Les gangs de motards criminalisés (GMC) ont cette particularité unique d’être à la fois des organisations criminelles transnationales et des clubs visibles, avec uniforme, logo et « siège social ». Ces gangs, on le verra, sont largement impliqués dans de nombreuses activités criminelles, au premier rang desquelles, évidemment, le trafic de stupéfiants. Les principales organisations (Hells Angels, Bandidos, Outlaws, Gremiums) sont présentes dans 43 pays et ont des clubs amis dans une dizaine d’autres. Leur essor date des années 1990 puisque les 2/3 des chapitres ont été créés après 1990. Les chapitres Hells Angels (ou HA) ont doublé entre 2000 et 2005 ; ceux des Bandidos ont triplé, rien qu’entre 1999 et 2000. Certains pays ont pris conscience de la puissance de ces gangs et ont organisé une surveillance ou une répression de ce phénomène (c’est le cas notamment des États-Unis, du Canada, des pays scandinaves, de l’Allemagne, de l’Australie et, certes plus récemment, des Pays-Bas), d’autres pays (dont la France) subissent le « syndrome du nuage de Tchernobyl »...
Les clubs de motards apparaissent au lendemain de la Seconde Guerre mondiale aux États-Unis, les anciens militaires (essentiellement des aviateurs) recherchant la fraternité qu’ils avaient connu sur le front. Ces clubs se développent d’abord sur la côte Ouest où soleil et grands espaces conviennent à leur esprit rebelle.
Le 4 juillet 1947, la ville d’Hollister (Californie) accueille un rallye motos qui attire plusieurs milliers de motards, parmi ceux-ci certains vont se livrer à des exactions et des violences…