Chapitre
Le rapport 2008 sur ledéveloppement dans le monde de la Banque mondiale consacre un renouveau d’intérêt pour le secteur agricole, également sensible en Afrique, à travers l’essor, très médiatisé, d’un nouveau capitalisme agraire passant par la constitution d’immenses exploitations. La tendance à la hausse des prix agricoles mondiaux est pour beaucoup dans ce changement d’attitude. L’agriculture est de nouveau perçue comme fondamentale pour le développement et la croissance, tout particulièrement en Afrique subsaharienne : les deux tiers de la population vivent encore dans les campagnes, et la part de la population active dans le secteur agricole est encore supérieure, en raison du nombre de citadins pratiquant l’agriculture dans et hors les murs de la ville. L’agriculture et les espaces ruraux doivent répondre à la nécessité de nourrir une population croissante et de plus en plus urbaine, d’assurer aux paysans une vie décente, et de conserver une large part de l’accroissement démographique que les villes ne peuvent accueillir.
Ce défi est de taille, car l’agriculture est davantage connue pour ses faiblesses que pour ses forces. La persistance de l’insécurité alimentaire en est une illustration. L’Afrique subsaharienne est le seul continent qui, dans les dernières décennies, n’a pas connu d’amélioration notable des disponibilités alimentaires. Les crises alimentaires se sont même multipliées au cours des dernières années : en 2002 en Afrique australe, en 2005 au Sahel et en Afrique de l’Ouest, et en 2008, où des émeutes « de la faim » ont éclaté dans bien des capitales, d’ordinaire protégées…
Plan
Auteurs
- Mis en ligne sur Cairn.info le 09/03/2016
- https://doi.org/10.3917/arco.dubre.2011.01.0109
![Chargement](./static/images/loading.gif)
Veuillez patienter...