Chapitre
Le 5 février 1626, voilà vingt ans que Philippe de Coulanges, le grand-père maternel de la petite fille qui vient de naître, a acheté dans la capitale les parcelles sur lesquelles s’élève un des bâtiments de la place Royale voulue par Henri IV, une place carrée qu’on appelle aujourd’hui la place des Vosges, destinée à accueillir des boutiques de marchands, mais dont la noblesse et la haute bourgeoisie se sont emparées, comme d’un havre de paix. Il est situé à l’emplacement de l’hôtel des Tournelles, que Catherine de Médicis avait fait démolir pour oublier que son époux Henri II y était mort.
En empruntant la rue Royale-Saint-Antoine, l’actuelle rue de Birague, on accède, par le pavillon du Roi, à la place aux trente-cinq hôtels de cinabre. Celui de Philippe de Coulanges fait face au pavillon de la Reine et côtoie les hôtels de Sully, de Bassompierre, de Royan, d’Angennes de Rambouillet, dont la noblesse fait le rendez-vous de la richesse et de l’élégance. Quand Scarron, des années plus tard, en déménage, il décrit dans son « Adieu aux Marais et à la place Royale », le « beau quartier favori / Des honnêtes gens tant chéri », la « belle place où n’habite / Que mainte personne d’élite ».
C’est au deuxième étage de l’hôtel de Coulanges, occupé depuis 1609 par Philippe de Coulanges et Marie de Bèze, à midi, que naît Marie, fille de Celse-Bénigne de Rabutin, baron de Chantal et de Marie de Coulanges. Le couple, uni depuis le 14 mai 1623, a emménagé la même année chez les parents de la mariée…
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- Mis en ligne sur Cairn.info le 22/07/2021
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