Chapitre
Une nouvelle fois, Mme de Sévigné a tout prévu. La maison de la rue des Trois-Pavillons est trop petite, et même si Françoise vient d’abord seule — c’est-à-dire accompagnée de sa nombreuse suite et des deux filles du comte de Grignan —, il est temps de louer ailleurs. Le 4 janvier 1677, voilà près de quinze jours que la comtesse est à Paris, et la marquise, en compagnie de l’abbé de Coulanges, le gardien des affaires, signe le bail d’une maison pour 1 700 livres par an rue Courteauvilain. Elle ne pourra entrer qu’à Pâques dans la Courtaude, comme elle l’appelle, « une vaste demeure comprenant trois grands corps de logis, un sur le devant, un sur le derrière, un autre entre ces deux-là, et par conséquent deux cours, plus un puits et une remise pour le carrosse et les chevaux ». Pour Mme de Sévigné, c’est l’endroit idéalement conçu pour accueillir sa fille et qu’elle se sente chez elle, chacune pouvant occuper un des pavillons sans gêner l’autre. Assurément, elle recherche avant tout le confort de Françoise. Si sa fille s’y sent bien, elle consentira peut-être à rester et, qui sait, à engager son mari à se rapprocher de la cour… Malheureusement, quand Françoise découvre l’endroit, « elle pouss[e] un cri d’horreur ». La rue est mal située, trop étroite, et la maison lui semble sinistre. Le comte de Grignan étant arrivé dès février à Paris, on emménage tout de même à la mi-avril, mais quelques jours plus tard le bail est résilié et les lieux seront vidés au 1er octobre. Françoise et son mari reprennent le chemin de la Provence dès le 8 juin 1677…
Auteur
- Mis en ligne sur Cairn.info le 22/07/2021
![Chargement](./static/images/loading.gif)
Veuillez patienter...