants (1995-2019). Résultats nationaux des principales formations politiques, en % des votes valables

Remarque : En ce compris, depuis 1999, les électeurs résidant à l’étranger.
1 En 2019, présence de candidats SP.A sur la liste PS dans les cantons bruxellois.
2 En 1995, Fédération PRL FDF ; en 1999, Fédération PRL FDF MCC. De 2003 à 2010, le MR comprend le FDF.
3 En 2014 et 2019, présence de candidats Groen sur la liste Écolo dans les cantons bruxellois.
4 Jusqu’en 1999, PSC.
5 En 2014, FDF. De 1995 à 2010, le FDF se présente avec le PRL puis au sein du MR.
6 Dans les cantons wallons, PTB (en 1995 et 1999, PTB–UA ; en 2007 et 2010, PTB+ ; en 2014, PTB-GO!) ; dans les cantons flamands, PVDA (en 1995 et 1999, PVDA–AE ; en 2003, en ce compris Maria dans les circonscriptions de Bruxelles–Hal–Vilvorde et de Louvain et Resist dans la circonscription d’Anvers ; entre 2007 et 2014, PVDA+) ; dans les cantons bruxellois, PTB-PVDA (en 2003, Maria ; en 2007 et 2010, PTB+PVDA+ ; en 2014, PTB*PVDA-GO! ; en 2019, PTB*PVDA).
7 Jusqu’en 2003, Vlaams Blok ; en 2014, en ce compris FpN.
8 Jusqu’en 1999, CVP ; en 2007, cartel CD&V–N-VA.
9 Jusqu’en 2003, VLD.
10 Jusqu’en 1999, SP ; en 2003 et 2007, cartel SP.A–Spirit ; en 2019, pas de liste dans les cantons bruxellois.
11 Jusqu’en 2003, Agalev ; en 2007 et 2010, Groen! ; en 2014 et 2019, pas de liste dans les cantons bruxellois.
12 En 1999, VU–ID.

39La baisse constatée en 2019 concerne l’ensemble des partis appartenant aux familles politiques dites traditionnelles : les familles socialiste (PS et SP.A), libérale (MR et Open VLD) et de tradition sociale-chrétienne (CDH et CD&V). Fait inédit : le score additionné de ces partis se situe désormais sous le seuil des 50 % : en l’occurrence, il est de 44,9 % (soit – 11,6 % par rapport à 2014)  [15]. Il s’agit là de la poursuite, et même de l’accentuation, d’une tendance lourde depuis les années 1950  [16].

40Par ailleurs, on note que l’ensemble des partis ayant été membres du gouvernement fédéral durant la législature 2014-2019  [17] enregistrent un recul au scrutin fédéral du 26 mai 2019. Si l’on excepte Défi, il en va de même, plus largement, de tous ceux qui ont fait partie des gouvernements régionaux et communautaires  [18]. Toutefois, un parti n’ayant appartenu à aucune majorité recule également : le PP.

41La plus forte progression est celle enregistrée par le VB : + 8,1 %. Le parti flamand d’extrême droite multiplie par x 3,1 son score de mai 2014. La croissance du résultat électoral du PTB (listes PTB*PVDA en Région bruxelloise et listes PVDA en Flandre) est également notable : + 4,9 %. La formation unitaire de gauche radicale parvient ainsi à plus que doubler son score précédent (x 2,3). Les deux partis écologistes progressent également mais, contrairement à ce que certains sondages pré-électoraux avaient un temps laissé entrevoir, ils ne bénéficient pas d’une « vague verte », particulièrement en Flandre : + 2,8 % pour Écolo (qui, cependant, double presque ainsi son score de 2014 : x 1,9) et + 0,8 % pour Groen. Pour sa part, Défi monte légèrement (+ 0,4 %).

42À l’inverse, c’est la N-VA qui connaît le ressac le plus marqué : – 4,3 %. Le parti nationaliste flamand perd ainsi un peu plus du cinquième de ses électeurs de mai 2014. Le recul est également important pour le CD&V : – 2,7 %. Pour ce parti, cela représente une perte d’un peu plus du quart de l’électorat qui s’était prononcé en sa faveur cinq ans auparavant. Les baisses enregistrées par le PS, le MR et le SP.A se situent entre – 2,0 % et – 2,2 %. L’Open VLD et le CDH voient tous deux leur score chuter de – 1,3 % : pour le second, cela représente la perte d’un peu moins d’un électeur de 2014 sur quatre. Enfin, le PP perd – 0,4 %, soit un quart à un tiers des voix qu’il avait acquises cinq ans plus tôt. Il est à noter que, pour la première fois de leur histoire, le PS et le CD&V passent sous la barre des 10 % du total national des votes valablement exprimés.

43 La hiérarchie des principales formations politiques au niveau national s’en trouve sensiblement modifiée. La N-VA demeure le 1er parti du pays. En revanche, la 2e place est désormais celle du VB (alors que ce parti ne figurait qu’au 9e rang en 2014), et cela pour la première fois dans l’histoire de ce parti s’agissant d’un scrutin fédéral. Le PS et le CD&V perdent chacun une place dans le classement : le parti socialiste francophone passe de la 2e à la 3e, et le parti chrétien-démocrate néerlandophone de la 3e à la 4e. Le PTB grimpe de la 10e à la 5e position. L’Open VLD et le MR reculent chacun de deux rangs : du 4e au 6e pour le parti libéral néerlandophone, et du 5e au 7e pour son homologue francophone. Il en va de même du SP.A, qui n’est plus que 8e. Les partis écologistes connaissent des fortunes opposées : Écolo monte de la 11e à la 9e place, tandis que Groen descend de la 7e à la 10e. Pour sa part, le CDH recule de trois marches : il passe de la 8e en 2014 à la 11e en 2019. Enfin, Défi se maintient à la 12e place et le PP à la 13e[19].

Tableau 7. Élection de la Chambre des représentants (2019). Résultats des principales listes dans les trois régions

Tableau 7. Élection de la Chambre des représentants (2019). Résultats des principales listes dans les trois régions

Tableau 7. Élection de la Chambre des représentants (2019). Résultats des principales listes dans les trois régions

Remarques :
-  En ce compris les cinq catégories d’électeurs résidant à l’étranger (E1, E2, E3, E4 et E5).
-  Région bruxelloise : en ce inclus les votes émis dans le canton de Rhode-Saint-Genèse en faveur de listes déposées dans la circonscription de Bruxelles-Capitale.
-  Flandre : compte non tenu des votes émis dans le canton de Rhode-Saint-Genèse en faveur de listes déposées dans la circonscription de Bruxelles-Capitale.
1 Présence de candidats SP.A sur la liste PS dans les cantons bruxellois.
2 Dans les cantons wallons, PTB ; dans les cantons bruxellois, PTB*PVDA ; dans les cantons flamands, PVDA.
3 Pas de liste dans les cantons bruxellois.
4 Présence de candidats Groen sur la liste Écolo dans les cantons bruxellois.
5 Pas de liste dans les cantons bruxellois.

44En pourcentage, on constate que la première formation de chaque région rassemble une proportion assez semblable de l’électorat – à savoir un peu plus d’un quart – en Wallonie (PS, 26,1 %) et en Flandre (N-VA, 25,5 %), mais que tel n’est pas le cas en Région bruxelloise (où Écolo, qui passe pour la première fois en tête dans cette région, recueille un cinquième des voix : 21,6 %  [20]). En 2014, le PS et la N-VA remportaient un peu moins d’un tiers des votes valablement émis dans leur région respective (32,0 % pour l’un et 32,4 % pour l’autre), tandis que, à Bruxelles, le PS récoltait un petit quart des suffrages (24,9 %).

45Néanmoins, le premier parti en Wallonie, bien qu’il dispose en 2019 d’une assise semblable dans sa région à celle du premier parti en Flandre, recueille deux fois moins de voix que ce dernier (541 428 votes wallons en faveur du PS, contre 1 070 804 votes flamands pour la N-VA).

46Par ailleurs, si l’on compare les scores du premier parti dans chaque région, on observe un écart de 4,5 % entre le résultat du PS, premier parti en Wallonie avec 26,1 % des voix, et celui d’Écolo, première formation en Région bruxelloise avec 21,6 % des voix  [21]. En 2014, l’écart était de 7,5 % entre le résultat de la N-VA, premier parti en Flandre avec 32,4 % des voix, et celui du PS, première formation à Bruxelles avec 24,9 % des voix. En 2010, il avait même été de 10,5 % entre le résultat du PS, premier parti en Wallonie avec 37,6 %, et celui du MR, première formation en Région bruxelloise avec 27,1 %.

47Le graphique 1 présente l’évolution de la répartition des voix entre les principaux partis politiques au niveau national depuis la première élection de la Chambre des représentants ayant suivi la fin de la Seconde Guerre mondiale (cf. aussi le Tableau 8, pour la période 1995-2019).

Graphique 1. Élection de la Chambre des représentants (1946-2019) Évolution des résultats nationaux des principales formations politiques, en % des votes valables

Graphique 1. Élection de la Chambre des représentants (1946-2019) Évolution des résultats nationaux des principales formations politiques, en % des votes valables

Graphique 1. Élection de la Chambre des représentants (1946-2019) Évolution des résultats nationaux des principales formations politiques, en % des votes valables

Remarque : En ce compris, depuis 1999, les électeurs résidant à l’étranger.

PSB-BSP : Cartel libéral–socialiste en 1946, 1950, 1954 et 1958 en province de Luxembourg et en province de Limbourg ; en ce compris les Rode Leeuwen (ou Vlaamse Socialisten, ou Vlaamse BSP) de 1968 à 1974 dans les cantons bruxellois.
PS : PSB en 1977 ; cartel PSB–RW en 1977 en province de Luxembourg ; présence de candidats SP.A en 2019 dans les cantons bruxellois.
SP.A : BSP jusqu’en 1978 ; SP de 1981 à 1999 ; cartel SP.A–Spirit entre 2003 et 2007 ; pas de liste en 2019 dans les cantons bruxellois.
PLP-PVV : PL-LP jusqu’en 1961. Cartel libéral–socialiste en 1946, 1950, 1954 et 1958 en province de Luxembourg et en province de Limbourg ; PLP–PVV, PLP de la Région bruxelloise et LIB en 1971 dans les cantons bruxellois.
MR : PLP en 1974 ; PLP et FDF–PLDP en 1974 dans les cantons bruxellois ; PRLW en 1977 et 1978 dans les cantons wallons ; en ce compris le PLPW en 1977 dans les cantons wallons ; PL en 1977 et 1978 dans les cantons bruxellois ; PRL de 1981 à 1991 ; Fédération PRL FDF en 1995 ; Fédération PRL FDF MCC en 1999. De 2003 à 2010, le MR comprend le FDF.
Open VLD : PVV de 1974 à 1991 ; VLD jusqu’en 2003.
PSC-CVP : VDB–CVP et PSC en 1968 dans les cantons bruxellois.
CDH : PSC jusqu’en 1999 ; PSC–APB en 1987 dans les cantons bruxellois.
CD&V : CVP jusqu’en 1999 ; cartel CD&V–N-VA en 2007.
Écolo : Présence de candidats Groen en 2014 et 2019 dans les cantons bruxellois.
Groen : AGL entre 1977 et 1981 ; Agalev entre 1985 et 2003 ; Groen! jusqu’en 2010 ; pas de liste en 2014 et 2019 dans les cantons bruxellois.
Défi : FDF jusqu’en 2014 ; FDF–PLDP en 1974 dans les cantons bruxellois ; FDF–PPW en 1987 (dans les cantons wallons) et 1991. De 1995 à 2010, le FDF se présente avec le PRL puis au sein du MR.
RW : Cartel PSB–RW en 1977 en province de Luxembourg ; Wallon en 1995, 1999 et 2007 ; W+ en 2010 ; RassemblementWalon (sic) en 2014.
VU / N-VA : VU jusqu’en 1999 ; N-VA à partir de 2003.
VU : VC en 1949 ; CVV en 1954 ; VU–ID en 1999.
PTB-PVDA : TPO-AMADA jusqu’en 1978. Dans les cantons wallons, PTB (en 1995 et 1999, PTB–UA ; en 2007 et 2010, PTB+ ; en 2014, PTB-GO!) ; dans les cantons flamands, PVDA (en 1995 et 1999, PVDA–AE ; en 2003, en ce compris Maria dans les circonscriptions de Bruxelles–Hal–Vilvorde et de Louvain et Resist dans la circonscription d’Anvers ; entre 2007 et 2014, PVDA+) ; dans les cantons bruxellois, PTB-PVDA (en 2003, Maria ; en 2007 et 2010, PTB+PVDA+ ; en 2014, PTB*PVDA-GO! ; en 2019, PTB*PVDA).
PCB-KPB / PCB : PCB-KPB jusqu’en 1987 ; PCB à partir de 1991.
PCB-KPB : PCB (tendance Burnelle), PCB–PWT et RDW en 1965 dans les cantons wallons ; PCB–UGS en 1965 dans les cantons bruxellois ; en ce compris l’UDP en 1974 dans les cantons wallons.
PCB : PC entre 1991 et 2007.
VB : Cartel Vlaams Blok en 1978 ; Vlaams Blok de 1981 à 2003 ; Vlaams Belang depuis 2007 ; en ce compris FpN en 2014.
FN : FN-NF en 1985 dans les cantons bruxellois.

Tableau 8. Élection de la Chambre des représentants (1995-2019). Résultats nationaux

Tableau 8. Élection de la Chambre des représentants (1995-2019). Résultats nationaux

Tableau 8. Élection de la Chambre des représentants (1995-2019). Résultats nationaux

Remarque : En ce compris, depuis 1999, les électeurs résidant à l’étranger.
1 Jusqu’en 2003, Vlaams Blok ; en 2014, en ce compris FpN.
2 En 2019, présence de candidats SP.A sur la liste PS dans les cantons bruxellois.
3 Jusqu’en 1999, CVP ; en 2007, cartel CD&V–N-VA.
4 Dans les cantons wallons, PTB (en 1995 et 1999, PTB–UA ; en 2007 et 2010, PTB+ ; en 2014, PTB-GO!) ; dans les cantons flamands, PVDA (en 1995 et 1999, PVDA–AE ; en 2003, en ce compris Maria dans les circonscriptions de Bruxelles–Hal–Vilvorde et de Louvain et Resist dans la circonscription d’Anvers ; entre 2007 et 2014, PVDA+) ; dans les cantons bruxellois, PTB-PVDA (en 2003, Maria ; en 2007 et 2010, PTB+PVDA+ ; en 2014, PTB*PVDA-GO! ; en 2019, PTB*PVDA).
5 Jusqu’en 2003, VLD.
6 En 1995, Fédération PRL FDF ; en 1999, Fédération PRL FDF MCC. De 2003 à 2010, le MR comprend le FDF.
7 Jusqu’en 1999, SP ; en 2003 et 2007, cartel SP.A–Spirit ; en 2019, pas de liste dans les cantons bruxellois.
8 En 2014 et 2019, présence de candidats Groen sur la liste Écolo dans les cantons bruxellois.
9 Jusqu’en 2003, Agalev ; en 2007 et 2010, Groen! ; en 2014 et 2019, pas de liste dans les cantons bruxellois.
10 Jusqu’en 1999, PSC.
11 En 2014, FDF. De 1995 à 2010, le FDF se présente avec le PRL puis au sein du MR.
12 En 2010, Pirate Party.
13 En 2003, Belg.Unie-BUB ou BUB-BEB ; en 2007, Belg.Unie-BUB ; en 2010, Belg.Unie ; en 2014, BUB-Belg.Unie ; en 2019, BUB ou BUB Belgische Unie.
14 Jusqu’en 2007, PC.
15 En 1999, VU–ID.

1.3. Les circonscriptions wallonnes

48Les circonscriptions wallonnes sont au nombre de cinq, correspondant chacune à une province : Brabant wallon, Hainaut, Liège, Luxembourg et Namur.

1.3.1. La participation au vote

49L’accroissement continu, tant du nombre d’électeurs inscrits que du nombre de bulletins déposés (à l’exception de 2010) au scrutin fédéral se maintient. Le nombre d’électeurs inscrits continue en effet à augmenter : + 2,4 % en 2019 par rapport à 2014 (contre + 2,6 % en 1999, + 2,5 % en 2003, + 2,8 % en 2007, + 0,6 % en 2010 et + 3,9 % en 2014). Le nombre de bulletins déposés s’est également accru dans des proportions sensiblement inférieures : + 0,9 % en 2019 (contre + 1,4 % en 1999, + 3,5 % en 2003, + 2,3 % en 2007, – 1,9 % en 2010 et + 3,8 % en 2014). Cela traduit le fait que l’absentéisme – mesuré par l’écart entre le nombre d’électeurs inscrits et le nombre de bulletins déposés – s’est à nouveau accru : 13,6 % en 2019 (contre 9,5 % en 1995, 10,5 % en 1999, 9,7 % en 2003, 10,1 % en 2007, 12,3 % en 2010 et 12,4 % en 2014).

50Comme lors de chacun des scrutins fédéraux depuis 2007, le nombre de votes valables dépasse les 2 millions. Néanmoins, le total de bulletins blancs et nuls s’accroît de + 0,9 % par rapport au précédent scrutin et atteint 8,6 %. Ce pourcentage est le plus important de tous ceux observés depuis 1999 (où il était alors de 8,9 %).

51Il est à noter que, en 2019, le vote n’a été électronique que dans 9 communes wallonnes (à savoir celles de la région de langue allemande, à l’exclusion donc de l’ensemble de celles de la région de langue française). Dans ces communes, les électeurs ne peuvent émettre qu’un vote valable ou un vote blanc, mais pas un vote nul.

52Au total, la non-participation nette – mesurée par l’écart entre le nombre d’électeurs inscrits et le nombre de votes valables – s’élève, pour la première fois, à plus d’un cinquième des électeurs inscrits : 21,1 % (contre 17,1 % en 1995, 18,5 % en 1999, 16,3 % en 2003, 16,1 % en 2007, 18,7 % en 2010 et 19,1 % en 2014). En effet, 552 902 électeurs inscrits en Wallonie n’ont pas voté valablement pour l’élection de la Chambre des représentants en 2019 (358 472 parce qu’ils ne se sont pas présentés au bureau de vote ou n’ont pas donné procuration, et 194 430 parce qu’ils ont rendu un bulletin blanc ou nul). À titre de comparaison, relevons que le parti ayant obtenu le plus grand nombre de voix en Wallonie lors de ce scrutin fédéral, à savoir le PS, a récolté 541 428 suffrages, soit 11 474 voix de moins que ce que la presse a appelé « le parti des abstentionnistes ».

Tableau 9. Élection de la Chambre des représentants (1995-2019). Participation au vote dans les cantons wallons

Tableau 9. Élection de la Chambre des représentants (1995-2019). Participation au vote dans les cantons wallons

Tableau 9. Élection de la Chambre des représentants (1995-2019). Participation au vote dans les cantons wallons

Remarques :
-  En ce compris, depuis 1999, les électeurs résidant à l’étranger.
-  Il est à rappeler que certains électeurs habitant en Wallonie sont ici considérés comme absents au vote parce que leur éventuel bulletin est enregistré dans une circonscription flamande, à savoir les électeurs du canton de Comines-Warneton votant à Heuvelland. À l’inverse, certains électeurs habitant en Flandre sont ici considérés comme participants au vote parce que leur éventuel bulletin est enregistré dans une circonscription wallonne, à savoir les électeurs du canton de Fourons votant à Aubel.

1.3.2. Les listes en présence

53Dix formations politiques présentent une liste dans chacune des circonscriptions wallonnes : le PS, le MR, Écolo, le PTB, le CDH, Défi, le PP, les Listes Destexhe, le Vlaams Belang et La Droite. Neuf autres ne déposent de listes que dans une, deux ou quatre de ces circonscriptions : Agir, le Collectif citoyen, DierAnimal, Les Belges d’abord, Lutte ouvrière (LO), Nation, le Parti communiste de Belgique (PCB), Turquoise et Wallonie insoumise (WI).

54Certaines listes appellent ici un commentaire.

55Dès 2003, le Vlaams Blok s’était présenté – sans grand succès (0,9 %) – dans la circonscription du Hainaut. En 2007, une liste Vlaams Belang avait été déposée dans le Brabant wallon, sans plus de résultat (0,6 %), pour dénoncer l’absence de scission de la circonscription de Bruxelles–Hal–Vilvorde (qui induisait ipso facto la présence de listes francophones dans une partie du Brabant flamand). À l’occasion du scrutin de 2014, le VB avait à nouveau déposé une liste en Wallonie, dans un contexte où l’extrême droite francophone, plus fragmentée que jamais, ne pouvait plus utiliser le sigle FN (dont l’utilisation avait été pour elle un gage de succès électoral jusqu’en 2007). En l’occurrence, le VB avait déposé une liste dans la circonscription du Hainaut, soit celle où se présentait le Premier ministre sortant, Elio Di Rupo (PS), cible traditionnelle du parti flamand d’extrême droite, et celle de Wallonie dans laquelle il y a le plus de sièges à pourvoir ; baptisée Faire place nette (FpN), la liste déposée par le VB avait recueilli 2,1 % des suffrages. En 2019, pour la première fois, le VB dépose une liste dans chacune des circonscriptions électorales wallonnes, sous son nom propre. Toutefois, les listes ne comportent qu’un seul candidat effectif. Les candidats proposés par le VB ne semblent pas domiciliés en Wallonie, et le parti a par ailleurs annoncé qu’il ne consacrerait pas de moyens à la campagne dans cette région. Le VB a justifié le dépôt de listes en Wallonie par une volonté de dénoncer le fait que les électeurs francophones des six communes à facilités de la périphérie bruxelloise ont encore la possibilité de voter pour des partis francophones à Bruxelles. En outre, il n’a pas caché que sa démarche est également motivée par la volonté de grappiller des voix qui viendront augmenter la dotation fédérale du parti.

56Mis à part le PTB, trois formations de gauche radicale se présentent aux électeurs wallons le 26 mai 2019 : Lutte ouvrière (LO), le Parti communiste de Belgique (PCB) et Wallonie insoumise (WI). La présence de délégués syndicaux se remarque sur les listes de chacune de ces formations politiques.

57

  • LO est un parti communiste révolutionnaire qui fait partie de l’Union communiste internationaliste (UCI, trotskiste), dont la section la plus connue est le parti politique français qui compte notamment parmi ses membres Arlette Laguiller et Nathalie Arthaud. LO dépose une seule liste, dans la circonscription du Hainaut.
  • C’est également dans la seule circonscription du Hainaut qu’est déposée une liste du PCB. Fondé en 1921, le PCB fut autrefois la principale formation de la gauche radicale. Toutefois, il s’est trouvé concurrencé dans les années 2000 par d’autres formations, principalement le PTB, et tend à réaliser des performances électorales inférieures à celles-ci. En conséquence, le PCB a progressivement renouvelé son discours, notamment en prenant ses distances avec le stalinisme. Cette formation a également connu des dissensions internes et ses fédérations ont adopté une approche différenciée lors des rendez-vous électoraux. Ainsi, à côté de la liste déposée dans le Hainaut, des candidats du PCB figurent sur plusieurs listes déposées par le PTB en vue du scrutin fédéral, notamment en province de Liège.
  • WI, qui est un parti créé en 2017 dans la foulée de l’élection présidentielle française et sur le modèle de La France insoumise, revendique une Wallonie souveraine et laïque. Cette formation politique axe son programme autour de cinq propositions centrales : « Se libérer du joug flamand » (ce qui implique une 7e réforme de l’État), « Une écologie populaire et garante du développement durable », « Une révolution fiscale », « Une refondation de la démocratie et la défense du référendum d’initiative citoyenne » et « Une laïcité gage d’égalité ». WI dépose des listes dans les circonscriptions du Brabant wallon et de Liège.

58Outre le PP, trois des partis qui se présentent au suffrage des électeurs wallons se positionnent clairement, sur le clivage socio-économique, « à la droite de la droite » : La Droite, les Listes Destexhe et Turquoise. Alors que le PP est représenté au sein de l’assemblée fédérale sortante en la personne d’Aldo Carcaci, La Droite ne dispose pas d’élu. C’est en outre le premier exercice électoral auquel se soumettent les Listes Destexhe et Turquoise.

59

  • La Droite, dont la principale figure est Aldo-Michel Mungo, est une dissidence du PP née en juin 2010. Ce parti s’oppose au « monopole politique et idéologique de la gauche » et au « discours politiquement correct, ce nouveau stalinisme ». Il indique se démarquer du MR, qui se contenterait d’être « la droite de la gauche ». Par une « thérapie de choc », à savoir par « une réforme complète de l’État-providence », La Droite se donne pour objectif de lutter contre une série de maux accablant selon elle la société : poids de la fiscalité, absence de maîtrise de l’immigration, insécurité, clientélisme, assistanat, profusion des subsides, de réglementations et d’organes inutiles, etc. Elle dépose des listes dans chacune des cinq circonscriptions wallonnes.
  • Les Listes Destexhe ont été créées au début de l’année 2019 par le député bruxellois et de la Communauté française et sénateur sortant Alain Destexhe, suite à son départ du MR. Ayant bénéficié du ralliement de deux députés wallons sortants – André-Pierre Puget (ex-PP) et Patricia Potigny (ex-MR) –, les Listes Destexhe ont gagné en visibilité au printemps 2019 par le fait que la défection de P. Potigny du MR a fait perdre sa majorité au gouvernement wallon (gouvernement Borsus : MR/CDH)  [22].
  • Turquoise est une liste libertarienne présente dans la seule circonscription du Brabant wallon. Elle fédère un ensemble de mouvements qui partagent une même vision de la société, basée sur une diminution du rôle des autorités publiques, une diminution substantielle des impôts, une politique étrangère libre et indépendante ou encore une réduction des contraintes administratives.

60Depuis la disparition du Front national (FN) en 2012, et confrontée à la concurrence du PP et de La Droite, l’extrême droite francophone classique est particulièrement morcelée et aucun parti de cette mouvance ne parvient à s’imposer dans le paysage politique belge  [23]. Trois formations francophones issues de l’extrême droite traditionnelle se présentent ainsi au suffrage des électeurs wallons en 2019 : Agir, Les Belges d’abord et Nation. Des cinq circonscriptions wallonnes, seule celle du Brabant wallon ne voit le dépôt d’aucune liste de ces partis pour les élections fédérales du 26 mai 2019.

61

  • Se réclamant l’héritier du FN, Agir est dirigé par un ancien président de celui-ci, Salvatore Nicotra. Ce parti dépose des listes dans deux circonscriptions (Hainaut et Namur).
  • Le parti Les Belges d’abord dénonce un détournement de la démocratie et une islamisation de la Belgique. En conséquence, il propose notamment de stopper l’immigration et d’éradiquer la charia. Il ne dépose qu’une seule liste, à Liège ; elle est conduite par Juan Lemmens, ancien secrétaire politique du FN, ancien fondateur et ancien conseiller provincial (dans le Brabant wallon) de Force nationale et ancien fondateur de Wallonie d’abord !.
  • Fondé en 1999, Nation est un parti créé par d’anciens militants du FN et du Front nouveau de Belgique (FNB). C’est en 2003 que Nation a déposé pour la première fois des listes pour le scrutin fédéral, sans toutefois réussir à remporter le moindre siège. Lors des scrutins ultérieurs, le parti a présenté des listes dans certaines circonscriptions, mais il n’a rencontré qu’un succès électoral marginal. Cette faible activité électorale est liée aux deux caractéristiques principales de Nation, qui ne se comporte pas comme un parti politique prioritairement désireux de participer aux élections et qui développe des idées pouvant laisser transparaître un désir de rupture avec le modèle de société en place. En 2019, Nation dépose des listes dans quatre des cinq circonscriptions wallonnes (Hainaut, Liège, Luxembourg et Namur).

62Le Collectif citoyen, qui se présente pour la première fois lors d’une élection, a l’ambition de dépasser les clivages traditionnels en fédérant les listes citoyennes s’étant formées lors du scrutin communal du 14 octobre 2018. Parmi celles-ci, figure notamment Oxygène, un parti qui se veut citoyen et dont l’éthique est au cœur du programme. Le Collectif citoyen consacre une attention particulière à la participation citoyenne et à des principes de bonne gouvernance. Il est présent dans quatre circonscriptions wallonnes (seule celle du Luxembourg faisant exception).

63Enfin, DierAnimal se présente sur son site Internet comme le « premier parti animaliste unifié, national et bilingue en Belgique » et indique avoir pour objectif de « libérer [les animaux] de toute exploitation et oppression que les humains leur font subir ». Il a été créé fin 2017, dans la foulée d’un mouvement mondial : il constituerait le dix-neuvième parti animaliste au monde. Antispéciste, le parti entend mettre la question du droit des animaux au centre de l’attention et prône l’égalité de tous les êtres vivants. Pour la Chambre des représentants, DierAnimal présente des listes dans deux circonscriptions wallonnes : Liège et Namur. Il en dépose également en Flandre (cf. infra).

Tableau 10. Élection de la Chambre des représentants (2019). Présence des listes dans les circonscriptions wallonnes

Tableau 10. Élection de la Chambre des représentants (2019). Présence des listes dans les circonscriptions wallonnes

Tableau 10. Élection de la Chambre des représentants (2019). Présence des listes dans les circonscriptions wallonnes

1.3.3. Les résultats en Wallonie

64Le graphique 2 présente l’évolution de la répartition des voix entre les principaux partis politiques dans les cantons wallons depuis le premier scrutin national ayant suivi la fin de la Seconde Guerre mondiale (cf. aussi infra, Tableau 11, pour la période 1995-2019).

Graphique 2. Élection de la Chambre des représentants (1946-2019). Évolution des résultats des principales formations politiques dans les cantons wallons, en % des votes valables

Graphique 2. Élection de la Chambre des représentants (1946-2019). Évolution des résultats des principales formations politiques dans les cantons wallons, en % des votes valables

Graphique 2. Élection de la Chambre des représentants (1946-2019). Évolution des résultats des principales formations politiques dans les cantons wallons, en % des votes valables

Remarque : En ce compris, depuis 1999, les électeurs résidant à l’étranger.
PS : Jusqu’en 1977, PSB ; en 1946, 1950, 1954 et 1958, cartel libéral–socialiste en province de Luxembourg ; en 1977, cartel PSB–RW en province de Luxembourg.
MR : Jusqu’en 1961, PL ; en 1946, 1950, 1954 et 1958, cartel libéral–socialiste en province de Luxembourg ; de 1965 à 1974, PLP ; en 1977 et 1978, PRLW ; en 1977, en ce compris le PLPW ; de 1981 à 1991, PRL ; en 1995, Fédération PRL FDF ; en 1999, Fédération PRL FDF MCC. De 2003 à 2010, le MR comprend le FDF.
PTB : Jusqu’en 1978, TPO ; en 1995 et 1999, PTB–UA ; en 2007 et 2010, PTB+ ; en 2014, PTB-GO!.
CDH : Jusqu’en 1999, PSC.
Défi : Jusqu’en 2014, FDF ; de 1968 à 1981, en cartel avec le RW ; en 1987 et 1991, FDF–PPW. De 1995 à 2010, le FDF se présente avec le PRL puis au sein du MR.
RW : De 1968 à 1981, en cartel avec le FDF ; en 1977, cartel PSB–RW en province de Luxembourg ; en 1995, 1999 et 2007, listes Wallon ; en 2010, listes W+ ; en 2014, listes RassemblementWalon (sic).
PCB : Jusqu’en 1987, PCB ; en 1965, somme des listes PCB (tendance Burnelle), des listes PCB–PWT et des listes RDW ; en 1974, en ce compris les listes UDP ; de 1991 à 2007, PC ; en 2019, PCB.

65Avec 26,1 % des voix et la perte de 5,9 % des suffrages par rapport à 2014, le PS enregistre le plus mauvais score de son histoire. Néanmoins, tout comme lors des scrutins précédents, il demeure le premier parti de Wallonie. Tout comme le PS, le MR connaît un déclin électoral important par rapport à 2014 (– 5,3 %) et, avec 20,5 % des voix, réalise son moins bon résultat depuis 1991 (qui était alors de 19,8 %). Alors que l’écart entre le PS et le MR se réduisait en 2014 et atteignait 6,2 % des votes valablement émis, il se réduit à nouveau en 2019 et s’élève à 5,6 %.

66Derrière ces deux partis, Écolo récupère la troisième place qu’il avait occupée en 1999, fort de ses 14,9 % (+ 6,7 %). Il est suivi par le PTB qui, avec 13,8 % des votes valables (+ 8,3 %) et pour la première fois de son histoire, occupe la quatrième place. Quant à lui, le CDH opère un recul électoral de 3,3 % et obtient son plus mauvais score, avec 10,7 % des voix. Pour la première fois, il est relégué à la cinquième position, derrière non seulement Écolo mais aussi le PTB.

67Outre ces cinq formations (PS, MR, Écolo, PTB et CDH), quatorze autres ont déposé des listes en 2019 (contre vingt-deux en 2014). Certaines de ces listes étaient incomplètes et toutes n’étaient pas présentes dans l’ensemble des cinq circonscriptions.

68Défi parvient presque à doubler son score de 2014, avec 4,1 % des suffrages à l’échelle des cinq circonscriptions wallonnes (+ 1,7 %). Toutefois, ce résultat reste insuffisant pour lui permettre de faire élire un représentant en Wallonie. Partout, il se classe à la sixième position, à chaque fois devant le PP.

69Le PP obtient 3,2 % des votes valablement exprimés en Wallonie (contre 4,5 % en 2014, soit – 1,3 %), avec un maximum de 3,5 % dans la circonscription de Liège. Alors qu’il disposait d’un siège à la Chambre des représentants durant la législature 2014-2019 (acquis dans la circonscription de Liège), il est désormais privé de toute représentation parlementaire fédérale  [24].

70Également situées « à la droite de la droite », les Listes Destexhe, La Droite et Turquoise obtiennent respectivement 1,4 % (29 833 voix), 0,7 % (15 075 voix) et 0,0 % (626 voix) des votes valablement émis.

71Tout comme en 2014, aucun parti issu de l’extrême droite traditionnelle ne parvient à décrocher plus de 1 % des voix dans le paysage politique wallon. Fait remarquable, c’est le Vlaams Belang – présent dans chacune des circonscriptions wallonnes – qui obtient le meilleur score parmi ces listes. En effet, les listes du parti d’extrême droite flamand décrochent 0,9 % des votes valablement exprimés en Wallonie (18 077 voix), avec un maximum dans la circonscription du Hainaut (1,1 %). La liste Les Belges d’abord, uniquement présente dans la circonscription de Liège, recueille 0,5 % des suffrages wallons (10 583 voix). Les listes Nation, déposées dans quatre circonscriptions wallonnes (toutes sauf le Brabant wallon), obtiennent 0,5 % des votes wallons (10 463 voix). Enfin, les listes Agir, présentes dans les circonscriptions du Hainaut et de Namur, en remportent 0,4 % (7 598 voix). Toutes ces listes de formations classées à l’extrême droite du spectre politique totalisent 2,3 % seulement des votes valablement exprimés en Wallonie.

72Ensemble, les formations de gauche radicale (à l’exception du PTB) ne parviennent pas à obtenir 1 % des suffrages wallons. La liste LO, uniquement présente dans la circonscription du Hainaut, recueille 0,3 % des votes valablement exprimés (5 735 voix). Les listes Wallonie insoumise, déposées dans les circonscriptions de Liège et du Brabant wallon, obtiennent 0,3 % des suffrages wallons (5 354 voix). Enfin, le PCB, présent dans la seule circonscription du Hainaut, ne décroche que 0,1 % (1 626 voix). Ces listes totalisent ainsi 0,7 % des suffrages wallons.

73Présent dans toutes les circonscriptions wallonnes à l’exception du Luxembourg, le Collectif citoyen obtient 1,0 % des votes valablement exprimés (21 092 voix). Uniquement présent dans les circonscriptions de Liège et de Namur, DierAnimal obtient quant à lui 0,6 % (12 462 voix).

74La prépondérance du PS en Wallonie peut être observée à travers le relevé des positions de premier parti dans les cantons (cf. Tableau A5 en annexe et Carte 3), même si, sur ce plan, l’écart avec le MR tend à se réduire de scrutin en scrutin. Sur 99 cantons, le PS arrive en tête dans 46 cantons en 2019 (soit – 1 par rapport à 2014  [25]), contre 40 pour le MR (contre 33 en 2014, soit + 7)  [26]. Le CDH (11, soit – 6) et Écolo (2, soit + 2) se partagent les 13 cantons restants. Quant à lui, le PTB n’occupe le premier rang dans aucun canton.

75Dans l’ensemble de la région, cinq formations obtiennent une représentation parlementaire fédérale : PS, MR, Écolo, PTB et CDH. Elles y totalisent 86,0 % des votes valables, ce qui est sensiblement moins que lors des six scrutins précédents : 95,9 % en 1995 (PS, Fédération PRL FDF, PSC, Écolo et FN), 93,1 % en 1999 (PS, Fédération PRL FDF MCC, Écolo, PSC et FN), 93,3 % en 2003 (PS, MR, CDH, Écolo et FN), 94,8 % en 2007 (MR, PS, CDH, Écolo et FN), 89,8 % en 2010 (PS, MR, CDH, Écolo, PP) et 90,0 % en 2014 (PS, MR, CDH, Écolo, PTB et PP). Cela s’explique par la fragmentation du paysage partisan au sud du pays, notamment à l’extrême droite.

Graphique 3. Élection de la Chambre des représentants (2014 et 2019). Comparaison des résultats des principales listes dans les cantons wallons, en % des votes valables

Graphique 3. Élection de la Chambre des représentants (2014 et 2019). Comparaison des résultats des principales listes dans les cantons wallons, en % des votes valables

Graphique 3. Élection de la Chambre des représentants (2014 et 2019). Comparaison des résultats des principales listes dans les cantons wallons, en % des votes valables

Remarque : En ce compris les cinq catégories d’électeurs résidant à l’étranger (E1, E2, E3, E4 et E5).
PTB : En 2014, PTB-GO!.
Défi : En 2014, FDF.

Tableau 11. Élection de la Chambre des représentants (1995-2019). Répartition des votes émis dans les cantons wallons

Tableau 11. Élection de la Chambre des représentants (1995-2019). Répartition des votes émis dans les cantons wallons Tableau 11. Élection de la Chambre des représentants (1995-2019). Répartition des votes émis dans les cantons wallons

Tableau 11. Élection de la Chambre des représentants (1995-2019). Répartition des votes émis dans les cantons wallons

Remarque : En ce compris, depuis 1999, les électeurs résidant à l’étranger.
1 En 1995, Fédération PRL FDF ; en 1999, Fédération PRL FDF MCC. De 2003 à 2010, le MR comprend le FDF.
2 En 1995 et 1999, PTB–UA ; en 2007 et 2010, PTB+ ; en 2014, PTB-GO!.
3 Jusqu’en 1999, PSC.
4 En 2014, FDF. De 1995 à 2010, le FDF se présente avec le PRL puis au sein du MR.
5 En 2003, Vlaams Blok ; en 2014, FpN.
6 Jusqu’en 2007, PC.

76Le scrutin du 26 mai 2019 a modifié la hiérarchie des principaux partis, non seulement à l’échelle de l’ensemble de la Wallonie mais également dans chacune des cinq circonscriptions wallonnes.

77Malgré un important recul électoral, le PS conserve sa position dominante à l’échelle de la Wallonie (avec 26,1 % des votes valablement exprimés, soit – 5,9 % par rapport à 2014). Le MR continue à occuper la 2e position (20,5 % ; – 5,3 %). La 3e marche est désormais celle d’Écolo (14,9 % ; + 6,7 %), alors que ce parti était arrivé à la 4e place cinq ans plus tôt. Il est suivi du PTB (13,8 % ; + 8,3 %), qui monte ainsi également d’un rang. Le CDH chute de deux places dans le classement et, pour la première fois de son histoire, est relégué à la 5e position (10,7 % ; – 3,3 %). Enfin, Défi et le PP intervertissent leurs places : Défi se hisse à la 6e position (4,1 % ; + 1,7 %), tandis que le PP devient 7e (3,2 % ; – 1,3 %).

78Avec 22,1 %, le PS enregistre un recul de – 5,7 % dans la circonscription de Namur. Cependant, il y récupère la place de premier parti qu’il occupait avant 2014 car le MR, premier en 2014 avec 28,3 % des votes, enregistre un ressac plus sévère encore (– 8,5 %). Dans la circonscription du Luxembourg, le CDH opère un recul électoral significatif (– 10,0 %) et perd sa première place au profit du MR, malgré le recul électoral de ce dernier (– 0,8 %). Le MR reste le premier parti dans la circonscription du Brabant wallon, mais il y est désormais suivi par Écolo (+ 8,4 %) et non plus par le PS (– 6,2 %). Enfin, le PS et le MR restent respectivement les premier et deuxième partis dans les circonscriptions du Hainaut et de Liège, mais ils sont dorénavant suivis par le PTB. Dans le Hainaut, Écolo perd ainsi sa troisième place (+ 6,4 %), tout comme le CDH en province de Liège (– 4,6 %).

79Si l’on observe les résultats globaux au niveau de l’ensemble de la Wallonie, le MR est le premier ou le deuxième parti dans chacune des circonscriptions wallonnes, comme en 2014. Bien que son résultat total s’avère supérieur à celui du MR, le PS voit ses scores répartis de manière plus inégale. Les socialistes sont ainsi la première formation dans les circonscriptions du Hainaut (34,2 %), de Liège (24,9 %) et de Namur (22,1 %) et la troisième formation dans la circonscription du Luxembourg (18,7 %), derrière le MR et le CDH, et dans la circonscription du Brabant wallon (15,3 %), derrière le MR et Écolo. Écolo reste la quatrième formation politique dans les circonscriptions du Luxembourg (16,0 %), de Liège (15,5 %) et de Namur (15,2 %), et recule à cette position dans le Hainaut (12,3 %) ; en revanche, il se hisse à la deuxième position dans le Brabant wallon (19,8 %). Le CDH se maintient à la troisième position dans la circonscription de Namur (17,1 %), à la quatrième position dans la circonscription du Brabant wallon (7,7 %) et à la cinquième position dans la circonscription du Hainaut (8,0 %) ; par contre, il est relégué à la deuxième position dans la circonscription du Luxembourg (23,5 %) et à la cinquième position dans celle de Liège (8,4 %). Les listes du PTB occupent la troisième place dans les circonscriptions de Liège (16,5 %) et du Hainaut (15,6 %) et la cinquième place dans les circonscriptions de Namur (11,9 %), du Luxembourg (9,0 %) et du Brabant wallon (7,4 %). Enfin, le PP ne figure plus nulle part parmi les six premières formations politiques.

80On reviendra plus en détail infra sur l’implantation des partis ayant remporté des sièges dans les circonscriptions wallonnes.

1.3.4. Le cas du canton de Comines-Warneton

81Suite à la fixation de la frontière linguistique en 1962, les cinq « communes cominoises »  [27] ont été détachées de la province de Flandre occidentale au profit de la province de Hainaut. La nouvelle carte électorale résultant de cette modification a été d’application pour la première fois à l’occasion du scrutin législatif du 23 mai 1965. Le 1er janvier 1977, les cinq communes ont été fusionnées dans l’actuelle commune de Comines-Warneton.

82Depuis le scrutin national du 24 novembre 1991 (en vertu de la loi du 9 août 1988 contenant diverses dispositions relatives aux communes à statut linguistique spécial, dite loi de pacification communautaire), les électeurs inscrits dans le canton de Comines-Warneton ont la faculté de se rendre à Heuvelland en province de Flandre occidentale pour y voter lors des élections de la Chambre des représentants  [28]. Cette disposition permet aux néerlandophones de Comines-Warneton (commune de la région de langue française) de participer au scrutin dans une circonscription néerlandophone s’ils le souhaitent.

83En 2019, le nombre d’électeurs votants est de 8 978 sur 10 146 inscrits dans le canton de Comines-Warneton (soit un absentéisme de 11,5 %, alors que la moyenne régionale wallonne est de 13,6 %). En revanche, ce canton enregistre un pourcentage de votes blancs et nuls (15,1 %, soit + 0,5 %) nettement plus élevé que la moyenne régionale wallonne, qui est de 8,6 %.

84Dans ce canton, c’est le PS qui est en tête, avec 20,6 % de suffrages. Le MR ainsi qu’Écolo le suivent de près, respectivement avec 19,3 % et 18,9 % des votes valablement exprimés. Le CDH y obtient 16,0 % et, relativement loin de la tendance observée dans le reste de la circonscription du Hainaut, le PTB n’y décroche que 8,8 % des suffrages. Le Collectif citoyen y recueille quant à lui 7,3 % des voix.

1.3.5. Le cas des cantons d’Eupen et de Saint-Vith

85Traditionnellement, le comportement électoral des cantons d’Eupen et de Saint-Vith diffère de celui du reste de la Wallonie. Il est donc intéressant de leur réserver une analyse spécifique  [29].

86En 2019, 23 110 électeurs se sont rendus aux urnes dans le canton d’Eupen et 19 765 dans le canton de Saint-Vith. Le nombre d’électeurs inscrits dans ces cantons étant respectivement de 27 017 et 22 906, l’absentéisme s’élève à 14,5 % dans le canton d’Eupen (+ 0,8 %) et à 13,7 % dans le canton de Saint-Vith (statu quo). Il est donc supérieur à la moyenne régionale wallonne (13,6 %) dans le premier cas et presque équivalent à cette moyenne dans le deuxième cas. En outre, le pourcentage de votes blancs et nuls est nettement supérieur à la moyenne régionale wallonne (8,6 %), puisqu’il est de 11,9 % (– 2,6 %) à Eupen et de 21,3 % (– 0,8 %) à Saint-Vith.

87Pour la première fois, Écolo arrive en tête en région de langue allemande lors d’une élection de la Chambre des représentants (cette place avait été celle du PSC puis CDH de 1946 à 1999 ainsi qu’en 2007, et celle du MR en 2003, en 2010 et en 2014) ; son score y est de 24,3 %, soit une augmentation de + 8,8 % par rapport au scrutin fédéral de 2014. Le CDH occupe la deuxième position (23,7 %, soit – 2,9 %), suivi de près par le MR (22,3 %, soit – 8,3 %). Quant au PS, il est quatrième avec 12,9 % (– 2,7 %). Écolo, le CDH et le MR sont donc au coude-à-coude, tandis que le PS ne recueille qu’un pourcentage de voix sensiblement moindre. Par ailleurs, on note que, des quatre principaux partis, seul Écolo progresse. C’est également un résultat à la hausse qu’enregistre le PTB (4,8 %, soit + 3,5 % par rapport à 2014 ; il s’agit du maximum historique du parti dans cette région linguistique depuis qu’il s’y présente, c’est-à-dire depuis 1978). L’autre formation de gauche radicale n’obtient qu’un pourcentage de voix très faible (Wallonie insoumise, 0,4 %). Trois petits partis situés « à la droite de la droite » totalisent 4,5 % (PP, 2,3 % ; La Droite, 1,5 % ; Listes Destexhe, 0,7 %), tandis que trois listes d’extrême droite décrochent ensemble 4,8 % (VB, 2,5 % ; Les Belges d’abord, 1,8 % ; Nation, 0,5 %). Enfin, 2,3 % des voix vont à trois dernières formations : DierAnimal (1,3 %), Défi (0,7 %) et Collectif citoyen (0,3 %).

88La position acquise par Écolo en région de langue allemande à l’occasion du scrutin fédéral du 26 mai 2019 est d’autant plus remarquable que, pour les trois autres scrutins du même jour, le parti vert n’arrive que deuxième (élection du Parlement wallon et élection du Parlement européen) ou même cinquième (élection du Parlement de la Communauté germanophone)  [30].

89Les deux cantons ont émis des votes relativement différents. Ainsi, l’ordre et le score des quatre premiers partis sont les suivants dans le canton d’Eupen : Écolo (24,7 %), CDH (22,8 %), MR (19,9 %) et PS (14,5 %), tandis que la situation est la suivante dans le canton de Saint-Vith : MR (25,6 %), CDH (24,9 %), Écolo (23,8 %) et PS (10,9 %). Écolo n’atteint donc la première marche qu’à Eupen, alors qu’il est troisième à Saint-Vith.

1.4. La circonscription de Bruxelles-Capitale

90Une loi du 19 juillet 2012 a scindé la circonscription électorale de Bruxelles–Hal–Vilvorde pour l’élection de la Chambre des représentants  [31]. D’une part, l’arrondissement administratif de Bruxelles-Capitale constitue la circonscription électorale de Bruxelles-Capitale. D’autre part, l’arrondissement administratif de Hal–Vilvorde forme, avec celui de Louvain, la circonscription électorale du Brabant flamand  [32]. Le mécanisme de l’apparentement – qui associait auparavant la circonscription de Bruxelles–Hal–Vilvorde à celle de Louvain, d’un côté, et à celle du Brabant wallon, de l’autre – a été supprimé.

91Par la même loi du 19 juillet 2012, un canton électoral de Rhode-Saint-Genèse a été créé pour l’élection de la Chambre des représentants. Ce nouveau canton est formé des six communes à statut linguistique spécial de la périphérie bruxelloise : Drogenbos, Kraainem, Linkebeek, Rhode-Saint-Genèse, Wemmel et Wezembeek-Oppem. Les électeurs inscrits dans ce canton peuvent voter soit pour une liste déposée dans la circonscription du Brabant flamand, soit pour une liste présentée dans la circonscription de Bruxelles-Capitale ; leur bulletin de vote leur permet d’effectuer ce choix sans se déplacer dans une autre commune.

92Ce nouveau découpage territorial est d’application pour la deuxième fois lors des élections fédérales du 26 mai 2019.

93La circonscription électorale de Bruxelles-Capitale comprend les dix-neuf communes de l’arrondissement administratif correspondant. Celles-ci se répartissent en huit cantons : Anderlecht (comprenant les communes d’Anderlecht et de Berchem-Sainte-Agathe), Bruxelles, Ixelles (Auderghem, Ixelles et Watermael-Boitsfort), Molenbeek-Saint-Jean (Ganshoren, Jette, Koekelberg et Molenbeek-Saint-Jean), Saint-Gilles, Saint-Josse-ten-Noode (Etterbeek, Saint-Josse-ten-Noode, Woluwe-Saint-Lambert et Woluwe-Saint-Pierre), Schaerbeek (Evere et Schaerbeek) et Uccle (Forest et Uccle)  [33]. En outre, comme déjà précisé, cette circonscription comprend le canton de Rhode-Saint-Genèse, pour les voix émises en faveur de listes se présentant dans la circonscription de Bruxelles-Capitale. Enfin, elle comprend le canton spécial des Affaires étrangères de Bruxelles-Capitale (qui rassemble les voix émises à l’étranger par des électeurs belges votant dans la circonscription de Bruxelles-Capitale et ayant choisi de voter en personne ou par procuration dans un poste diplomatique ou consulaire), ainsi que, depuis 2019, le « canton de Bruxelles (E5) » (qui rassemble les voix émises à l’étranger par des électeurs belges votant dans la circonscription de Bruxelles-Capitale et ayant choisi de voter par correspondance).

94Dans la présente analyse, la comparaison avec les scrutins fédéraux antérieurs à 2014 ne pourra porter que sur les chiffres relatifs aux huit cantons bruxellois. En effet, le mécanisme électoral relatif aux voix émises en faveur de listes bruxelloises dans le canton de Rhode-Saint-Genèse et le canton spécial des Affaires étrangères de Bruxelles-Capitale ont été d’application pour la première fois en 2014 ; quant à lui, le « canton de Bruxelles (E5) » a été créé en 2019.

1.4.1. La participation au vote

95À l’échelle des huit cantons bruxellois, le taux de participation est en légère baisse pour l’élection de la Chambre des représentants : – 0,2 % (83,4 %, contre 83,6 % en 2014).

96Cette tendance générale à la baisse du taux de participation masque des différences marquées entre les cantons bruxellois. Dans les cantons de Bruxelles (+ 0,1 %), d’Ixelles (+ 0,3 %) et surtout de Saint-Josse-ten-Noode (+ 1,1 %), le taux de participation est en hausse. Il connaît en revanche une baisse dans les cantons d’Anderlecht (– 0,8 %), de Saint-Gilles (– 0,9 %) et surtout de Schaerbeek (– 1,2 %). Avec 81,7 %, le canton de Bruxelles demeure celui qui présente le taux de participation le plus bas, tandis que, avec 85,5 %, le canton de Saint-Josse-ten-Noode reste celui qui enregistre le taux le plus élevé.

97Le taux de votes blancs et nuls connaît une augmentation importante : + 1,4 % (7,2 % en 2019, contre 5,8 % cinq ans auparavant) : c’est le taux le plus élevé constaté pour la période 1995-2019. Le taux de votes blancs et nuls avait déjà connu une hausse sensible lors du scrutin précédent, ce qui fait que, par rapport à 2010, il a augmenté de + 3,2 % en 2019, soit de 80 % en valeur relative. Il faut remonter à 1985 pour trouver un taux de votes blancs et nuls plus élevé (7,5 %) dans les cantons bruxellois – qui toutefois comprenaient alors, pour cinq d’entre eux, des communes ou sections de communes flamandes. Il convient de noter que, depuis l’adoption du vote électronique, il n’est plus possible, dans les huit cantons bruxellois, d’émettre un vote nul. Le taux de 7,2 % enregistré le 26 mai 2019 indique donc bien des votes blancs émis par l’électeur  [34].

98Chacun des huit cantons bruxellois est concerné par ce phénomène de hausse du taux de votes blancs et nuls. L’accroissement est particulièrement marqué dans les cantons de Schaerbeek (+ 2,0 %), de Molenbeek-Saint-Jean (+ 1,8 %) et d’Anderlecht (+ 1,8  %), tandis qu’il l’est le moins dans ceux d’Ixelles et d’Uccle (+ 1,1 % dans les deux cas). Le taux de bulletins blancs et nuls le plus élevé est enregistré dans le canton d’Anderlecht (9,0 %), et le plus bas dans celui d’Ixelles (5,1 %).

99Au final, le taux de participation nette – entendu comme la proportion d’électeurs inscrits ayant émis un vote valable – s’élève à 77,4 % (– 1,4 % par rapport à 2014). Il s’agit du second pourcentage le plus faible enregistré sur la période 1995-2019, juste derrière celui observé en 1995.

Tableau 12. Élection de la Chambre des représentants (1995-2019). Participation au vote dans les huit cantons bruxellois

Tableau 12. Élection de la Chambre des représentants (1995-2019). Participation au vote dans les huit cantons bruxellois

Tableau 12. Élection de la Chambre des représentants (1995-2019). Participation au vote dans les huit cantons bruxellois

Remarque : En ce compris, depuis 1999, les électeurs résidant à l’étranger et ressortissant des catégories E1 et E2.

100Dans le canton de Rhode-Saint-Genèse, un peu moins de trois cinquièmes des électeurs qui ont voté valablement ont décidé d’émettre leur voix en faveur d’une liste se présentant dans la circonscription de Bruxelles-Capitale (59,6 %), contre un peu plus de deux sur cinq en faveur d’une liste se présentant dans la circonscription du Brabant flamand (40,4 %). Ce sont là des proportions légèrement différentes de celles observées lors du scrutin de 2014 (respectivement 58,8 % et 41,2 %).

101Il n’est pas possible, dans ce canton, d’opérer une distinction, au niveau de l’absentéisme et de l’abstentionnisme, entre la circonscription de Bruxelles-Capitale et celle du Brabant flamand. Dès lors, les statistiques officielles comptabilisent l’ensemble des électeurs de ce canton qui ont été absents au scrutin ou qui ont émis un vote blanc ou nul dans le résultat de la circonscription du Brabant flamand, tandis qu’aucun n’est reporté dans celui de la circonscription de Bruxelles-Capitale. Pour celle-ci, cela se traduit donc par un apport net de votes valables.

Tableau 13. Élection de la Chambre des représentants (2014 et 2019). Participation au vote dans le canton de Rhode-Saint-Genèse : voix émises en faveur de listes déposées dans la circonscription de Bruxelles-Capitale

Tableau 13. Élection de la Chambre des représentants (2014 et 2019). Participation au vote dans le canton de Rhode-Saint-Genèse : voix émises en faveur de listes déposées dans la circonscription de Bruxelles-Capitale

Tableau 13. Élection de la Chambre des représentants (2014 et 2019). Participation au vote dans le canton de Rhode-Saint-Genèse : voix émises en faveur de listes déposées dans la circonscription de Bruxelles-Capitale

Remarque : Le mécanisme électoral relatif aux voix émises en faveur de listes bruxelloises dans le canton de Rhode-Saint-Genèse a été introduit en 2014.

102Le taux de participation des Belges établis à l’étranger qui votent dans la circonscription de Bruxelles-Capitale est en hausse, mais demeure fort bas : 67,7 % (contre 64,8 % en 2014, soit + 2,9 %). Ce taux est toutefois plus élevé chez les Belges de l’étranger qui votent dans un poste diplomatique ou consulaire (canton spécial des Affaires étrangères de Bruxelles-Capitale), avec 74,6 %, que chez les Belges de l’étranger qui votent par correspondance (« canton de Bruxelles (E5) »), parmi lesquels il s’établit à 65,5 %.

Tableau 14. Élection de la Chambre des représentants (2014 et 2019). Participation au vote des Belges résidant à l’étranger : canton spécial des Affaires étrangères de Bruxelles-Capitale et « canton de Bruxelles (E5) »

Tableau 14. Élection de la Chambre des représentants (2014 et 2019). Participation au vote des Belges résidant à l’étranger : canton spécial des Affaires étrangères de Bruxelles-Capitale et « canton de Bruxelles (E5) »

Tableau 14. Élection de la Chambre des représentants (2014 et 2019). Participation au vote des Belges résidant à l’étranger : canton spécial des Affaires étrangères de Bruxelles-Capitale et « canton de Bruxelles (E5) »

Remarques :
-  Le canton spécial des Affaires étrangères de Bruxelles-Capitale a été créé en 2014. Jusqu’alors, existait le canton spécial des Affaires étrangères de Bruxelles–Hal–Vilvorde ; il était donc impossible de connaître la ventilation entre les votes émis par des électeurs rattachés, d’une part, aux cantons de l’arrondissement de Bruxelles-Capitale et, d’autre part, aux cantons de l’arrondissement de Hal–Vilvorde.
-  Le « canton de Bruxelles (E5) » a été créé en 2019.

1.4.2. Les listes en présence

103En 2019, douze listes se présentent dans la circonscription de Bruxelles-Capitale : Écolo, PS, MR, PTB*PVDA, Défi, CDH, N-VA, Listes Destexhe, Open VLD, PP, VB et CD&V. C’est dix de moins qu’en 2014  [35].

104Il est à noter que la liste d’Écolo comporte à nouveau des candidats de Groen (comme cela a déjà été le cas en 2014), tandis que deux candidats du SP.A figurent cette fois sur celle du PS. Ni Groen ni le SP.A ne déposent donc de liste propre.

1.4.3. Les résultats dans la circonscription de Bruxelles-Capitale

Les résultats dans les huit cantons bruxellois

105Le graphique 4 présente l’évolution de la répartition des voix des principaux partis politiques dans les huit cantons bruxellois depuis 1995 (cf. aussi infra, Tableau 15), c’est-à-dire depuis que ces cantons sont composés exclusivement des communes appartenant à l’arrondissement administratif de Bruxelles-Capitale.

106Ce graphique permet de constater que les écarts entre les scores des différents partis dans les huit cantons bruxellois ont fortement décru. Jusqu’en 2007, le MR était de loin le 1er parti à l’échelle des huit cantons bruxellois, avec des scores au-dessus de la barre des 30 %. En 2010 toutefois, le résultat du MR était passé sous ce taux et l’écart avec le 2e parti, à savoir le PS, s’était considérablement amoindri : 0,5 % (contre 10,5 % en 2007 et 6,5 % en 2003). En 2014, avec 21,9 % des voix, le MR a perdu la 1re place au profit du PS (25,6 %). En 2019, avec 15,9 % des voix, le MR se retrouve 3e parti : il est devancé non seulement par le PS (21,0 %) mais également par Écolo (21,3 %). En un quart de siècle, le MR a perdu la moitié de son électorat dans la région-capitale.

107Jusqu’en 2010, la baisse tendancielle des résultats du MR s’était accompagnée de la hausse globale des scores du PS. Après avoir connu un tassement des voix en 2014 (25,6 %, contre 26,6 % en 2010 soit – 1,0 %), le PS accuse en 2019 une perte sensible (21,0 %, soit – 4,6 %).

108Ce faisant, le PS est dépassé par Écolo, qui parvient là à décrocher pour la première fois la place de 1er parti de la région-capitale  [36]. Son score (21,3 %) demeure toutefois très légèrement en deçà de celui, historique, de 1999 (21,4 %), et ce d’autant que, en 1999, Agalev (devenu Groen entre-temps) se présentait séparément.

109À côté d’Écolo, le vainqueur de ces élections est le PTB (liste PTB*PVDA) qui, avec 13,0 % des voix, fait plus que tripler son score de 2014 (4,0 % pour la liste PTB*PVDA-GO! en 2014, soit + 9,0 %) et devient le 4e parti, devant Défi. Ce dernier, avec 10,3 % des voix, enregistre un tassement (– 0,5 % par rapport au score des FDF cinq ans plus tôt).

110Le CDH, avec 5,9 % (– 3,5 %), réalise un score historiquement bas et est relégué à la 6e et dernière position parmi les listes qui décrochent un siège dans cette circonscription.

111Aucune liste déposée par un parti néerlandophone n’obtient de siège. La liste qui réunit le plus de suffrages est celle de la N-VA, qui progresse avec 3,3 % des voix (+ 1,3 %) et est la 7e formation politique bruxelloise au scrutin fédéral, derrière le CDH. La N-VA dépasse l’Open VLD, premier parti néerlandophone dans la circonscription de Bruxelles-Capitale en 2014 ; avec 2,3 % des voix, le parti libéral flamand accuse une perte (– 0,3 %). Le VB progresse (1,6 %, + 0,5 %), tandis que le CD&V réalise son plus mauvais score depuis 1995 (1,3 %, soit – 0,4 %). Rappelons que, contrairement à 2014, le SP.A n’a pas déposé de liste, optant pour une présence sur la liste du PS. Il est également à noter que l’un des quatre candidats élus sur la liste Écolo est membre de Groen (cf. infra).

112Deux partis francophones se positionnant à la droite du MR ont également déposé une liste : les Listes Destexhe et le PP. Le premier a obtenu 2,5 % des voix et le second 1,7 % (contre 1,8 % en 2014). Si la présence des Listes Destexhe n’a nui que marginalement au score du PP, les scores combinés de ces deux formations politiques restent toutefois en deçà des 5 %.

Graphique 4. Élection de la Chambre des représentants (1995-2019). Évolution des résultats des principales formations politiques dans les huit cantons bruxellois, en % des votes valables

Graphique 4. Élection de la Chambre des représentants (1995-2019). Évolution des résultats des principales formations politiques dans les huit cantons bruxellois, en % des votes valables

Graphique 4. Élection de la Chambre des représentants (1995-2019). Évolution des résultats des principales formations politiques dans les huit cantons bruxellois, en % des votes valables

Remarque : En ce compris, depuis 1999, les électeurs résidant à l’étranger et ressortissant des catégories E1 et E2.
Écolo : En 2014 et 2019, présence de candidats Groen.
Groen : Jusqu’en 2003, Agalev ; en 2007 et 2010, Groen! ; en 2014 et 2019, pas de liste.
PS : En 2019, présence de candidats SP.A.
SP.A : Jusqu’en 1999, SP ; en 2003 et 2007, cartel SP.A–Spirit ; en 2019, pas de liste.
MR : En 1995, PRL FDF ; en 1999, liste PRL FDF MCC. De 2003 à 2010, le MR comprend le FDF.
Open VLD : Jusqu’en 2003, VLD.
PTB*PVDA : En 1995 et 1999, PTB-PVDA ; en 2003, Maria ; en 2007 et 2010, PTB+PVDA+ ; en 2014, PTB*PVDA-GO!.
Défi : En 2014, FDF. De 1995 à 2010, le FDF se présente avec le PRL puis au sein du MR.
CDH : Jusqu’en 1999, PSC.
CD&V : Jusqu’en 1999, CVP ; en 2007, cartel CD&V–N-VA.
VU / N-VA : En 1995, VU ; en 1999, VU–ID ; depuis 2003, N-VA.
VB : Jusqu’en 2003, Vlaams Blok.

Tableau 15. Élection de la Chambre des représentants (1995-2019). Répartition des votes émis dans les huit cantons bruxellois

Tableau 15. Élection de la Chambre des représentants (1995-2019). Répartition des votes émis dans les huit cantons bruxellois

Tableau 15. Élection de la Chambre des représentants (1995-2019). Répartition des votes émis dans les huit cantons bruxellois

Remarque : En ce compris, depuis 1999, les électeurs résidant à l’étranger et ressortissant des catégories E1 et E2.
1 En 2014 et 2019, présence de candidats Groen.
2 En 2019, présence de candidats SP.A.
3 En 1995, PRL FDF ; en 1999, liste PRL FDF MCC. De 2003 à 2010, le MR comprend le FDF.
4 En 1995 et 1999, PTB-PVDA ; en 2003, Maria ; en 2007 et 2010, PTB+PVDA+ ; en 2014, PTB*PVDA-GO!.
5 En 2014, FDF. De 1995 à 2010, le FDF se présente avec le PRL puis au sein du MR.
6 Jusqu’en 1999, PSC.
7 Jusqu’en 2003, VLD.
8 Jusqu’en 2003, Vlaams Blok.
9 Jusqu’en 1999, CVP ; en 2007, cartel CD&V–N-VA.
10 Jusqu’en 1999, SP ; en 2003 et 2007, cartel SP.A–Spirit ; en 2019, pas de liste.
11 Jusqu’en 2003, Agalev ; en 2007 et 2010, Groen! ; en 2014 et 2019, pas de liste.
12 En 1999, VU–ID.

Graphique 5. Élection de la Chambre des représentants (2014 et 2019). Comparaison des résultats des principales listes dans les huit cantons bruxellois, en % des votes valables

Graphique 5. Élection de la Chambre des représentants (2014 et 2019). Comparaison des résultats des principales listes dans les huit cantons bruxellois, en % des votes valables

Graphique 5. Élection de la Chambre des représentants (2014 et 2019). Comparaison des résultats des principales listes dans les huit cantons bruxellois, en % des votes valables

Remarque : En ce compris les électeurs résidant à l’étranger et ressortissant des catégories E1 et E2.
Écolo : En 2014 et 2019, présence de candidats Groen.
PS : En 2019, présence de candidats SP.A.
PTB*PVDA : En 2014, PTB*PVDA-GO!.
Défi : En 2014, FDF.
SP.A : En 2019, pas de liste.

Les résultats dans le canton de Rhode-Saint-Genèse

113L’ordre des partis francophones arrivés en tête dans le canton de Rhode-Saint-Genèse (votes en faveur de listes se présentant dans la circonscription de Bruxelles-Capitale) présente de nettes différences avec la situation prévalant à l’échelle des huit cantons bruxellois. Bien qu’il ait perdu – 2,8 % des voix, le 1er parti reste, de loin, le MR : il récolte 37,6 % des votes (contre 15,9 % dans les huit cantons bruxellois). Écolo arrive en 2e position, avec 16,6 % (contre 21,3 %). Défi occupe la 3e place, réalisant un score sensiblement plus élevé que dans les huit cantons bruxellois (14,5 % contre 10,3 %). En 4e place, le PS récolte ici une proportion de voix moitié moindre que dans les huit cantons bruxellois (9,4 % contre 21,0 %). Le score du CDH, 5e parti, est sensiblement le même que dans les huit cantons bruxellois (6,1 % contre 5,9 %). Quatrième parti dans les huit cantons bruxellois, le PTB (liste PTB*PVDA) n’est ici que 6e avec 5,2 %, ce qui constitue toutefois une progression supérieure encore en termes relatifs (+ 271 %, contre + 225 % dans les huit cantons bruxellois). Les Listes Destexhe réalisent ici un bien meilleur score que dans les huit cantons bruxellois (4,5 % versus 2,5 %).

114Côté néerlandophone, la N-VA demeure le premier parti, mais avec moitié moins de voix qu’en 2014 (1,8 %, contre 3,6 %). L’Open VLD et le CD&V perdent également des électeurs. On peut supposer que davantage d’électeurs néerlandophones ont choisi de voter dans la circonscription du Brabant flamand et non dans celle de Bruxelles-Capitale. Seul parti néerlandophone à progresser, mais très légèrement, le VB récolte 0,7 % des voix (+ 0,1 %).

Tableau 16. Élection de la Chambre des représentants (2014 et 2019). Répartition des votes émis dans le canton de Rhode-Saint-Genèse : voix émises en faveur de listes déposées dans la circonscription de Bruxelles-Capitale

Tableau 16. Élection de la Chambre des représentants (2014 et 2019). Répartition des votes émis dans le canton de Rhode-Saint-Genèse : voix émises en faveur de listes déposées dans la circonscription de Bruxelles-Capitale

Tableau 16. Élection de la Chambre des représentants (2014 et 2019). Répartition des votes émis dans le canton de Rhode-Saint-Genèse : voix émises en faveur de listes déposées dans la circonscription de Bruxelles-Capitale

1 En 2014 et 2019, présence de candidats Groen.
2 En 2014, FDF.
3 En 2019, présence de candidats SP.A.
4 En 2014, PTB*PVDA-GO!.
5 En 2019, pas de liste.

Les résultats dans le canton spécial des Affaires étrangères de Bruxelles-Capitale et dans le « canton de Bruxelles (E5) »

115Dans le canton spécial des Affaires étrangères de Bruxelles-Capitale et dans le « canton de Bruxelles (E5) », le parti arrivé en tête est le même que dans les huit cantons bruxellois : Écolo, qui y récolte au total un pourcentage de voix beaucoup plus élevé que dans les huit cantons bruxellois : 32,9 % (contre 21,3 %). Il fait plus que doubler son score de 2014 (+ 17,2 %). La 2e position est occupée par le MR, qui était premier parti en 2014. Avec 29,0 %, ce parti accuse une légère perte (– 2,4 %) ; il se maintient toutefois beaucoup mieux parmi les Belges qui votent à l’étranger que parmi les électeurs des huit cantons bruxellois (auprès desquels, pour rappel, il recueille 15,9 %, perdant ainsi – 6,0 %). Le PS, avec 9,4 % des voix, est la 3e formation politique ; il a toutefois perdu plus de la moitié de ses électeurs par rapport à 2014 (– 11,4 %). Le parti socialiste francophone est sensiblement moins bien implanté dans l’électorat de l’étranger que dans celui des huit cantons bruxellois. En 4e position, Défi, avec 5,4 %, accuse une perte de – 2,7 %, soit un tiers de ses électeurs ; son score est d’environ moitié moins élevé que dans les huit cantons bruxellois. Avec 4,6 % des voix (– 1,2 %), le CDH devance le PTB (liste PTB*PVDA : 3,6 %, soit + 2,3 %). Si le score du CDH est, auprès des Belges de l’étranger, inférieur de 1,3 % à celui atteint dans les huit cantons bruxellois, celui du PTB est d’environ le tiers de ce qu’il est dans ceux-ci.

Tableau 17. Élection de la Chambre des représentants (2014 et 2019). Répartition des votes émis par les Belges résidant à l’étranger : canton spécial des Affaires étrangères de Bruxelles-Capitale et « canton de Bruxelles (E5) »

Tableau 17. Élection de la Chambre des représentants (2014 et 2019). Répartition des votes émis par les Belges résidant à l’étranger : canton spécial des Affaires étrangères de Bruxelles-Capitale et « canton de Bruxelles (E5) »

1 En 2014 et 2019, présence de candidats Groen.
2 En 2019, présence de candidats SP.A.
3 En 2014, FDF.
4 En 2014, PTB*PVDA-GO!.
5 En 2019, pas de liste.

116Du côté néerlandophone, l’Open VLD devance la N-VA d’une poignée d’électeurs (3,2 % chacun), un score similaire à celui enregistré dans les huit cantons bruxellois pour la N-VA mais supérieur (de 0,9 %) pour l’Open VLD. Le VB et le CD&V réalisent des scores supérieurs de 0,5 % à ceux qu’ils enregistrent dans les huit cantons (respectivement 2,1 % et 1,8 %).

Les résultats dans l’ensemble des cantons de la circonscription

117Le total général des votes comptabilisés au niveau de la circonscription de Bruxelles-Capitale n’est que fort peu influencé par les votes émis dans le canton de Rhode-Saint-Genèse ainsi que dans le canton spécial des Affaires étrangères de Bruxelles-Capitale et dans le « canton de Bruxelles (E5) ». Les principales différences avec la situation prévalant à l’échelle des huit cantons bruxellois consistent, d’une part, en une légère hausse du score d’Écolo (+ 0,3 %) et une hausse plus sensible de celui du MR (+ 1,6 %) et, d’autre part, en une baisse des scores du PS et du PTB (respectivement de – 1,0 % et de – 0,7 %). Alors que, en 2014, le score des FDF dans le canton de Rhode-Saint-Genèse leur permettait de faire remonter leur score total dans la circonscription, en 2019, les scores de Défi en dehors des huit cantons ne le lui permettent plus.

Tableau 18. Élection de la Chambre des représentants (2019) Comparaison de la répartition des votes dans les huit cantons bruxellois et des votes émis dans l’ensemble de la circonscription de Bruxelles-Capitale

Tableau 18. Élection de la Chambre des représentants (2019) Comparaison de la répartition des votes dans les huit cantons bruxellois et des votes émis dans l’ensemble de la circonscription de Bruxelles-Capitale

Tableau 18. Élection de la Chambre des représentants (2019) Comparaison de la répartition des votes dans les huit cantons bruxellois et des votes émis dans l’ensemble de la circonscription de Bruxelles-Capitale

* En ce compris les électeurs résidant à l’étranger et ressortissant des catégories E1 et E2.
** Voix émises en faveur de listes se présentant dans la circonscription de Bruxelles-Capitale.
1 Présence de candidats Groen.
2 Présence de candidats SP.A.

1.4.4. Les résultats dans les cantons

118Les tableaux 19 et 20 détaillent les résultats dans chacun des onze cantons qui constituent la circonscription électorale de Bruxelles-Capitale.

119Premier parti à l’échelle de la circonscription, Écolo n’est en première place que dans les cantons d’Ixelles, de Saint-Gilles et d’Uccle, ainsi que parmi les Belges votant à l’étranger (canton spécial des Affaires étrangères de Bruxelles-Capitale et « canton de Bruxelles (E5) »). Le PS, qui a perdu la position de tête dans le canton de Saint-Gilles, la conserve dans ceux d’Anderlecht, de Bruxelles, de Molenbeek-Saint-Jean et de Schaerbeek. Le MR occupe le rang de premier parti dans les cantons de Saint-Josse-ten-Noode et de Rhode-Saint-Genèse, comme en 2014 ; en revanche, il l’a perdue dans les cantons d’Ixelles et d’Uccle, ainsi que parmi les Belges votant à l’étranger.

120Outre dans le canton spécial des Affaires étrangères de Bruxelles-Capitale et le « canton de Bruxelles (E5) » (où le parti obtient respectivement 31,4 % et 33,4 % des suffrages), Écolo réalise son meilleur score dans le canton de Saint-Gilles (30,3 %, + 12,8 %) et dans celui d’Ixelles (29,6 %, + 14,2 %). Il passe également la barre des 25 % dans le canton d’Uccle (25,1 %, + 13,3 %). Deuxième dans les autres cantons, il enregistre ses scores les plus faibles dans les cantons de Molenbeek-Saint-Jean (16,1 %, + 8,5 %), d’Anderlecht (16,2 %, + 8,7 %) et de Rhode-Saint-Genèse (16,6 %, + 9,7 %). Écolo n’en est pas moins en forte progression dans tous les cantons ; l’amplitude de cette progression s’échelonne entre + 8,5 % (canton de Molenbeek-Saint-Jean) et + 15,7 % (canton spécial des Affaires étrangères de Bruxelles-Capitale).

121Demeuré premier parti dans quatre cantons, le PS enregistre son meilleur score dans le canton de Molenbeek-Saint-Jean (27,3 %, – 1,4 %) et passe la barre des 25 % dans les trois autres cantons : Bruxelles (25,8 %, – 4,2 %), Anderlecht (25,2 %, – 4,1 %) et Schaerbeek (25,2 %, – 5,8 %). Le PS est toutefois en recul partout, la plus forte amplitude étant de – 9,4 % (dans le canton de Saint-Gilles) et la plus faible de – 1,4 % (dans celui de Molenbeek-Saint-Jean). Le PS demeure le deuxième parti dans le canton de Saint-Gilles et le troisième dans les cantons d’Ixelles et d’Uccle, ainsi que dans les deux cantons des Belges de l’étranger. Il est le quatrième parti dans les cantons de Saint-Josse-ten-Noode et de Rhode-Saint-Genèse, où il est devancé non seulement par le MR et par Écolo mais également par Défi.

122Troisième parti à l’échelle de la circonscription, le MR occupe la première place dans les cantons de Saint-Josse-ten-Noode (22,5 %, – 4,2 %) et de Rhode-Saint-Genèse (37,6 %, – 2,8 %). Il arrive en deuxième position dans le canton d’Uccle, où il accuse cependant un recul très marqué (23,9 %, – 9,2 %), ainsi que dans les deux cantons des Belges de l’étranger. Le MR est en troisième position dans les cantons d’Anderlecht, de Bruxelles, d’Ixelles, de Molenbeek-Saint-Jean et de Saint-Gilles. Dans le canton de Schaerbeek, il est quatrième, derrière Défi. Le MR est lui aussi en recul partout, la plus forte amplitude étant rencontrée dans le canton d’Uccle (– 9,2 %) et la plus faible dans ceux de Saint-Josse-ten-Noode et de Rhode-Saint-Genèse (– 4,2 %).

123Parti ayant le plus progressé à ce scrutin, le PTB (liste PTB*PVDA) est le quatrième parti à l’échelle de la circonscription. Il n’occupe toutefois cette place dans aucun canton de la circonscription. Il est la deuxième force politique dans le canton d’Anderlecht (17,6 %, + 14,3 %), et la troisième dans ceux de Bruxelles, d’Ixelles, de Molenbeek-Saint-Jean, de Saint-Gilles et de Schaerbeek. En revanche, il n’est que cinquième dans les cantons de Saint-Josse-ten-Noode et d’Uccle, et sixième dans celui de Rhode-Saint-Genèse et dans ceux des Belges de l’étranger. Sa progression s’échelonne de + 2,4 % (canton spécial des Affaires étrangères de Bruxelles-Capitale) à + 14,3 % (canton d’Anderlecht). Parmi les huit cantons bruxellois, c’est dans celui de Saint-Josse-ten-Noode qu’elle est la moins forte (+ 4,1 %).

124En 2014, Les FDF avaient décroché la deuxième position dans les cantons de Saint-Josse-ten-Noode et de Rhode-Saint-Genèse. En 2019, Défi est troisième dans ces cantons, devancé par le MR et par Écolo. Il est le cinquième parti dans la circonscription, devancé par le PTB, et il occupe cette position dans les cantons d’Anderlecht, de Bruxelles et de Saint-Gilles, ainsi que dans le canton spécial des Affaires étrangères de Bruxelles-Capitale. Dans les cantons d’Ixelles, de Schaerbeek et d’Uccle, ainsi que dans le « canton de Bruxelles (E5) », Défi est en quatrième position. Dans le canton de Molenbeek-Saint-Jean, il est en sixième position : il y réalise son plus mauvais résultat malgré une baisse très faible (6,7 %, – 0,2 %) et est devancé par le CDH. Les résultats de Défi sont contrastés : parmi les dix cantons où la comparaison est possible avec 2014, il est en hausse dans cinq (ceux d’Anderlecht, de Bruxelles, de Saint-Gilles, de Schaerbeek et d’Uccle) et en baisse dans cinq autres (ceux d’Ixelles, de Molenbeek-Saint-Jean, de Saint-Josse-ten-Noode, de Rhode-Saint-Genèse et le canton spécial des Affaires étrangères de Bruxelles-Capitale). Les baisses sont toutefois de plus grande amplitude que les hausses : les variations du score du parti amarante sont comprises entre – 3,5 % (canton de Rhode-Saint-Genèse) et + 0,9 % (canton de Schaerbeek).

125Le CDH, qui se trouve à la sixième position des partis à l’échelle de la circonscription, occupe cette position dans la majorité des cantons. Dans celui de Molenbeek-Saint-Jean (7,4 %, – 3,1 %), il est toutefois cinquième, devançant Défi, ainsi que dans le canton de Rhode-Saint-Genèse (6,1 %, – 2,8 %) et dans le « canton de Bruxelles (E5) » (4,3 %), devançant le PTB. Dans le canton spécial des Affaires étrangères de Bruxelles-Capitale (5,5 %, – 0,3 %), il est quatrième, devant tant Défi que le PTB. Le CDH est en perte dans tous les cantons, avec une amplitude qui varie de – 0,3 % (canton spécial des Affaires étrangères de Bruxelles-Capitale) à – 4,9 % (canton de Bruxelles). Parmi les huit cantons bruxellois, c’est dans celui d’Ixelles que sa perte est la moins prononcée (– 2,1 %).

126Les Listes Destexhe passent la barre des 3 % dans trois cantons : ceux de Rhode-Saint-Genèse (4,5 %), d’Uccle (3,6 %) et de Saint-Josse-ten-Noode (3,2 %). Les scores les plus bas du parti sont enregistrés dans les cantons de Saint-Gilles (1,5 %) et de Bruxelles (1,9 %), ainsi que dans le canton spécial des Affaires étrangères de Bruxelles-Capitale (1,9 %).

127Pour sa part, le PP voit son score baisser dans tous les cantons et s’établir entre 1,4 % des voix (canton de Saint-Josse-ten-Noode) et 2,5 % (dans les deux cantons des Belges de l’étranger).

128En ce qui concerne les partis néerlandophones, la N-VA est le premier parti dans tous les cantons bruxellois, sauf dans le canton spécial des Affaires étrangères de Bruxelles-Capitale (3,3 %, + 0,9 %), où elle reste devancée par l’Open VLD (3,9 %, – 0,4 %), qui était le premier parti néerlandophone dans cinq autres cantons également en 2014 (ceux de Bruxelles, d’Ixelles, de Saint-Josse-ten-Noode, de Schaerbeek et d’Uccle). Les scores de la N-VA s’établissent entre 1,8 % (canton de Rhode-Saint-Genèse) et 4,4 % (canton d’Anderlecht). La N-VA est en progrès partout, sauf dans le canton de Rhode-Saint-Genèse (– 1,8 %).

129Les scores de l’Open VLD s’établissent entre 1,2 % (canton de Rhode-Saint-Genèse) et 3,9 % (canton spécial des Affaires étrangères de Bruxelles-Capitale). Parmi les huit cantons bruxellois, le score le plus bas de l’Open VLD est atteint dans le canton d’Uccle (1,6 %) et le plus élevé dans celui de Bruxelles (3,1 %). L’Open VLD est en baisse partout, sauf dans le canton de Saint-Josse-ten-Noode (statu quo).

130Deuxième parti néerlandophone à l’échelle de la circonscription, l’Open VLD est cependant devancé par le VB dans le canton d’Anderlecht. Le VB y réalise son score le plus élevé (2,8 %), tandis que ses scores les plus bas sont atteints dans les cantons de Rhode-Saint-Genèse (0,7 %) et d’Ixelles (0,8 %).

131Les scores du CD&V s’établissent entre 0,7 % (canton d’Uccle) et 2,0 % (canton spécial des Affaires étrangères de Bruxelles-Capitale). Ils sont en baisse partout (de – 0,1 % dans les cantons de Saint-Gilles et de Schaerbeek à – 0,7 % dans celui d’Anderlecht), sauf dans le canton spécial des Affaires étrangères de Bruxelles-Capitale (+ 0,5 %).

132Comme auparavant, c’est dans les cantons de l’ouest et du nord de Bruxelles que les formations néerlandophones obtiennent leurs meilleurs résultats : ceux d’Anderlecht (10,9 %, – 2,9 %), de Bruxelles (10,8 %, – 2,4 %) et de Molenbeek-Saint-Jean (10,7 %, – 2,7 %).

Tableau 19. Élection de la Chambre des représentants (2019) Résultats des listes francophones ou bilingues dans l’ensemble des cantons de la circonscription de Bruxelles-Capitale, en % des votes valables

Tableau 19. Élection de la Chambre des représentants (2019) Résultats des listes francophones ou bilingues dans l’ensemble des cantons de la circonscription de Bruxelles-Capitale, en % des votes valables

Tableau 19. Élection de la Chambre des représentants (2019) Résultats des listes francophones ou bilingues dans l’ensemble des cantons de la circonscription de Bruxelles-Capitale, en % des votes valables

1 Présence de candidats Groen.
2 Présence de candidats SP.A.
* Voix émises en faveur de listes se présentant dans la circonscription de Bruxelles-Capitale.

Tableau 20. Élection de la Chambre des représentants (2019) Résultats des listes néerlandophones dans l’ensemble des cantons de la circonscription de Bruxelles-Capitale, en % des votes valables

Tableau 20. Élection de la Chambre des représentants (2019) Résultats des listes néerlandophones dans l’ensemble des cantons de la circonscription de Bruxelles-Capitale, en % des votes valables

Tableau 20. Élection de la Chambre des représentants (2019) Résultats des listes néerlandophones dans l’ensemble des cantons de la circonscription de Bruxelles-Capitale, en % des votes valables

* Voix émises en faveur de listes se présentant dans la circonscription de Bruxelles-Capitale.

1.4.5. La répartition des voix entre listes francophones, listes néerlandophones et listes bilingues

133Contrairement aux règles qui prévalent lors du scrutin régional bruxellois, l’organisation de l’élection des membres de la Chambre des représentants dans la circonscription de Bruxelles-Capitale ne prévoit pas de répartition a priori des sièges entre listes francophones et listes néerlandophones. Les listes peuvent donc comprendre soit seulement des candidats francophones, soit seulement des candidats néerlandophones, soit des candidats tant francophones que néerlandophones.

134Il est à noter que l’appartenance linguistique des candidats n’est d’ailleurs pas formellement déclarée ; seule l’appartenance linguistique des personnes élues sera connue, au moment de leur prestation de serment à la Chambre (la langue utilisée en premier lieu pour prêter serment déterminera en effet leur versement soit dans le groupe linguistique français soit dans le groupe linguistique néerlandais). Seuls les quinze élus de la circonscription électorale de Bruxelles-Capitale jouissent de cette faculté : les élus des circonscriptions du Brabant wallon, du Hainaut, de Liège, du Luxembourg et de Namur sont automatiquement versés dans le groupe linguistique français, et les élus des circonscriptions d’Anvers, du Brabant flamand, de Flandre occidentale, de Flandre orientale et du Limbourg sont automatiquement versés dans le groupe linguistique néerlandais.

135Eu égard au peu de probabilités pour les partis néerlandophones de décrocher un siège dans la circonscription de Bruxelles-Capitale, certains d’entre eux ont opté pour le placement d’un ou plusieurs candidats sur une liste francophone de la même famille politique. C’est ainsi que, en 2014, des candidats de Groen étaient présents sur la liste Écolo. En 2019, des candidats de Groen figurent à nouveau sur la liste Écolo, ainsi que cette fois des candidats du SP.A sur la liste PS. Par ailleurs, la liste PTB*PVDA est bilingue.

136Les listes Écolo et PS demeurant malgré tout essentiellement francophones, c’est comme telles qu’elles sont répertoriées dans les tableaux 21 à 24, qui présentent la répartition des votes selon l’étiquette linguistique des listes.

Tableau 21. Élection de la Chambre des représentants (2014 et 2019). Répartition des votes émis dans les huit cantons bruxellois selon l’appartenance linguistique des listes

Tableau 21. Élection de la Chambre des représentants (2014 et 2019). Répartition des votes émis dans les huit cantons bruxellois selon l’appartenance linguistique des listes

Tableau 21. Élection de la Chambre des représentants (2014 et 2019). Répartition des votes émis dans les huit cantons bruxellois selon l’appartenance linguistique des listes

Remarque : En ce compris les électeurs résidant à l’étranger et ressortissant des catégories E1 et E2.
1 En 2014, en ce compris la liste Écolo (comprenant des candidats de Groen) ; en 2019, en ce compris la liste Écolo (comprenant des candidats de Groen) et la liste PS (comprenant des candidats du SP.A).
2 En 2014, liste PTB*PVDA-GO! et liste LaLutte-DeStrijd ; en 2019, liste PTB*PVDA.

Tableau 22. Élection de la Chambre des représentants (2014 et 2019). Répartition des votes émis dans le canton de Rhode-Saint-Genèse (voix émises en faveur de listes déposées dans la circonscription de Bruxelles-Capitale) selon l’appartenance linguistique des listes

Tableau 22. Élection de la Chambre des représentants (2014 et 2019). Répartition des votes émis dans le canton de Rhode-Saint-Genèse (voix émises en faveur de listes déposées dans la circonscription de Bruxelles-Capitale) selon l’appartenance linguistique des listes

Tableau 22. Élection de la Chambre des représentants (2014 et 2019). Répartition des votes émis dans le canton de Rhode-Saint-Genèse (voix émises en faveur de listes déposées dans la circonscription de Bruxelles-Capitale) selon l’appartenance linguistique des listes

1 En 2014, en ce compris la liste Écolo (comprenant des candidats de Groen) ; en 2019, en ce compris la liste Écolo (comprenant des candidats de Groen) et la liste PS (comprenant des candidats du SP.A).
2 En 2014, liste PTB*PVDA-GO! et liste LaLutte-DeStrijd ; en 2019, liste PTB*PVDA.

Tableau 23. Élection de la Chambre des représentants (2014 et 2019). Répartition des votes émis par les Belges résidant à l’étranger : selon l’appartenance linguistique des listes

Tableau 23. Élection de la Chambre des représentants (2014 et 2019). Répartition des votes émis par les Belges résidant à l’étranger : selon l’appartenance linguistique des listes

Tableau 23. Élection de la Chambre des représentants (2014 et 2019). Répartition des votes émis par les Belges résidant à l’étranger : selon l’appartenance linguistique des listes

Remarque : En 2014, les voix des électeurs vivant à l’étranger et votant par correspondance (E5) sont englobées dans le canton spécial des Affaires étrangères de Bruxelles-Capitale.
1 En 2014, en ce compris la liste Écolo (comprenant des candidats de Groen) ; en 2019, en ce compris la liste Écolo (comprenant des candidats de Groen) et la liste PS (comprenant des candidats du SP.A).
2 En 2014, liste PTB*PVDA-GO! et liste LaLutte-DeStrijd ; en 2019, liste PTB*PVDA.

Tableau 24. Élection de la Chambre des représentants (2014 et 2019). Comparaison de la répartition des votes dans les huit cantons bruxellois et des votes émis dans l’ensemble de la circonscription de Bruxelles-Capitale selon l’appartenance linguistique des listes

Tableau 24. Élection de la Chambre des représentants (2014 et 2019). Comparaison de la répartition des votes dans les huit cantons bruxellois et des votes émis dans l’ensemble de la circonscription de Bruxelles-Capitale selon l’appartenance linguistique des listes

Tableau 24. Élection de la Chambre des représentants (2014 et 2019). Comparaison de la répartition des votes dans les huit cantons bruxellois et des votes émis dans l’ensemble de la circonscription de Bruxelles-Capitale selon l’appartenance linguistique des listes

* En ce compris les électeurs résidant à l’étranger et ressortissant des catégories E1 et E2.
** Voix émises en faveur de listes se présentant dans la circonscription de Bruxelles-Capitale.
1 En 2014, en ce compris la liste Écolo (comprenant des candidats de Groen) ; en 2019, en ce compris la liste Écolo (comprenant des candidats de Groen) et la liste PS (comprenant des candidats du SP.A).
2 En 2014, liste PTB*PVDA-GO! et liste LaLutte-DeStrijd ; en 2019, liste PTB*PVDA.

137À l’échelle de la circonscription électorale de Bruxelles-Capitale, le pourcentage de votes qui se sont portés sur une liste francophone est de 79,4 % (– 6,8 % par rapport à 2014), le pourcentage de votes qui se sont portés sur une liste néerlandophone est de 8,4 % (– 1,5 %) et le pourcentage de votes qui se sont portés sur une liste bilingue est de 12,3 % (+ 8,4 %). La forte croissance du pourcentage de votes qui se sont portés sur une liste bilingue traduit le progrès du PTB (liste PTB*PVDA). Ce constat, ainsi que l’intégration des voix portées en faveur des candidats de Groen figurant sur la liste Écolo et des candidats du SP.A présents sur la liste PS dans le total des voix qui se sont portées sur des listes francophones rendent impossible l’interprétation des résultats observés et des évolutions constatées en termes de rapport linguistique.

138En ce qui concerne la diminution du pourcentage de voix qui se portent vers des listes néerlandophones, remarquons également que, outre le fait que certains partis néerlandophones font le choix de ne plus déposer de liste propre, la faible probabilité pour ces partis de remporter un siège dans la circonscription de Bruxelles-Capitale peut inciter des électeurs bruxellois néerlandophones à se détourner des listes néerlandophones afin de ne pas « gaspiller » leur vote. Cela contribue à expliquer le fait que le vote en faveur des partis néerlandophones est en baisse dans les huit cantons bruxellois, où il est passé de 15,3 % en 1995 à 8,5 % en 2019  [37].

139La comparaison entre les votes enregistrés dans les deux cantons des Belges de l’étranger permet d’observer, à ce niveau, une légère surreprésentation du vote en faveur des listes néerlandophones et un vote beaucoup moins fréquent pour la liste bilingue PTB*PVDA. Dans le canton de Rhode-Saint-Genèse, on constate en revanche une proportion de voix se portant sur les listes néerlandophones beaucoup plus faible (4,6 %), les électeurs néerlandophones de ce canton optant plus volontiers pour des listes se présentant dans la circonscription unilingue néerlandophone du Brabant flamand.

1.5. Les circonscriptions flamandes

140Les élections fédérales du 26 mai 2019 sont les secondes à être organisées après la scission de la circonscription électorale de Bruxelles–Hal–Vilvorde par la loi du 19 juillet 2012  [38]. Désormais, dix circonscriptions correspondent à une province, y compris celle de Brabant flamand (qui regroupe les arrondissements de Louvain et de Hal–Vilvorde), tandis que la onzième circonscription est limitée aux dix-neuf communes qui composent l’arrondissement administratif de Bruxelles-Capitale. Concomitamment à la scission de la circonscription électorale de Bruxelles–Hal–Vilvorde, et en compensation de celle-ci pour une partie des francophones habitant en périphérie bruxelloise, un redécoupage des cantons a été opéré. Un nouveau canton a été créé, celui de Rhode-Saint-Genèse, qui regroupe les six communes à facilités linguistiques de la périphérie bruxelloise (communes qui, auparavant, appartenaient à trois cantons différents  [39]). Les électeurs inscrits dans ce canton peuvent voter soit pour une liste présentée dans la circonscription de Bruxelles-Capitale, soit pour une liste déposée dans la circonscription du Brabant flamand. Les électeurs qui habitent dans des communes de l’arrondissement de Hal–Vilvorde qui ne sont pas des communes à facilités  [40] ne peuvent, par contre, plus voter pour les listes présentées dans les cantons bruxellois.

141L’attention accordée à l’analyse de la situation particulière de la périphérie bruxelloise doit prendre en compte cette évolution, qui a modifié la physionomie du scrutin en Brabant flamand : les listes sont les mêmes dans tous les cantons de la circonscription, à l’exception de celui de Rhode-Saint-Genèse pour les électeurs qui font le choix de voter pour une des listes déposées à Bruxelles.

142L’analyse des résultats électoraux en Flandre impose que l’on accorde également une attention à la situation particulière que constitue la commune-canton de Fourons, où les électeurs peuvent soit voter sur les listes déposées dans la circonscription du Limbourg (à laquelle appartient le canton de Fourons), soit se déplacer à Aubel pour voter sur les listes déposées dans la circonscription de Liège (les Fourons ayant appartenu à la province de Liège jusqu’en 1963  [41]).

1.5.1. La participation au vote

143Près de 5 millions d’électeurs étaient inscrits sur les listes électorales dans les cinq circonscriptions flamandes (4 918 871, soit 82 276 de plus qu’en 2014). Parmi eux, 10,3 % ne se sont pas rendus au bureau de vote. C’est le plus fort taux d’absentéisme depuis 1995 ; pour la première fois, il dépasse même les 10 %. Ce taux a connu son plancher en 2003 (6,9 %) et augmente à chaque scrutin depuis lors. Par contre, le taux d’abstentionnisme (votes blancs et nuls) est l’un des plus bas enregistrés depuis 1995. Avec 4,7 %, il est proche des planchers de 2007 et 2003 (respectivement 4,5 % et 4,4 %). Au total, la participation nette n’a jamais été aussi faible : seuls 85,5 % des électeurs inscrits ont émis un vote valable (le maximum de la période ayant été enregistré en 2003 : 89 votes valables pour 100 électeurs inscrits).

Tableau 25. Élection de la Chambre des représentants (1995-2019). Participation au vote dans les cantons flamands

Tableau 25. Élection de la Chambre des représentants (1995-2019). Participation au vote dans les cantons flamands Tableau 25. Élection de la Chambre des représentants (1995-2019). Participation au vote dans les cantons flamands

Tableau 25. Élection de la Chambre des représentants (1995-2019). Participation au vote dans les cantons flamands

Remarques :
-  En ce compris, depuis 1999, les électeurs résidant à l’étranger (hormis, de 1999 à 2010, ceux votant dans la circonscription de Bruxelles–Hal–Vilvorde et ressortissant des catégories E3 et E4, et, en 2007 et 2010, ceux votant dans la même circonscription et ressortissant de la catégorie E5).
-  Il est à rappeler que certains électeurs habitant en Flandre sont ici considérés comme absents au vote parce que leur éventuel bulletin est enregistré dans une circonscription wallonne (à savoir les électeurs du canton de Fourons votant à Aubel) ou, à partir de 2014, dans la circonscription de Bruxelles-Capitale (à savoir les électeurs du canton de Rhode-Saint-Genèse votant pour des listes déposées dans celle-ci). À l’inverse, certains électeurs habitant en Wallonie sont ici considérés comme participant au vote parce que leur éventuel bulletin est enregistré dans une circonscription flamande, à savoir les électeurs du canton de Comines-Warneton votant à Heuvelland.

1.5.2. Les listes en présence

144Sept formations politiques présentent une liste dans chacune des cinq circonscriptions flamandes : la N-VA, le VB, le CD&V, l’Open VLD, le SP.A, Groen et le PTB (listes PVDA). Neuf autres ne déposent de listes que dans une, deux ou trois de ces circonscriptions : BUB, de coöperatie, D-SA, Défi, DierAnimal, Piratenpartij, PRO, PV&S et Volt.

Tableau 26. Élection de la Chambre des représentants (2019). Présence des listes dans les circonscriptions flamandes

Tableau 26. Élection de la Chambre des représentants (2019). Présence des listes dans les circonscriptions flamandes

Tableau 26. Élection de la Chambre des représentants (2019). Présence des listes dans les circonscriptions flamandes

145Certaines listes appellent ici un commentaire.

146Né en 2002, Belgische Unie-Union belge-Belgische Union (BUB) est un parti belgiciste. Alors qu’en 2014, il avait présenté des listes dans toutes les circonscriptions flamandes, pour les élections fédérales du 26 mai 2019, il ne dépose de liste que dans les circonscriptions du Brabant flamand (liste BUB Belgische Unie) et de Flandre orientale (liste BUB).

147De coöperatie est un mouvement citoyen qui s’est présenté aux élections communales du 14 octobre 2018 dans la commune de Lede, où il a recueilli 9,3 % des voix et obtenu 2 sièges tout en bénéficiant du soutien du SP.A. De coöperatie est entré dans la majorité communale avec le CD&V et Groen et a obtenu un poste d’échevin pour Dirk Rasschaert (ex-Open VLD) ; en 2019, ce dernier occupe la place de dernier suppléant sur la liste déposée à la Chambre dans la circonscription de Flandre orientale.

148Democratisch-Solidair Appèl (D-SA) est un parti fondé à Anvers en 2018 par d’anciens conseillers de district SP.A et Groen notamment. Le parti, qui est présidé par Khalid El Jafoufi, se présente comme un parti du centre, met en avant les questions de diversité et les thématiques sociales, et s’adresse prioritairement à un électorat d’origine étrangère. D-SA a présenté des listes pour la première fois à l’occasion des élections du 14 octobre 2018 à la ville d’Anvers (où il a recueilli 1,7 % des votes valables) et dans les districts d’Anvers (2,7 %), de Deurne (1,3 %), d’Hoboken (4,0 %), de Merksem (1,2 %) et de Wilrijk (1,6 %) ; il a obtenu 1 élu à Anvers et 1 à Hoboken. Aux élections du 26 mai 2019, il présente des listes dans les circonscriptions d’Anvers et du Limbourg.

149En Flandre, Défi se présente dans la seule circonscription du Brabant flamand.

150DierAnimal se présente sur son site Internet comme le « premier parti animaliste unifié, national et bilingue en Belgique », et indique avoir pour objectif de « libérer [les animaux] de toute exploitation et oppression que les humains leur font subir ». Il a été créé fin 2017, dans la foulée d’un mouvement mondial : il constituerait le dix-neuvième parti animaliste au monde. Antispéciste, le parti entend mettre la question du droit des animaux au centre de l’attention et prône l’égalité de tous les êtres vivants. Pour la Chambre des représentants, DierAnimal présente des listes dans trois circonscriptions flamandes (Anvers et les deux Flandres). Il en dépose également en Wallonie (cf. supra).

151Le Parti Pirate (en néerlandais, Piratenpartij), créé en Belgique en 2009 par Jurgen Rateau dans la mouvance du parti du même nom créé en Suède trois ans plus tôt, avait présenté en 2014 une liste dans deux circonscriptions wallonnes et trois circonscriptions flamandes. En 2019, il ne se présente plus au suffrage des électeurs que dans la circonscription d’Anvers. Toutefois, certains de ses membres sont candidats sur d’autres listes.

152Présentes dans les circonscriptions du Brabant flamand et du Limbourg, les listes PRO sont issues du mouvement citoyen PRO - De Burgerlobby, qui s’est constitué en asbl le 14 mars 2019. Celui-ci se présente comme le lobby citoyen et rassemble des mouvements citoyens locaux (il y en aurait une quinzaine dans la province de Brabant flamand  [42]) dont certains se sont ralliés récemment. PRO aspire à une nouvelle culture politique où le citoyen participe activement. Il critique le fonctionnement actuel du système et se prononce en faveur du référendum. Le reste du programme est soumis aux résultats d’un sondage en ligne auquel quiconque pouvait participer jusque début mai 2019. Ce mouvement a participé aux élections communales dans le Brabant flamand en 2018 : la liste PRO Merchtem a obtenu 24,4 % des suffrages et a décroché 7 sièges. PRO fait partie du collège communal à Meise (12,0 % des voix et 3 élus).

153Dans la circonscription d’Anvers, se présentent également les partis PV&S et Volt. Le Partij Vrede en Solidariteit (PV&S) a été fondé en mars 2019 par Mohamed Chebaa, un dissident du PVDA. Ses listes rassemblent principalement des candidats issus de l’immigration extra-européenne. De son côté, le parti Volt est un parti pro-européen créé en 2017  [43].

1.5.3. Les résultats en Flandre

154Le graphique 6 présente l’évolution de la répartition des voix entre les principaux partis politiques dans les cantons flamands depuis le premier scrutin national ayant suivi la fin de la Seconde Guerre mondiale (cf. aussi infra, Tableau 27, pour la période 1995-2019).

155Les élections fédérales du 26 mai 2019 dans les cinq circonscriptions flamandes ont donné lieu à des résultats contrastés. Bien qu’elle demeure le premier parti en Flandre, et de loin, la N-VA n’en perd pas moins près de – 7 % des voix par rapport au scrutin de 2014 (1 070 804 voix  [44], soit 25,5 % ; contre 1 353 174 voix, soit 32,4 %, en 2014). Ce score est même inférieur à celui enregistré par le parti nationaliste en 2010 (1 126 585 voix, soit 27,8 %) et, contrairement à 2014, la N-VA n’est plus au-dessus du résultat obtenu en cartel avec le CD&V en 2007 (1 224 804 voix, soit 29,6 %)  [45]. Cependant, comme en 2010 et en 2014, la N-VA est la seule formation à obtenir plus de 20 % des suffrages en Flandre.

156Les autres partis de la coalition fédérale sortante sont également en recul par rapport au scrutin précédent : le CD&V passe de 18,6 % des voix à 14,2 % (– 4,4 %), soit son moins bon score depuis 1995, et l’Open VLD de 15,5 % à 13,5 % (– 2,0 %), soit également son minimum des vingt-cinq dernières années. Le SP.A, dans l’opposition au cours de la législature fédérale précédente, réalise également son moins bon score, n’obtenant plus que 10,8 % (– 3,2 %).

157Le résultat le plus remarquable est celui du VB : ce parti fait mieux que tripler son résultat de 2014, passant de 5,8 % à 18,6 % en 2019 (+ 12,8 %). Le parti d’extrême droite rejoint quasiment son niveau de 2007, scrutin lors duquel il avait obtenu le plus haut score de son histoire à une élection fédérale (19,0 %). Groen est également en progrès mais, avec 9,8 % des suffrages (+ 1,2 %), il ne rejoint pas son maximum historique de 1999 (11,0 %). De son côté, le PVDA double son résultat de 2014, passant de 2,8 % à 5,6 % (et fait quatre fois mieux qu’en 2010, où il obtenait 1,4 %).

158Outre les partis cités ci-dessus et un parti francophone (Défi, cf. infra), huit formations ont déposé des listes dans au moins une circonscription flamande : DierAnimal dans trois circonscriptions, BUB-Belg.Unie, D-SA et PRO dans deux circonscriptions, Piratenpartij, PV&S, de coöperatie et Volt dans une seule. Leurs résultats sont assez faibles, aucune de ces listes n’obtenant 10 000 voix.

Graphique 6. Élection de la Chambre des représentants (1946-2019). Évolution des résultats des principales formations politiques dans les cantons flamands, en % des votes valables

Graphique 6. Élection de la Chambre des représentants (1946-2019). Évolution des résultats des principales formations politiques dans les cantons flamands, en % des votes valables

Graphique 6. Élection de la Chambre des représentants (1946-2019). Évolution des résultats des principales formations politiques dans les cantons flamands, en % des votes valables

Remarques :
-  En ce compris, depuis 1999, les électeurs résidant à l’étranger (hormis, de 1999 à 2010, ceux votant dans la circonscription de Bruxelles–Hal–Vilvorde et ressortissant des catégories E3 et E4, et, en 2007 et 2010, ceux votant dans la même circonscription et ressortissant de la catégorie E5).
-  Jusqu’en 1991, certaines communes ou sections de communes flamandes font partie de cantons dits bruxellois et ne sont donc pas prises en compte ici pour cette période.
VU / N-VA : En 1949, VC ; en 1954, CVV ; de 1958 à 1995, VU ; en 1999, VU–ID ; depuis 2003, N-VA.
VB : En 1978, cartel Vlaams Blok ; de 1981 à 2003, Vlaams Blok ; depuis 2007, Vlaams Belang.
CD&V : Jusqu’en 1999, CVP ; en 2007, CD&V–N-VA.
Open VLD : De 1946 à 1961, LP ; en 1946, 1950, 1954 et 1958, cartel libéral–socialiste en province de Limbourg ; de 1965 à 1991, PVV ; jusqu’en 2003, VLD.
SP.A : De 1946 à 1978, BSP ; en 1946, 1950, 1954 et 1958, cartel libéral–socialiste en province de Limbourg ; de 1981 à 1999, SP ; en 2003 et 2007, SP.A–Spirit.
Groen : De 1977 à 1981, AGL ; de 1985 à 2003, Agalev ; jusqu’en 2010, Groen!.
PVDA : Jusqu’en 1978, AMADA ; en 1995 et 1999, PVDA–AE ; en 2003, en ce compris Maria dans les cantons de l’arrondissement de Hal–Vilvorde et dans la circonscription de Louvain et Resist dans la circonscription d’Anvers ; de 2004 à 2014, PVDA+.
KP : Jusqu’en 1987, KPB.

Tableau 27. Élection de la Chambre des représentants (1995-2019) Répartition des votes émis dans les cantons flamands

Tableau 27. Élection de la Chambre des représentants (1995-2019) Répartition des votes émis dans les cantons flamands

Tableau 27. Élection de la Chambre des représentants (1995-2019) Répartition des votes émis dans les cantons flamands

Remarque : En ce compris, depuis 1999, les électeurs résidant à l’étranger (hormis, de 1999 à 2010, ceux votant dans la circonscription de Bruxelles–Hal–Vilvorde et ressortissant des catégories E3 et E4 et, en 2007 et 2010, ceux votant dans la même circonscription et ressortissant de la catégorie E5).
1 Jusqu’en 2003, Vlaams Blok.
2 Jusqu’en 1999, CVP ; en 2007, cartel CD&V–N-VA.
3 Jusqu’en 2003, VLD.
4 Jusqu’en 1999, SP ; en 2003 et 2007, cartel SP.A–Spirit.
5 Jusqu’en 2003, Agalev ; en 2007 et 2010, Groen!.
6 En 1995 et 1999, PVDA–AE (sauf dans les cantons de l’arrondissement de Hal–Vilvorde : listes bilingues PTB–PVDA) ; en 2003, en ce compris Maria dans les cantons de l’arrondissement de Hal–Vilvorde et dans la circonscription de Louvain et Resist dans la circonscription d’Anvers ; entre 2004 et 2014, PVDA+ (sauf dans les cantons de l’arrondissement de Hal–Vivorde en 2007 et 2010 : listes bilingues PTB+PVDA+).
7 En 2014, Défi.
8 En 2010, Pirate Party.
9 En 2003 et 2007, Belg.Unie-BUB (sauf, en 2003 en Flandre orientale, BUB-BEB) ; en 2010, Belg.Unie ; en 2014, BUB-Belg.Unie ; en 2019, BUB ou BUB Belgische Unie.
10 En 1999, VU–ID.

159La suprématie de la N-VA transparaît également du relevé des positions de premier parti dans les cantons flamands (cf. Tableau A6 en annexe et Carte 3), même si, ici aussi, elle est un peu ternie par rapport au scrutin de 2014. Sur 103 cantons  [46], la N-VA arrive en tête dans 61 d’entre eux (soit 26 de moins qu’en 2014) alors que le VB (22, + 22), le CD&V (10, + 1), l’Open VLD (8, + 1), le SP.A (1, statu quo) et Groen (1, + 1) se partagent les 42 cantons restants. En 2010, la N-VA détenait le poste de première formation dans 75 cantons, contre 19 pour le CD&V, 5 pour le SP.A, 3 pour l’Open VLD et 1 pour le MR  [47] (Zaventem).

160Dans l’ensemble de la région, sept formations obtiennent une représentation parlementaire fédérale : N-VA, VB, CD&V, Open VLD, SP.A, Groen et PVDA. Elles totalisent 98,0 % des votes valables, ce qui est plus que lors des six scrutins précédents : 94,5 % en 1995 (CVP, VLD, SP, VB, VU et Agalev), 94,9 % en 1999 (VLD, CVP, VB, SP, Agalev et VU–ID), 95,2 % en 2003 (VLD, SP.A–Spirit, CD&V, VB, Agalev et N-VA), 96,5 % en 2007 (CD&V–N-VA, VB, Open VLD, SP.A–Spirit, LDD et Groen!), 96,2 % en 2010 (N-VA, CD&V, SP.A, Open VLD, VB, Groen! et LDD) et 94,9 % en 2014 (N-VA, CD&V, Open VLD, SP.A, Groen et VB).

Graphique 7. Élection de la Chambre des représentants (2014 et 2019). Comparaison des résultats des principales listes dans les cantons flamands, en % des votes valables

Graphique 7. Élection de la Chambre des représentants (2014 et 2019). Comparaison des résultats des principales listes dans les cantons flamands, en % des votes valables

Graphique 7. Élection de la Chambre des représentants (2014 et 2019). Comparaison des résultats des principales listes dans les cantons flamands, en % des votes valables

Remarque : En ce compris les cinq catégories d’électeurs résidant à l’étranger (E1, E2, E3, E4 et E5).
PVDA : En 2014, PVDA+.

161L’ordre d’importance des principaux partis se trouve modifié suite au déplacement du VB de la 6e à la 2e place (le parti d’extrême droite retrouve ainsi la position qu’il avait occupée en 2007). La N-VA, en tête, voit la distance avec son premier poursuivant se réduire considérablement. L’écart entre elle et le VB n’est que de 6,9 %, alors qu’il était du double avec le CD&V en 2014 (13,8 %, contre 10,5 % en 2010). Le CD&V, l’Open VLD, le SP.A et Groen reculent chacun d’un rang : ils figurent désormais respectivement à la 3e, à la 4e, à la 5e et à la 6e places. Le PTB (listes PVDA) reste 7e.

162Le redécoupage des cantons en Brabant flamand (arrondissement de Hal–Vilvorde) et la possibilité pour les électeurs habitant dans les six communes à facilités de la périphérie bruxelloise de voter pour les listes déposées dans la circonscription de Bruxelles-Capitale, suite à la scission de la circonscription de Bruxelles–Hal–Vilvorde, ont entre autres pour conséquence que seule une liste francophone est déposée dans la circonscription du Brabant flamand en 2019 (contre deux en 2014). Défi obtient dans cette circonscription 14 043 voix (en 2014, les FDF en avaient obtenu 15 405, tandis que le PP en avait recueilli 2 281)  [48].

163Avant la scission de la circonscription électorale de Bruxelles–Hal–Vilvorde, les listes francophones principales étaient communes aux arrondissements de Bruxelles et de Hal–Vilvorde. Les voix recueillies par les cinq partis francophones (MR, PS, CDH, Écolo et PP) présents dans ce dernier arrondissement en 2010 représentaient 1,9 % des votes valables de l’ensemble de la Flandre. En 2014, les deux listes francophones représentaient 0,4 %. En 2019, Défi représente 0,3 %.

164Une analyse de l’implantation des principaux partis dans les circonscriptions flamandes est proposée infra ; relevons néanmoins déjà que la N-VA arrive en première position dans ces cinq circonscriptions, réalisant son meilleur résultat dans celle d’Anvers, seule circonscription où elle recueille encore plus de 30 % des voix (31,2 %). En 2014, elle obtenait plus de 30 % également dans la circonscription de Flandre orientale et dans celle du Limbourg. L’ordre des poursuivants à l’échelle de la région n’est pas toujours identique selon les circonscriptions. Ainsi, le VB, deuxième parti de Flandre, occupe également cette position dans quatre circonscriptions ; il est quatrième dans le Brabant flamand. Le CD&V est troisième dans toutes les circonscriptions flamandes, à l’exception de celle de Flandre orientale où il est quatrième. L’Open VLD, quatrième à l’échelle de la Flandre, est deuxième en Brabant flamand et troisième en Flandre orientale ; il est cinquième dans les trois autres circonscriptions. Le SP.A, cinquième, dépasse l’Open VLD dans les circonscriptions de Flandre occidentale et du Limbourg, alors qu’il le suit au niveau de la région et qu’il est sixième dans les trois autres circonscriptions. Groen est quatrième devant l’Open VLD et le SP.A dans la circonscription d’Anvers et cinquième dans celles du Brabant flamand et de Flandre orientale. Le PTB (listes PVDA) est septième dans les cinq circonscriptions ; dans deux d’entre elles (Brabant flamand et Flandre occidentale), il n’obtient pas les 5 % nécessaires pour participer à la dévolution des sièges en leur sein. Les points de force et de faiblesse des partis flamands sont pointés ci-dessous.

1.5.4. Le cas du canton de Rhode-Saint-Genèse

165Jusqu’aux élections fédérales de 2010, une attention particulière était accordée à la situation en périphérie bruxelloise. L’existence de la circonscription électorale de Bruxelles–Hal–Vilvorde, à cheval sur les régions flamande et bruxelloise, permettait d’analyser le comportement des listes francophones dans la périphérie flamande de Bruxelles. Les listes étaient en effet identiques dans les arrondissements de Bruxelles et de Hal–Vilvorde, certaines étant francophones, d’autres néerlandophones, d’autres encore bilingues.

166La scission de la circonscription électorale de Bruxelles–Hal–Vilvorde a été accompagnée, comme on l’a vu ci-dessus, de la création d’un septième canton dans l’arrondissement administratif de Hal–Vilvorde : le canton de Rhode-Saint-Genèse, qui regroupe les six communes à facilités de la périphérie bruxelloise. Les électeurs de ce canton ont le choix de voter pour une des listes déposées dans la circonscription du Brabant flamand ou pour une des listes déposées dans la circonscription de Bruxelles-Capitale.

167En 2019, sur les 39 553 électeurs qui ont participé à l’élection en déposant un bulletin (contre 39 778 en 2014), 2 638 étaient des votes blancs ou nuls (soit 6,7 % du total ; contre 3 744 en 2014, soit 9,4 %). Parmi les bulletins restants, 13 337 (36,1 %, contre 35,1 % en 2014) ont été valablement enregistrés dans la circonscription du Brabant flamand et 23 578 (63,9 %, contre 64,9 % en 2014) l’ont été dans la circonscription de Bruxelles-Capitale.

168Lors du scrutin du 26 mai 2019, une liste francophone a été déposée dans la circonscription du Brabant flamand par Défi. Dans le canton de Rhode-Saint-Genèse, Défi a recueilli 1 672 voix (soit 12,5 % des votes émis en faveur des listes déposées dans la circonscription du Brabant flamand, pour 14,3 % accordés aux FDF en 2014) et arrive en quatrième position derrière la N-VA, l’Open VLD et Groen. En 2014, une autre liste francophone concourait dans la circonscription du Brabant flamand, le PP. Il n’avait obtenu que 90 voix (soit 0,7 %). On se référera à l’analyse des votes du canton de Rhode-Saint-Genèse émis en faveur des listes déposées dans la circonscription bruxelloise, dans la section précédente, qui traite des résultats dans cette circonscription.

169En ce qui concerne les listes flamandes, c’est la N-VA qui arrive en tête dans le canton de Rhode-Saint-Genèse, avec 28,9 % des suffrages (+ 6,9 % par rapport à 2014), devant l’Open VLD (17,0 % ; le parti libéral était premier en 2014 avec 32,2 % des voix) et Groen qui double presque son résultat antérieur (16,2 %, contre 8,4 % en 2014). Derrière Défi qui est quatrième, on trouve le CD&V (9,1 %, – 3,1 %), le VB (7,1 %, + 4,9 %), le SP.A (5,1 %, – 1,2 %), le PVDA (2,7 %, contre 1,1 % en 2014 pour les listes PVDA+), BUB Belgische Unie (1,0 %, + 0,4 %) et PRO (0,3 %).

Tableau 28. Élection de la Chambre des représentants (2014 et 2019). Répartition des votes émis dans le canton de Rhode-Saint-Genèse : voix émises en faveur de listes déposées dans la circonscription du Brabant flamand

Tableau 28. Élection de la Chambre des représentants (2014 et 2019). Répartition des votes émis dans le canton de Rhode-Saint-Genèse : voix émises en faveur de listes déposées dans la circonscription du Brabant flamand

Tableau 28. Élection de la Chambre des représentants (2014 et 2019). Répartition des votes émis dans le canton de Rhode-Saint-Genèse : voix émises en faveur de listes déposées dans la circonscription du Brabant flamand

1 En 2014, FDF.
2 En 2014, PVDA+.
3 En 2014, BUB-Belg.Unie.

1.5.5. Le cas du canton de Fourons

170Suite à la fixation de la frontière linguistique en 1962, les six « communes fouronnaises »  [49] ont été détachées de la province de Liège au profit de la province de Limbourg. La nouvelle carte électorale résultant de cette modification a été d’application pour la première fois à l’occasion du scrutin national du 23 mai 1965. Le 1er janvier 1977, les six communes ont été fusionnées dans l’actuelle commune des Fourons.

171Depuis le scrutin national du 24 novembre 1991 (en vertu de la loi du 9 août 1988 contenant diverses dispositions relatives aux communes à statut linguistique spécial, dite loi de pacification communautaire), les électeurs inscrits dans le canton de Fourons ont la faculté de se rendre à Aubel en province de Liège pour y voter lors des élections de la Chambre des représentants  [50]. Cette disposition permet aux francophones des Fourons (commune de la région de langue néerlandaise) de participer au scrutin dans une circonscription francophone s’ils le souhaitent.

172Si le canton de Fourons appelle ici un examen particulier  [51], c’est en raison du fait que, depuis le rattachement au Limbourg des six communes qui le composaient au départ, un mouvement d’opposition s’est manifesté. En 1971, le mouvement d’hostilité à l’appartenance du canton à la province de Limbourg s’est exprimé sous la forme de dépôt de votes blancs et nuls, conformément à l’appel lancé par les bourgmestres des six communes. Les résultats de 1978, 1981, 1985 et 1987 appellent le même type d’interprétation. Lors des élections législatives de 1965, 1968, 1974 et 1977, le mouvement d’hostilité s’était traduit par un vote majoritaire en faveur de la liste Retour à Liège.

173Lors de l’élection pour la Chambre du 24 novembre 1991, sur les 2 768 électeurs inscrits à Fourons à cette date, 1 180 avaient émis un vote dans ce canton (soit 42,6 %). Le 21 mai 1995, sur 2 698 électeurs inscrits, 1 213 ont exprimé leur suffrage à Fourons (soit 45,0 %). Le 13 juin 1999, sur 2 681 électeurs inscrits, 1 188 ont voté à Fourons (soit 44,3 %). Le 18 mai 2003 a marqué un tournant significatif. À l’occasion du scrutin tenu ce jour-là, les électeurs qui ont choisi de voter dans le canton de Fourons étaient 1 315 sur 2 600 électeurs inscrits (soit 50,6 %). Pour la première fois depuis l’entrée en application de la loi de 1988, plus de la moitié des électeurs inscrits à Fourons ont donc participé au scrutin dans la localité et non plus en dehors. Le scrutin tenu le 10 juin 2007 a confirmé cette tendance. Parmi les 2 524 électeurs inscrits à Fourons, 1 348 ont voté dans ce canton (soit 53,4 %). L’élection de 2010 appelle le même constat, même si le pourcentage a diminué : sur les 2 452 électeurs inscrits, 1 268 ont voté dans le canton (soit 51,7 %). En 2014, le taux de participation sur place a crû à nouveau : sur les 2 456 électeurs inscrits, 1 365 ont voté à Fourons, soit un taux de participation de 55,6 %. En 2019, cette tendance se poursuit : sur les 2 478 électeurs inscrits, 1 510 ont voté dans la localité, soit une participation de 60,9 %, un taux jamais atteint depuis la première mise en application de la loi de 1988.

174En 2003, le pourcentage des bulletins blancs et nuls (6,8 %) était également le plus faible enregistré depuis les premières élections suivant l’adoption de la loi de 1988 (7,0 % en 1991). Il n’en a pas été de même en 2007, puisque ce taux était remonté à 10,2 %. Il s’agissait même du pourcentage de bulletins blancs et nuls le plus élevé depuis l’entrée en vigueur du système introduit en 1988. En 2010, les bulletins blancs et nuls ont représenté 8,4 % des bulletins déposés. En 2014, ils ont retrouvé le niveau de 2003, le plus bas des quarante dernières années (6,8 % de bulletins non valables, soit 93 bulletins). En 2019, le pourcentage de bulletins non valables s’accroît très légèrement pour arriver à 7,3 %, soit le troisième meilleur résultat depuis 1991.

175Lors du scrutin du 25 mai 2014, la N-VA était de nouveau arrivée en première position. Mais avec 44,6 % des suffrages valablement exprimés dans le canton de Fourons, elle n’obtenait plus la majorité absolue qu’elle y avait décrochée en 2010 avec 50,5 % des voix. Cinq ans plus tard, le résultat du parti nationaliste est une nouvelle fois en recul (37,1 %, soit – 7,5 %). Le CD&V, en léger progrès en 2014 (21,8 %), demeure en deuxième position en 2019. Mais, avec 17,0 %, il est en retrait par rapport au scrutin précédent (– 4,8 %). La somme des résultats des deux composantes de l’ancien cartel est donc de 54,1 % des votes valables (contre 66,4 % en 2014 et 70,6 % en 2010, tandis que le cartel obtenait 53,0 % en 2007). L’Open VLD, qui était en net progrès en 2014, voit son résultat diminuer en 2019, passant de 14,3 % à 11,5 % (– 2,8 %) et rester au-dessus de la barre des 10 % que le parti libéral ne franchissait pas en 2010. Le SP.A, qui était en légère hausse en 2014, se stabilise à 5,7 % en 2019. Trois listes connaissent une augmentation de leur résultat. Le VB passe de 5,8 % des voix en 2014 à 14,0 % en 2019 (+ 8,2 %), Groen double quasiment son résultat de 2014, progressant de 5,7 % à 11,1 % (+ 5,4 %) et dépassant pour la première fois les 10 %, et le PTB (liste PVDA), qui demeure assez faible à Fourons, passe de 1,3 % à 3,4 %. Comme la N-VA a perdu la majorité absolue dans le canton de Fourons en 2014 et qu’elle ne l’a pas récupérée en 2019, il n’y a plus un seul canton flamand où une liste remporte la majorité absolue des votes valables.

1.6. L’implantation électorale des partis

176Puisque les sièges sont attribués au niveau des circonscriptions, et que par conséquent les listes sont confectionnées et déposées à ce niveau, on peut considérer que des situations particulières permettent de comprendre, partiellement du moins, les résultats de chaque formation. Un contexte politique local, la stratégie de composition des listes, la présence de candidats plus ou moins populaires, etc. sont susceptibles d’expliquer des comportements qui s’éloignent de la tendance générale.

1.6.1. Constats généraux

177Les cartes 1, 2 et 3 permettent d’observer l’implantation des principales listes : par circonscription dans le cas de la première planche, et par canton dans le cas des deux suivantes  [52].

178De l’observation de la carte 1 ressortent très clairement divers constats. Primo, la N-VA, qui s’était imposée comme premier parti dans l’ensemble des circonscriptions flamandes en 2014, se maintient à ce premier rang dans chacune d’elles en 2019. Secundo, alors que la famille écologiste n’était jamais arrivée en tête dans aucune circonscription, tel est le cas dans la circonscription de Bruxelles-Capitale en 2019. Tertio, la famille socialiste perd la première place dans la circonscription de Bruxelles-Capitale (au profit d’Écolo, donc) ; en Wallonie, le PS arrive cependant désormais en tête dans trois circonscriptions contre deux en 2014 puisque, aux circonscriptions du Hainaut et de Liège, se joint à nouveau – c’est-à-dire comme en 2010 – celle de Namur (qui était passée dans l’escarcelle du MR en 2014). Quarto, la famille de tradition sociale-chrétienne n’occupe plus la place dans aucune circonscription en 2019 (alors que le CDH était encore arrivé en tête dans la circonscription du Luxembourg en 2010 et en 2014). Quinto, la famille libérale demeure première dans deux circonscriptions wallonnes, avec cependant une différence : si le MR conserve la tête dans la circonscription du Brabant wallon, il la perd dans celle de Namur (au profit du PS) mais l’acquiert dans celle du Luxembourg (aux dépens du CDH).

179Ainsi, la N-VA arrive en tête dans toutes les circonscriptions flamandes et la famille écologiste (liste Écolo comportant des candidats de Groen) dans la circonscription de Bruxelles-Capitale, tandis que deux partis différents (et non plus trois) occupent cette position dans les circonscriptions wallonnes : le PS dans trois d’entre elles (Hainaut, Liège et Namur) et le MR dans les deux autres (Brabant wallon et Luxembourg).

180Les cartes 2 et 3, qui présentent le parti arrivé en tête par canton en 2014 et en 2019, confirment les différents constats posés sur la base de la carte 1, les affinent et les renforcent.

Carte 1. Élection de la Chambre des représentants (2010, 2014 et 2019). Parti en tête du scrutin par circonscription électorale

Carte 1. Élection de la Chambre des représentants (2010, 2014 et 2019). Parti en tête du scrutin par circonscription électorale

Carte 1. Élection de la Chambre des représentants (2010, 2014 et 2019). Parti en tête du scrutin par circonscription électorale

Carte 2. Élection de la Chambre des représentants (2014). Parti en tête du scrutin par canton électoral

Carte 2. Élection de la Chambre des représentants (2014). Parti en tête du scrutin par canton électoral

Carte 2. Élection de la Chambre des représentants (2014). Parti en tête du scrutin par canton électoral

Carte 3. Élection de la Chambre des représentants (2019). Parti en tête du scrutin par canton électoral

Carte 3. Élection de la Chambre des représentants (2019). Parti en tête du scrutin par canton électoral

Carte 3. Élection de la Chambre des représentants (2019). Parti en tête du scrutin par canton électoral

181Comme en 2014, la N-VA arrive en tête dans tous les cantons de la circonscription d’Anvers (17 cantons). Pour la première fois, elle fait en outre de même dans tous les cantons de la circonscription du Brabant flamand (15 cantons, en ce compris celui de Rhode-Saint-Genèse) ; en termes de première place, elle y ravit à l’Open VLD les quelques cantons que celui-ci détenait précédemment. En Flandre occidentale, en Flandre orientale et dans le Limbourg, la N-VA perd divers cantons (alors qu’elle n’en gagne qu’un seul) ; dans ceux-ci, elle s’efface du premier rang essentiellement au profit du VB et, dans une moindre mesure, de l’Open VLD et du CD&V. Le VB occupe désormais la première position dans différents cantons de Flandre occidentale, de Flandre orientale et du Limbourg (alors qu’il ne détenait nulle part une telle place en 2014), dont 12 des 25 cantons de la circonscription de Flandre occidentale. Le SP.A reste premier dans un canton (qui se situe cette fois dans le Limbourg, et non plus en Flandre occidentale). Groen acquiert une place de premier parti (dans un canton de la Flandre orientale).

182Dans la moitié sud de la circonscription de Bruxelles-Capitale, le PS et, surtout, le MR perdent leur position dominante dans différents cantons au profit des écologistes.

183En Wallonie, le PS arrive en tête dans 27 des 34 cantons du Hainaut, ce qui constitue un léger recul (opéré au profit du MR et du CDH). Le MR reste le premier parti dans les 5 cantons du Brabant wallon. Dans les circonscriptions de Liège et de Namur, le MR perd quelques positions de premier parti à l’avantage du PS, du CDH ou d’Écolo. Dans la circonscription du Luxembourg, le CDH n’arrive plus en tête que dans 7 des 20 cantons ; il en a perdu plusieurs au bénéfice du PS, d’Écolo et, surtout, du MR. Écolo est premier dans deux cantons wallons : l’un dans la circonscription de Liège et l’autre dans celle du Luxembourg.

1.6.2. Analyse par parti

184Dans les pages qui suivent, la présentation graphique et cartographique des résultats obtenus à l’occasion des élections fédérales du 25 mai 2014 et du 26 mai 2019 par les principales formations politiques – soit, du côté francophone, le PS, le MR, Écolo, le PTB, le CDH et Défi et, du côté néerlandophone, la N-VA, le VB, le CD&V, l’Open VLD, le SP.A, Groen et le PVDA – permet de visualiser l’implantation de chacune d’elles et rend possibles des comparaisons entre les deux scrutins et entre les partis politiques. Les tableaux 29 à 32 donnent pour leur part les résultats par circonscription pour les quatre derniers scrutins, et indiquent le rang des principaux partis dans chaque circonscription. Les tendances générales que l’on relève peuvent connaître des démentis locaux. Les cartes par parti et par canton permettent de cerner ces zones de moins bonne ou de meilleure implantation de chacune des principales listes.

185Comme en 1999, en 2003, en 2007, en 2010 et en 2014, aucune formation politique n’obtient en 2019 plus de la moitié des voix dans une circonscription. En outre, à l’inverse de 2010 et de 2014, plus aucun parti ne parvient à franchir les 40 % dans une circonscription (en 2014, le PS remportait 41,0 % dans la circonscription du Hainaut et le MR 40,8 % dans celle du Brabant wallon). Le PS atteint par contre 30 % dans la circonscription du Hainaut (34,2 %, soit – 6,8 %) mais ne franchit plus ce seuil dans la circonscription de Liège (24,9 %, – 5,1 %). Quant à lui, le MR franchit les 30 % dans la circonscription du Brabant wallon (35,0 %, – 5,8 %). En Flandre, seule la N-VA remporte plus de 30 % dans une circonscription, à savoir celle d’Anvers (31,2 %, – 8,2 %).

186Alors que le PS obtenait la majorité absolue des voix dans 1 canton en 2007 (à savoir celui de Saint-Nicolas), dans 12 cantons en 2010 (celui de Saint-Nicolas et 11 cantons hainuyers) et dans 2 cantons en 2014 (ceux de Binche et de Boussu, tous deux dans le Hainaut), il ne dépasse plus les 50 % dans aucun canton en 2019. Son meilleur score se stabilise à 45,2 % dans le canton de Boussu. Le MR connaît pareille situation puisqu’il perd l’unique majorité absolue qu’il avait remportée en 2014 dans le canton de Gedinne (circonscription de Namur) ; il réalise son meilleur score dans ce même canton, avec 42,7 % (– 15,4 %).

187Comme en 2014, aucun parti néerlandophone n’obtient plus de la moitié des voix dans un canton. En Flandre, le meilleur score est enregistré par la N-VA : dans le canton de Zandhoven (circonscription d’Anvers), avec 41,6 % (– 7,9 %).

Les partis francophones et bilingues

188Sont successivement envisagés ci-après les partis suivants : le PS, le MR, Écolo, le PTB (listes PTB dans les circonscriptions wallonnes et liste PTB*PVDA dans la circonscription de Bruxelles-Capitale), le CDH et Défi. Rappelons que, dans la circonscription électorale de Bruxelles-Capitale, la liste PS comprenait des candidats du SP.A, et la liste Écolo des candidats de Groen.

Le PS

189Par rapport au scrutin de 2014, le PS est en recul dans chacune des cinq circonscriptions wallonnes ainsi que dans la circonscription de Bruxelles-Capitale.

190Lors du scrutin du 25 mai 2014, le PS était parvenu à obtenir plus de 20 % des voix dans l’ensemble des circonscriptions, et ce malgré un tassement électoral. Ce n’est plus le cas le 26 mai 2019. Alors qu’il recueille de justesse 20,0 % des suffrages dans la circonscription de Bruxelles-Capitale, le parti n’en obtient que 15,3 % dans la circonscription du Brabant wallon et 18,7 % dans celle du Luxembourg. Contrairement à 2014, le PS ne parvient par ailleurs plus à obtenir un score supérieur à 40 % dans quelque circonscription que ce soit – son meilleur résultat étant obtenu dans le Hainaut, avec 34,2 % des suffrages. Malgré ce recul généralisé, le PS reste le premier parti francophone.

191Le PS construit sa domination électorale sur son implantation dans les circonscriptions du Hainaut et de Liège, où il arrive en tête du scrutin. Depuis 2003, il occupe d’ailleurs sans interruption la 1re position dans ces deux circonscriptions  [53]. Alors que le MR occupait la 1re place dans la circonscription de Namur en 2014, il la perd au profit du PS à l’issue du scrutin de 2019. Dans la circonscription de Bruxelles-Capitale, le PS est dépassé – de peu – par Écolo. Enfin, le PS est la 3e formation dans deux circonscriptions : celle du Luxembourg (derrière le MR et le CDH) et celle du Brabant wallon (derrière le MR et Écolo).

192La comparaison des cartes présentant les résultats obtenus par le PS en 2014 et en 2019 permet de mettre en évidence les zones où ce parti s’est le plus affaibli en 2019. Le PS baisse de – 6,8 % dans le Hainaut (34,2 %, contre 41,0 % en 2014), de – 6,1 % dans le Brabant wallon (15,3 %, contre 21,4 % en 2014) et de – 5,7 % en province de Namur (22,1 %, contre 27,8 % en 2014).

193Hormis dans les cantons spéciaux des Affaires étrangères, c’est dans les cantons de Fauvillers (8,7 %), de Bastogne (9,3 %), de Saint-Vith (10,9 %), de Sainte-Ode (10,9 %) et de Malmedy (11,1 %) que le PS enregistre ses plus faibles performances en Wallonie. À l’inverse, c’est dans les cantons de Boussu (45,2 %), d’Anderlues (44,3 %), de Dour (42,5 %), de La Louvière (40,5 %) et de Binche (40,5 %), tous situés dans le Hainaut, qu’il obtient ses meilleurs résultats. Dans la circonscription de Bruxelles-Capitale, c’est dans les cantons d’Ixelles (12,7 %) et de Molenbeek-Saint-Jean (27,3 %) que le PS enregistre respectivement sa moins bonne et sa meilleure performance. En Région bruxelloise, son implantation électorale se traduit par des écarts importants entre, d’une part, les cantons de l’est et, d’autre part, ceux du centre et de l’ouest, où les socialistes obtiennent leurs meilleurs résultats.

194Globalement, le PS dépasse la barre des 40 % dans 5 cantons, obtient un résultat compris entre 30 % et 40 % dans 31 cantons, et recueille entre 20 % et 30 % dans 45 cantons. Le nombre de cantons (71) où ses résultats sont supérieurs à 20 % est ainsi beaucoup plus important que le nombre de cantons (44) où ses résultats sont inférieurs à 20 %.

Graphique 8. Élection de la Chambre des représentants (2014 et 2019). Résultats du PS par circonscription électorale, en % des votes valables

Graphique 8. Élection de la Chambre des représentants (2014 et 2019). Résultats du PS par circonscription électorale, en % des votes valables

Graphique 8. Élection de la Chambre des représentants (2014 et 2019). Résultats du PS par circonscription électorale, en % des votes valables

Remarques :
-  En ce compris les votes des électeurs résidant à l’étranger.
-  Bruxelles-Capitale : en ce compris les votes émis dans le canton de Rhode-Saint-Genèse en faveur de listes déposées dans la circonscription de Bruxelles-Capitale.
-  En 2019, présence de candidats SP.A sur la liste déposée dans la circonscription de Bruxelles-Capitale.

Le MR

195Alors que le MR réalisait des performances électorales particulièrement importantes lors du scrutin de 2014, il connaît cette fois un net recul dans chaque circonscription.

196Comme en 2014, le parti réalise son meilleur score dans la circonscription du Brabant wallon (35,0 %, – 5,8 %) et son moins bon résultat dans celle du Hainaut (16,0 %, – 4,8 %). Il enregistre sa plus forte perte dans la circonscription de Namur (19,8 %, – 8,5 %) et sa plus faible dans celle du Luxembourg (23,6 %, – 0,8 %). Ailleurs, ses scores sont de 17,5 % dans la circonscription de Bruxelles-Capitale (– 5,6 %) et de 19,7 % dans celle de Liège (– 5,3 %).

197Le MR demeure la 1re formation en Brabant wallon et devient la 1re formation dans le Luxembourg (y devançant le PS). Alors qu’il occupait la 1re place dans la circonscription de Namur en 2014, il y est cette fois relégué à la 2e (derrière le PS). Il conserve par ailleurs sa 2e position dans les circonscriptions du Hainaut et de Liège. Enfin, il occupe la 3e place dans la circonscription de Bruxelles-Capitale.

198Le MR peine à s’implanter dans les cantons de Herstal (8,4 %), de Charleroi (9,6 %), d’Anderlues (9,7 %), de Boussu (9,9 %) et de La Louvière (10,1 %), où il réalise ses moins bonnes performances électorales. En revanche, mis à part les cantons spéciaux des Affaires étrangères, il obtient ses meilleurs résultats dans les cantons de Gedinne (42,7 %), de Genappe (37,4 %), de Wavre (37,2 %), de Jodoigne (35,2 %) et de Sainte-Ode (35,0 %). Pour ce qui concerne la circonscription de Bruxelles-Capitale, c’est dans le canton de Saint-Gilles qu’il obtient son moins bon score (9,2 %) et dans celui d’Uccle (23,9 %) qu’il obtient son meilleur résultat. Il ne franchit les 20 % que dans ce dernier ainsi que dans les cantons de Saint-Josse-ten-Noode (22,5 %) et d’Ixelles (20,5 %).

199Le MR dépasse la barre des 40 % dans 3 cantons, obtient un résultat compris entre 30 % et 40 % dans 14 cantons et recueille entre 20 % et 30 % dans 51 cantons. Comme pour le PS, le nombre de cantons (68) où ses résultats sont supérieurs à 20 % est ainsi plus important que le nombre de cantons (47) où ses résultats sont inférieurs à 20 %.

Graphique 9. Élection de la Chambre des représentants (2014 et 2019). Résultats du MR par circonscription électorale, en % des votes valables

Graphique 9. Élection de la Chambre des représentants (2014 et 2019). Résultats du MR par circonscription électorale, en % des votes valables

Graphique 9. Élection de la Chambre des représentants (2014 et 2019). Résultats du MR par circonscription électorale, en % des votes valables

Remarques :
-  En ce compris les votes des électeurs résidant à l’étranger.
-  Bruxelles-Capitale : en ce compris les votes émis dans le canton de Rhode-Saint-Genèse en faveur de listes déposées dans la circonscription de Bruxelles-Capitale.

Écolo

200Alors qu’Écolo avait subi un recul électoral considérable en 2014, le scrutin de 2019 lui est nettement plus favorable : le parti vert francophone connaît cette fois une croissance électorale dans chacune des circonscriptions wallonnes ainsi que dans la circonscription de Bruxelles-Capitale.

201C’est dans la circonscription de Bruxelles-Capitale que cette progression est la plus marquée : Écolo réussit non seulement à y engranger son plus haut pourcentage de votes (21,6 %) mais aussi à y enregistrer son principal gain de voix (+ 11,1 %). En Wallonie, Écolo progresse de + 5,4 % dans la circonscription de Namur, de + 6,4 % dans celles du Hainaut et de Liège, de + 8,1 % dans celle du Luxembourg et de + 8,4 % dans celle du Brabant wallon.

202Le parti ne dépasse la barre des 20 % que dans la circonscription de Bruxelles-Capitale (21,6 %), mais il frôle ce score dans celle du Brabant wallon (19,8 %). Son moins bon résultat est enregistré dans la circonscription du Hainaut (12,3 %). Pour le reste, il convainc 15,2 % des électeurs de lui accorder leur suffrage dans la circonscription de Namur, 15,5 % dans celle de Liège et 16,0 % dans celle du Luxembourg (où il remporte un siège pour la première fois de son histoire). Dans chacune des six circonscriptions où il se présente, Écolo remporte plus de 10 % des voix, alors que tel n’avait été le cas que dans deux circonscriptions en 2014.

203Écolo parvient à se hisser au rang de 1re formation politique dans la circonscription de Bruxelles-Capitale (y dépassant donc le PS), ce qui constitue un fait inédit. Il devient le 2e parti de la circonscription du Brabant wallon, devant le PS, et se positionne au 4e rang dans les autres circonscriptions wallonnes.

204En Wallonie, Écolo rencontre le plus de difficultés à se développer dans les cantons de Dour (7,9 %), d’Anderlues (8,4 %), de La Louvière (8,6 %), de Merbes-le-Château (8,6 %) et de Herstal (8,7 %). Exception faite des cantons spéciaux des Affaires étrangères, c’est dans les cantons de Fauvillers (29,5 %), d’Eupen (24,7 %), d’Arlon (24,0 %), de Saint-Vith (23,8 %) et de Wavre (22,3 %) que le parti obtient ses meilleurs scores. Dans la circonscription de Bruxelles-Capitale, il décroche sa meilleure performance dans le canton de Saint-Gilles (30,3 %) et sa moins bonne performance dans celui de Molenbeek-Saint-Jean (16,1 %).

205Contrairement au PS et au MR, Écolo ne parvient à dépasser la barre des 40 % dans aucun canton. Il obtient par contre des résultats compris entre 30 % et 40 % dans 7 cantons, et recueille entre 20 % et 30 % dans 13 cantons.

Graphique 10. Élection de la Chambre des représentants (2014 et 2019). Résultats d’Écolo par circonscription électorale, en % des votes valables

Graphique 10. Élection de la Chambre des représentants (2014 et 2019). Résultats d’Écolo par circonscription électorale, en % des votes valables Graphique 10. Élection de la Chambre des représentants (2014 et 2019). Résultats d’Écolo par circonscription électorale, en % des votes valables

Graphique 10. Élection de la Chambre des représentants (2014 et 2019). Résultats d’Écolo par circonscription électorale, en % des votes valables

Remarques :
-  En ce compris les votes des électeurs résidant à l’étranger.
-  Bruxelles-Capitale : en ce compris les votes émis dans le canton de Rhode-Saint-Genèse en faveur de listes déposées dans la circonscription de Bruxelles-Capitale.
-  En 2014 et 2019, présence de candidats Groen sur la liste déposée dans la circonscription de Bruxelles-Capitale.

Le PTB (listes PTB et PTB*PVDA)

206Le PTB opère une percée significative dans l’ensemble des circonscriptions wallonnes et dans la circonscription de Bruxelles-Capitale.

207Il réalise ainsi des performances électorales qu’il n’avait jamais atteintes auparavant, obtenant 7,4 % dans la circonscription du Brabant wallon (+ 4,7 %), 9,0 % dans celle du Luxembourg (+ 6,7 %), 11,9 % dans celle de Namur (+ 7,1 %), 12,3 % dans celle de Bruxelles-Capitale (+ 8,5 %), 15,6 % dans celle du Hainaut (+ 10,5 %) et 16,5 % dans celle de Liège (+ 8,4 %).

208Le PTB occupe la 3e place dans les circonscriptions du Hainaut et de Liège, la 4e dans celle de Bruxelles-Capitale, et la 5e dans les circonscriptions du Brabant wallon, du Luxembourg et de Namur.

209En Wallonie, hormis les cantons spéciaux des Affaires étrangères, c’est dans les cantons de Saint-Vith (3,9 %), d’Eupen (5,4 %), d’Arlon (5,9 %), de Wavre (6,3 %) et d’Étalle (6,5 %) que le PTB réalise ses moins bonnes performances. En revanche, il obtient ses meilleurs résultats dans les cantons de Herstal (27,5 %), de Seraing (23,6 %), de Grâce-Hollogne (22,4 %), de La Louvière (22,1 %) et de Charleroi (22,0 %). En Région bruxelloise, c’est dans les cantons de Saint-Gilles (19,4 %) et de Saint-Josse-ten-Noode (6,8 %) que le PTB obtient ses résultats extrêmes.

210Le PTB ne dépasse la barre des 30 % dans aucun canton. Néanmoins, il obtient des résultats compris entre 20 % et 30 % dans 7 cantons.

Graphique 11. Élection de la Chambre des représentants (2014 et 2019). Résultats des listes PTB par circonscription électorale, en % des votes valables

Graphique 11. Élection de la Chambre des représentants (2014 et 2019). Résultats des listes PTB par circonscription électorale, en % des votes valables

Graphique 11. Élection de la Chambre des représentants (2014 et 2019). Résultats des listes PTB par circonscription électorale, en % des votes valables

Remarques :
-  En ce compris les votes des électeurs résidant à l’étranger.
-  Bruxelles-Capitale : en ce compris les votes émis dans le canton de Rhode-Saint-Genèse en faveur de listes déposées dans la circonscription de Bruxelles-Capitale.
-  En 2014, listes PTB-GO! dans les circonscriptions wallonnes et liste PTB*PVDA-GO! dans la circonscription de Bruxelles-Capitale ; en 2019, listes PTB dans les circonscriptions wallonnes et liste PTB*PVDA dans la circonscription de Bruxelles-Capitale.

Le CDH

211Alors qu’il avait progressé légèrement dans les circonscriptions du Luxembourg (+ 2,0 %) et de Namur (+ 0,2 %) en 2014, le score du CDH connaît un tassement significatif et presque généralisé en 2019.

212Il recule dans cinq circonscriptions : celles du Hainaut (– 2,4 %), du Brabant wallon (– 3,4 %), de Bruxelles-Capitale (– 3,5 %), de Liège (– 4,6 %) et, surtout, du Luxembourg (– 9,9 %). La circonscription de Namur – où se présentait le président du parti, Maxime Prévot – est la seule où le CDH progresse quelque peu (+ 1,0 %).

213Bien qu’il y subisse sa perte de voix la plus conséquente, la circonscription du Luxembourg demeure celle dans laquelle le parti est le mieux implanté (23,5 %). Elle reste suivie par celle de Namur (17,1 %). Ailleurs, il obtient moins de 10 %, à savoir 5,8 % dans la circonscription de Bruxelles-Capitale, 7,6 % dans celle du Brabant wallon, 8,0 % dans celle du Hainaut et 8,4 % dans celle de Liège.

214Ce recul global se répercute sur la place occupée par le CDH au sein de la hiérarchie des partis dans plusieurs circonscriptions. Alors qu’il conserve sa 3e position dans la circonscription de Namur et sa 4e place dans celle du Brabant wallon, il est relégué à la 2e position dans la circonscription du Luxembourg (derrière le MR), à la 5e dans les circonscriptions du Hainaut et de Liège (derrière le PS, le MR, le PTB et Écolo), et à la 6e dans la circonscription de Bruxelles-Capitale (derrière Écolo, le PS, le MR, le PTB et Défi).

215En Wallonie, hormis les cantons spéciaux des Affaires étrangères, le CDH connaît ses moins bons résultats dans les cantons de Seraing (3,3 %), de Herstal (3,9 %), de Saint-Nicolas (4,3 %), de Charleroi (4,5 %) et de Fontaine-l’Évêque (4,5 %). À l’inverse, il remporte ses meilleurs résultats dans les cantons de Bastogne (38,5 %), de Vielsalm (31,5 %), de Durbuy (28,9 %), de Houffalize (27,1 %) et d’Arlon (26,1 %), tous situés dans le Luxembourg. En Région bruxelloise, c’est dans le canton de Saint-Josse-ten-Noode (7,4 %) que le CDH décroche son meilleur score et dans celui de Saint-Gilles qu’il enregistre son plus faible résultat (3,6 %).

216Le CDH obtient des résultats supérieurs à 30 % dans 2 cantons. En outre, ses résultats se situent entre 20 % et 30 % dans 18 cantons.

217Le CDH connaît une implantation électorale de plus en plus inégale. L’écart entre la circonscription où le parti réalisait ses résultats les plus élevés et celle où il obtenait ses résultats les plus faibles était de 15,6 % en 2003 : il est en hausse constante depuis lors et, alors qu’il a atteint 23,0 % en 2014, il atteint un nouveau record en 2019 en s’établissant à 35,2 %.

Graphique 12. Élection de la Chambre des représentants (2014 et 2019). Résultats du CDH par circonscription électorale, en % des votes valables

Graphique 12. Élection de la Chambre des représentants (2014 et 2019). Résultats du CDH par circonscription électorale, en % des votes valables

Graphique 12. Élection de la Chambre des représentants (2014 et 2019). Résultats du CDH par circonscription électorale, en % des votes valables

Remarques :
-  En ce compris les votes des électeurs résidant à l’étranger.
-  Bruxelles-Capitale : en ce compris les votes émis dans le canton de Rhode-Saint-Genèse en faveur de listes déposées dans la circonscription de Bruxelles-Capitale.

Défi

218Alors que, avec 10,3 % des voix, Défi enregistre un léger recul par rapport à 2014 dans la circonscription de Bruxelles-Capitale (– 0,8 %), il progresse dans toutes les circonscriptions wallonnes, obtenant 6,1 % dans la circonscription du Brabant wallon (+ 1,4 %), 4,9 % dans celle de Namur (+ 2,1 %), 3,8 % dans celle du Hainaut (+ 1,8 %), 3,6 % dans celle de Liège (+ 1,4 %) et 3,0 % dans celle du Luxembourg (+ 1,3 %). Désormais seul parti francophone à concourir dans la circonscription du Brabant flamand, Défi y recule (– 0,3 %).

219Dans la circonscription de Bruxelles-Capitale, Défi recule à la 5e place (étant dépassé par le PTB). Il figure à la 6e place dans chacune des circonscriptions wallonnes (systématiquement devant le PP). Il est 8e dans le Brabant flamand.

220Défi enregistre des résultats très contrastés. Il obtient ses moins bonnes performances dans les cantons – tous flamands – de Diest (0,1 %), de Glabbeek (0,1 %), de Léau (0,1 %), d’Aarschot (0,1 %) et de Haacht (0,1 %). À l’inverse, ses meilleures performances sont enregistrées dans les cantons de Rhode-Saint-Genèse (voix émises en faveur de listes se présentant dans la circonscription de Bruxelles-Capitale) (16,3 %), de Frasnes-lez-Anvaing (16,2 %), de Saint-Josse-ten-Noode (16,0 %), d’Ixelles (13,6 %) et de Rhode-Saint-Genèse (voix émises en faveur de listes se présentant dans la circonscription du Brabant flamand) (12,5 %).

221Contrairement à l’ensemble des autres partis francophones représentés au Parlement fédéral à l’issue du scrutin du 26 mai 2019, Défi ne dépasse la barre des 20 % dans aucun canton. Il obtient par ailleurs des résultats compris entre 10 % et 20 % dans seulement 7 cantons, principalement bruxellois.

Graphique 13. Élection de la Chambre des représentants (2014 et 2019). Résultats de Défi par circonscription électorale, en % des votes valables

Graphique 13. Élection de la Chambre des représentants (2014 et 2019). Résultats de Défi par circonscription électorale, en % des votes valables

Graphique 13. Élection de la Chambre des représentants (2014 et 2019). Résultats de Défi par circonscription électorale, en % des votes valables

Remarques :
-  En ce compris les votes des électeurs résidant à l’étranger.
-  Bruxelles-Capitale : en ce compris les votes émis dans le canton de Rhode-Saint-Genèse en faveur de listes déposées dans la circonscription de Bruxelles-Capitale.
-  En 2014, FDF.

Carte 4. Élection de la Chambre des représentants (2019). PS

Carte 4. Élection de la Chambre des représentants (2019). PS

Carte 4. Élection de la Chambre des représentants (2019). PS

Carte 5. Élection de la Chambre des représentants (2019). MR

Carte 5. Élection de la Chambre des représentants (2019). MR

Carte 5. Élection de la Chambre des représentants (2019). MR

Carte 6. Élection de la Chambre des représentants (2019). Écolo

Carte 6. Élection de la Chambre des représentants (2019). Écolo

Carte 6. Élection de la Chambre des représentants (2019). Écolo

Carte 7. Élection de la Chambre des représentants (2019). PTB (listes PTB en Wallonie, liste PTB*PVDA en Région bruxelloise et listes PVDA en Flandre)

Carte 7. Élection de la Chambre des représentants (2019). PTB (listes PTB en Wallonie, liste PTB*PVDA en Région bruxelloise et listes PVDA en Flandre)

Carte 7. Élection de la Chambre des représentants (2019). PTB (listes PTB en Wallonie, liste PTB*PVDA en Région bruxelloise et listes PVDA en Flandre)

Carte 8. Élection de la Chambre des représentants (2019). CDH

Carte 8. Élection de la Chambre des représentants (2019). CDH

Carte 8. Élection de la Chambre des représentants (2019). CDH

Carte 9. Élection de la Chambre des représentants (2019). Défi

Carte 9. Élection de la Chambre des représentants (2019). Défi

Carte 9. Élection de la Chambre des représentants (2019). Défi

Tableau 29. Élection de la Chambre des représentants (2003-2019). Résultats des principales listes à l’échelle des circonscriptions wallonnes, en % des votes valables

Tableau 29. Élection de la Chambre des représentants (2003-2019). Résultats des principales listes à l’échelle des circonscriptions wallonnes, en % des votes valables

Tableau 29. Élection de la Chambre des représentants (2003-2019). Résultats des principales listes à l’échelle des circonscriptions wallonnes, en % des votes valables

Remarque : En ce compris les votes des électeurs résidant à l’étranger.

Tableau 30. Élection de la Chambre des représentants (2003-2019). Résultats des partis à l’échelle des circonscriptions wallonnes, en nombre de sièges

Tableau 30. Élection de la Chambre des représentants (2003-2019). Résultats des partis à l’échelle des circonscriptions wallonnes, en nombre de sièges

Tableau 30. Élection de la Chambre des représentants (2003-2019). Résultats des partis à l’échelle des circonscriptions wallonnes, en nombre de sièges

1 De 2003 à 2010, le MR comprend le FDF.
2 En 2007 et 2010, PTB+ ; en 2014, PTB-GO!.
3 En 2014, FDF. Jusqu’en 2010, le FDF se présente au sein du MR.

Les partis néerlandophones

222Sont successivement envisagés ci-après les partis suivants : la N-VA, le VB, le CD&V, l’Open VLD, le SP.A, Groen et le PVDA. Rappelons que, dans la circonscription électorale de Bruxelles-Capitale, le SP.A et Groen n’ont pas déposé de listes (leurs candidats figurant respectivement sur la liste PS et sur la liste Écolo, cf. supra). Les résultats du PVDA dans cette même circonscription (liste PTB*PVDA) ont été présentés plus haut.

La N-VA

223La N-VA avait obtenu des résultats spectaculaires lors du scrutin fédéral de 2014. À l’exception de la circonscription de Bruxelles-Capitale, elle avait recueilli plus de 20 % des voix dans toutes les circonscriptions où elle s’était présentée. Plus encore, elle avait dépassé les 30 % dans trois circonscriptions (en frôlant même les 40 % dans celle d’Anvers). À l’occasion du scrutin de 2019, la N-VA enregistre un recul électoral dans chacune des circonscriptions flamandes.

224Si le score du parti nationaliste flamand dépasse encore les 20 % dans toutes les circonscriptions flamandes (avec un minimum à 21,4 % dans celle de Flandre occidentale), il ne dépasse plus les 30 % que dans celle d’Anvers (31,2 %). Dans la circonscription de Bruxelles-Capitale, il n’est que de 3,2 %.

225En Flandre, le résultat de la N-VA recule de – 0,3 % dans la circonscription du Brabant flamand (pour s’établir à 28,1 %), de – 7,1 % dans celle de Flandre occidentale (21,4 %), de – 8,2 % dans celle d’Anvers (31,2 %), de – 8,8 % dans celle du Limbourg (22,6 %) et de – 9,2 % dans celle de Flandre orientale (21,8 %). Malgré ce ressac électoral, la N-VA reste la 1re formation politique dans chaque circonscription flamande. Dans la circonscription de Bruxelles-Capitale, le score du parti progresse de + 0,5 %. Avec 3,2 %, la N-VA devient la 1re formation néerlandophone en Région bruxelloise.

226Hormis les cantons spéciaux des Affaires étrangères, c’est dans des cantons d’Avelgem (14,0 %), de Wervik (14,9 %), de Brakel (15,3 %), d’Assenede (15,8 %) et de Gand (16,0 %) que la N-VA réalise ses moins bons résultats. À l’inverse, ses trois meilleures performances se situent toutes dans la province d’Anvers, à savoir dans les cantons de Zandhoven (41,6 %), de Kapellen (39,3 %) et de Kontich (38,8 %). Viennent ensuite les cantons de Glabbeek (38,0 %) et de Fourons (37,1 %). En Région bruxelloise, la N-VA réalise ses moins bonnes performances dans le canton de Saint-Gilles (2,2 %) et obtient son meilleur score dans celui d’Anderlecht (4,4 %).

227La carte présentant les partis en tête du scrutin par canton montre l’ampleur du résultat de la N-VA.

228La N-VA dépasse la barre des 40 % dans le canton de Zandhoven  [54]. Elle obtient par ailleurs des résultats compris entre 30 % et 40 % dans 14 cantons et entre 20 % et 30 % dans 65 cantons. Fait unique pour un parti néerlandophone en 2019, le nombre de cantons (80) où ses résultats sont supérieurs à 20 % est deux fois plus important que le nombre de cantons (39) où ses résultats sont inférieurs à 20 %.

Graphique 14. Élection de la Chambre des représentants (2014 et 2019). Résultats de la N-VA par circonscription électorale, en % des votes valables

Graphique 14. Élection de la Chambre des représentants (2014 et 2019). Résultats de la N-VA par circonscription électorale, en % des votes valables

Graphique 14. Élection de la Chambre des représentants (2014 et 2019). Résultats de la N-VA par circonscription électorale, en % des votes valables

Remarques :
-  En ce compris les votes des électeurs résidant à l’étranger.
-  Bruxelles-Capitale : en ce compris les votes émis dans le canton de Rhode-Saint-Genèse en faveur de listes déposées dans la circonscription de Bruxelles-Capitale.

Le VB

229Alors qu’il avait été en recul dans l’ensemble des circonscriptions flamandes à l’issue du scrutin de 2014, le VB enregistre une avancée électorale considérable lors du scrutin de 2019.

230Il y a cinq ans, le VB ne dépassait la barre des 10 % dans aucune des cinq circonscriptions flamandes. En 2019, il atteint ou dépasse – quoique de peu – les 20 % dans deux circonscriptions (à savoir celles de Flandre occidentale et de Flandre orientale) et obtient des résultats compris entre 10 % et 20 % dans les trois autres (en frôlant les 20 % dans celle du Limbourg et, dans une moindre mesure, dans celle d’Anvers). Dans la circonscription de Bruxelles-Capitale, le score du parti d’extrême droite flamand demeure fort bas : 1,6 %.

231Les gains électoraux du VB sont de + 0,6 % dans la circonscription de Bruxelles-Capitale (1,6 %), de + 9,2 % dans celle du Brabant flamand (13,5 %), de + 11,8 % dans celle d’Anvers (18,8 %), de + 13,6 % dans celle du Limbourg (19,7 %), de + 13,8 % dans celle de Flandre orientale (20,0 %) et de + 15,7 % dans celle de Flandre occidentale (20,4 %). Le VB devient la 2e formation politique dans quatre de ces circonscriptions ; les exceptions sont les circonscriptions du Brabant flamand (où il figure au 4e rang, derrière la N-VA, l’Open VLD et le CD&V) et de Bruxelles-Capitale.

232La géographie électorale du VB a connu une évolution notable lors de ce scrutin. Alors qu’il réalisait traditionnellement ses meilleurs scores dans la circonscription d’Anvers, son bastion historique, c’est désormais en Flandre occidentale que le parti opère son avancée la plus marquée et remporte son meilleur score. Auparavant, il s’agissait pourtant là d’une circonscription où l’implantation électorale du VB était des plus faibles.

233Le VB avait également déposé des listes dans l’ensemble des circonscriptions wallonnes. De façon peu surprenante, c’est dans les cantons situés dans celles-ci que le parti réalise ses moins bonnes performances, à savoir dans les cantons de Héron (0,4 %), d’Aywaille (0,4 %), de Herve (0,4 %), d’Éghezée (0,5 %) et de Fléron (0,5 %). En Flandre, les scores les plus bas sont enregistrés dans les cantons de Rhode-Saint-Genèse (voix émises en faveur de listes se présentant dans la circonscription du Brabant flamand) (7,1 %), de Louvain (8,4 %), de Zaventem (8,6 %), de Glabbeek (10,4 %) et de Nazareth (10,5 %). Le meilleur résultat du VB s’enregistre à nouveau – comme en 2010 et 2014 – dans le canton de Ninove (33,5 %). Viennent ensuite les cantons d’Oostrozebeke (27,6 %), de Grammont (27,5 %), de Westerlo (26,2 %) et de Sint-Gillis-Waas (25,9 %). En Région bruxelloise, c’est dans le canton d’Ixelles (0,9 %) que le VB réalise sa moins bonne performance et dans celui d’Anderlecht qu’il obtient son meilleur score (1,6 %).

234Le VB ne parvient à dépasser la barre des 30 % que dans un seul canton (celui de Ninove). En revanche, il obtient des résultats compris entre 20 % et 30 % dans 55 cantons.

Graphique 15. Élection de la Chambre des représentants (2014 et 2019). Résultats du VB par circonscription électorale, en % des votes valables

Graphique 15. Élection de la Chambre des représentants (2014 et 2019). Résultats du VB par circonscription électorale, en % des votes valables

Graphique 15. Élection de la Chambre des représentants (2014 et 2019). Résultats du VB par circonscription électorale, en % des votes valables

Remarques :
-  En ce compris les votes des électeurs résidant à l’étranger.
-  Bruxelles-Capitale : en ce compris les votes émis dans le canton de Rhode-Saint-Genèse en faveur de listes déposées dans la circonscription de Bruxelles-Capitale.
- Hainaut : en 2014, FpN.

Le CD&V

235Entre 2014 et 2019, le CD&V connaît un recul électoral important dans chaque circonscription.

236Alors que le CD&V avait obtenu plus de 20 % des voix dans deux circonscriptions flamandes en 2014 (celles de Flandre occidentale et du Limbourg), tel n’est plus le cas en 2019. Son meilleur score en Flandre est enregistré dans la circonscription du Limbourg, avec 18,7 % des voix valablement exprimées, et son moins bon score dans celle d’Anvers, avec 11,1 % des suffrages. Entre ces extrêmes, le parti obtient 12,7 % dans la circonscription de Flandre orientale, 13,7 % dans celle du Brabant flamand et 17,7 % dans celle de Flandre occidentale. Dans la circonscription de Bruxelles-Capitale, il descend à 1,3 %.

237Le recul enregistré par le CD&V est de – 0,3 % dans la circonscription de Bruxelles-Capitale, de – 2,8 % dans celle du Brabant flamand, de – 4,0 % dans celles de Flandre occidentale et du Limbourg, de – 5,0 % dans celle d’Anvers et de – 5,2 % dans celle de Flandre orientale.

Graphique 16. Élection de la Chambre des représentants (2014 et 2019). Résultats du CD&V par circonscription électorale, en % des votes valables

Graphique 16. Élection de la Chambre des représentants (2014 et 2019). Résultats du CD&V par circonscription électorale, en % des votes valables

Graphique 16. Élection de la Chambre des représentants (2014 et 2019). Résultats du CD&V par circonscription électorale, en % des votes valables

Remarques :
-  En ce compris les votes des électeurs résidant à l’étranger.
-  Bruxelles-Capitale : en ce compris les votes émis dans le canton de Rhode-Saint-Genèse en faveur de listes déposées dans la circonscription de Bruxelles-Capitale.

238Le parti chrétien-démocrate flamand, qui était en 2e position dans les circonscriptions d’Anvers et de Flandre occidentale en 2014 (à chaque fois derrière la N-VA), est relégué à la 3e position dans ces mêmes circonscriptions (derrière la N-VA et le VB). Il occupe également la 3e place dans les circonscriptions du Brabant flamand et du Limbourg. Enfin, il est 4e dans la circonscription de Flandre orientale (derrière la N-VA, le VB et l’Open VLD) ainsi que dans celle de Bruxelles-Capitale (dans la hiérarchie des formations néerlandophones).

239En Flandre, c’est dans les cantons d’Anvers (5,4 %), de Kapellen (7,8 %), de Gand (7,8 %), de Ninove (8,8 %) et d’Ostende (8,8 %) que le CD&V réalise ses moins bonnes performances. Comme en 2014, le canton de Riemst voit le CD&V réaliser sa meilleure performance (32,1 %) ; il est suivi par ceux de Bree (25,9 %), de Ruiselede (25,0 %), de Lichtervelde (24,5 %) et de Pelt (23,9 %). En Région bruxelloise, c’est dans les cantons d’Uccle (0,7 %) et de Bruxelles (1,8 %) qu’il enregistre respectivement son moins bon et son meilleur score.

240Comme le VB, le CD&V ne franchit la barre des 30 % que dans un seul canton (celui de Riemst). Il obtient par ailleurs des résultats compris entre 20 % et 30 % dans 20 cantons.

L’Open VLD

241Les résultats de l’Open VLD sont inférieurs en 2019 à ce qu’ils avaient été en 2014 dans l’ensemble des circonscriptions. Ce recul est toutefois peu marqué (moins de – 1 %), hormis dans la circonscription du Brabant flamand, où il est fort important (près de – 10 %).

242Alors qu’il obtenait un résultat supérieur à 20 % dans la circonscription du Brabant flamand et que son score se situait entre 10 % et 20 % dans toutes les autres circonscriptions flamandes en 2014, le parti ne dépasse cette fois les 20 % dans aucune circonscription. L’Open VLD recueille des résultats qui se situent entre 10 % et 20 % dans les circonscriptions du Limbourg (12,0 %, – 0,4 %), de Flandre occidentale (13,0 %, – 0,8 %), du Brabant flamand (15,4 %, – 9,7 %) et de Flandre orientale (17,9 %, – 0,2 %). Dans celle d’Anvers, il obtient un résultat inférieur à 10 % (9,6 %, – 0,6 %). Dans la circonscription de Bruxelles-Capitale, il récolte 2,3 % des suffrages (soit un recul de – 0,4 %).

243Comme en 2014 et malgré le ressac électoral conséquent qu’il y connaît, l’Open VLD se situe à la 2e position dans la circonscription du Brabant flamand (derrière la N-VA). Dans celle de Flandre orientale, il perd sa 2e place et devient la 3e formation politique (derrière la N-VA et le VB). Dans les trois autres circonscriptions flamandes, il cède sa 4e position pour reculer à la 5e. Dans la circonscription de Bruxelles-Capitale, il perd sa position dominante parmi les partis néerlandophones au profit de la N-VA, et se situe désormais juste après celle-ci.

244En Flandre, c’est dans les cantons de Genk (7,3 %), d’Arendonk (7,3 %), de Pelt (7,4 %), de Turnhout (7,5 %) et de Westerlo (7,5 %) que l’Open VLD réalise ses plus faibles scores. En revanche, il obtient ses meilleurs résultats dans les cantons d’Horebeke (31,4 %), de Brakel (28,8 %), d’Audenarde (26,0 %), de Nazareth (25,3 %) et de Lochristi (24,7 %). En Région bruxelloise, c’est dans le canton d’Uccle (1,6 %) que le parti libéral enregistre sa plus faible performance, et dans celui de Bruxelles (3,1 %) qu’il obtient son meilleur résultat.

245L’Open VLD dépasse les 30 % dans un seul canton (celui de Horebeke). Il obtient par ailleurs des résultats compris entre 20 % et 30 % dans 17 cantons.

Graphique 17. Élection de la Chambre des représentants (2014 et 2019). Résultats de l’Open VLD par circonscription électorale, en % des votes valables

Graphique 17. Élection de la Chambre des représentants (2014 et 2019). Résultats de l’Open VLD par circonscription électorale, en % des votes valables

Graphique 17. Élection de la Chambre des représentants (2014 et 2019). Résultats de l’Open VLD par circonscription électorale, en % des votes valables

Remarques :
-  En ce compris les votes des électeurs résidant à l’étranger.
-  Bruxelles-Capitale : en ce compris les votes émis dans le canton de Rhode-Saint-Genèse en faveur de listes déposées dans la circonscription de Bruxelles-Capitale.

Le SP.A

246Le SP.A est en recul dans l’ensemble des circonscriptions flamandes.

247Cette diminution du score du parti socialiste flamand est de – 2,5 % dans la circonscription du Brabant flamand, de – 2,9 % dans celle de Flandre occidentale, de – 3,1 % dans celle de Flandre orientale, de – 3,5 % dans celle d’Anvers et de – 3,9 % dans celle du Limbourg.

248En 2014, le SP.A avait obtenu un résultat systématiquement compris entre 10 % et 20 % dans les circonscriptions flamandes. En 2019, son score demeure partout situé sous les 20 %, mais il se trouve dorénavant sous la barre des 10 % dans deux circonscriptions : celle d’Anvers (8,1 %) et celle du Brabant flamand (9,5 %). Le SP.A obtient son meilleur score en Flandre occidentale (14,7 %). Ailleurs, son résultat est de 10,2 % dans la circonscription de Flandre orientale et de 13,8 % dans celle du Limbourg.

249Le SP.A occupe la 4e position dans les circonscriptions de Flandre occidentale et du Limbourg (contre la 3e position en 2014), et la 6e position dans celles d’Anvers (contre la 3e en 2014) ainsi que dans celles de Flandre orientale et du Brabant flamand (contre la 4e en 2014).

250Le SP.A réalise ses plus faibles performances dans les cantons de Zandhoven (4,6 %), de Hoogstraten (4,6 %), de Rhode-Saint-Genèse (voix émises en faveur de listes se présentant dans la circonscription du Brabant flamand) (5,1 %), de Brecht (5,6 %) et de Fourons (5,7 %). À l’inverse, il obtient ses meilleurs résultats dans les cantons de Wervik (21,6 %), de Tongres (21,3 %), de Saint-Trond (20,2 %), d’Ostende (19,0 %) et de Torhout (17,9 %).

251Le SP.A ne parvient à franchir la barre des 20 % que dans trois cantons. Rappelons que le SP.A n’a pas déposé de liste propre en 2019 dans la circonscription de Bruxelles-Capitale mais a fait figurer ses candidats sur la liste du PS.

Graphique 18. Élection de la Chambre des représentants (2014 et 2019). Résultats du SP.A par circonscription électorale, en % des votes valables

Graphique 18. Élection de la Chambre des représentants (2014 et 2019). Résultats du SP.A par circonscription électorale, en % des votes valables

Graphique 18. Élection de la Chambre des représentants (2014 et 2019). Résultats du SP.A par circonscription électorale, en % des votes valables

Remarques :
-  En ce compris les votes des électeurs résidant à l’étranger.
-  Bruxelles-Capitale : en ce compris les votes émis dans le canton de Rhode-Saint-Genèse en faveur de listes déposées dans la circonscription de Bruxelles-Capitale.
-  En 2019, pas de liste déposée dans la circonscription de Bruxelles-Capitale.

Groen

252Groen connaît une avancée électorale dans chacune des circonscriptions flamandes, à l’exception de celle de Flandre occidentale où il enregistre un statu quo.

253Contrairement à 2014, Groen dépasse la barre des 10 % dans trois circonscriptions : celles de Flandre orientale (10,3 %), d’Anvers (11,0 %) et du Brabant flamand (11,8 %). Son score est de 6,9 % dans la circonscription du Limbourg et de 7,9 % dans celle de Flandre occidentale.

254Le parti écologiste flamand occupe la 4e position dans la circonscription d’Anvers (contre la 5e en 2014), se maintient à la 5e position dans celles du Brabant flamand et de Flandre orientale et à la 6e position dans celle du Limbourg, et est relégué à la 6e position dans celle de Flandre occidentale (contre la 5e en 2014).

255Le parti conserve son résultat de 2014 dans la circonscription de Flandre occidentale, et progresse de + 0,9 % dans celle du Limbourg, de + 1,1 % dans celle d’Anvers et dans celle de Flandre orientale, et de + 3,1 % dans celle du Brabant flamand.

256Groen obtient ses moins bons résultats dans les cantons d’Oostrozebeke (4,3 %), de Riemst (4,7 %), de Léau (4,7 %), de Dixmude (4,9 %) et de Nieuport (4,9 %). En revanche, il réalise ses meilleures performances dans ceux de Gand (20,4 %), de Louvain (18,1 %), d’Anvers (16,7 %), de Rhode-Saint-Genèse (voix émises en faveur de listes se présentant dans la circonscription du Brabant flamand) (16,2 %) et de Malines (14,1 %).

257Le parti recueille des résultats compris entre 20 % et 30 % dans 6 cantons.

Graphique 19. Élection de la Chambre des représentants (2014 et 2019). Résultats de Groen par circonscription électorale, en % des votes valables

Graphique 19. Élection de la Chambre des représentants (2014 et 2019). Résultats de Groen par circonscription électorale, en % des votes valables

Graphique 19. Élection de la Chambre des représentants (2014 et 2019). Résultats de Groen par circonscription électorale, en % des votes valables

Remarques :
-  En ce compris les votes des électeurs résidant à l’étranger.
-  En 2014 et 2019, pas de liste déposée dans la circonscription de Bruxelles-Capitale.

Le PVDA

258Le PVDA connaît une ascension électorale importante lors du scrutin fédéral de 2019, et ce dans toutes les circonscriptions flamandes.

259Le parti de gauche radicale voit ainsi ses performances électorales plus que doubler dans quatre des cinq circonscriptions flamandes, avec un gain de + 1,9 % dans celle de Flandre occidentale, de + 2,8 % dans celle de Flandre orientale, de + 2,9 % dans celle du Brabant flamand, de + 3,0 % dans celle du Limbourg et de + 3,2 % dans celle d’Anvers.

260Malgré cette avancée électorale considérable, le parti ne franchit nulle part la barre des 10 %. Sa meilleure performance est enregistrée dans la circonscription d’Anvers (7,7 %) et son moins bon score dans celle de Flandre occidentale (3,6 %). Ailleurs, elle est de 4,8 % dans la circonscription du Brabant flamand, de 5,5 % dans celle de Flandre orientale et de 5,6 % dans celle du Limbourg.

261Le parti arrive en 7e place dans l’ensemble des circonscriptions flamandes. Par rapport à 2014, il maintient donc partout sa position, hormis dans la circonscription du Brabant flamand où il monte d’un rang.

262Le PVDA obtient ses moins bons résultats dans les cantons de Vleteren (2,4 %), de Hooglede (2,6 %), de Torhout (2,6 %), de Rhode-Saint-Genèse (voix émises en faveur de listes se présentant dans la circonscription du Brabant flamand) (2,7 %) et de Riemst (2,7 %). Il réalise ses meilleures performances dans ceux d’Anvers (12,7 %), d’Assenede (12,1 %), de Gand (10,2 %), de Malines (9,1 %) et de Genk (8,6 %).

263Le PVDA ne dépasse la barre de 10 % que dans trois cantons et obtient des résultats compris entre 5 % et 10 % dans 33 cantons.

Graphique 20. Élection de la Chambre des représentants (2014 et 2019). Résultats des listes PVDA par circonscription électorale, en % des votes valables

Graphique 20. Élection de la Chambre des représentants (2014 et 2019). Résultats des listes PVDA par circonscription électorale, en % des votes valables

Graphique 20. Élection de la Chambre des représentants (2014 et 2019). Résultats des listes PVDA par circonscription électorale, en % des votes valables

Remarques :
-  En ce compris les votes des électeurs résidant à l’étranger.
-  En 2014, listes PVDA+.

Carte 10. Élection de la Chambre des représentants (2019). N-VA

Carte 10. Élection de la Chambre des représentants (2019). N-VA

Carte 10. Élection de la Chambre des représentants (2019). N-VA

Carte 11. Élection de la Chambre des représentants (2019). Vlaams Belang

Carte 11. Élection de la Chambre des représentants (2019). Vlaams Belang

Carte 11. Élection de la Chambre des représentants (2019). Vlaams Belang

Carte 12. Élection de la Chambre des représentants (2019). CD&V

Carte 12. Élection de la Chambre des représentants (2019). CD&V

Carte 12. Élection de la Chambre des représentants (2019). CD&V

Carte 13. Élection de la Chambre des représentants (2019). Open VLD

Carte 13. Élection de la Chambre des représentants (2019). Open VLD

Carte 13. Élection de la Chambre des représentants (2019). Open VLD

Carte 14. Élection de la Chambre des représentants (2019). SP.A

Carte 14. Élection de la Chambre des représentants (2019). SP.A

Carte 14. Élection de la Chambre des représentants (2019). SP.A

Carte 15. Élection de la Chambre des représentants (2019). Groen

Carte 15. Élection de la Chambre des représentants (2019). Groen

Carte 15. Élection de la Chambre des représentants (2019). Groen

Tableau 31. Élection de la Chambre des représentants (2003-2019). Résultats des principales listes à l’échelle des circonscriptions flamandes, en % des votes valables

Tableau 31. Élection de la Chambre des représentants (2003-2019). Résultats des principales listes à l’échelle des circonscriptions flamandes, en % des votes valables

Tableau 31. Élection de la Chambre des représentants (2003-2019). Résultats des principales listes à l’échelle des circonscriptions flamandes, en % des votes valables

Remarque : En ce compris les votes des électeurs résidant à l’étranger.

Tableau 32. Élection de la Chambre des représentants (2003-2019). Résultats des partis à l’échelle des circonscriptions flamandes, en nombre de sièges

Tableau 32. Élection de la Chambre des représentants (2003-2019). Résultats des partis à l’échelle des circonscriptions flamandes, en nombre de sièges

Tableau 32. Élection de la Chambre des représentants (2003-2019). Résultats des partis à l’échelle des circonscriptions flamandes, en nombre de sièges

1 En 2003, Vlaams Blok.
2 En 2007, cartel CD&V–N-VA.
3 En 2003, VLD.
4 En 2003 et 2007, cartel SP.A–Spirit.
5 En 2003, Agalev ; en 2007 et 2010, Groen!.
6 En 2003, en ce compris dans la circonscription d’Anvers ; entre 2004 et 2014, PVDA+.

1.7. La composition de la Chambre des représentants

264Depuis les élections législatives du 21 mai 1995, la Chambre des représentants est constitutionnellement composée d’un nombre fixe de 150 membres.

1.7.1. La dévolution des sièges

265Les globalisations des résultats électoraux pour la Chambre des représentants au niveau national, que ce soit en voix (cf. supra) ou en sièges, consistent en réalité en une somme des résultats enregistrés dans chacune des onze circonscriptions (Brabant wallon, Hainaut, Liège, Luxembourg, Namur, Bruxelles-Capitale, Anvers, Brabant flamand, Flandre occidentale, Flandre orientale, Limbourg). En effet, c’est au niveau de chaque circonscription que, avant les élections, les listes sont confectionnées et déposées et que, au soir des élections, les voix valablement émises en faveur des listes sont comptabilisées et les sièges à la Chambre sont attribués. En 2019, le nombre de sièges à pourvoir par circonscription est compris entre 4 (Luxembourg) et 24 (Anvers).

266L’attribution des sièges ne reflète qu’imparfaitement les résultats des partis en voix et en pourcentage des votes valables, non seulement au niveau de chaque circonscription électorale mais également, et a fortiori, au niveau global. En effet, les circonscriptions étant de taille différente, l’obtention d’un siège peut nécessiter plus ou moins de voix selon le nombre de votes valables exprimés et le nombre de mandats à pourvoir dans chacune d’entre elles. Le décalage observé entre l’évolution en nombre de voix et celle en nombre de sièges sur le plan national peut également être dû au fait que des sièges ont été acquis ou manqués de justesse dans l’une ou l’autre circonscription, compte tenu du nombre de sièges qui y étaient à pourvoir et des résultats respectifs de chaque liste. Par ailleurs, l’application depuis 2003 d’un seuil minimal de 5 % au niveau de la circonscription pour l’obtention d’un siège peut priver certaines formations de sièges qu’elles auraient obtenus en l’absence de cette règle. Tel a été le cas en 2003 pour Agalev et pour la N-VA (respectivement pour 2 et 1 sièges). Aucun parti n’a toutefois été concerné en 2019.

267On peut s’interroger sur les sièges fragiles et sur les sièges manqués. Pour ce faire, nous avons calculé à quelle formation a été attribué le dernier siège (siège fragile) et laquelle aurait eu un hypothétique siège supplémentaire (siège manqué) dans chaque circonscription électorale, compte tenu des résultats du scrutin du 26 mai 2019  [55]. En Wallonie, le PS et Écolo décrochent chacun le dernier siège dans deux circonscriptions (Liège et Namur pour le premier ; Hainaut et Luxembourg pour le second), tandis que le MR l’obtient dans la dernière circonscription (Brabant wallon). Dans la circonscription de Bruxelles-Capitale, c’est Défi qui se voit attribuer le dernier siège. En Flandre, quatre partis différents obtiennent le dernier siège : le VB (par deux fois : en Flandre occidentale et en Limbourg), la N-VA (Flandre orientale), le CD&V (Anvers) et l’Open VLD (Brabant flamand).

268Pour ce qui est d’un hypothétique siège supplémentaire, le MR l’aurait acquis dans trois circonscriptions (Liège, Luxembourg et Namur), et le CD&V dans deux (Flandre orientale et Limbourg) de même que le SP.A (Brabant flamand et Flandre occidentale). Quatre partis l’auraient décroché dans une circonscription : le PS dans celle de Bruxelles-Capitale, Écolo dans celle du Brabant wallon, Groen dans celle d’Anvers et le CDH dans celle du Hainaut.

1.7.2. Les groupes linguistiques

269Lors des élections fédérales du 18 mai 2003, la répartition des membres de la Chambre en deux groupes linguistiques avait connu une modification significative par rapport aux deux scrutins précédents puisque le groupe linguistique français s’était accru de 3 sièges aux dépens du groupe linguistique néerlandais (la répartition étant, à l’issue de ce scrutin, de respectivement 62 et 88 sièges). Cela résultait à la fois de raisons démographiques et de la répartition des sièges dans la circonscription de Bruxelles–Hal–Vilvorde, qui était alors devenue plus conforme à la proportion de voix s’étant portées sur les listes francophones et sur les listes néerlandophones. Suite à la scission de cette même circonscription électorale – opérée dans le cadre de la sixième réforme de l’État –, le scrutin du 25 mai 2014 a conduit à une nouvelle augmentation du nombre de sièges du groupe linguistique français, qui est passé à 63 membres pour 87 au groupe linguistique néerlandais (aucun candidat élu dans la circonscription de Bruxelles-Capitale nouvellement créée n’ayant prêté serment d’abord ou uniquement en néerlandais).

270À l’occasion des élections du 26 mai 2019, un mouvement inverse se produit : le groupe linguistique français perd 2 sièges (61) au profit du groupe linguistique néerlandais (89). Cette évolution résulte du fait que, cette fois-ci, deux candidats qui ont été élus dans la circonscription de Bruxelles-Capitale ont d’abord prêté serment en néerlandais (cf. Tableau 33) : l’un élu sur la liste bilingue PTB*PVDA et l’autre élu sur la liste Écolo (qui comportait des candidats de Groen, parti qui n’avait par ailleurs pas déposé de liste propre dans cette circonscription).

1.7.3. La répartition politique des sièges

271Des changements significatifs apparaissent dans la composition interne de chacun des deux groupes linguistiques, où l’ordre des partis et leur importance respective sont modifiés (cf. Tableau 33 et Graphiques 21 et 22).

272Bien qu’en recul (25 sièges, soit – 8 par rapport à 2014), la N-VA continue d’être le principal membre du groupe linguistique néerlandais à la Chambre des représentants et, plus largement, à constituer la composante la plus importante de cette assemblée. La place de 2e parti reste échue au PS (20 sièges, soit – 3), qui demeure par ailleurs la 1re formation du groupe linguistique français. Toutefois, les deux partis écologistes formant un groupe commun à la Chambre (et cela sans discontinuer depuis 2007)  [56], c’est celui-ci qui occupe la position de 2e groupe (derrière celui de la N-VA). Écolo double son nombre de sièges (12 ; + 6), tandis que Groen l’augmente de moitié (9 ; + 3).

273Le VB devient le 3e parti de la Chambre. Le parti d’extrême droite flamand fait rien moins que multiplier par six le nombre de ses députés fédéraux (18 ; + 15). Il est suivi, en 4e position, par le MR (14 ; – 6).

274Trois groupes politiques comptent 12 députés chacun. Pour l’un d’eux, à savoir le groupe PVDA-PTB, il s’agit d’une forte progression : le parti unitaire de gauche radicale sextuple sa représentation à la Chambre (+ 10). Plus précisément, il la quadruple dans le groupe linguistique français (8 sièges ; + 6)  [57] et il fait son entrée dans le groupe linguistique néerlandais (avec d’emblée 4 sièges). À l’inverse, le CD&V perd un tiers de ses strapontins (– 6). La perte est moins sèche pour l’Open VLD (– 2).

275Le SP.A compte 9 députés, ce qui représente une perte de – 4 sièges. Également en recul, le CDH voit sa représentation fondre de près de moitié (5, soit – 4).

276Défi se maintient à 2 sièges (tous deux acquis dans la circonscription bruxelloise : le parti a échoué à s’implanter suffisamment en Wallonie pour y décrocher une représentation fédérale).

277Ayant perdu son unique strapontin, le PP disparaît de l’assemblée.

278Élu sur la liste N-VA déposée dans la circonscription de Flandre occidentale, Jean-Marie Dedecker siège comme indépendant.

279In fine, et mis à part un élu indépendant, les partis se répartissent en 10 groupes politiques : N-VA (24 sièges), Écolo-Groen (21), PS (20), VB (18), MR (14), CD&V (12), PVDA-PTB (12), Open VLD (12), SP.A (9) et CDH (5).

280En mai 2014, les quatre partis ayant été membres du gouvernement fédéral durant la législature 2014-2019 (N-VA, MR, CD&V et Open VLD) totalisaient 85 sièges sur 150 (soit 56,7 %), à savoir 20 sur 63 dans le groupe linguistique français (31,8 %) et 65 sur 87 dans le groupe linguistique néerlandais (74,7 %)  [58]. En mai 2019, ils ne représentent plus que 63 sièges sur 150 (soit 42,0 %), à savoir 14 sur 61 dans le groupe linguistique français (23,0 %) et 49 sur 89 dans le groupe linguistique néerlandais (55,1 %)  [59].

281Par ailleurs, les partis appartenant aux familles politiques dites traditionnelles – à savoir les familles socialiste (PS et SP.A), libérale (MR et Open VLD) et de tradition sociale-chrétienne (CDH et CD&V) – totalisent 72 sièges sur 150, soit 48,0 % (à savoir 39 sur 61 dans le groupe linguistique français, soit 63,9 % ; et 33 sur 89 dans le groupe linguistique néerlandais, soit 37,1 %). C’est la première fois que ces partis n’obtiennent pas ensemble une majorité de sièges dans cette assemblée ; en 2014, ils rassemblaient encore 64,7 % des députés fédéraux (82,5 % du côté francophone et 51,7 % du côté néerlandophone).

282Si, à ces six partis, l’on ajoute les deux formations écologistes (Écolo et Groen), le total est de 93 sièges sur 150, soit 62,0 % (à savoir 51 sur 61 dans le groupe linguistique français, soit 83,6 % ; et 42 sur 89 dans le groupe linguistique néerlandais, soit 47,2 %).

Tableau 33. Chambre des représentants (2019). Représentation des partis politiques par circonscription, en nombre de sièges

Tableau 33. Chambre des représentants (2019). Représentation des partis politiques par circonscription, en nombre de sièges

Tableau 33. Chambre des représentants (2019). Représentation des partis politiques par circonscription, en nombre de sièges

1 Liste PTB*PVDA.
2 Liste PS.
3 Liste Écolo.
4 Dont un élu siégeant comme indépendant.

283Des mouvements de sièges sont observés dans toutes les circonscriptions, à l’exception de celle du Brabant wallon (qui, il est vrai, ne compte que 5 sièges à pourvoir). De tels mouvements sont moins nombreux dans les circonscriptions qui comptent le moins de mandats ; ainsi, les circonscriptions du Luxembourg et de Namur sont les deux seules dans lesquelles les mouvements observés ne consistent que dans le glissement de 1 siège d’un parti à un autre.

284La principale perte est enregistrée par la N-VA dans la circonscription d’Anvers (– 3), soit celle disposant du plus grand nombre de sièges à pourvoir. Les principaux gains le sont par le VB dans la circonscription de Flandre occidentale (+ 4) et dans celles d’Anvers, de Flandre orientale et du Limbourg (+ 3 dans chaque cas). Il est à noter que le CD&V recule dans toutes les circonscriptions flamandes, tandis que le VB progresse dans chacune d’entre elles.

Graphique 21. Chambre des représentants (2014). Composition politique et répartition linguistique, en nombre de sièges

Graphique 21. Chambre des représentants (2014). Composition politique et répartition linguistique, en nombre de sièges

Graphique 21. Chambre des représentants (2014). Composition politique et répartition linguistique, en nombre de sièges

Graphique 22. Chambre des représentants (2019). Composition politique et répartition linguistique, en nombre de sièges

Graphique 22. Chambre des représentants (2019). Composition politique et répartition linguistique, en nombre de sièges

Graphique 22. Chambre des représentants (2019). Composition politique et répartition linguistique, en nombre de sièges

285Parmi les députés prêtant serment lors de la séance d’installation de la Chambre des représentants, le 20 juin 2019, figurent neuf des treize membres du gouvernement fédéral sortant en affaires courantes (gouvernement Michel II : MR/CD&V/Open VLD) : Charles Michel (MR), Premier ministre  [60] ; Alexander De Croo (Open VLD), vice-Premier ministre, ministre des Finances, chargé de la Lutte contre la fraude fiscale, et ministre de la Coopération au développement ; Didier Reynders (MR), vice-Premier ministre, ministre des Affaires étrangères et européennes, et de la Défense, chargé de Beliris et des Institutions culturelles fédérales  [61] ; Koen Geens (CD&V), ministre de la Justice, chargé de la Régie des bâtiments ; Maggie De Block (Open VLD), ministre des Affaires sociales et de la Santé publique, et de l’Asile et la Migration ; Daniel Bacquelaine (MR), ministre des Pensions ; Marie-Christine Marghem (MR), ministre de l’Énergie, de l’Environnement et du Développement durable ; Sophie Wilmès (MR), ministre du Budget et de la Fonction publique, chargée de la Loterie nationale et de la Politique scientifique  [62] ; et Denis Ducarme (MR), ministre des Classes moyennes, des Indépendants, des PME, de l’Agriculture et de l’Intégration sociale, chargé des Grandes villes  [63]. On trouve également Wouter Beke et Nathalie Muylle (tous deux CD&V), qui deviendront ministres dans ce même gouvernement Michel II respectivement le 1er juillet 2019 et le 2 octobre 2019  [64], ainsi que David Clarinval et Philippe Goffin (tous deux MR), qui deviendront ministres dans le gouvernement Wilmès respectivement le 27 octobre 2019 et le 30 novembre 2019  [65]. Aucune de ces différentes personnes n’a donc choisi de se faire remplacer à la Chambre durant son mandat ministériel dans le gouvernement fédéral en affaires courantes.

286Toujours parmi les députés prêtant serment lors de la séance d’installation de la Chambre des représentants du 20 juin 2019, figurent également six personnes dont il s’avérera qu’elles démissionneront de cette assemblée pour devenir membre de l’un ou l’autre gouvernement d’entité fédérée lors de l’installation de celui-ci : Elio Di Rupo (PS) quittera la Chambre pour le gouvernement wallon Di Rupo (PS/MR/Écolo) le 13 septembre 2019 ; Frédéric Daerden (PS) et Caroline Désir (PS) feront de même pour le gouvernement de la Communauté française Jeholet (PS/MR/Écolo) quatre jours plus tard ; et Jan Jambon (N-VA), Zuhal Demir (N-VA) et Wouter Beke (CD&V) cesseront d’être députés fédéraux pour rejoindre le gouvernement flamand Jambon (N-VA/CD&V/Open VLD) le 2 octobre 2019.

287Il est à noter que, lors de la séance d’installation du 20 juin 2019, le président de séance (Patrick Dewael, Open VLD – qui occupait ce poste en vertu de son ancienneté parlementaire) aurait dû être assisté, en vertu du règlement, par les deux plus jeunes membres de l’assemblée au moment des prestations de serment. Toutefois, comme un député VB figurait parmi ceux-ci (Dries Van Langenhove, 26 ans) et que P. Dewael ne souhaitait pas donner une tribune au représentant d’un parti d’extrême droite, il est resté à sa place dans l’hémicycle plutôt que de s’installer à la chaire de président.

288Le 27 juin 2019, le même P. Dewael a été désigné président de la Chambre des représentants. Il avait déjà rempli cette fonction à deux reprises auparavant : du 31 décembre 2008 au 20 juillet 2010 et du 30 juin 2014 au 14 octobre 2014.

1.7.4. La proportion de femmes parmi les élus et les députés fédéraux

289La proportion de femmes parmi les personnes élues pour siéger à la Chambre des représentants s’était constamment accrue entre 1995 et 2010, en passant de 12,0 % en 1995 à 19,3 % en 1999, 34,7 % en 2003, 36,7 % en 2007 et 39,3 % en 2010. On peut raisonnablement penser que les dispositifs légaux mis en place à partir du scrutin de 1999  [66] avaient joué un rôle majeur dans cet accroissement, qui s’était cependant ralenti en 2007 et en 2010. À l’issue du scrutin du 25 mai 2014, on a enregistré un statu quo par rapport à 2010, puisque le pourcentage s’est établi également à 39,3 %.

290Bien qu’aucune nouvelle avancée législative ne se soit produite en la matière, la proportion de femmes parmi les élus fédéraux augmente à nouveau à l’occasion des élections du 26 mai 2019 : elle monte à 65 sur 150, soit 43,3 %. Plus précisément, elle est de 41,0 % sur les bancs francophones (25 sur 61) et de 44,9 % dans les rangs néerlandophones (40 sur 89). Même si la parité n’est toujours pas atteinte, ces différents chiffres n’en constituent pas moins autant de maxima historiques.

291Ce sont le SP.A et Groen qui présentent les pourcentages les plus élevés de femmes parmi leurs élus (55,6 %). Une parité est de mise dans les rangs d’Écolo et de Défi (50,0 %). Parmi les autres formations, les femmes sont moins nombreuses que les hommes : 44,0 % pour la N-VA, 41,7 % pour le CD&V et l’Open VLD ainsi que pour le PTB (à savoir dans ce dernier cas, 37,5 % parmi les députés francophones de ce parti et 50,0 % parmi ses députés néerlandophones), 40,0 % pour le PS et le CDH, 38,9 % pour le VB, et 35,7 % pour le MR.

Tableau 34. Chambre des représentants (2014 et 2019). Femmes parmi les élus

Tableau 34. Chambre des représentants (2014 et 2019). Femmes parmi les élus

Tableau 34. Chambre des représentants (2014 et 2019). Femmes parmi les élus

1 En 2014, listes PTB-GO! dans les circonscriptions wallonnes et liste PTB*PVDA-GO! dans la circonscription de Bruxelles-Capitale ; en 2019, listes PTB dans les circonscriptions wallonnes et liste PTB*PVDA dans la circonscription de Bruxelles-Capitale.
2 En 2014, FDF.
3 En 2014, listes PVDA+.

292Lors de la séance d’installation de la Chambre, le 20 juin 2019, quatre élus renoncent à leur mandat de député et sont donc d’emblée remplacés par un suppléant : Mathias De Clercq (Open VLD) est remplacé par Robby De Caluwé, Julie Fernandez Fernandez (PS) est remplacée par Malik Ben Achour, Laura Crapanzano (PS) est remplacée par Sophie Thémont, et Pieter De Crem (CD&V) est remplacé par Jan Briers. La proportion de femmes est donc amputée d’une unité (64 sur 150, soit 42,7 %).

2. Le Sénat

293La sixième réforme institutionnelle a profondément modifié la nature, la composition et le rôle du Sénat  [67]. Depuis les élections multiples du 25 mai 2014, cette assemblée n’est plus composée que de deux catégories de membres : les sénateurs des entités fédérées, provenant d’un Parlement de Communauté ou de Région, et les sénateurs cooptés. Les premiers sont au nombre de 50 (20 francophones, 29 néerlandophones et 1 germanophone) et les seconds, cooptés par les premiers, sont au nombre de 10 (4 francophones, désignés par les 20 sénateurs francophones susmentionnés, et 6 néerlandophones, désignés par les 29 sénateurs néerlandophones susmentionnés). Au total de ses 60 membres, l’ensemble du Sénat ne peut constitutionnellement compter plus de deux tiers de sénateurs du même genre.

2.1. La désignation des sénateurs des entités fédérées

294Lors de sa séance du 4 juillet 2019, le Sénat a procédé à la vérification des pouvoirs des 50 sénateurs des entités fédérées.

2.1.1. Les sénateurs francophones

295Les 20 sénateurs francophones émanant des entités fédérées sont désignés comme suit : 8 sont désignés par le Parlement wallon en son sein, 2 sont désignés par le groupe linguistique français du Parlement de la Région de Bruxelles-Capitale en son sein et 10 sont désignés par le Parlement de la Communauté française en son sein. Il est à noter que 3 des 10 sénateurs désignés par le Parlement de la Communauté française doivent être membres du groupe linguistique français du Parlement de la Région de Bruxelles-Capitale ; toutefois, un de ces 3 sénateurs peut ne pas être membre du Parlement de la Communauté française (mais uniquement, dans ce cas, du groupe linguistique français du Parlement de la Région de Bruxelles-Capitale). L’article 68, § 1er, alinéa 3 de la Constitution prévoit que ces 20 sièges sont répartis à la proportionnelle entre les partis qui ont obtenu au moins 1 siège dans chacune des trois assemblées concernées, et ce en tenant compte du résultat additionné de ces partis au Parlement wallon et dans le groupe linguistique français du Parlement de la Région de Bruxelles-Capitale. En outre, en vertu de l’article 210decies, § 2 du Code électoral, ces partis doivent avoir obtenu au moins 5 % des voix tant à l’élection du Parlement wallon que dans le collège français lors de l’élection du Parlement de la Région de Bruxelles-Capitale. Enfin, afin de pouvoir entrer en ligne de compte pour la répartition des sièges au Sénat, les partis politiques doivent avoir introduit auprès du greffier du Sénat, au plus tard 18 jours avant les élections, une « déclaration de correspondance » liant les listes qu’ils ont déposées dans différentes circonscriptions.

296Suite aux scrutins régionaux du 26 mai 2019, cinq partis disposent de sièges dans les trois assemblées concernées : le PS (23 au Parlement wallon, 17 dans le groupe linguistique français du Parlement de la Région de Bruxelles-Capitale et 28 au Parlement de la Communauté française), le MR (respectivement 20, 13 et 23), Écolo (respectivement 12, 15 et 16), le PTB (respectivement 10, 10 et 13) et le CDH (respectivement 10, 6 et 11)  [68].

Tableau 35. Sénat (2019). Chiffres électoraux (Parlement wallon et groupe linguistique français du Parlement de la Région de Bruxelles-Capitale) pris en considération pour la répartition des sièges de sénateur francophone

Tableau 35. Sénat (2019). Chiffres électoraux (Parlement wallon et groupe linguistique français du Parlement de la Région de Bruxelles-Capitale) pris en considération pour la répartition des sièges de sénateur francophone

Tableau 35. Sénat (2019). Chiffres électoraux (Parlement wallon et groupe linguistique français du Parlement de la Région de Bruxelles-Capitale) pris en considération pour la répartition des sièges de sénateur francophone

297Les 20 sièges de sénateur ont été répartis comme suit entre cinq partis, qui avaient tous introduit la « déclaration de correspondance » requise  [69] : 6 pour le PS, 5 pour le MR, 4 pour Écolo, 3 pour le PTB et 2 pour le CDH. Le Parlement wallon a désigné en son sein 2 sénateurs PS, 2 MR, 1 Écolo, 2 PTB et 1 CDH. Le PS et Écolo ont chacun pu désigner 1 sénateur dans le groupe linguistique français du Parlement de la Région de Bruxelles-Capitale. Le Parlement de la Communauté française a désigné parmi ses membres 3 sénateurs PS, 3 MR, 2 Écolo, 1 PTB et 1 CDH (les trois premières formations ont chacune désigné un élu bruxellois parmi leurs sénateurs ; l’un des sénateurs Écolo n’est pas membre du Parlement de la Communauté française).

2.1.2. Les sénateurs néerlandophones

298Le Parlement flamand désigne à la proportionnelle, en son sein ou au sein du groupe linguistique néerlandais du Parlement de la Région de Bruxelles-Capitale, 29 sénateurs. Au moins 1 d’entre eux doit être domicilié dans la région de Bruxelles-Capitale le jour de son élection. Afin de pouvoir entrer en ligne de compte pour la répartition des sièges au Sénat, les partis politiques doivent avoir introduit auprès du greffier du Sénat, au plus tard 18 jours avant les élections, une « déclaration de correspondance » liant les listes qu’ils ont déposées dans différentes circonscriptions.

299Lors de l’élection du Parlement flamand tenue le 26 mai 2019, la N-VA a obtenu 35 sièges dans cette assemblée, le VB 23, le CD&V 19, l’Open VLD 16, Groen 14, le SP.A 13 et le PVDA 4. Tous ces partis ont dépassé le seuil de 5 % et avaient déposé la déclaration requise  [70] ; ils participent par conséquent à la répartition des 29 sièges sénatoriaux.

Tableau 36. Sénat (2019) Chiffres électoraux (Parlement flamand) pris en considération pour la répartition des sièges de sénateur néerlandophone

Tableau 36. Sénat (2019) Chiffres électoraux (Parlement flamand) pris en considération pour la répartition des sièges de sénateur néerlandophone

Tableau 36. Sénat (2019) Chiffres électoraux (Parlement flamand) pris en considération pour la répartition des sièges de sénateur néerlandophone

300Sur la base des résultats obtenus, la répartition donne 8 sièges de sénateur à la N-VA, 6 au VB, 4 au CD&V, 4 à l’Open VLD, 3 au SP.A, 3 à Groen et 1 au PVDA. Parmi les députés flamands désignés par ces partis pour siéger au Sénat, quatre étaient domiciliés dans la région de Bruxelles-Capitale le jour de leur élection : 1 N-VA, 1 Open VLD et 2 Groen.

2.1.3. Le sénateur germanophone

301L’attribution du siège de sénateur revenant à un membre du Parlement de la Communauté germanophone a été déterminée par l’accord de gouvernement conclu entre les partenaires de la coalition formée pour gouverner la Communauté germanophone (gouvernement Paasch II : ProDG/SP/PFF). Durant la première partie de la législature, c’est Alexander Miesen (PFF  [71]), président sortant du Parlement de la Communauté germanophone et ancien sénateur, qui siège au Sénat ; il sera remplacé à mi-mandat, à savoir à partir du mois de mars 2022, par Gregor Freches (PFF également)  [72].

2.2. La désignation des sénateurs cooptés

302Lors de sa séance du 12 juillet 2019, le Sénat a procédé à la cooptation de 10 sénateurs.

303La répartition de ces sièges se fait, à la proportionnelle (en utilisant la méthode dite du plus fort reste), sur la base des résultats électoraux obtenus à la Chambre des représentants. Est pris en compte dans ce cadre le total des voix cumulées reçues par un même parti, respectivement dans les circonscriptions du Brabant wallon, du Hainaut, de Liège, du Luxembourg, de Namur, de Bruxelles-Capitale et dans l’arrondissement administratif de Hal–Vilvorde pour la désignation des 4 sénateurs cooptés francophones, ou de celles d’Anvers, du Brabant flamand, de Flandre occidentale, de Flandre orientale, du Limbourg et de Bruxelles-Capitale pour la désignation des 6 sénateurs cooptés néerlandophones. Le nombre de voix recueillies par un parti est divisé par un coefficient calculé en divisant le nombre de votes valablement émis en faveur des listes francophones ou néerlandophones par le nombre de sénateurs cooptés à attribuer (respectivement 4 et 6). Les votes émis dans l’arrondissement de Hal–Vilvorde sont comptabilisés comme néerlandophones, exceptés ceux exprimés en faveur de listes ayant déposé une déclaration de correspondance en vue de la répartition des sièges de sénateurs cooptés francophones. Le rôle linguistique des votes émis dans la circonscription de Bruxelles-Capitale est déterminé par les déclarations de correspondance – en l’occurrence, dans le cas présent, les formations politiques en ayant déposé une pour cette circonscription sont au nombre de 6 du côté francophone (PS, MR, Écolo, PTB, CDH et PP) et de 4 du côté néerlandophone (N-VA, VB, CD&V et Open VLD ; le SP.A, Groen et le PVDA n’ont pas déposé de liste dans cette circonscription) – ou, à défaut, en tenant compte de la ventilation des votes émis en faveur des listes déposées dans le groupe français et dans le groupe néerlandais pour l’élection du Parlement de la Région de Bruxelles-Capitale. Les diviseurs électoraux calculés par le greffier du Sénat s’élèvent à 587 509,15 pour la désignation des sénateurs cooptés francophones et à 709 272,90 pour celle des sénateurs cooptés néerlandophones. En fonction des chiffres électoraux de chaque liste participant à la répartition des sièges de sénateurs cooptés, ceux-ci sont attribués conformément au tableau 37.

Tableau 37. Sénat (2019). Répartition des sièges de sénateur coopté, par formation politique

Tableau 37. Sénat (2019). Répartition des sièges de sénateur coopté, par formation politique

Tableau 37. Sénat (2019). Répartition des sièges de sénateur coopté, par formation politique

Source : Calculs réalisés sur la base des chiffres fournis par le Sénat (Sénat, Annales, n° 2, 12 juillet 2019, p. 8-11).

304Du côté francophone, quatre des cinq partis obtiennent un siège de sénateur coopté : PS, MR, Écolo et PTB (à l’exclusion donc du CDH). Du côté néerlandophone, tel est le cas de six partis sur sept : N-VA, VB, CD&V, Open VLD, SP.A et Groen (à l’exclusion donc du PVDA).

305Il est à noter que la sénatrice cooptée par le PTB est néerlandophone (elle habite Hasselt, s’était présentée aux élections fédérales dans le Limbourg et, selon la presse, a prêté serment comme sénatrice d’abord en néerlandais puis en français). Elle appartient cependant au groupe linguistique français de l’assemblée.

306Les différents partis ont désigné, chacun selon ses propres critères, les personnes occupant les sièges de sénateur coopté qui leur ont été attribués. Certains ont envoyé au Sénat des personnalités expérimentées, alors que d’autres ont davantage opté pour l’envoi de personnes plus fraîchement arrivées dans la carrière politique. Bert Anciaux (SP.A) a été plusieurs fois sénateur depuis 1995 et a occupé différents postes ministériels entre 1999 et 2009. Rik Daems (Open VLD) a débuté sa carrière parlementaire en 1987, est sénateur depuis 2010 et a été ministre entre 1999 et 2003. Sabine de Bethune (CD&V) est sénatrice depuis 1995 et a été députée flamande entre 2014 et 2019 ; elle a présidé le Sénat de 2011 à 2014. Mark Demesmaeker (N-VA) a siégé au Parlement flamand puis au Parlement européen entre 2004 et 2019. Georges-Louis Bouchez (MR) a été député du Parlement wallon et de la Communauté française entre 2014 et 2016. Jean-Frédéric Eerdekens (PS) est conseiller provincial depuis 2018. France Masai (Écolo) a été brièvement conseillère provinciale entre 2018 et 2019. Fourat Ben Chikha (Groen) est conseiller communal depuis janvier 2019. Bob De Brabandere (VB) et Ayse Yigit (PVDA) sont tous deux novices en politique.

307Plusieurs des sénateurs cooptés sont des « repêchés », c’est-à-dire des personnes qui avaient été candidates à l’un ou l’autre scrutin du 26 mai 2019 mais n’ont pas été élues.

2.3. La composition du Sénat

308Le second renouvellement intégral du Sénat après l’entrée en vigueur de la sixième réforme institutionnelle a débouché sur la répartition des sièges synthétisée dans le tableau 38.

309Le parti disposant du plus grand nombre de sénateurs est la N-VA (9). Le PS, le MR et le VB disposent chacun de 7 sièges. Trois partis ont 5 sièges chacun : Écolo, le CD&V et l’Open VLD. Le PTB a également 5 sénateurs au total : 4 dans le groupe linguistique français et 1 dans le groupe linguistique néerlandais. Le SP.A et Groen ont 4 sièges chacun. Enfin, le CDH a 2 strapontins.

310Par rapport à la situation ayant prévalu au début de la législature précédente  [73], une nouvelle formation politique fait son entrée au Sénat (et, qui plus est, dans les deux groupes linguistiques) : le PTB, avec d’emblée 5 sièges (à savoir, comme on vient de le voir, 4 dans le groupe français et 1 dans le groupe néerlandais). Trois partis gagnent des sièges : + 5 pour le VB, + 2 pour Écolo et + 1 pour Groen. Six autres en perdent : – 3 pour la N-VA et pour le CD&V, – 2 pour le PS, pour le MR et pour le CDH, et – 1 pour le SP.A. L’Open VLD est le seul parti à connaître un statu quo.

311Les partis se répartissent en 10 groupes politiques : N-VA (9 sièges), Écolo-Groen (9), VB (7), PS (7), MR (7), CD&V (5), Open VLD (5), PVDA-PTB (5), SP.A (4) et CDH (2).

Tableau 38. Sénat (2019). Répartition des sièges, par catégorie de sénateur et par formation politique

Tableau 38. Sénat (2019). Répartition des sièges, par catégorie de sénateur et par formation politique

Tableau 38. Sénat (2019). Répartition des sièges, par catégorie de sénateur et par formation politique

312Il est à noter que, lors de la séance d’installation, le 4 juillet 2019, le président de séance (Jean-Paul Wahl, MR – qui occupait ce poste en vertu de son ancienneté parlementaire) aurait dû être assisté, en vertu du règlement, par les deux plus jeunes membres de l’assemblée au moment des prestations de serment. Toutefois, comme une sénatrice VB figurait parmi ceux-ci (Adeline Blancquaert, 23 ans) et que J.-P. Wahl ne souhaitait pas donner une tribune au représentant d’un parti d’extrême droite, il n’a invité aucune de ces deux personnes à le rejoindre à sa chaire.

313Le 18 juillet 2019, Sabine Laruelle (MR) a été désignée présidente du Sénat. Il s’agit de la quatrième femme à remplir cette fonction, après Anne-Marie Lizin (PS, du 20 juillet 2004 au 12 juillet 2007), Sabine de Bethune (CD&V, du 11 octobre 2011 au 14 octobre 2014) et Christine Defraigne (MR, du 14 octobre 2014 au 14 décembre 2018).

2.4. La proportion de femmes parmi les sénateurs

314Parmi les personnes installées lors des séances des 4 et 12 juillet 2019, figurent 46,7 % de femmes et 53,3 % d’hommes ; le prescrit constitutionnel est donc respecté en ce qui concerne la répartition par genre des membres du Sénat. Cinq ans auparavant, la parité avait été obtenue (50,0 % / 50,0 %).

Tableau 39. Sénat (2019). Proportion de femmes parmi les sénateurs lors de l’installation de l’assemblée

Tableau 39. Sénat (2019). Proportion de femmes parmi les sénateurs lors de l’installation de l’assemblée

Tableau 39. Sénat (2019). Proportion de femmes parmi les sénateurs lors de l’installation de l’assemblée

315Du côté francophone, figurent autant de sénatrices que de sénateurs (12 et 12). Du côté néerlandophone, on dénombre 16 femmes et 19 hommes (soit 45,7 % / 54,3 %). Le seul sénateur germanophone est un homme.

316Deux partis présentent une parité genrée au Sénat (CDH et SP.A), tandis que cinq autres comptent davantage de femmes que d’hommes (Écolo, CD&V et Open VLD avec 60,0 % ; PS avec 57,1 % ; N-VA avec 55,6 %). Les quatre partis ayant les représentations sénatoriales les moins féminines sont le PTB (40,0 % au total de ses membres dans les deux groupes linguistiques de l’assemblée, à savoir 50,0 % dans le groupe linguistique français et 0,0 % dans le groupe linguistique néerlandais), le MR (33,3 %), le VB (28,6 %) et Groen (25,0 %).

3. Le scrutin européen en Belgique

317En Belgique, les élections européennes sont organisées dans trois collèges électoraux, niveau auquel sont déposées les listes de candidats et attribués les sièges : le collège électoral français, le collège électoral néerlandais et le collège électoral germanophone. Territorialement, les élections européennes sont organisées dans quatre circonscriptions : la circonscription électorale wallonne (qui correspond à la région de langue française, soit l’ensemble des cinq provinces wallonnes à l’exception des neuf communes de langue allemande), la circonscription électorale flamande (qui correspond à la région de langue néerlandaise, soit l’ensemble des cinq provinces flamandes), la circonscription électorale de Bruxelles-Capitale (qui correspond à la région bilingue de Bruxelles-Capitale, soit les 19 communes formant l’arrondissement administratif de Bruxelles-Capitale) et la circonscription électorale germanophone (qui correspond à la région de langue allemande, composée de 9 communes).

318Les électeurs de la circonscription wallonne votent pour des listes du collège français ; ceux de la circonscription flamande votent pour des listes du collège néerlandais ; ceux de la circonscription germanophone votent pour des listes du collège germanophone ; ceux de la circonscription de Bruxelles-Capitale peuvent choisir de voter soit pour des listes du collège français soit pour des listes du collège néerlandais. Des dispositions spéciales permettent aux habitants des six communes à facilités de la périphérie bruxelloise, réunies dans le canton flamand de Rhode-Saint-Genèse, de voter soit pour des listes présentées dans le collège français soit pour des listes présentées dans le collège néerlandais. En outre, les électeurs domiciliés dans la commune de Fourons peuvent aller voter dans le canton d’Aubel et, de ce fait, choisir des listes déposées dans le collège français, tandis que ceux domiciliés dans la commune de Comines-Warneton peuvent aller voter à Heuvelland, dans le canton de Messines et, de ce fait, choisir des listes déposées dans le collège néerlandais.

319Le 26 mai 2019, les Belges résidant en Belgique, les citoyens d’un autre pays de l’Union européenne (UE) qui se sont inscrits sur une liste d’électeurs en Belgique et les Belges résidant dans un autre pays de l’UE qui ont demandé à voter en Belgique ont élu 21 représentants au Parlement européen. Les sièges se répartissent comme suit : 8 pour le collège électoral français, 12 pour le collège électoral néerlandais et 1 pour le collège électoral germanophone. Cette répartition est la même qu’en 2014.

Carte 16. Élection de la représentation belge au Parlement européen (2014). Parti en tête du scrutin par canton électoral

Carte 16. Élection de la représentation belge au Parlement européen (2014). Parti en tête du scrutin par canton électoral

Carte 16. Élection de la représentation belge au Parlement européen (2014). Parti en tête du scrutin par canton électoral

Carte 17. Élection de la représentation belge au Parlement européen (2019). Parti en tête du scrutin par canton électoral

Carte 17. Élection de la représentation belge au Parlement européen (2019). Parti en tête du scrutin par canton électoral

Carte 17. Élection de la représentation belge au Parlement européen (2019). Parti en tête du scrutin par canton électoral

3.1. La participation au vote

320La Belgique est le pays membre de l’UE où le taux de participation aux élections européennes de mai 2019 est le plus élevé (88,5 %) ; c’est aussi l’un des quelques pays qui organisaient un ou plusieurs autres scrutins concomitamment au scrutin européen et l’un des seuls où le vote demeure obligatoire (avec notamment le Grand-Duché de Luxembourg, où le taux est de 84,2 %). Le taux de participation belge est toutefois en baisse constante depuis 1999, et cette tendance va en s’accroissant : par rapport chaque fois au scrutin européen directement précédent, cette baisse a été de – 0,2 % en 2004, de – 0,4 % en 2009 et de – 0,8 % en 2014, et elle est de – 1,1 % en 2019 (cf. Tableau 40).

321On observe des variations entre les quatre circonscriptions électorales : le taux de participation au scrutin européen du 26 mai 2019 est de 90,4 % dans la circonscription flamande, de 86,5 % dans la circonscription wallonne, de 85,8 % dans la circonscription germanophone et de 82,9 % dans la circonscription de Bruxelles-Capitale (cf. Tableau 41). Par rapport au scrutin européen du 25 mai 2014, les évolutions sont les suivantes : – 1,4 % dans la circonscription wallonne, – 1,0 % dans la circonscription flamande, – 0,6 % dans la circonscription de Bruxelles-Capitale et – 0,5 % dans la circonscription germanophone. La baisse du taux de participation est donc un phénomène commun aux quatre circonscriptions.

Tableau 40. Élection de la représentation belge au Parlement européen (1979-2019). Taux de participation

Tableau 40. Élection de la représentation belge au Parlement européen (1979-2019). Taux de participation

Tableau 40. Élection de la représentation belge au Parlement européen (1979-2019). Taux de participation

Tableau 41. Élection de la représentation belge au Parlement européen (2019). Taux de participation, par circonscription électorale

Tableau 41. Élection de la représentation belge au Parlement européen (2019). Taux de participation, par circonscription électorale

Tableau 41. Élection de la représentation belge au Parlement européen (2019). Taux de participation, par circonscription électorale

322Le taux de bulletins blancs et nuls (6,3 %) est en hausse légère par rapport à 2014 : + 0,2 % (cf. Tableau 42).

323Il est variable selon les circonscriptions électorales (cf. Tableau 43) : il atteint 7,0 % dans la circonscription germanophone (contre 11,0 % en 2014, soit – 4,0 %) et 9,1 % dans la circonscription wallonne (contre 8,3 % en 2014, soit + 0,8 %), mais il n’est que de 6,6 % dans la circonscription électorale de Bruxelles-Capitale (contre 5,8 % en 2014, soit + 0,8 %) et de 4,9 % dans la circonscription flamande (comme en 2014). Rappelons que le vote électronique (utilisé dans la circonscription germanophone, dans la circonscription de Bruxelles-Capitale et dans une partie de la circonscription flamande) n’admet pas le vote nul, mais seulement le vote blanc.

Tableau 42. Élection de la représentation belge au Parlement européen (1979-2019). Votes blancs et nuls

Tableau 42. Élection de la représentation belge au Parlement européen (1979-2019). Votes blancs et nuls

Tableau 42. Élection de la représentation belge au Parlement européen (1979-2019). Votes blancs et nuls

Tableau 43. Élection de la représentation belge au Parlement européen (2019). Votes blancs et nuls, par circonscription électorale

Tableau 43. Élection de la représentation belge au Parlement européen (2019). Votes blancs et nuls, par circonscription électorale

Tableau 43. Élection de la représentation belge au Parlement européen (2019). Votes blancs et nuls, par circonscription électorale

324Au final, le taux de participation nette, c’est-à-dire le rapport entre le nombre de votes valablement émis et le nombre d’électeurs inscrits, est en baisse (– 1,3 %) (cf. Tableau 44). C’est la baisse du taux de participation nette la plus forte jamais enregistrée au scrutin européen. Entre 1979 et 2004, le taux de participation nette avait eu tendance à augmenter (passant de 80,0 % en 1979 à 85,9 % en 2004), au fur et à mesure que l’électeur se familiarisait avec les modalités et les enjeux du scrutin. Il est depuis lors en baisse.

325C’est dans la circonscription flamande que le taux de participation nette est le plus élevé (86,0 %), et dans les circonscriptions germanophone (79,8 %), wallonne (78,6 %) et de Bruxelles-Capitale (77,4 %) qu’il est le plus bas (cf. Tableau 45).

Tableau 44. Élection de la représentation belge au Parlement européen (1979-2019) Taux de participation nette

Tableau 44. Élection de la représentation belge au Parlement européen (1979-2019) Taux de participation nette

Tableau 44. Élection de la représentation belge au Parlement européen (1979-2019) Taux de participation nette

Tableau 45. Élection de la représentation belge au Parlement européen (2019) Taux de participation nette, par circonscription électorale

Tableau 45. Élection de la représentation belge au Parlement européen (2019) Taux de participation nette, par circonscription électorale

Tableau 45. Élection de la représentation belge au Parlement européen (2019) Taux de participation nette, par circonscription électorale

3.2. Les résultats dans les collèges électoraux

326Le collège français, le collège néerlandais et le collège germanophone sont successivement abordés.

3.2.1. Le collège français

327Le tableau 46 présente les résultats obtenus en pourcentage des votes valables et en sièges dans le collège électoral français et rappelle le résultat des élections européennes précédentes.

328Sept listes – soit cinq de moins qu’en 2014 et le plus petit nombre de listes à s’affronter au scrutin depuis 1979 – sont en compétition pour les 8 sièges à attribuer. Outre quatre listes qui disposaient déjà d’une représentation au Parlement européen – PS, Écolo, MR et CDH – trois autres listes se présentent : PTB, Défi et PP. Toutes trois s’étaient déjà présentées au scrutin européen en 2014 (PTB sous le nom de PTB-GO! ; Défi sous celui de FDF).

329En termes de pourcentage des votes, le MR accuse une perte sensible (– 7,8 %). Avec 19,3 % des votes valablement exprimés, son résultat est historiquement bas : il faut remonter aux scores du PRL en 1979 (17,8 %) et en 1989 (18,9 %) pour voir les libéraux obtenir un résultat moins élevé. Le PS est également en baisse (– 2,6 %) : avec 26,7 % des suffrages, son score est le plus bas depuis 20 ans (25,8 % en 1999). Avec 19,9 % des voix (+ 8,2 %), Écolo, bien qu’il réalise une progression relative de plus de 70 % par rapport à 2014, ne retrouve pas son niveau historique de 2009 (22,9 %). Le CDH enregistre 8,9 % des voix, contre 11,4 % en 2014 (soit une baisse de – 2,5 %). À l’inverse, le PTB voit son score être multiplié par 2,65 : 14,6 % des suffrages, contre 5,5 % pour les listes PTB-GO! en 2014 (soit + 9,1 %, ce qui constitue la principale progression de ce scrutin). La liste Défi est, avec 5,9 % des voix, en progrès de + 2,5 % par rapport au score enregistré par les FDF en 2014. En dépit de l’absence d’autre liste de droite radicale – les listes Destexhe n’étaient pas présentes au scrutin européen –, le PP recule à 4,7 % des voix (– 1,3 %).

330La hiérarchie des partis est modifiée. Si le PS demeure la première formation politique du collège français, la 2e place revient à Écolo (qui monte ainsi d’un rang) et non plus au MR, qui est en 3e position. La 4e place est occupée par le PTB (il était 6e en 2014), ce qui relègue le CDH en 5e position.

331En termes de sièges, le PS et le MR perdent tous deux 1 élu, passant de 3 à 2 députés européens. Écolo retrouve un deuxième eurodéputé (+ 1). Le PTB décroche 1 siège et fait ainsi son entrée au Parlement européen. Le CDH conserve son unique strapontin. Ni Défi ni le PP n’obtiennent de siège.

332En ce qui concerne les voix de préférence, le meilleur score revient à Paul Magnette, tête de liste du PS, avec 295 339 voix ; ce résultat reste toutefois très inférieur à celui obtenu par Elio Di Rupo en 2004 (483 644 voix). Le deuxième meilleur score appartient à l’ex-président du MR Olivier Chastel, qui, avec 123 331 voix, devance sa co-listière Frédérique Ries (111 477 voix) ; tous deux sont cependant loin du record de Louis Michel en 2004 (327 374 voix). Entre les deux élus libéraux, la troisième position appartient à Philippe Lamberts, tête de liste Écolo (115 922 voix), qui n’égale toutefois pas le score d’Isabelle Durant en 2009 (150 173 voix). La cinquième place revient à l’ancien président du CDH, Benoît Lutgen ; avec 95 783 voix, il fait mieux que Claude Rolin en 2014 (75 521 voix) mais moins bien que Joëlle Milquet en 2004 (191 900 voix). L’élu du PTB, Marc Botenga (68 033 voix), fait presque jeu égal avec Marie Arena, deuxième élue du PS (68 981 voix). Le président de Défi, Olivier Maingain, qui poussait la liste du parti, obtient 34 575 voix, un score comparable à celui qu’il avait obtenu en 2014, à la Chambre, dans la circonscription de Bruxelles-Capitale (32 246 voix).

333D’une manière générale, et en dépit d’une augmentation du nombre d’électeurs, les scores personnels tendent à diminuer, une observation valable également pour le collège électoral néerlandais.

Tableau 46. Élection de la représentation belge au Parlement européen (1979-2019). Répartition des voix (en %) et nombre de sièges dans le collège électoral français

Tableau 46. Élection de la représentation belge au Parlement européen (1979-2019). Répartition des voix (en %) et nombre de sièges dans le collège électoral français

Tableau 46. Élection de la représentation belge au Parlement européen (1979-2019). Répartition des voix (en %) et nombre de sièges dans le collège électoral français

Remarque : Avant 1994, la région de langue allemande était comprise dans la circonscription électorale wallonne ; les électeurs habitant dans cette région linguistique votaient alors au sein du collège électoral français.
1 Entre 1979 et 1989, PRL ; en 1994, Fédération PRL FDF ; en 1999, Fédération PRL FDF MCC. En 2004 et 2009, le MR comprend le FDF.
2 En 1979, TPO ; en 2004 et 2009, PTB+ ; en 2014, PTB-GO!.
3 En 1979, PSC–PPE ; de 1984 à 1999, PSC.
4 En 1979, FDF–RW ; en 1984, FDF–CFE ; en 1989, FDF–ERE ; en 2014, FDF.
5 En 1979 et 1984, listes PCB ; en 2009, PC–GE.

3.2.2. Le collège néerlandais

334Le tableau 47 présente les résultats obtenus en pourcentage des votes valables et en sièges dans le collège électoral néerlandais et rappelle les résultats des élections européennes précédentes.

335Huit listes, soit une de plus qu’en 2014 (et une de plus que dans le collège français), se présentent au suffrage, pour 12 sièges à pourvoir. Six listes disposaient déjà d’une représentation au Parlement européen : N-VA, VB, Open VLD, CD&V, Groen et SP.A. La liste PVDA était déjà présente au précédent scrutin (sous le nom de PVDA+). Une nouvelle liste fait son apparition : Volt, qui est un parti paneuropéen créé dans la foulée de l’organisation du référendum britannique à propos du Brexit.

336En termes de pourcentage des votes valablement émis, le scrutin est marqué par la forte progression de l’extrême droite : le Vlaams Belang obtient 19,1 % des suffrages (+ 12,3 %), représentant un gain de plus de 526 313 électeurs ou une progression relative de 185 %. Deux autres listes sont en progrès : Groen, avec 12,4 % des voix (+ 1,8 %) et le PVDA qui, avec 5,0 %, double son nombre d’électeurs (+ 2,6 %). Toutes les autres formations politiques sont en recul, d’un pourcentage qui s’étend entre – 5,5 % pour le CD&V (14,5 %) et – 3,0 % pour le SP.A (10,2 %), en passant par – 4,4 % pour l’Open VLD (16,0 %) et – 4,3 % pour la N-VA (22,4 %). Le parti Volt récolte 0,5 % des suffrages.

337La hiérarchie des partis s’en trouve modifiée. Si la N-VA, bien qu’en recul, demeure la première formation politique, le VB occupe désormais la 2e place (il était 6e en 2014). Derrière lui, l’Open VLD passe de la 2e à la 3e place mais se maintient devant le CD&V, qui descend du 3e au 4e rang. Le SP.A, 4e parti en 2014, est relégué en 6e position. Groen conserve la 5e place.

338En termes de sièges, le VB fait désormais jeu égal avec la N-VA. Chacune de ces deux formations obtient 3 sièges, soit + 2 pour le VB et – 1 pour la N-VA. L’Open VLD et le CD&V ont chacun 2 sièges, ce qui représente une perte de 1 siège pour le premier et un statu quo pour le second. Comme en 2014, Groen et le SP.A ont chacun 1 siège.

339En ce qui concerne les voix de préférence, le recordman de 2014, l’ancien Premier ministre Guy Verhofstadt (Open VLD), est battu par le ministre-président flamand sortant, Geert Bourgeois (N-VA) : ce dernier obtient 343 290 voix de préférence, tandis que G. Verhofstadt voit son score personnel passer de 531 030 voix en 2014 à 342 460 voix en 2019. Le troisième score appartient au vice-Premier ministre fédéral sortant et ancien ministre-président flamand Kris Peeters (CD&V), avec 256 822 voix, ce qui est moins que Marianne Thyssen en 2014 (340 026 voix). On trouve derrière lui le député européen Gerolf Annemans (VB), avec 207 054 voix, la sénatrice cooptée sortante Petra De Sutter (Groen), avec 143 377 voix, la tête de liste du SP.A et députée européenne sortante Kathleen Van Brempt, avec 127 053 voix (soit un score inférieur à celui de 2014 : 163 760 voix), et l’ex-ministre fédéral Johan van Overtveldt (N-VA), avec 104 723 voix (soit moins de la moitié de son score de 2014 : 247 444 voix).

Tableau 47. Élection de la représentation belge au Parlement européen (1979-2019). Répartition des voix (en %) et nombre des sièges dans le collège électoral néerlandais

Tableau 47. Élection de la représentation belge au Parlement européen (1979-2019). Répartition des voix (en %) et nombre des sièges dans le collège électoral néerlandais

Tableau 47. Élection de la représentation belge au Parlement européen (1979-2019). Répartition des voix (en %) et nombre des sièges dans le collège électoral néerlandais

1 De 1979 à 2004, Vlaams Blok.
2 En 1979 et 1984, PVV–ELD ; en 1989, PVV ; en 1994 et 1999, VLD ; en 2004, VLD–Vivant.
3 En 1979 et 1984, CVP–EVP ; de 1989 à 1999, CVP ; en 2004, CD&V–N-VA.
4 De 1979 à 1999, Agalev ; de 2004 à 2009, Groen!.
5 De 1979 à 1999, SP ; en 2004, SP.A–Spirit.
6 En 1979, AMADA ; en 1999, PVDA–AE ; de 2004 à 2014, PVDA+.
7 En 1984, VU–EVA ; en 1999, VU–ID.

3.2.3. Le collège germanophone

340Le tableau 48 présente les résultats obtenus en pourcentage des votes valables et en sièges dans le collège électoral germanophone et rappelle le résultat des élections européennes précédentes.

341Sept listes, soit une de plus qu’en 2014, se présentent au suffrage, pour un seul siège disponible. Outre les six listes déjà présentes en 2014 – CSP, Ecolo, ProDG, PFF-MR (sous le nom de PFF en 2014), SP et Vivant –, le parti animaliste DierAnimal dépose une liste.

342Le résultat du scrutin est caractérisé par la progression de la principale formation, le CSP, qui, avec 34,9 % des suffrages, voit son score s’accroître de + 4,6 %. Le parti Vivant progresse également, passant de 8,6 % à 11,2 % des voix (+ 2,6 %). Les listes PFF-MR (11,5 %) et SP (11,4 %) accusent une baisse sensible, perdant respectivement – 4,6 % et – 3,7 % des voix, ce qui correspond pour chacune d’entre elles à une perte d’un quart de leurs électeurs. Les scores d’Ecolo (16,4 %) et de ProDG (13,1 %) sont stables, avec de légères pertes de – 0,3 % et – 0,1 % respectivement.

343À l’issue de cette élection, la hiérarchie des partis se voit modifiée. Si le CSP reste de loin la première formation politique, et s’il est toujours suivi par Ecolo, le parti autonomiste ProDG devient la 3e formation politique (il était 5e en 2014), dépassant les libéraux du PFF-MR. Ceux-ci reculent d’un rang : ils figurent à la 4e place, qui est donc perdue par le SP, désormais 5e. Vivant demeure 6e parti.

Tableau 48. Élection de la représentation belge au Parlement européen (1994-2019). Répartition des voix (en %) et attribution du siège dans le collège électoral germanophone

Tableau 48. Élection de la représentation belge au Parlement européen (1994-2019). Répartition des voix (en %) et attribution du siège dans le collège électoral germanophone

Tableau 48. Élection de la représentation belge au Parlement européen (1994-2019). Répartition des voix (en %) et attribution du siège dans le collège électoral germanophone

1 De 1994 et 1999, CSP–EVP.
2 En 1994 et 1999, PDB ; en 2004, PJU–PDB.
3 En 1994, 1999, 2009 et 2014, PFF.
4 En 1999, PAB–AE.

344Les résultats du scrutin européen dans le collège germanophone contrastent avec ceux observés à l’élection, organisée simultanément, des membres du Parlement de la Communauté germanophone : à cette dernière, le CSP a reculé, perdant sa position de première formation politique au profit de ProDG, en léger progrès  [74].

345Dans la circonscription germanophone, étant donné qu’il n’y a qu’un seul siège à pourvoir, l’élection se transforme de facto en une élection au scrutin majoritaire : depuis la création de cette circonscription en 1994, le siège a systématiquement été remporté par le CSP. C’est encore le cas en 2019.

346Le député européen sortant Pascal Arimont (CSP) obtient 899 voix de préférence.

3.3. La composition de la représentation belge au Parlement européen

347Le tableau 49 présente la liste des 21 candidats élus. Deux d’entre eux ont cédé leur mandat à un suppléant avant même l’installation du Parlement européen, survenue le 2 juillet 2019. Il s’agit de Paul Magnette (PS), qui avait annoncé dès le lancement de la campagne électorale qu’il ne siégerait pas s’il était élu, remplacé par Marc Tarabella, et de Patsy Vatlet (VB), remplacée par Tom Vandendriessche.

348Près de la moitié des membres de la représentation belge au Parlement européen (10) avaient déjà siégé dans cette assemblée durant la législature précédente, en intégrant parmi elles Marc Tarabella et Johan Van Overtveldt (N-VA, qui avait été élu député européen le 25 mai 2014 mais n’avait que brièvement siégé : il avait démissionné pour devenir ministre fédéral des Finances le 11 octobre 2014).

349Parmi les nouveaux venus, on remarque notamment, du côté francophone, Marc Botenga (PTB) : il est le premier eurodéputé belge de gauche radicale, ainsi que le premier eurodéputé belge francophone depuis 1999  [75] à ne pas appartenir à l’un des trois partis politiques dits traditionnels ou à Écolo. Les eurodéputés du collège français comptent par ailleurs deux anciens présidents de parti : Olivier Chastel (MR) et Benoît Lutgen (CDH), qui ont tous deux quitté leur poste quelques mois avant le scrutin.

350Du côté néerlandophone, le ministre-président flamand sortant Geert Bourgeois (N-VA) a opté pour une poursuite de sa carrière au niveau européen. Il est accompagné par le vice-Premier ministre fédéral sortant Kris Peeters (CD&V), également ancien ministre-président flamand.

Tableau 49. Représentation belge au Parlement européen (2019). Liste des élus et des suppléants appelés à siéger

Tableau 49. Représentation belge au Parlement européen (2019). Liste des élus et des suppléants appelés à siéger

Tableau 49. Représentation belge au Parlement européen (2019). Liste des élus et des suppléants appelés à siéger

* Député européen sortant.
** J. Van Overtveldt avait été élu député européen le 25 mai 2014, mais il avait démissionné pour devenir ministre fédéral le 11 octobre 2014.
Groupe CRE = Groupe des Conservateurs et des réformistes européens.
Groupe GUE/NGL = Groupe confédéral de la Gauche unitaire européenne / Gauche verte nordique.
Groupe ID = Groupe Identité et démocratie.
Groupe PPE = Groupe du Parti populaire européen.
Groupe RE = Groupe Renew Europe.
Groupe S&D = Groupe de l’Alliance progressiste des socialistes et démocrates.
Groupe Verts/ALE = Groupe des Verts / Alliance libre européenne.

351Les députés européens siègent au sein de groupes politiques. Un minimum de 25 députés est nécessaire pour former un groupe politique, et ce dernier doit comprendre des membres représentant au moins un quart des États membres. Le Parlement européen compte actuellement sept groupes politiques, qui tous accueillent un ou plusieurs eurodéputés élus en Belgique.

352Le plus grand groupe est celui du Parti populaire européen (groupe PPE : démocrate-chrétien) : il accueille les députés du CDH, du CD&V et du CSP. Le deuxième est celui de l’Alliance progressiste des socialistes et démocrates (Groupe S&D) – nom adopté par le groupe du Parti socialiste européen (groupe PSE) après les élections de 2009 –, qui accueille les députés du PS et du SP.A. Les députés du MR et de l’Open VLD siègent au sein du groupe Renew Europe (groupe RE) – nouvelle appellation, depuis juin 2019, du groupe de l’Alliance des démocrates et des libéraux pour l’Europe (groupe ALDE)  [76] –, troisième groupe en termes d’importance au sein du Parlement européen. Les députés d’Écolo et de Groen siègent au sein du Groupe des Verts / Alliance libre européenne (groupe Verts/ALE), qui rassemble, d’une part, des députés issus de la mouvance écologiste et, d’autre part, quelques députés qui se définissent comme les représentants de nations dépourvues d’État, telles la Catalogne et l’Écosse. Le groupe Identité et démocratie (groupe ID), qui comprend les élus du VB, est un nouveau groupe : constitué en juin 2019, il succède au groupe Europe des nations et des libertés (groupe ENL) et rassemble les élus d’extrême droite. Les eurodéputés de la N-VA siègent au sein du groupe des Conservateurs et réformistes européens (groupe CRE), qui est composé majoritairement d’élus eurosceptiques. Après le 26 mai 2019, une réflexion a été développée au sein du parti nationaliste flamand quant à l’opportunité de maintenir cette affiliation ; une tentative pour mettre sur pied un nouveau groupe politique, plus conforme à la ligne politique de la N-VA, a, semble-t-il, échoué. Enfin, l’élu du PTB a rejoint le groupe confédéral de la Gauche unitaire européenne / Gauche verte nordique (groupe GUE/NGL), qui regroupe des députés issus de formations de gauche radicale et qui est actuellement le plus petit groupe politique au Parlement européen.

3.4. La proportion de femmes parmi les élus et les eurodéputés

353Le nombre de femmes élues le 26 mai 2019 au Parlement européen (c’est-à-dire avant que n’interviennent les deux remplacements évoqués ci-avant) passe de 6 à 9 par rapport au 25 mai 2014 – à savoir que l’on compte 6 femmes parmi les néerlandophones et 3 parmi les francophones (cf. Tableau 50). La proportion de femmes parmi les personnes élues en Belgique pour siéger au Parlement européen est donc de 42,9 %, soit la proportion la plus élevée jamais enregistrée pour ce scrutin, même si la parité n’est pas atteinte.

354L’un des deux remplacements qui ont eu lieu avant l’installation du Parlement européen a eu un impact sur la composition genrée de la représentation belge : il a fait passer le rapport à 8 femmes contre 13 hommes, soit 38,1 % de femmes parmi les députés européens provenant de Belgique.

Tableau 50. Représentation belge au Parlement européen (2014 et 2019). Femmes parmi les élus

Tableau 50. Représentation belge au Parlement européen (2014 et 2019). Femmes parmi les élus

Tableau 50. Représentation belge au Parlement européen (2014 et 2019). Femmes parmi les élus

Conclusion

355Les élections régionales et communautaires tenues le 26 mai 2019 ont marqué un recul historique des formations politiques traditionnelles, une percée inédite de la gauche radicale et, en Flandre, un retour en force de l’extrême droite  [77]. Tel est assurément le cas également du scrutin fédéral tenu le même jour, comme le montre le premier chapitre de ce Courrier hebdomadaire, consacré au renouvellement de la composition de la Chambre des représentants. Dépendant essentiellement, depuis 2014, du résultat du scrutin régional et communautaire, la composition du Sénat, dont le renouvellement est abordé dans le deuxième chapitre, reflète aussi ces mouvements remarquables. Enfin, tenu concomitamment à ces différentes élections, le scrutin européen a aussi été marqué en Belgique par des résultats à certains égards sans précédent, comme l’indique le dernier chapitre de cette étude.

356Le renouvellement de la Chambre est intervenu dans un contexte inédit. En effet, lorsqu’il a accepté la démission du gouvernement conduit par Charles Michel (MR) le 21 décembre 2018  [78], le Roi n’a ni chargé une personnalité de tenter de mettre en place une nouvelle coalition, ni souhaité dissoudre la Chambre, mais il a simplement chargé le Premier ministre d’expédier les affaires courantes jusqu’au scrutin européen, régional et communautaire prévu de toute façon cinq mois plus tard. Ce faisant, il ouvrait la plus longue période sans gouvernement de plein exercice avant le renouvellement de la Chambre, longue de 156 jours  [79].

357Le jour du scrutin a été marqué par la plus faible participation jamais enregistrée après-guerre pour une élection de la Chambre des représentants. Déduction faite des 949 076 absents au vote (soit 11,6 % du total des électeurs inscrits) et des 438 095 bulletins blancs ou nuls comptabilisés (soit 6,1 % du total des bulletins déposés), le taux net de participation s’élève à 83,0 %, soit un recul de – 1,2 % par rapport à 2014 et 0,2 % sous le plancher historique de 83,2 % atteint en 1974  [80]. Chacune des trois régions du pays (Wallonie, Bruxelles-Capitale et Flandre) a connu un recul de la participation nette en 2019 par rapport au scrutin de 2014.

Graphique 23. Élection de la Chambre des représentants (1946-2019) Taux de participation nette

Graphique 23. Élection de la Chambre des représentants (1946-2019) Taux de participation nette

Graphique 23. Élection de la Chambre des représentants (1946-2019) Taux de participation nette

Cf. Tableau A2 en annexe.

358L’élection du Parlement européen a également connu une baisse de la participation, qui a atteint son plus bas niveau depuis 25 ans (82,9 % de participation nette, soit – 1,3 %) ; la participation reste toutefois supérieure à ce que l’on avait connu à l’occasion des premières éditions de ce type de scrutin – en particulier, l’élection de 1979 avait vu une participation nette de seulement 80,0 %. Cela va à l’encontre de la tendance constatée au niveau de l’Union européenne dans sa globalité puisque le taux de participation (compte non tenu des bulletins blancs et nuls) est là remonté de 42,6 % à 50,7 % (soit + 8,1 %)  [81].

359Au total, le nombre de votes n’ayant pas été pris en compte – soit parce qu’ils n’ont pas été émis, soit parce qu’ils n’étaient pas valides – dépasse le nombre de votes obtenus par le parti arrivé en tête du scrutin : à la Chambre des représentants, la N-VA a recueilli 1 086 787 suffrages, tandis que le vote de 1 387 171 électeurs inscrits n’a pas été exprimé ou ne l’a pas été valablement. Seul le scrutin de 1999 avait déjà vu une situation pareille après-guerre, lorsque les absents et les votes blancs ou nuls représentaient un total de 1 129 390 électeurs inscrits, tandis que le VLD avait obtenu 888 861 suffrages. On constate une pareille situation en ce qui concerne l’élection du Parlement européen, marquée dans les chiffres par un écart plus grand encore (1 390 828 absents ou votes non valables pour 954 048 suffrages attribués à la N-VA).

360Chacun des quatre partis qui a participé au gouvernement fédéral durant la législature 2014-2019, en ce compris la N-VA dont les membres ont démissionné de la coalition en décembre 2018, a été sanctionné, de manière plus ou moins lourde, dans les urnes. À l’échelle du pays, la N-VA a perdu – 4,3 % des votes valables à la Chambre, le CD&V – 2,7 %, le MR – 2,0 % et l’Open VLD – 1,3 %  [82]. Cela représente pour ces partis une perte, respectivement, de – 20,5 %, de – 23,1 %, de – 21,1 % et de – 12,2 % de leur électorat de 2014.

361Dans l’opposition au niveau fédéral mais impliqués au pouvoir dans l’une ou l’autre entité fédérée, le PS, le SP.A et le CDH ont aussi subi un revers, perdant respectivement – 2,2 % des votes valablement exprimés (soit – 18,5 % des électeurs qui s’étaient prononcés en faveur de ce parti en 2014), – 2,1 % (– 23,6 %) et – 1,3 % (– 25,4 %)  [83].

Graphique 24. Élection de la Chambre des représentants (1946-2019) Scores cumulés des partis dits traditionnels, en % des votes valables

Graphique 24. Élection de la Chambre des représentants (1946-2019) Scores cumulés des partis dits traditionnels, en % des votes valables

Graphique 24. Élection de la Chambre des représentants (1946-2019) Scores cumulés des partis dits traditionnels, en % des votes valables

362Ces résultats montrent que tous les partis traditionnels – socialistes, libéraux ou de filiation sociale-chrétienne, dont l’origine remonte au XIXe siècle – ont subi un revers lors de ce scrutin, le CDH souffrant proportionnellement le plus et l’Open VLD parvenant le plus à limiter les pertes. La conséquence générale en est une situation sans précédent : le score additionné de ces partis se situe sous le seuil des 50 %, et nettement puisqu’il est de 44,9 % à la Chambre des représentants et de 45,9 % au Parlement européen. À titre de comparaison, on relèvera que ces six partis ou leurs prédécesseurs ont obtenu, pour l’élection de la Chambre, 78,9 % des voix en 1987 et encore 56,5 % en 2014.

363La faiblesse des six partis traditionnels lors du scrutin multiple du 26 mai 2019 se repère aussi à travers d’autres indicateurs. Si l’on s’en tient à la Chambre des représentants, pour quatre d’entre eux, soit le PS, le CDH, le CD&V et le SP.A, ce score constitue le plus mauvais de leur histoire ou de celle de leur prédécesseur. Pour les deux partis libéraux, il faut remonter à 1978 du côté francophone et à l’année précédente du côté néerlandophone pour trouver trace de résultats équivalents ou inférieurs à ceux obtenus en 2019. C’est également la première fois que le parti socialiste francophone et le parti chrétien-démocrate flamand passent sous la barre des 10 % à l’échelle nationale, recueillant respectivement 9,5 % et 8,9 % des voix à la Chambre (et 9,7 % et 9,2 % au Parlement européen). C’est aussi, par conséquent, la première fois qu’aucun parti traditionnel et qu’aucun parti francophone ne remporte au moins 10 % des votes valables. Par ailleurs, alors que, depuis 2010, la première formation du pays est la N-VA, pour la première fois, aucun des deux premiers partis n’est issu d’une famille traditionnelle puisque ce parti est suivi par le VB, ces formations obtenant respectivement 16,0 % et 12,0 % des suffrages à la Chambre (et 14,2 % et 12,1 % au Parlement européen). Enfin, pour la première fois, dans les collèges néerlandais et germanophone constitués pour l’élection des représentants belges au Parlement européen, le trio de tête inclut seulement un parti traditionnel (l’Open VLD est le troisième parti dans le premier cas et le CSP (CDH) est en tête dans le deuxième cas) ; dans le collège français, ils sont deux (le PS, en tête, et le MR, troisième). À la Chambre, la première situation prévaut en Flandre (le CD&V est troisième au total des cinq circonscriptions flamandes, derrière la N-VA et le VB, dans cet ordre), tandis qu’Écolo figure dans le trio de tête des cinq circonscriptions wallonnes (derrière le PS et le MR, dans cet ordre) et dans la circonscription de Bruxelles-Capitale ; dans cette dernière, il arrive même en tête, devant le PS et le MR.

364En dehors des partis traditionnels, et à l’exception de la N-VA, les autres partis principaux ont connu une progression, parfois spectaculaire, alors qu’ils ne participaient nulle part à un gouvernement. Le VB fait plus que tripler ses suffrages de 2014 (+ 208,0 %) en progressant de + 8,1 % des voix à la Chambre, le PTB fait mieux qu’un doublement (+ 132,7 %) avec + 4,9 % des suffrages, tandis qu’Écolo double pratiquement son score de 2014 (+ 87,1 %) en recueillant + 2,8 % des votes valables ; le progrès de Groen, continu depuis la débâcle d’Agalev en 2003, est plus modeste puisque ce parti obtient + 0,8 % des votes valables (soit un accroissement de + 15,3 % de son électorat de 2014)  [84].

365Tandis que les partis traditionnels ou au pouvoir reculent à l’inverse des formations n’ayant participé à aucun gouvernement au cours de la législature écoulée, les cas de Défi et du PP paraissent apparemment différents : le premier progresse alors qu’il gouvernait en Région de Bruxelles-Capitale, tandis que le second perd du terrain (au point de ne plus avoir d’élu en 2019) sans avoir jamais pris part au pouvoir. On relèvera toutefois que le succès de Défi, qui accroît son électorat de 2014 de + 23,9 % grâce à un gain de + 0,4 % des votes valables à la Chambre, est réalisé uniquement en Wallonie, région dans laquelle le parti ne dispose d’aucun parlementaire, tandis que ce parti perd – 0,5 % des votes valablement exprimés dans les huit cantons bruxellois.

366Ce qui précède n’est pas sans conséquence sur la composition des assemblées renouvelées. La faiblesse des six partis traditionnels se traduit, pour la première fois, par le fait qu’ils totalisent moins de la moitié des élus à la Chambre des représentants puisque le PS, le MR, le CD&V, l’Open VLD, le SP.A et le CDH y disposent ensemble de 72 députés sur les 150 que compte l’hémicycle. En revanche, ils totalisent exactement la moitié des 60 membres que compte le Sénat et 11 des 21 députés européens élus en Belgique.

367Les rapports de force entre familles politiques apparaissent également chamboulés. À la Chambre, derrière les socialistes, qui réunissent 29 sièges, et les libéraux, qui rassemblent 26 élus, viennent la N-VA, qui a fait élire 25 députés (dont 1 siège comme indépendant), les écologistes, forts de 21 élus, et le VB, qui compte 18 députés. Les partis de tradition sociale-chrétienne ne regroupent que 17 sièges. Jamais ces derniers n’ont compté aussi peu de représentants dans cet hémicycle, tandis que les écologistes n’y ont jamais disposé d’autant d’élus. Le Vlaams Belang a retrouvé le nombre de députés fédéraux que comptait le Vlaams Blok en 2003, nombre qui demeure son record à ce jour ; notons cependant que, à l’époque, un député d’extrême droite supplémentaire fréquentait la Chambre, élu sur une liste FN. On relèvera également que le total des élus provenant de partis nationalistes flamands n’a jamais été aussi élevé : tandis que la N-VA et le VB avaient remporté 36 sièges en 2014, ils en ont obtenu 43 en 2019, soit près de la moitié des 89 membres du groupe néerlandais de la Chambre. Enfin, le PTB décroche pour la première fois des sièges en Flandre. De plus, avec 12 élus (contre seulement 2 en 2014), il compte autant de représentants à la Chambre que le Parti communiste de Belgique (PCB) en totalisait en 1949. Leur proportion est toutefois sensiblement plus élevée puisque l’assemblée comptait alors 212 membres, pour seulement 150 aujourd’hui. Le record en ce qui concerne la gauche radicale demeure cependant détenu par les 23 députés sur 202 dont disposait le PCB suite au scrutin de 1946.

368Comme ces différents constats le montrent, le scrutin fédéral et le scrutin européen du 26 mai 2019 ont livré des résultats particulièrement inédits et, somme toute, historiques. Sur cette base, la formation du gouvernement fédéral s’avère pour le moins compliquée.

Annexe A1. Listes des principales formations politiques citées

369

  • AE – Antifascistische Eenheid
  • Agalev – Anders Gaan Leven
  • Agir
  • AGIR – Avant-garde d’initiative régionaliste
  • AMADA – Alle Macht aan de Arbeiders
  • Belg.Unie
  • BUB Belgische Unie-Union belge-Belgische Union
  • CD&V – Christen-Democratisch en Vlaams
  • CDH – Centre démocrate humaniste
  • Collectif citoyen
  • CSP – Christlich Soziale Partei
  • CVP – Christelijke Volkspartij
  • de coöperatie
  • Debout
  • Défi – Démocrates fédéralistes indépendants
  • DierAnimal
  • D-SA – Democratisch-Solidair Appèl
  • Ecolo
  • Écolo
  • ERE – Europe, Régions, Environnement
  • Europa der Werte
  • EVP – Europaïsche Volkspartei
  • FDF – Fédéralistes démocrates francophones ou Front démocratique des francophones
  • Fédération PRL FDF
  • Fédération PRL FDF MCC
  • FN – Front national
  • FNB – Front national de Bruxelles
  • FNB – Front nouveau de Belgique
  • FpN – Faire place nette
  • GE – Gauche européenne
  • Groen
  • Groen!
  • ID21 ou ID – Ideeën voor 21ste eeuw
  • Juropa – Junges Europa
  • KP – Kommunistische Partij
  • KPB – Kommunistische Partij van België
  • La Droite
  • LDD – Lijst Dedecker ou Libertair, Direct, Democratisch
  • Les Belges d’abord
  • Listes Destexhe
  • LO – Lutte ouvrière
  • Maria – Movement for Action, Resistance and an Independant Alternative
  • MCC – Mouvement des citoyens pour le changement
  • MR – Mouvement réformateur
  • Nation
  • N-VA – Nieuw-Vlaamse Alliantie
  • Open VLD – Open Vlaamse Liberalen en Democraten
  • Parti Pirate ou Pirate Party ou Pirate ou Piratenpartij
  • PC – Parti communiste
  • PCB – Parti communiste de Belgique
  • PDB – Partei der Deutschsprachigen Belgier
  • PFF – Partei für Freiheit und Fortschritt
  • PJU – Partei Juropa Unabhängig
  • PP – Parti populaire
  • PRL – Parti réformateur libéral
  • PRO – PRO De Burgerlobby
  • ProDG – Pro Deutschsprachige Gemeinschaft
  • PS – Parti socialiste
  • PSC – Parti social-chrétien
  • PTB ou PTB+ – Parti du travail de Belgique
  • PTB-GO! – Parti du travail de Belgique - Gauche d’ouverture !
  • PTB-PVDA ou PTB+PVDA+ ou PTB*PVDA – Parti du travail de Belgique - Partij van de arbeid
  • PTB*PVDA-GO! – Parti du travail de Belgique - Partij van de arbeid - Gauche d’ouverture !
  • PV&S – Partij Vrede en Solidariteit
  • PVDA ou PVDA+ – Partij van de arbeid
  • Resist – Rechtvaardig en Sociaal Spannende Tijden
  • ROSSEM – Radicale Omvormers en Sociale Strijders voor een Eerlijker Maatschappij
  • RW – Rassemblement wallon
  • RWF – Rassemblement Wallonie-France
  • SP – Socialistische Partij
  • SP – Sozialistische Partei
  • SP.A – Socialistische Partij Anders
  • Spirit – Sociaal, Progressief, Internationaal, Regionalistisch, Integraal-democratisch en Toekomstgericht
  • TPO – Tout le pouvoir aux ouvriers
  • Turquoise
  • UA – Unité antifasciste
  • VB – Vlaams Belang ou Vlaams Blok
  • Vivant
  • Vivant – Vie indépendante vers l’avenir de notre terre ou Vivre l’indépendance vers l’avenir de notre terre
  • Vivant – Voor Individuele Vrijheid en Arbeid in een Nieuwe Toekomst
  • VLD – Vlaamse Liberalen en Democraten
  • Volt
  • VU – Volksunie
  • Wallonie d’abord ou Wallonie d’abord !
  • WI – Wallonie insoumise

Tableau A2. Élection de la Chambre des représentants (1946-2019). Évolution des taux de participation et de votes valables

Tableau A2. Élection de la Chambre des représentants (1946-2019). Évolution des taux de participation et de votes valables

Tableau A2. Élection de la Chambre des représentants (1946-2019). Évolution des taux de participation et de votes valables

Remarque : En ce compris, depuis 1999, les électeurs résidant à l’étranger.

Tableau A3. Élection de la Chambre des représentants (1946-2019). Évolution des taux d’absentéisme et d’abstentionnisme

Tableau A3. Élection de la Chambre des représentants (1946-2019). Évolution des taux d’absentéisme et d’abstentionnisme

Tableau A3. Élection de la Chambre des représentants (1946-2019). Évolution des taux d’absentéisme et d’abstentionnisme

Remarque : En ce compris, depuis 1999, les électeurs résidant à l’étranger.

Tableau A4. Élection de la Chambre des représentants (1977-2019). Résultats des principaux partis dans les cantons d’Eupen et de Saint-Vith, en % des votes valables

Tableau A4. Élection de la Chambre des représentants (1977-2019). Résultats des principaux partis dans les cantons d’Eupen et de Saint-Vith, en % des votes valables

Tableau A4. Élection de la Chambre des représentants (1977-2019). Résultats des principaux partis dans les cantons d’Eupen et de Saint-Vith, en % des votes valables

1 En 1977, PSB.
2 En 1977 et 1978, PRLW ; de 1981 à 1991, PRL ; en 1995, Fédération PRL FDF ; en 1999, Fédération PRL FDF MCC.
3 En 1977 et 1978, TPO ; en 1995 et 1999, PTB–UA ; en 2007 et 2010, PTB+ ; en 2014, PTB-GO!.
4 Jusqu’en 1999, PSC.
5 En 1999, PJU–PDB.
Remarque : C’est depuis 1977 que les cantons d’Eupen et de Saint-Vith comprennent ensemble la totalité des neuf communes de la région de langue allemande (en vertu de l’arrêté royal du 10 mars 1977 apportant des modifications au tableau déterminant la composition des cantons électoraux [et] au tableau groupant les cantons électoraux, désignant les chefs-lieux de districts et attribuant le nombre de conseillers à chaque district : Moniteur belge, 12 mars 1977).

Tableau A5. Élection de la Chambre des représentants (2019). Position de premier parti dans les cantons wallons

Tableau A5. Élection de la Chambre des représentants (2019). Position de premier parti dans les cantons wallons

Tableau A5. Élection de la Chambre des représentants (2019). Position de premier parti dans les cantons wallons

Tableau A6. Élection de la Chambre des représentants (2019). Position de premier parti dans les cantons flamands

Tableau A6. Élection de la Chambre des représentants (2019). Position de premier parti dans les cantons flamands

Tableau A6. Élection de la Chambre des représentants (2019). Position de premier parti dans les cantons flamands

Tableau A7. Élection de la Chambre des représentants (1965-2019). Résultats des principaux partis dans le canton de Fourons, en % des votes valables

Tableau A7. Élection de la Chambre des représentants (1965-2019). Résultats des principaux partis dans le canton de Fourons, en % des votes valables

Tableau A7. Élection de la Chambre des représentants (1965-2019). Résultats des principaux partis dans le canton de Fourons, en % des votes valables

1 Jusqu’en 1999, CVP ; en 2007, CD&V–N-VA.
2 En 1978, cartel Vlaams Blok ; de 1981 à 2003, Vlaams Blok ; depuis 2007, Vlaams Belang.
3 Jusqu’en 1991, PVV ; de 1995 à 2003, VLD.
4 En 1981, AGL ; de 1985 à 2003, Agalev ; jusqu’en 2010, Groen!.
5 Jusqu’en 1978, BSP ; de 1981 à 1999, SP ; en 2003 et 2007, SP.A–Spirit.
6 Jusqu’en 1978, AMADA ; en 1995 et 1999, PVDA–AE ; de 2004 à 2014, PVDA+.
7 En 1999, VU–ID.

Tableau A8. Élection de la Chambre des représentants (2019). Attribution des sièges

Tableau A8. Élection de la Chambre des représentants (2019). Attribution des sièges

Tableau A8. Élection de la Chambre des représentants (2019). Attribution des sièges

Carte A9. Élections fédérales et européennes (2014). Cantons électoraux

Carte A9. Élections fédérales et européennes (2014). Cantons électoraux

Carte A9. Élections fédérales et européennes (2014). Cantons électoraux

Carte A10. Élections fédérales et européennes (2019). Cantons électoraux

Carte A10. Élections fédérales et européennes (2019). Cantons électoraux

Carte A10. Élections fédérales et européennes (2019). Cantons électoraux

Notes

  • [1]
    Cf. aussi B. Biard, P. Blaise, J. Faniel, C. Istasse, V. Lefebve, C. Sägesser, « La préparation des élections fédérales et européennes du 26 mai 2019 », Courrier hebdomadaire, CRISP, n° 2406-2407, 2019. Pour l’élection des parlements de Région et de Communauté, cf. B. Biard, P. Blaise, J. Faniel, C. Istasse, C. Sägesser, « Les résultats des élections régionales et communautaires du 26 mai 2019 », Courrier hebdomadaire, CRISP, n° 2414-2415, 2019.
  • [2]
    Cf. P. Blaise, V. Demertzis, J. Faniel, C. Istasse, J. Pitseys, « Les résultats des élections fédérales et européennes du 25 mai 2014 », Courrier hebdomadaire, CRISP, n° 2242-2243, 2014.
  • [3]
    Selon la nomenclature utilisée pour les statistiques électorales officielles.
  • [4]
    Cf. P. Blaise, « Le vote des Belges de l’étranger », Courrier hebdomadaire, CRISP, n° 2310, 2016.
  • [5]
    Cf. B. Biard, P. Blaise, J. Faniel, C. Istasse, V. Lefebve, C. Sägesser, « La préparation des élections fédérales et européennes du 26 mai 2019 », op. cit., p. 8-9.
  • [6]
    Nous appelons « absentéisme » le fait de ne pas se rendre au bureau de vote, tandis que nous désignerons par « abstentionnisme » le fait d’émettre un vote non valable (vote blanc ou vote nul).
  • [7]
    Cf. le tableau A3 reproduit en annexe du présent Courrier hebdomadaire.
  • [8]
    Dans le cas du vote automatisé, il est quasiment impossible de rendre son vote nul, contrairement au cas du vote papier, où les annotations, les dégradations ou le panachage (vote pour des candidats appartenant à des listes différentes) conduisent à l’annulation du bulletin. Dès lors, dans les cantons où le vote est automatisé, les votes non valables sont essentiellement des votes blancs.
  • [9]
    En Wallonie, seules les neuf communes de la région de langue allemande ont eu recours au vote automatisé lors du scrutin du 26 mai 2019.
  • [10]
    Cf. le tableau A3 reproduit en annexe du présent Courrier hebdomadaire.
  • [11]
    Cf. le tableau A3 reproduit en annexe du présent Courrier hebdomadaire.
  • [12]
    Le « canton de Bruxelles (E5) » a été créé en 2019. En 2014, les voix de la catégorie E5 étaient comptabilisées dans le canton spécial des Affaires étrangères de la circonscription.
  • [13]
    En 2014, il s’agissait du canton de Tongres.
  • [14]
    En 2010, les FDF étaient intégrés au MR.
  • [15]
    Aux élections régionales et aux élections européennes du même jour, ce score cumulé est respectivement de 45,4 % (– 11,6 % par rapport à 2014) et de 43,0 % (– 12,2 %).
  • [16]
    Cf. C. Istasse, « Les évolutions électorales des partis politiques (1944-2019). II. Analyse nationale », Courrier hebdomadaire, CRISP, n° 2418-2419, 2019, p. 39-40.
  • [17]
    Gouvernement fédéral Michel I (N-VA/MR/CD&V/Open VLD) puis, à partir du 9 décembre 2018, gouvernement fédéral Michel II (MR/CD&V/Open VLD).
  • [18]
    En Wallonie, gouvernement Magnette (PS/CDH) puis, à partir du 28 juillet 2017, gouvernement Borsus (MR/CDH) ; en Région de Bruxelles-Capitale, gouvernement Vervoort III (PS/FDF/CDH/Open VLD/SP.A/CD&V ; le 13 novembre 2015, les FDF se sont rebaptisés Défi) ; en Communauté française, gouvernement Demotte III (PS/CDH) ; en Flandre, gouvernement Bourgeois (N-VA/CD&V/Open VLD) ; en Communauté germanophone, gouvernement Paasch I (ProDG/SP/PFF ; le parti autonomiste germanophone ProDG ne concourt pas au scrutin fédéral).
  • [19]
    Le PP sera dissous peu après le scrutin (18 juin 2019).
  • [20]
    Il est à noter que, en Région bruxelloise, la liste Écolo comprenait également les candidats de Groen.
  • [21]
    Même remarque.
  • [22]
    Le gouvernement wallon Borsus (MR/CDH) ne s’appuyant dès lors plus que sur 37 sièges sur 75.
  • [23]
    Cf. B. Biard, « L’extrême droite en Europe occidentale (2004-2019) », Courrier hebdomadaire, CRISP, n° 2420-2421, 2019, p. 20-38.
  • [24]
    Plus largement, le PP n’est plus représenté dans aucune assemblée parlementaire.
  • [25]
    En 2014, les circonscriptions wallonnes totalisaient 97 cantons. Par la loi du 22 octobre 2017 modifiant le tableau visé à l’article 87 du Code électoral en vue d’adapter la structure cantonale de la circonscription électorale du Hainaut (Moniteur belge, 3 novembre 2017), ce nombre est passé à 99 (cf. F. Bouhon, A. Jousten, Z. Vrolix, « Les circonscriptions électorales du Parlement wallon », Courrier hebdomadaire, CRISP, n° 2401-2402, 2018, p. 71).
  • [26]
    En 2010, le PS détenait le poste de première formation dans 65 cantons sur 97, contre 19 pour le MR.
  • [27]
    Bas-Warneton, Comines, Houthem, Ploegsteert et Warneton.
  • [28]
    Cette disposition est également d’application pour l’élection du Parlement européen et, anciennement, pour celle du Sénat. En revanche, elle ne s’applique ni pour les élections régionales et communautaires ni pour les élections locales.
  • [29]
    Cf. aussi le tableau A4 reproduit en annexe du présent Courrier hebdomadaire.
  • [30]
    Cf. C. Istasse, « Les élections multiples du 26 mai 2019 en Belgique germanophone : quatre scrutins, quatre dynamiques », Les @nalyses du CRISP en ligne, 15 novembre 2019, www.crisp.be.
  • [31]
    Loi du 19 juillet 2012 portant diverses modifications du Code électoral, des lois coordonnées du 18 juillet 1966 sur l’emploi des langues en matière administrative, de la loi du 3 juillet 1971 relative à la répartition des membres des Chambres législatives en groupes linguistiques et portant diverses dispositions relatives aux Conseils culturels pour la Communauté culturelle française et pour la Communauté culturelle néerlandaise et de la loi du 23 mars 1989 relative à l’élection du Parlement européen, Moniteur belge, 22 août 2012.
  • [32]
    Jusqu’au scrutin du 13 juin 2010 inclus, l’arrondissement administratif de Louvain constituait une circonscription électorale propre.
  • [33]
    Depuis les élections législatives du 21 mai 1995, ces huit cantons bruxellois sont composés exclusivement des communes appartenant à l’arrondissement administratif de Bruxelles-Capitale. Lors des scrutins antérieurs, tel n’était le cas que pour trois cantons, les cinq autres comprenant aussi des communes ou sections de communes flamandes.
  • [34]
    En effet, le vote blanc par abstention de toute action n’est plus possible : l’électeur doit cocher la case « vote blanc ».
  • [35]
    Outre l’absence de liste SP.A, on note la disparition des « petites » listes d’extrême gauche ou d’extrême droite, d’Agora Erasmus et du parti Islam.
  • [36]
    En revanche, Écolo n’a pas réussi à obtenir le même résultat à l’élection régionale organisée simultanément.
  • [37]
    À ce sujet, cf. C. Sägesser, « Le vote en faveur des partis néerlandophones à Bruxelles », Les @nalyses du CRISP en ligne, 24 septembre 2019, www.crisp.be.
  • [38]
    38 Loi du 19 juillet 2012 portant diverses modifications du Code électoral, des lois coordonnées du 18 juillet 1966 sur l’emploi des langues en matière administrative, de la loi du 3 juillet 1971 relative à la répartition des membres des Chambres législatives en groupes linguistiques et portant diverses dispositions relatives aux conseils culturels pour la Communauté culturelle française et pour la Communauté culturelle néerlandaise et de la loi du 23 mars 1989 relative à l’élection du Parlement européen, Moniteur belge, 22 août 2012.
  • [39]
    39 Les communes de Drogenbos, Linkebeek et Rhode-Saint-Genèse au canton de Hal ; la commune de Wemmel à celui de Meise ; les communes de Kraainem et Wezembeek-Oppem à celui de Zaventem. À ce sujet, cf. B. Blero, « La scission de la circonscription électorale de Bruxelles–Hal–Vilvorde », Courrier hebdomadaire, CRISP, n° 2279, 2015.
  • [40]
    40 Ou dans celle de Biévène, autre commune à facilités.
  • [41]
    41 Cf. S. Rillaerts, « La frontière linguistique, 1878-1963 », Courrier hebdomadaire, CRISP, n° 2069-2070, 2010.
  • [42]
    42 Sont rattachés à PRO : VOLK Asse, Samen Begijnendijk, GBL Bekkevoort, GB Galmaarden, PRO Gooik, PRO Halle, KNV Kortenberg, PRO Lennik, PRO Meise, PRO Merchtem, Anders Roosdaal, Voluit Respect! Vilvoorde, PRO Zellik-Relegem et PRO Scherpenheuvel-Zichem.
  • [43]
    43 B. Biard, P. Blaise, J. Faniel, C. Istasse, V. Lefebve, C. Sägesser, « La préparation des élections fédérales et européennes du 26 mai 2019 », op. cit., p. 29-35.
  • [44]
    Au cours des derniers scrutins, seul le CVP a également obtenu plus de 1 million de voix : c’était en 1995 (1 029 083 voix, soit 27,3 %).
  • [45]
    Auparavant, la N-VA ne s’était présentée seule qu’à un scrutin fédéral, à savoir celui de 2003 : elle avait alors recueilli 198 983 voix, soit 4,8 % des votes valables.
  • [46]
    46 Depuis 1995, il y avait 103 cantons en Flandre. Suite à la création du canton de Rhode-Saint-Genèse, leur nombre était passé à 104 en 2014. En 2019, le remodelage des cantons consécutif aux fusions des communes opérées en Flandre a réduit le nombre des cantons d’une unité pour retrouver le total de 103. En effet, le canton de Waarschoot, dans la circonscription de Flandre orientale, a été supprimé et rattaché au canton de Lievegem (la commune de Waarschoot ayant fusionné avec celles de Lovendegem et de Zomergem pour former la nouvelle commune de Lievegem, dont les contours correspondent à ceux du canton du même nom).
  • [47]
    47 Rappelons que, à cette époque, le MR incluait les FDF et que le canton de Zaventem se situait dans la circonscription de Bruxelles–Hal–Vilvorde.
  • [48]
    48 Cf. infra le cas du canton de Rhode-Saint-Genèse.
  • [49]
    Fouron-Saint-Martin, Fouron-Saint-Pierre, Fouron-le-Comte, Mouland, Remersdaal et Teuven.
  • [50]
    Cette disposition est également d’application pour l’élection du Parlement européen et, anciennement, pour celle du Sénat. En revanche, elle ne s’applique ni pour les élections régionales et communautaires ni pour les élections locales.
  • [51]
    Cf. aussi le tableau A7 reproduit en annexe du présent Courrier hebdomadaire.
  • [52]
    Les cartes A9 et A10 placées en annexe du présent Courrier hebdomadaire permettent de localiser les cantons sur les différentes cartes reproduites ici.
  • [53]
    Rappelons que, avant 2003, le découpage en circonscriptions électorales fédérales était différent sur le territoire des provinces de Hainaut et de Liège.
  • [54]
    Dans ce même canton, elle avait frôlé la majorité absolue en 2014, avec 49,5 % des voix.
  • [55]
    Cf. le tableau A8 reproduit en annexe du présent Courrier hebdomadaire.
  • [56]
    Ils avaient déjà fait de même sous les législatures allant de 1981 à 2003 ; durant la législature 2003-2007, le parti écologiste flamand ne disposait d’aucun élu à la Chambre.
  • [57]
    Rappelons que le PTB avait fait son entrée dans le groupe linguistique français de la Chambre en 2014 (avec 2 sièges).
  • [58]
    Sans la N-VA, qui a quitté le gouvernement fédéral en décembre 2018, les chiffres sont les suivants : 52 sièges sur 150 (soit 34,7 %), dont 32 sur 87 dans le groupe linguistique néerlandais (36,8 %).
  • [59]
    Sans la N-VA, les chiffres sont les suivants : 38 sièges sur 150 (soit 25,3 %), dont 24 sur 89 dans le groupe linguistique néerlandais (27,0 %).
  • [60]
    C. Michel démissionnera de la Chambre des représentants et du gouvernement fédéral le 27 octobre 2019, en vue de sa prise de fonction comme président du Conseil européen le 1er décembre suivant.
  • [61]
    D. Reynders démissionnera de la Chambre des représentants et du gouvernement fédéral le 30 novembre 2019, à la veille de devenir commissaire européen.
  • [62]
    S. Wilmès deviendra Première ministre le 27 octobre 2019, en remplacement de C. Michel (cf. supra) ; elle prendra alors la tête du gouvernement fédéral Wilmès (MR/CD&V/Open VLD), également en affaires courantes.
  • [63]
    Font donc exception les quatre personnes suivantes : Kris Peeters (CD&V), vice-Premier ministre, ministre de l’Emploi, de l’Économie et des Consommateurs, chargé du Commerce extérieur, de la Lutte contre la pauvreté, de l’Égalité des chances et des Personnes handicapées, qui a été candidat pour l’élection du Parlement européen ; Pieter De Crem (CD&V), ministre de la Sécurité et de l’Intérieur, qui a renoncé à son mandat parlementaire par lettre du 20 juin 2019 (cf. infra) ; François Bellot (MR), ministre de la Mobilité, chargé de Belgocontrol et de la Société nationale des chemins de fer belges, qui a été candidat pour l’élection du Parlement wallon ; et Philippe De Backer (Open VLD), ministre de l’Agenda numérique, des Télécommunications et de la Poste, chargé de la Simplification administrative, de la Lutte contre la fraude sociale, de la Protection de la vie privée et de la Mer du Nord, qui avait annoncé dès le 24 janvier 2019 qu’il quittait la politique.
  • [64]
    W. Beke démissionnera de la Chambre des représentants et du gouvernement fédéral le 2 octobre 2019, lorsqu’il deviendra ministre dans le gouvernement flamand Jambon (cf. infra).
  • [65]
    Nous ne détaillons pas ici tous les changements engendrés par ces différents remplacements, notamment en termes de répartitions des compétences.
  • [66]
    Lors du scrutin du 13 juin 1999, chaque liste de candidats a dû être composée d’au moins un tiers de personnes de chaque sexe ; lors du scrutin du 13 juin 2004, chaque liste de candidats a dû comporter autant de femmes que d’hommes (éventuellement à une unité près) et voir ses trois premières places compter des candidats de sexes différents ; à partir du scrutin du 10 juin 2007, l’obligation de mixité s’est appliquée aux deux premières places de chaque liste.
  • [67]
    Cf. C. Sägesser, C. Istasse, « Le Sénat et ses réformes successives », Courrier hebdomadaire, CRISP, n° 2219-2220, 2014, p. 57-68.
  • [68]
    Pour sa part, Défi est représenté dans le groupe linguistique français du Parlement de la Région de Bruxelles-Capitale et au Parlement de la Communauté française, mais pas au Parlement wallon.
  • [69]
    Ce qu’avait également fait le PP.
  • [70]
    Pour le SP.A : correspondance entre les listes SP.A dans les circonscriptions flamandes et la liste sp.a-one.brussels dans la circonscription de Bruxelles-Capitale.
  • [71]
    Le PFF est la branche germanophone du MR.
  • [72]
    Durant la législature 2014-2019, une telle succession avait également été de mise. Elle avait également été inscrite dans l’accord de gouvernement (en l’occurrence, du gouvernement Paasch I : ProDG/SP/PFF), mais elle avait impliqué deux formations politiques : A. Miesen (PFF) avait siégé au Sénat durant la première partie de la législature, avant d’être remplacé par Karl-Heinz Lambertz (SP) pour la seconde, ces deux personnes échangeant alors la présidence du Parlement de la Communauté germanophone.
  • [73]
    Rappelons que, durant la seconde moitié de la législature 2014-2019, le PS avait bénéficié d’un siège de sénateur supplémentaire au détriment du MR (suite au remplacement d’A. Miesen par K.-H. Lambertz).
  • [74]
    Cf. B. Biard, P. Blaise, J. Faniel, C. Istasse, C. Sägesser, « Les résultats des élections régionales et communautaires du 26 mai 2019 », op. cit., p. 107-109.
  • [75]
    De 1994 à 1999, le Front national (FN) disposait d’un siège d’eurodéputé.
  • [76]
    Le changement de nom résulte de la volonté d’étendre le groupe à des députés qui ne se reconnaissent pas dans la référence au libéralisme, principalement ceux issus de La République en marche (LREM), le mouvement du président français Emmanuel Macron.
  • [77]
    B. Biard, P. Blaise, J. Faniel, C. Istasse, C. Sägesser, « Les résultats des élections régionales et communautaires du 26 mai 2019 », op. cit., p. 114-118.
  • [78]
    Gouvernement Michel II, alliant le MR, le CD&V et l’Open VLD et ayant succédé au gouvernement Michel I le 9 décembre, lorsque la N-VA s’est retirée de la coalition, la rendant minoritaire.
  • [79]
    Le précédent record datait de 50 ans. Le 7 février 1968, a été acceptée la démission du gouvernement Vanden Boeynants I qui unissait sociaux-chrétiens et libéraux. Les élections étaient intervenues le 31 mars suivant, soit 53 jours plus tard. Sur cette crise, cf. « Le déroulement de la crise politique de février 1968 », Courrier hebdomadaire, CRISP, n° 399, 1968.
  • [80]
    À l’époque, le total de l’absentéisme et de l’abstentionnisme représentait seulement 1 064 496 électeurs inscrits, tandis que, en raison de l’élargissement (abaissement de l’âge minimum et ouverture aux Belges résidant à l’étranger) et de l’accroissement naturel du corps électoral survenu depuis lors, il concerne aujourd’hui 1 387 171 personnes.
  • [81]
    C. Kelbel, « Les résultats des élections européennes de mai 2019 dans les États membres », Courrier hebdomadaire, CRISP, n° 2431-2432, 2019, p. 92-93.
  • [82]
    Pour l’élection européenne, leurs pertes sont comprises entre – 2,6 % des votes valables pour la N-VA et – 3,4 % pour le CD&V.
  • [83]
    Pour l’élection européenne, leurs pertes sont comprises entre – 0,9 % des votes valables pour le CDH et – 1,9 % pour le SP.A.
  • [84]
    Pour l’élection européenne, leurs gains sont de, respectivement, + 7,8 %, + 4,9 %, + 3,0 % et + 1,1 %.
  1. Introduction
  2. 1. La Chambre des représentants
    1. 1.1. La participation au scrutin
      1. 1.1.1. Le taux de participation
      2. 1.1.2. Les votes blancs et nuls
      3. 1.1.3. Le taux de participation nette
      4. 1.1.4. Le cas des électeurs résidant à l’étranger
    2. 1.2. Les résultats globaux
    3. 1.3. Les circonscriptions wallonnes
      1. 1.3.1. La participation au vote
      2. 1.3.2. Les listes en présence
      3. 1.3.3. Les résultats en Wallonie
      4. 1.3.4. Le cas du canton de Comines-Warneton
      5. 1.3.5. Le cas des cantons d’Eupen et de Saint-Vith
    4. 1.4. La circonscription de Bruxelles-Capitale
      1. 1.4.1. La participation au vote
      2. 1.4.2. Les listes en présence
      3. 1.4.3. Les résultats dans la circonscription de Bruxelles-Capitale
        1. Les résultats dans les huit cantons bruxellois
        2. Les résultats dans le canton de Rhode-Saint-Genèse
        3. Les résultats dans le canton spécial des Affaires étrangères de Bruxelles-Capitale et dans le « canton de Bruxelles (E5) »
        4. Les résultats dans l’ensemble des cantons de la circonscription
      4. 1.4.4. Les résultats dans les cantons
      5. 1.4.5. La répartition des voix entre listes francophones, listes néerlandophones et listes bilingues
    5. 1.5. Les circonscriptions flamandes
      1. 1.5.1. La participation au vote
      2. 1.5.2. Les listes en présence
      3. 1.5.3. Les résultats en Flandre
      4. 1.5.4. Le cas du canton de Rhode-Saint-Genèse
      5. 1.5.5. Le cas du canton de Fourons
    6. 1.6. L’implantation électorale des partis
      1. 1.6.1. Constats généraux
      2. 1.6.2. Analyse par parti
        1. Les partis francophones et bilingues
          1. Le PS
          2. Le MR
          3. Écolo
          4. Le PTB (listes PTB et PTB*PVDA)
          5. Le CDH
          6. Défi
        2. Les partis néerlandophones
          1. La N-VA
          2. Le VB
          3. Le CD&V
          4. L’Open VLD
          5. Le SP.A
          6. Groen
          7. Le PVDA
    7. 1.7. La composition de la Chambre des représentants
      1. 1.7.1. La dévolution des sièges
      2. 1.7.2. Les groupes linguistiques
      3. 1.7.3. La répartition politique des sièges
      4. 1.7.4. La proportion de femmes parmi les élus et les députés fédéraux
  3. 2. Le Sénat
    1. 2.1. La désignation des sénateurs des entités fédérées
      1. 2.1.1. Les sénateurs francophones
      2. 2.1.2. Les sénateurs néerlandophones
      3. 2.1.3. Le sénateur germanophone
    2. 2.2. La désignation des sénateurs cooptés
    3. 2.3. La composition du Sénat
    4. 2.4. La proportion de femmes parmi les sénateurs
  4. 3. Le scrutin européen en Belgique
    1. 3.1. La participation au vote
    2. 3.2. Les résultats dans les collèges électoraux
      1. 3.2.1. Le collège français
      2. 3.2.2. Le collège néerlandais
      3. 3.2.3. Le collège germanophone
    3. 3.3. La composition de la représentation belge au Parlement européen
    4. 3.4. La proportion de femmes parmi les élus et les eurodéputés
  5. Conclusion
Benjamin Biard
Pierre Blaise
Jean Faniel
Cédric Istasse
Caroline Sägesser
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En Belgique, les élections du 26 mai 2019 ont constitué un scrutin complexe, aux enjeux et aux effets multiples. Les citoyens ont été appelés à renouveler de manière directe six assemblées : la Chambre des représentants, le Parlement wallon, le Parlement de la Région de Bruxelles-Capitale, le Parlement flamand, le Parlement de la Communauté germanophone et la représentation belge au Parlement européen. Cinq autres assemblées ont été renouvelées de manière indirecte, dont le Sénat et le Parlement de la Communauté française.

Le présent Courrier hebdomadaire est consacré au renouvellement du Parlement fédéral et à l’élection des représentants belges au Parlement européen. Il dégage les principaux enseignements du scrutin du 26 mai 2019, en mettant l’accent sur les modifications du paysage électoral qui en résultent. L’analyse des évolutions prend essentiellement pour point de comparaison les élections fédérales ou les élections européennes du 25 mai 2014.

Pour la Chambre des représentants, sont analysés le comportement électoral (en ce compris l’absentéisme et les votes non valables), les résultats à l’échelle de l’ensemble du pays et dans les différentes régions, les scores et l’implantation électorale des partis politiques, et la nouvelle composition de l’assemblée. Pour le Sénat, sont abordées la désignation des sénateurs émanant des entités fédérées et celle des sénateurs cooptés. Pour l’élection de la représentation belge au Parlement européen, le plan est semblable à celui suivi pour la Chambre.

L’exposé est soutenu par une vingtaine de cartes. Celles-ci permettent notamment de visualiser, canton par canton, les scores électoraux qu’ont obtenus, en 2014 et en 2019, les différentes listes actuellement représentées au Parlement fédéral.

Mis en ligne sur Cairn.info le 31/01/2020
https://doi.org/10.3917/cris.2433.0005
ISBN 9782870752258
Pour citer cet article
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