Chapitre
Le retour à la capitale se fait par la Bourgogne, où Mme de Sévigné n’a pas le bonheur de croiser son cousin, autorisé pour quelques semaines par le roi à régler ses affaires à Paris. Elle est venue à Bourbilly, « dans le vieux château de [s]es pères », pour y prélever l’argent de ses terres. La nature y est riche et féconde et elle la redécouvre avec plaisir : « Je trouve mes belles prairies, ma petite rivière, mes magnifiques bois et mon beau moulin à la même place où je les avais laissés ». Mais si « [t]out crève ici de blé » (16 octobre 1673), pas moyen pour elle d’en prélever le moindre sol : « Je crie famine sur un tas de blé » (21 octobre 1673), se plaint-elle à Mme de Grignan. Bussy-Rabutin n’est pas là pour l’accueillir et l’amuser de son esprit brillant, mais elle reçoit chez le comte et la comtesse de Guitaut, qui, depuis l’incendie de leur maison sont devenus des amis sincères de la marquise, un efficace réconfort. D’Auxerre, elle leur écrit le 27 octobre 1673 une lettre d’amitié dans laquelle elle exprime toute sa reconnaissance de l’avoir si bien consolée dans leur château d’Époisses.
Vous m’avez donné un sensible plaisir par votre confiance et par vos détails ; mais surtout je n’oublierai jamais la conclusion du roman et le mérite exquis du héros et de l’héroïne. Ces pensées qui m’ont occupée m’ont éloigné et délayé celles que j’avais apportées de Provence, dont j’étais dévorée. Je vous remercie donc, Monsieur, de cette diversion. […] Vous m’avez acquise pour jamais…
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- Mis en ligne sur Cairn.info le 22/07/2021
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