CAIRN.INFO : Matières à réflexion

Dans bien des domaines, les événements du 11 septembre 2001 ont été révélateurs de ruptures. La criminalité identitaire est de celles-ci. User de faux papiers ou utiliser une autre identité que la sienne, n’est pas une idée nouvelle. Sauf que la société de droit occidental a, depuis ses origines, basé son fonctionnement sur la confiance qu’elle place dans les citoyens. L’honneur d’un gentilhomme n’est-il pas de se comporter vertueusement devant Dieu ou devant son seigneur ? Cette tradition antique et féodale de l’honneur s’est transmise jusqu’à nous. Ne déclare-t-on pas « sur l’honneur » la naissance d’un enfant, avoir été témoin d’une union ou d’un fait, avoir perdu ou égaré un document important ? Ne jure-t-on pas au tribunal de dire rien que la vérité ? Or cette culture de la confiance a aujourd’hui atteint ses limites.
Désormais, du fait d’une fraude massive dans tous les domaines de la vie courante, les citoyens doivent en permanence justifier de leur identité (ou pouvoir le faire), qu’il s’agisse de payer avec un chèque bancaire, d’inscrire un enfant à l’école, de contracter chez un notaire, d’être embauché dans une entreprise, de conduire un véhicule sur la voie publique, de prendre l’avion, de passer une frontière, etc. Sans document d’identité, aucune possibilité de vivre normalement dans un État de droit occidental ! Depuis quelques années, la société distingue donc deux types de citoyens : ceux qui possèdent des papiers, de ceux qui en sont dépourvus. En France, il s’agit des fameux « sans-papiers »…

Français

La criminalité identitaire est désormais l’une des infractions qui connaît la plus forte croissance mondiale. Elle s’appuie sur notre dispositif d’État-civil, aménagé dans la hâte depuis le XVIe siècle et imposé au reste du monde sans discernement. Tous les États occidentaux sont touchés par ce phénomène criminel, lequel déstabilise fortement le fonctionnement de la société. Une solution existe : copier la nature en revenant à l’identification animale. C’est la fameuse biométrie ou « mesure du vivant ».

English

Identity fraud is from now on one of the infringements which knows the strongest world growth. It has been pressed on our Registry office system, arranged in haste from the 16th century and imposed on the rest of the world without understanding. All the Western states are touched by this criminal phenomenon, which strongly destabilizes the modern world. A solution exists : to copy mother nature while returning to the natural identification. It is the famous biometrics or “measurement of alive”.

Christophe Naudin
Chercheur au DRMCC, université Paris II, formateur au SCTIP et consultant international spécialiste de la sûreté du transport aérien ainsi que de la fraude documentaire.
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Mis en ligne sur Cairn.info le 01/10/2016
https://doi.org/10.3917/secug.005.0059
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