Au début des années 1970, la production de bois amazonien était quasi inexistante puisque 90 % des bois transformés étaient produits en dehors de l’Amazonie (Volatron, 1976). Les forêts de la côte Est (Mata Atlantica) et du Sud du pays (Parana, Santa Catarina, Rio Grande do Sul) assuraient plus de 80 % de la production en bois rond du pays. Cependant, comme le montre la Mata Atlantica, réduite aujourd’hui à moins de 7 % de sa surface originelle, ces forêts subissaient des taux d’extraction dépassant fortement leurs capacités de régénération, engendrant ainsi la quasi disparition de leurs ressources. La colonisation de l’Amazonie orchestrée par le Gouvernement brésilien dès les années 1970 coïncide justement avec cet appauvrissement de la ressource bois du Sud du pays. En quarante ans de colonisation intensive, l’Amazonie est devenue la principale région de production de grumes du pays et abrite un des plus grands pôles de production : Paragominas. Il convient tout d’abord de rappeler brièvement la place du secteur bois en Amazonie et de le replacer dans le contexte national (p. 176). L’Amazonie étant bien trop vaste pour être considérée dans son ensemble, nous avons choisi de prendre le cas de Paragominas qui nous paraît être une région représentative de la dynamique de colonisation de l’Amazonie durant ces 40 dernières années (p. 178). Devant la raréfaction des ressources forestières dans une région donnée, suite à leur exploitation prédatrice, un grand nombre d’acteurs migre toujours plus en avant des massifs forestiers alors que l’industrie locale tend à se verticaliser…