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Toute tentative visant à maximiser la validité et la fiabilité des concepts et conclusions liés au processus menant à une violence politique, souvent qualifié d’émergence du terrorisme, doit être fondée sur une méthodologie scientifique, non sur des faits anecdotiques ou de simples spéculations. La science factuelle s’est étendue à la médecine, à la psychologie, à la sociologie, aux sciences politiques et même aux études de maintien de l’ordre. Cette méthodologie sous-tend cet article.
La base de données utilisée intègre trois années d’observation de moudjahidine afghans (qui seraient aujourd’hui qualifiés de terroristes), des entretiens personnels longs et exhaustifs avec environ 50 terroristes condamnés et incarcérés, la retranscription de plus de 100 interrogatoires de terroristes néo-djihadistes, des retranscriptions de centaines de témoignages devant des tribunaux de personnes qui seraient désormais désignées comme terroristes et des dizaines d’autobiographies de terroristes. Elle couvre 34 campagnes de violence politique (on dirait, là encore aujourd’hui, terroriste) sur quatre continents et une période de 225 ans. J’ai utilisé pour traiter ces données la méthode du process tracing ainsi qu’une analyse comparative qualitative. Le paradigme que je propose est un mélange de théories d’auto-catégorisation et d’heuristique cognitive.
D’après mon enquête, le processus commence par l’activation d’une identité sociale politisée. Contrairement au sens donné conventionnellement en français au terme « identité », l’identité sociale est ici définie dans le contexte d’une théorie d’auto-catégorisation, c’est-à-dire que la personne s’imagine appartenir à un groupe donné, le groupe endogène…
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- Mis en ligne sur Cairn.info le 21/10/2019
- https://doi.org/10.3917/lgh.061.0199
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