CAIRN.INFO : Matières à réflexion
« Ils étaient salariés de nos ennemis, cela est vrai ; mais ils l’étaient ou auraient dû l’être pour la cause de leur roi. La France donna la mort à leur action et des larmes à leur courage ; tout dévouement est héroïque. »
Napoléon Bonaparte, Mémoires pour servir à l’histoire de France, sous le règne de Napoléon, écrits à Sainte-Hélène, sous sa dictée, par les généraux qui ont partagé sa captivité, Paris : Bossange, 2e édition, 1830, t. 8, p. 278

1 La Révolution française fut un tournant dans l’histoire des temps modernes et de l’humanité ; c’est pour cette raison qu’elle est toujours digne du grand intérêt qu’on lui porte invariablement jusqu’à présent. Cet intérêt ne porte pas seulement sur la France révolutionnaire, mais aussi sur ceux qui s’y étaient opposés. Parmi ceux-ci, les armées des émigrés sont d’un intérêt tout particulier, comme l’a justement dit Jean Tulard : « La contre-révolution ne fut pas seulement idéologique […], mais […] fut aussi – et peut-être avant tout – militaire [1]. » Les ouvrages de la seconde moitié du XXe siècle qui abordent cette question, et parmi ceux-ci la publication monumentale du vicomte Grouvel, ainsi que les archives qu’il a rassemblées [2], ont beaucoup enrichi ce sujet et ont donné un essor incomparable aux recherches futures [3].

2 Le but de notre publication est de présenter au milieu scientifique des sources figuratives de cette époque, inconnues pour la plupart et trouvées récemment sur le territoire de la Russie, puis de les analyser et de les identifier, afin d’enrichir le fonds iconographique lié à l’émigration française. Nous devons préciser que, dans les collections thématiques européennes, il existe beaucoup de lacunes pour ce qui concerne, notamment, les régiments de cavalerie des royalistes.

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François-Joseph Desvernois

1. François-Joseph Desvernois

François-Joseph Desvernois

Colonel du régiment des Chevaliers de la Couronne Félix-Jean-Baptiste-Basile, vicomte de Borne d’Altier (1752-1828) en petite tenue de quartier, 1797-1798. Diam. 5,3 × 4 cm, ivoire, aquarelle, gouache, non signée
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François-Joseph Desvernois

2. François-Joseph Desvernois

François-Joseph Desvernois

Maréchal des logis du Régiment noble à cheval du duc de Berry Charles-Michel-Elisabeth, marquis de Borne d’Altier (1770-1812), 1797-1798. Diam. 5,3 × 4 cm, ivoire, aquarelle, gouache, non signée

3 Nous commencerons notre étude en 2009, lorsque les collectionneurs de Moscou, Mme et M. Podstanitsky, achetèrent à la galerie Jaegy-Theoleyre deux portraits en miniature d’officiers français de l’armée de Condé, formant une paire. L’année suivante, ces portraits furent publiés pour la première fois dans les pages de leur catalogue sur les miniatures russes [4], qui est devenu le point de départ de notre analyse. Cependant, les auteurs de ce catalogue ont commis une erreur dans la perception des œuvres : les officiers peints, peut-être frères, étaient présentés dans cette édition alors qu’ils regardaient dans des directions différentes. Le commentaire de l’auteur n’était pas moins étrange : « 38. Artiste inconnu. Portrait d’officier du corps du prince de Condé, 1798-1799. […] Sur le portrait est un officier d’active, comme l’indique la présence sur sa poitrine de l’ordre royal et militaire de Saint-Louis, en service dans le corps des émigrés du prince de Condé. […] 39. Artiste inconnu. Portrait d’un inconnu avec l’ordre royal et militaire de Saint-Louis, fin des années 1790 - début des années 1800. […] Miniature formant une paire avec la précédente [5]. » À ce stade de notre enquête, sans connaître la date du portrait et le nom de l’artiste, nous pouvons mettre en exergue le fait que la miniature ayant le numéro 38 ne représente pas un officier de l’armée de Condé, mais plus exactement un bas-officier du régiment noble à cheval de Berry de l’armée russe de Paul Ier. Les boutonnières et les boutons des revers sont couleur or, tandis que les aiguillettes sont blanches au lieu d’or ; tout cela indique un grade de bas-officier, ce qui exclut la possibilité d’un officier ou d’un dragon.

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Caftan (justaucorps) de musicien (hautbois) du Régiment noble à pied, 1798-1800

3. Caftan (justaucorps) de musicien (hautbois) du Régiment noble à pied, 1798-1800

Caftan (justaucorps) de musicien (hautbois) du Régiment noble à pied, 1798-1800

Musée de l’Ermitage à Saint-Pétersbourg N° inv. : ЭРТ-10629

4 Le prince Serge Dolgoruky, ainsi que d’autres auteurs, indique par erreur dans son ouvrage de 1799 que les dragons, les bas-officiers et les officiers avaient des boutonnières d’or, des galons avec liserés dorés qui n’étaient destinés qu’au corps des officiers et bas-officiers (plus tard, les boutonnières des sous-officiers sont devenues « du ruban de laine filée orange avec des raies de fil d’or ») tandis que les habits de dragons étaient ornés de boutonnières en passementerie orange. Il est à noter que, mi-avril 1798, le kriegs-commissaire Pavel Kirillov nous révèle que les boutonnières des régiments nobles sont trop rouges, avec trois liserés dorés, en conséquence de quoi il recommande de les remplacer par des modèles standards. La différence entre l’uniforme des bas-officiers et celui des officiers tenait à la couleur des aiguillettes, ce qui rappelle partiellement le système traditionnel français d’insignes de grade de cette époque ; pendant tout le temps d’existence de ce régiment dans l’armée russe, la couleur des aiguillettes des bas-officiers, selon les informations disponibles, a changé plusieurs fois. On suppose que leur couleur était jaune pour les bas-officiers et les dragons. Mais au début de février 1798, il s’est trouvé que les bas-officiers n’avaient pas d’aiguillettes, tandis qu’il y avait « pour les soldats, des aiguillettes en laine ». En fin de compte, le ministère de la Guerre de l’Empire russe fit envoyer des aiguillettes jaunes en laine mélangée avec du cordonnet or. Le même système existait au sein du régiment noble à pied de Condé, répétant l’uniforme du régiment noble de Berry, garni de boutonnières en galon orange avec six liserés dorés (et ce, malgré l’affirmation de Dolgoruky). Ces points sont confirmés par les documents de l’époque et par des objets originaux ayant appartenu à des « Condéens », ainsi que par l’analyse comparative avec d’autres formations de l’armée de Condé [6].

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Peter Edward Stroely (1768-vers 1826)

4. Peter Edward Stroely (1768-vers 1826)

Peter Edward Stroely (1768-vers 1826)

Paul Ier, en habit du régiment Préobrajensky, mars-août 1799. Diam. 6,9 × 6 cm, ivoire, aquarelle, gouache. Signature : Stroely. Identification de M. Dimitri Gorchkoff.

5 Nous devons faire une petite remarque à propos de la croix de chevalier de l’ordre de Saint-Louis. En prenant en considération la forme des rayons, nous sommes en présence d’un modèle typique de la période de la monarchie constitutionnelle et de l’émigration. Pour l’essentiel, ce modèle de décoration fut distribué en Vendée et dans les armées des royalistes, après la suppression de l’ordre le 15 octobre 1792 en vertu d’un décret de la Convention [7]. Ainsi, nous pouvons supposer que l’ordre fut reçu en émigration [8] par l’homme représenté sur ce portrait. Mais il est extrêmement difficile de trouver la date de l’attribution de cette décoration, ainsi que le nom du récipiendaire pendant les guerres de la République, car cet acte ne fut pas enregistré, et cela ne figure que rarement dans les documents de la Première et de la Seconde Restauration. C’est particulièrement vrai pour les chevaliers de Saint-Louis qui n’ont pas vécu jusqu’à l’époque du retour des Bourbons sur le trône [9].

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François-Joseph Desvernois

5. François-Joseph Desvernois

François-Joseph Desvernois

Frederica Caroline Wilhelmina de Bade (1776-1841) ou bien sa sœur Catherine Amélie Christiane Louise de Bade (1776-1823), fin du XVIIIe siècle. Diam. 7,9 × 6,3 cm, ivoire, aquarelle, gouache.

7 Revenons aux portraits de nos émigrés. Nous commencerons par leur auteur, qui est l’éminent peintre François-Joseph Desvernois (ou Joseph Devernois), qui travaillait pour l’essentiel en Suisse. La miniature examinée ici se rapporte assez facilement à d’autres œuvres de Devernois, si nous prenons en considération l’élaboration de la composition qui lui est propre : un fond mou, la disposition des modèles de trois quarts très appréciée par cet artiste, et la représentation particulière des yeux le mettent en relief parmi plusieurs contemporains [10]. Ce qui lui fit donner le nom de « maître des regards mélancoliques » [11].

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François-Joseph Desvernois

6. François-Joseph Desvernois

François-Joseph Desvernois

Portrait d’une inconnue, vers 1790. Diam. 6,8 cm (tondo), ivoire, aquarelle, gouache.

9 Conformément à la biographie de ce peintre, nous pouvons dire que notre portrait fut peint en Suisse en 1797 ou 1798, probablement à Lausanne ou à Berne [12]. Selon certaines informations, Desvernois ne quitta la Suisse qu’en 1799 et partit ensuite pour Strasbourg comme « membre de l’Académie des arts d’Helvétie » ; ce peintre en miniature n’a jamais travaillé sur le territoire de l’Empire russe [13]. Mais finalement, nous ne savons que peu de choses sur Devernois et, jusqu’à présent, la date de sa naissance [14] comme celle de sa mort demeurent inconnues. Nous savons qu’il a fait ses études à l’Académie de Paris dès 1768, qu’il est ensuite parti travailler en Suisse, dans les années 1800-1803, et enfin qu’il a été approché pour être peintre en miniature à la cour de Bade, puis à celle de Hesse-Darmstadt. En 1807, il a vécu à Milan, après quoi il est revenu à Berne, en Suisse. Selon toute vraisemblance, nous pouvons déduire, à partir d’une série des portraits réalisés par lui à cette période, que Devernois est décédé vers 1820. Une publication de Leo R. Schidlof caractérise bien les œuvres de Devernois, écrivant qu’il n’était pas un grand peintre de miniature mais, néanmoins, qu’il n’était pas complètement dénué de talent, malgré l’absence d’expression dans ses travaux, qui étaient trop tendres et mous [15].

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François-Joseph Desvernois

7. François-Joseph Desvernois

François-Joseph Desvernois

Portrait de Carl Ludwig von Büren, début du XIXe siècle. Diam. 6,1 cm (tondo), ivoire, aquarelle, gouache.

11 Tout ceci contredit les dates avancées jusqu’aujourd’hui et permet d’affirmer que la miniature examinée fut peinte à la fin de l’année 1797, voire au début 1798. En se fondant sur les documents du vicomte Grouvel, c’est à cette période que l’armée de Condé a commencé à porter les « habits russes » [16] ; tout cela explique la présence de l’ancien et du nouvel uniforme porté par les personnes peintes [17], ainsi que la fixation atypique pour les régiments de dragons de l’armée russe des aiguillettes blanches sur le portrait du bas-officier [18]. En outre, l’un des ex-Condéens (régiment des Chevaliers de la Couronne, 1re compagnie de Montigny du 1er escadron), Hippolyte, comte d’Espinchal, mentionne dans ses souvenirs qu’en février 1798, les nouveaux habits russes du modèle prussien étaient déjà distribués aux régiments de l’armée de Condé [19]. Ce fut une période de transition pour le futur « corps » de Condé de l’armée russe (« inspection » en Russie, « division militaire » en France) [20]. Il y avait encore dans les régiments de vieux uniformes, mais on commençait à en acheter activement de nouveaux, différents du modèle russe, ce qui a contribué à l’apparition dans le corps d’habits ou de couvre-chefs non réglementaires, que le département russe de la Guerre a dû prendre en considération [21]. Quant à l’uniforme représenté sur le deuxième portrait, il s’agit, en prenant en considération les couleurs, de l’un des meilleurs régiments des monarchistes : le régiment des Chevaliers de la Couronne [22], fort de 209 cavaliers [23]. Ils constituèrent avec d’autres régiments émigrés, et avec le soutien de Paul Ier, le régiment noble à cheval (dragons) du duc de Berry [24]. La couleur or peinte ici fut remplacée par l’argent, lors du passage à la solde de l’armée britannique en 1795 [25], ce qui confirme encore une fois la date citée ci-dessus [26]. L’officier est représenté avec des épaulettes sans écaille sur son surtout, en petite tenue de quartier [27]. Un élément intéressant est la croix de chevalier de l’ordre de Saint-Louis qui, selon la forme et une série de détails, se rapporte aux derniers modèles apparus à la veille de la période de la monarchie constitutionnelle [28].

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Les étendards de régiments des dragons (modèle de 1797) de l’armée de Condé, banderoles et deux fers de hampe d’infanterie, 1800-1801

8. Les étendards de régiments des dragons (modèle de 1797) de l’armée de Condé, banderoles et deux fers de hampe d’infanterie, 1800-1801

Les étendards de régiments des dragons (modèle de 1797) de l’armée de Condé, banderoles et deux fers de hampe d’infanterie, 1800-1801

(Chantilly, musée Condé © photos Mélanie Demarle)

13 Nous avons tout d’abord supposé, en prenant en considération la frange fine, que le modèle peint était un adjudant-major ou un adjudant d’escadron (capitaine). Un argument supplémentaire est que l’on a souvent porté dans les armées des royalistes et révolutionnaires, ensuite sous l’Empire, parmi les adjudants-majors, des épaulettes à frange aux deux épaules, en particulier dans les régiments d’artillerie et dans les troupes du génie (de nombreux portraits de cette époque-là confirment ce fait [29]). Cependant, l’analyse comparative du portrait avec les états du régiment, les décorations des officiers et leurs états de services pour la période 1796-1797 démentent cette supposition. Qui plus est, dans les armées royalistes de cette période, il y avait beaucoup d’éléments de fantaisie [30] ‒ nous pouvons citer en exemple le portrait en miniature réalisé vers 1794 par Charles Henard (1757-1812) – que nous avons identifiés en 2014 pour Christie’s, de Hercule-Philippe-Étienne de Baschi, marquis du Cayla (1747-1826) [31], premier gentilhomme du prince de Condé [32], en tenue de son régiment avec les épaulettes d’argent de colonel sur sa pelisse ; ainsi, ses épaulettes portent un petit macaron, indiquant le grade de maréchal de camp. Mais la frange est montrée selon une nouvelle forme, faite de cannetille fine et non plus de grosse torsade [33].

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Charles Henard (vers 1757-1812 (?))

9. Charles Henard (vers 1757-1812 (?))

Charles Henard (vers 1757-1812 (?))

Portrait du Comte de Baschi du Cayla (1747-1826) en petite tenue de son régiment avec les épaulettes de colonel, vers 1794. Diam. 85 mm, ivoire, aquarelle, gouache. Identification de Dimitri Gorchkoff
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Louis Sené (1747-1804)

10. Louis Sené (1747-1804)

Louis Sené (1747-1804)

Chef de la 81e demi-brigade de ligne Michel-Louis-Joseph Bonté (1766-1836), novembre-décembre 1796. Diam. 7,8 cm (tondo), ivoire, aquarelle, gouache. Signature : Sené. Identification de MM Bernd Pappe, Pierre Papeloux et Dimitri Gorchkoff. Nous publions ici ce beau portrait pour évidemment confirmer nos dires concernant la cannetille fine sur les épaulettes d’officiers supérieurs de la période de la République.

15 Notre supposition, selon laquelle il s’agirait d’un grade de capitaine commandant l’une des quatre compagnies, conformément à la nouvelle organisation du régiment, en date du 25 juillet 1795, ne peut pas non plus être confirmée. Jusqu’en 1795, en vertu de l’ordonnance de création du corps des Chevaliers dragons de la Couronne du 15 novembre 1791, le régiment fut tout d’abord organisé en quatre divisions, commandées par des chefs de division [34]. En 1798, les commandants de compagnie sont les officiers suivants : Roche Amable Lévisse de Montigny, ex-capitaine du régiment Royal-Champagne cavalerie, major au régiment de dragons de Condé, 1re compagnie du 1er escadron ; Charles-Louis, baron de Chasteigner, commandant la 2e compagnie du 2e escadron, ex-capitaine du régiment de la Reine cavalerie ; Jacques, vicomte de la Roche-Aymon Laroussie, commandant la 3e compagnie du 1er escadron, ex-capitaine du régiment Royal-Navarre cavalerie ; Henri François Athanase, comte Walgrain de Taillefer, commandant la 4e compagnie du 2e escadron, ex-capitaine du régiment Royal-Cravate cavalerie [35]. Nous avons en premier lieu pensé que nous étions en présence de Jacques, vicomte de la Roche-Aymon Laroussie, en prenant en considération le fait que Nicolas (?) de la Roche-Aymon – l’un de nombreux représentants au XVIIIe siècle de cette lignée de la noblesse de France – a servi comme chevalier-dragon en 1798 sous sa conduite dans la 3e compagnie du 1er escadron. Néanmoins, tous les deux n’étaient pas décorés de l’ordre de Saint-Louis ; en outre, le dernier d’entre eux, en tenant compte du passage du corps de Condé au service anglais, n’est pas parvenu au grade de bas-officier, ni bien entendu au grade d’officier. De plus, ils étaient des parents trop éloignés pour que les portraits miniatures forment une paire intime [36].

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Attribué à Jean-François-Alexandre Boudet, comte de Puymaigre (1778-1843), 2e lieutenant du régiment des Chevaliers de la Couronne

11. Attribué à Jean-François-Alexandre Boudet, comte de Puymaigre (1778-1843), 2e lieutenant du régiment des Chevaliers de la Couronne

Attribué à Jean-François-Alexandre Boudet, comte de Puymaigre (1778-1843), 2e lieutenant du régiment des Chevaliers de la Couronne

Dessin de l’habit du régiment des Chevaliers de la Couronne de 1795-1797. Première moitié du XIXe siècle, papier, encre, 17,5 × 25 cm

17 Ayant avant tout recherché des personnes liées l’une avec l’autre par des liens de parenté proches, puis analysé leurs états des services et mis en relief leurs grades et décorations [37], il nous est apparu que les seuls personnages correspondant à ces critères étaient le colonel du régiment des Chevaliers de la Couronne, Félix-Jean-Baptiste-Basile, vicomte de Borne d’Altier, et son neveu, le maréchal des logis Charles-Michel-Elisabeth, marquis de Borne d’Altier, ou Charles d’Altier, comme il est indiqué dans les documents du régiment [38]. Pour terminer notre analyse approfondie des portraits examinés, nous tenterons de reconstituer les biographies de ces Français émigrés [39].

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Peintre inconnu. Hippolyte d’Espinchal (1777-1864) en habit du régiment des Chevaliers de la Couronne sur un champ de bataille de Biberach (le 2 octobre 1796), 1807-1810

12. Peintre inconnu. Hippolyte d’Espinchal (1777-1864) en habit du régiment des Chevaliers de la Couronne sur un champ de bataille de Biberach (le 2 octobre 1796), 1807-1810

Peintre inconnu. Hippolyte d’Espinchal (1777-1864) en habit du régiment des Chevaliers de la Couronne sur un champ de bataille de Biberach (le 2 octobre 1796), 1807-1810

Huile sur toile ; 57 × 43 cm (HGM Inv. N° 1940/15 / BI21928). Signature : G.J. Erard. Légende : Hippolyte d’Espinchal/ Chevalier de l’ordre de/ Malthe chevalier/ De la Courronne (sic – D.G.)// Bataille [de] Biberach. Il va sans à dire qu’il faut regarder avec une extrême prudence cette œuvre. D’Espinchal, aux vues de la dragonne en or, de l’écharpe, des épaulettes, du sabre, etc., est peint en tenue d’officier subalterne du régiment des Chevaliers de la Couronne, bien que pendant son service dans l’armée de Condé il ne parvint pas au grade ni d’officier ni de bas-officier. La coiffure courte à la Titus du début du XIXe siècle (depuis mai 1800), les ornements en or des retroussis et la Croix de Malte de chevalier (reçue le 16 avril 1807) témoignent que ce portrait a été peint pendant les années 1807-1809, en prenant aussi en considération le style provincial archaïque du travail caractéristique de cette époque-là. Mais, en prenant en considération une étude minutieuse des détails, nous pouvons supposer que d’Espinchal pendant cette période-là a gardé encore des objets de son régiment. Il est à remarquer que nous n’avons pas réussi, malheureusement, à identifier le peintre, malgré la signature. Probablement, dû à l’état du portrait, du vernis, etc. Il ne s’agit pas d’Erard, mais peut-être de Jean-Marie Evrare (1776-1860), d’autant plus que son style est proche de l’œuvre publiée ici.

19 Félix-Jean-Baptiste-Basile, vicomte de Borne d’Altier, est le deuxième fils de Jean-Antoine-Hercule de Borne d’Altier de Budos, comte du Champ, et de Marie-Thérèse de Malbosc de Miral, fille du colonel d’un régiment de milice bourgeoise du diocèse de Mende, le chevalier « messire » Charles de Malbosc. Félix-Jean-Baptiste-Basile est né le 14 juin 1752 à Mende (Gévaudan, puis département de la Lozère) et a été baptisé le lendemain [40]. Le 7 janvier 1768, il devient page de Louis XV en la Petite Écurie. À l’âge de 19 ans, le 13 juillet 1771, de Borne d’Altier est promu au grade de sous-lieutenant au régiment de cavalerie de Conti. Le 5 mai 1772, il reçoit le grade du capitaine et, le 31 décembre 1784, est nommé capitaine commandant. À la veille de la Révolution, Félix-Jean-Baptiste-Basile obtient un nouvel avancement : le 13 avril 1788, il devient major des dragons de Conti puis, le 23 décembre 1789, il reçoit la croix de chevalier de Saint-Louis. Pendant les années 1791-1792, en l’absence de son frère aîné le comte d’Altier, il commande provisoirement le régiment de Conti en Bretagne. Le vicomte de Borne d’Altier émigre en septembre 1791 et, le 27 octobre 1791, il est nommé au poste de commandant de la 4e compagnie des Chasseurs nobles à cheval, laquelle, réunie à la compagnie des officiers de Royal-Cavalerie, au sein d’un escadron de gentilshommes, est employée pendant la campagne de 1792 à l’avant-garde du corps d’armée de Monseigneur le duc du Bourbon. Il est à remarquer que, le 3 mars 1792, il est promu au grade de lieutenant-colonel de cavalerie. Le 1er juin 1795, Félix-Jean-Baptiste-Basile est fait major au régiment des Chevaliers de la Couronne. Le 31 juillet 1797, il est promu, par ordre du roi Louis XVIII, colonel de cavalerie. À ce moment-là, Marie-François d’Harcourt de Beuvron, par la suite le 6e duc d’Harcourt, comte de Beuvron, se retire en Angleterre et la place de colonel des Chevaliers de la Couronne reste donc vacante [41]. Avec le passage de l’armée de Condé au service britannique au printemps de 1800, Borne d’Altier est nommé capitaine commandant de la 6e compagnie du 3e escadron au régiment des Dragons d’Enghien. À ce moment-là, Félix-Jean-Baptiste-Basile avait fait six campagnes (1792, 1795, 1796, 1797, 1799 et 1800). Après 1801, le destin de notre homme n’est plus tout à fait clair. Nous savons que, le 31 juillet 1809, Louis XVIII conféra le grade de maréchal de camp au vicomte de Borne d’Altier et qu’après avoir démissionné de l’armée le 11 janvier 1815, il vécut à Munich, où il décéda le 13 octobre 1828, sans postérité. Nous en savons moins sur son neveu. Mais même fragmentaires, ces données biographiques nous font découvrir combien cette ancienne famille française digne de la devise de leur régiment, « Dieu et le Roi » [42], aura été éprouvée par la Terreur.

20 Charles-Michel-Elisabeth, marquis de Borne d’Altier, est né le 9 juillet 1770 à Paris, dans la famille de Charles-Jean-Baptiste Victor, comte de Borne d’Altier (nommé maréchal de camp, le 25 juillet 1791, et frère aîné de Félix-Jean-Baptiste-Basile) [43] et d’Anna-Elisabeth-Françoise de Saint-Georges, fille du secrétaire du roi Michel-Ange de Saint-Georges. Sa carrière militaire commence en juillet 1785, quand il est nommé sous-lieutenant au régiment d’infanterie de Conti ; en mai 1786, il passe au régiment de Conti-dragons sous la conduite de son père. En décembre 1788, Charles-Michel-Elisabeth, capitaine de remplacement, est admis au service actif. Le 13 septembre 1791, il émigre et fait également la campagne de 1792 dans l’armée du duc de Bourbon, dans la compagnie composée des officiers de son ancien régiment.

21 Il est à souligner que son père et son frère cadet, Gabriel-Hercule-Victor, sous-lieutenant de Conti-dragons, n’ont pas réussi à émigrer en 1791 et sont à Paris [44] au cours des années 1792-1793. Dénoncés pendant la Terreur par leur ancien domestique, ils sont accusés de complot (fictif) et placés à la prison du Luxembourg. Le 9 juillet 1794 (21 messidor an II), Charles-Jean-Baptiste Victor de Borne d’Altier, « 49 ans, né à Nantes [45], département de la Lauzerre [sic], demeurant rue de Jouy, ex-noble, colonel du 4e régiment des Dragons, arrêté le 10 brumaire » et Gabriel-Hercule-Victor de Borne, « fils, 20 ans, né à Paris, rue de Jouy, ex-noble et sous-lieutenant au 4e régiment de Dragons, arrêté le 10 brumaire dernier », ainsi que cinquante autres prisonniers, sont déclarés « ennemis du peuple en conspirant contre la liberté, la sûreté du peuple, provoquant par la révolte des prisons, l’assassinant et par tous les moyens possibles la dissolution de la représentation nationale, le rétablissement de la royauté et tout autre pouvoir tyrannique » [46]. Le lendemain, le père et le fils sont guillotinés [47].

22 Quant au marquis de Borne d’Altier, le 25 août 1795, il rejoint son oncle au régiment des Chevaliers de la Couronne et, l’année suivante, le 8 novembre (ou octobre) 1796, il est nommé maréchal des logis. Avant le passage au service russe (régiment noble à cheval) en septembre 1797, Charles-Michel-Elisabeth reçoit la croix de chevalier de l’ordre de Saint-Louis (ou en 1792, selon d’autres sources). Quand l’armée de Condé passe de nouveau au service britannique, il entre au régiment noble à cheval du duc d’Angoulême (10e compagnie du 5e escadron) avec le grade de maréchal des logis-chef. Selon toute vraisemblance, il est revenu en France pendant le Consulat (1802-1803), après l’entrée en vigueur de l’acte d’amnistie dont bénéficient les émigrés [48]. Mais à la différence de plusieurs autres familles nobles de l’Ancien Régime déjà rentrées en France, il abandonne définitivement la carrière militaire [49]. Le marquis de Borne d’Altier, comme son oncle, n’aura pas de descendance. Charles-Michel-Elisabeth consacre alors les dernières années de sa vie à recouvrer ses biens vendus pendant la Révolution, le 28 fructidor an IV, par l’administration de la Lozère, à un certain citoyen Ferrand, habitant de la commune de Bleymard. Nous n’avons pas trouvé d’autres sources sur cette partie de sa vie. Nous savons que, le 2 août 1812 à dix heures et demie du soir, mourut dans le château du Champ (commune d’Altier, département de la Lozère), à l’âge de quarante-deux ans, Charles-Michel-Elisabeth de Borne, marquis de Borne d’Altier, « ex-capitaine de dragons », comme il est indiqué dans l’acte de décès établi le jour suivant [50].

23 Cette ancienne famille française, dont l’origine remontait au XIe siècle, disparaît en 1828 avec la mort de Félix-Jean-Baptiste-Basile de Borne d’Altier [51].

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Peintre inconnu

13. Peintre inconnu

Peintre inconnu

Bas-officier de l’ancien régiment noble à cheval du duc de Berry à la période du passage du corps de Condé au service anglais, mars-avril 1800. Photo de 1943. Collection ancienne de M. J. Rodocanachi, Paris ; localisation actuelle inconnue.

25 Malheureusement, à cause de la modicité du fonds des sources portant sur le cadre institutionnel de cette famille, comme sur l’histoire personnelle de ces personnages, nous ne pouvons relier les membres de la famille de Borne, non seulement à la conception sociologique [52], mais, avant tout, à la pratique culturelle et aux phénomènes formant les représentations collectives de la France prérévolutionnaire. À cet égard, nous n’avons hélas pu, en utilisant la typologie et les élaborations approuvées avec succès par Roger Chartier [53], savoir si ces personnages appartenaient précédemment aux intellectuels désappointés hantant les salons philosophiques répandant les idées nouvelles et des nouvelles formes de la perception de la réalité, ou s’ils comptaient parmi les partisans passionnés ou les adversaires de la cour, au sein même de la noblesse, ce qui a permis d’éclairer plus en détail les phénomènes dans la société française à cette époque.

26 Malgré toutes ces lacunes, les portraits examinés ici enrichissent considérablement l’iconographie de l’époque et comblent les lacunes existant dans les domaines de la critique d’art, de l’uniformologie et, en général, des sciences historiques. D’autant plus que ces sources représentent « plus qu’une sensibilité nouvelle au temps, à son passé, à l’épaisseur de l’histoire » et permettent, comme l’écrit Michel Foucault, « d’écrire une histoire enfin vraie ‒ c’est-à-dire libérée de la rationalité classique, de son ordonnance et de sa théodicée, une histoire restituée à la violence irruptive du temps » [54].

Notes

  • [1]
    Jean TULARD, « Émigrés et ultras », Journal des savants, n° 3-4, 1962, p. 245, compte rendu de R.-F.-L. GROUVEL, Les Corps de troupe de l’émigration française. 1789-1815, t. 1 : Services de la Grande-Bretagne et des Pays-Bas, Paris : éd. De la Sabretache, 1957 ; t. 2, L’Armée de Condé, 1959, et de J.-J. OECHSLIN, Le mouvement ultra-royaliste sous la Restauration. Son idéologie et son action politique (1814-1830). Cachan : impr. Gamard, Librairie générale de droit et de jurisprudence, 1959 (Bibliothèque d’histoire du droit et droit romain, t. 4).
  • [2]
    Archives du château de Chantilly, fonds Grouvel, don de Mme Anne Grouvel, 2012.
  • [3]
    R.-F.-L. GROUVEL, Les corps de troupe de l’émigration française, 1789-1815, Paris : éd. De la Sabretache, t. 1-3, 1957-1965 ; Jean VIDALENC, Les émigrés français, 1789-1825, Caen : Association des publications de la Faculté des lettres et sciences humaines de l’Université de Caen, 1963 ; R. BITTARD des PORTES, Histoire de l’armée de Condé pendant la Révolution française, 1791-1801, d’après les archives de l’État, les mémoires de l’émigration et des documents inédits, Paris : Dentu, 1896 ; Léonce PINGAUD, Les Français en Russie et les Russes en France, Paris : Perrin, 1886 ; Jean-Clément MARTIN (dir.), Dictionnaire de la contre-révolution, Paris : Perrin, 2011 ; J. PINASSEAU, L’émigration militaire. Campagne de 1792. Armée royale. Composition. Ordres de bataille, Paris : Picard, 1957-1964 ; id., L’émigration militaire [Campagne de 1792. Armée des princes. Compagnie de Saintonge, Angoumois et Aunis], Paris : Picard, 1971 ; Jean TULARD (dir.), La contre-révolution. Origines, histoire, postérité, Paris : CNRS éditions, coll. « Biblis », 2013 ; Jean-Clément MARTIN (dir.), La contre-révolution en Europe aux XVIIIe et XIXe siècles. Réalités politiques et sociales, résonances culturelles et idéologiques, Rennes : Presses universitaires de Rennes, 2001 ; id., Contre-Révolution, Révolution et Nation en France, 1789-1799, Paris : Seuil, 1998.
  • [4]
    [Anonyme], Русская портретная миниатюра из собрания Сергея и Татьяны Подстаницких, Moscou : [sans éditeur], 2010, pp. 36-37.
  • [5]
    Ibid.
  • [6]
    [С. Н. Долгорукий], Хроника Российской императорской армии, из разных сведений собрана Генерал Майором, Государственной Военной Коллегии Членом и Ордена Святыя Анны первой Степени Кавалером Князем Долгоруким. Saint-Pétersbourg : sans éditeur, 1799. N° 156 (Французский Дворянский Конде [полк]), n° 194 (Дворянский Драгунский Бери [полк]) ; К. В. Татарников, Материалы по истории русского военного мундира 1730-1801. Сборник документов, t. 2., Moscou : Русская панорама, 2009, p. 528-529, 531-532, 534, 539 ; G. GOROKHOFF, « L’infanterie du corps de Condé au service russe, 1797-1800 », dans Soldats napoléoniens, n° 4, décembre 2004, p. 61 ; tunique de tambour du régiment noble du prince de Condé, 1797-1800 - collection Ermitage, Saint-Pétersbourg, n° inv. ert-10629 ; C. LIENHART, R. HUMBERT, Les uniformes de l’armée française depuis 1690 jusqu’à nos jours, Leipzig : M. Ruhl, 1902, t. V, pl. 83 ; R.-F-L. GROUVEL, op. cit., t. 2, pp. 158-160, pl. 6, 17. Voir aussi Paris, Musée de l’Armée, Fonds des peintures, « Hippolyte du Pré de Saint-Maur (1776-1801) » [0.65 × 0,545 m], école française, n° d’inventaire 15990 ; Ea 614.
  • [7]
    G. DEPLOIGE, Les distinctions honorifiques de la collection Brouwet au Musée royal de l’Armée à Bruxelles – De eervolle onderscheidingen van de verzameling Brouwet in het Koninklijk Legermuseum te Brussel, Bruxelles : Musée royal de l’Armée Bruxelles, 2006, p. 91 ; L. ESTIENNE de COLLEVILLE, F. SAINT-CHRISTO, Les ordres du roi. Répertoire général contenant les noms et qualités de tous les chevaliers des ordres royaux militaires et chevaleresques ayant existé en France de 1099 à 1830…, rééd. Paris : Mémodoc, 2001, p. XXXVII ; A. MAZAS, Histoire de l’ordre royal et militaire de Saint-Louis, Paris : Firmin Didot frères, 1860, t. 2, pp. 506-507.
  • [8]
    Cf., par exemple : R.-F.-L. GROUVEL, op. cit., t. 2, pp. 57-59.
  • [9]
    Service historique de la Défense, Paris, GR Xq 1 à 7, 64 à 83, 120 à 133, « Ordre de Saint-Louis ». Les publications disponibles abordant cette période sont malheureusement incomplètes. Cf., par exemple, A. MAZAS, op. cit., t. 3 (1861).
  • [10]
    Cette version est soutenue et confirmée par nos collègues Bernard Pappe et Bodo Hofstetter. Il est à remarquer que ce peintre signait très rarement ses travaux. Cf. Musée historique de Lausanne, collection de miniatures : portraits, collection ouverte, François-Joseph DESVERNOIS, portrait de Fédor de Crousaz, vers 1820 (7 × 5,5), cote I.50.D.99 ; Nationalmuseum (Stockholm, Suède), Kategori : Måleri, Miniatyrer, François-Joseph DESVERNOIS, Gustav IV Adolf (7,6 × 6,6 cm), 1803, NMDs Inventarienummer 2196 ; Muzeum Narodowego w Warszawie (Varsovie, Pologne), Gabinet Miniadur, Dział Miniatur, François-Joseph DESVERNOIS, Maria Elżbieta Wilhelmina von Baden (1782-1808), 1800 (śr. 6,9), Min.61.
  • [11]
    Les portraits des profils, « à la manière des bourgeois », sont aussi caractéristiques pour Devernois ; cf. Bernd Pappe (dir.), Juliane Schmieglitz-Otten (coll.), Birgitt Schmedding (coll.), Miniaturen der Revolutionszeit, 1789-1799 aus der sammlung Tansey, München-Celle : Hirmer, 2005, p. 130.
  • [12]
    D’autant plus que la Suisse et Lausanne, en particulier, sont devenues pendant cette époque-là le vrai centre de l’émigration française ; E.-F.-A. A. de VITROLLES, Souvenirs autobiographiques d’un émigré, 1790-1800, Paris : Émile-Paul frères, 1924, pp. 80-81 ; T. de RAEMY, L’émigration française dans le canton de Fribourg, 1789-1798, Fribourg : Fragnière frères, 1935 ; R. de SAINTE-COLOMBE, Catalogue des émigrés français à Fribourg en Suisse de 1789 à 1798, Lyon : Imprimerie Générale de Lyon, 1884. Sur le mouvement du corps à la fin de 1797, cf. J. THIBOULT du PUISACT, Journal d’un fourrier de l’armée de Condé, Paris : Didier, 1882, pp. 163-174.
  • [13]
    Léo R. SCHIDLOF, La miniature en Europe aux XVIe, XVIIe, XVIIIe et XIXe siècles, Graz : ADEVA Akademische Druck- u. Verlagsanstalt, 1964, pp. 202-203 ; N. LEMOINE-BOUCHARD, Les peintres en miniature actifs en France, 1650-1850, Paris : Éditions de l’Amateur, 2008, p. 196 ; B. PAPPE, Les miniaturistes de l’aristocratie bernoise actifs de 1780 à 1850. Cent ans de miniatures suisses, 1780-1880, Musée historique de Lausanne, exposition du 17 septembre 1999 au 27 février 2000, Genève : Éditions Slatkine et Musée historique de Lausanne, 1999, pp. 87-89, 102 ; N. GARNIER, B. PAPPE, N. LEMOINE-BOUCHARD, Portraits des maisons royales et impériales de France et d’Europe. Les miniatures du musée Condé à Chantilly, Paris : Somogy, 2007, pp. 104, 273-274.
  • [14]
    Il est probablement né à Lons-le-Saunier (Franche-Comté) et a épousé la jeune Elisabeth, née Vergelat. Il s’agit aussi, probablement, de François-Joseph Devernois, « peintre en miniature des Lons-le-Saunier », le père du futur peintre Joseph-Eugène Devernois, né à Lausanne en 1790.
  • [15]
    Léo R. SCHIDLOF, op. cit., p. 202.
  • [16]
    R.-F.-L. GROUVEL, op. cit., t. 2, p. 158-159, 161.
  • [17]
    J. THIBOULT du PUISACT, op. cit., p. 181, 193, 195. La revue d’inspection par le maréchal de camp François-Nicolas-René de Pérusse, comte des Cars (ou d’Escars), en date du 19 décembre 1796, offre d’autres détails sur l’uniforme des chevaliers de la Couronne en 1798, avant le service russe : « Habillement. Habit : bons à durer encore un an – 96 ; bons exigeants quelques répa[rati]ons – 132 ; médiocres à réparer avec ceux jugés hors de service – 44 ; hors de service à remplacer – 49 ; manque au complet actuel – 28 ; total des habits – 349 dont à remplacer – 77./ Vestes ou Gilets : bonnes à durer encore un an – 143 ; bonnes exigeants quelques réparations – 92 ; médiocres à réparer en parties – 38 ; hors de service à remplacer – 52 ; manque au complet actuel – 23 ; Total des vestes ou gilets – 348 d[on]t à remplacer – 75. Culottes : bonnes à durer encore un an – 6 ; bonnes exigeants quelques réparations – “ ; médiocres à réparer en parties – “ ; hors de service à remplacer – 265 ; manque au complet actuel – 78 ; total des culottes – 349 d[on]t à remplacer – 343. Vestes d’écurie : bonnes à durer encore un an – 56 ; bonnes exigeants quelques réparations – 129 ; médiocres à réparer en parties – 135 ; hors de service à remplacer – 20 ; manque au complet actuel – 6 ; total des vestes d’écurie – 346 d[on]t à remplacer – 26. Manteaux : bons à durer encore un an – 221 ; bons exigeants quelques réparations – 32 ; médiocres à réparer en parties – 22 ; hors de service à remplacer – 68 ; manque au complet actuel – 11 ; total des manteaux – 354 d[on]t à remplacer – 79. Casques : bons à durer encore un an – 204 ; bons exigeants quelques réparations – 40 ; médiocres, mais susceptibles de répa[rati]ons – 39 ; hors d’état de service à remplacer en neuf – 37 ; manque au complet actuel – 23 ; total des casques – 343 d[on]t à remplacer – 60. Bonnets de police : bons à durer encore un an – 288 ; bons exigeants quelques réparations – 13 ; médiocres, mais susceptibles de répa[rati]ons – 38 ; hors d’état de service à remplacer à neuf – “ ; manque au complet actuel – 7 ; Total des bonnets de police – 346 d[on]t à remplacer – 7. Bottes : bonnes à durer encore un an – 189 ; bonnes exigeants quelques réparations – 33 ; médiocres, mais susceptibles de répa[rati]ons – 40 ; hors d’état de service à remplacer en neuf – 49 ; manque au complet actuel – 35 ; total des bottes – 346 d[on]t à remplacer – 84. Eperons : bons à durer encore un an – 250 ; bons exigeants réparations – 4 ; médiocres, mais susceptibles de répa[rati]ons –” ; hors d’état de service à remplacer en neuf – 26 ; manque au complet actuel – 7 ; total des éperons – 346 d[on]t à remplacer – 92. Armement. Pistolets : bons en état de service – 222 ; bons exigeants des réparations – 188 ; hors de service à remplacer – 28 ; manque au complet actuel – 174 ; total – 612 dont à remplacer – 202. Sabres : bons en état de service – 197 ; bons exigeants des réparations – 92 ; hors de service à remplacer – 29 ; manque au complet actuel – 28 ; Total – 346 d[on]t à remplacer – 57. Equipement de l’homme. Ceinturons : bons en état de service – 272 ; bons exigeants des réparations – 28 ; hors de service à remplacer – 28 ; manque au complet actuel – 18 ; total – 346 d[on]t à remplacer – 46. Gibernes : bonnes en état de service – 258 ; bonnes ayant besoin de réparations – 71 ; hors de service à remplacer – 4 ; manque au complet actuel – 11 ; total – 344 d[on]t à remplacer – 15. Equipement du cheval. Selles : bonnes en état de service – 250 ; bonnes ayant besoin de réparations – 62 ; hors de service à remplacer – 8 ; manque au complet actuel – 2 ; total – 322 d[on]t à remplacer – 10. Couvertes : bonnes en état de service – 305 ; bonnes ayant besoin de réparations – 8 ; hors de service à remplacer – 3 ; manque au complet actuel – 5 ; total – 321 d[on]t à remplacer – 8. Schabraks : bonnes en état de service – 303 ; bonnes ayant besoin de réparations – 9 ; hors de service à remplacer – 4 ; manque au complet actuel – 6 ; total – 322 d[on]t à remplacer – 10. Surfaix : bons en état de service – 241 ; bons ayant besoin de réparations – 33 ; hors de service à remplacer – 27 ; manque au complet actuel – 20 ; total – 321 d[on]t à remplacer – 47. Brides : bonnes en état de service – 257 ; bonnes ayant besoin de réparations – 47 ; hors de service à remplacer – 11 ; manque au complet actuel – 6 ; total – 321 d[on]t à remplacer – 17.- Mors de bride : bons en état de service – 283 ; bons ayant besoin de réparations – 16 ; hors de service à remplacer – 17 ; manque au complet actuel – 6 ; total – 322 d[on]t à remplacer – 23. Filets : bons en état de service – 247 ; bons ayant besoin de réparations – 32 ; hors de service à remplacer – 33 ; manque au complet actuel – 10 ; total – 322 d[on]t à remplacer – 43./ Licols : bons en état de service – 264 ; bons ayant besoin de réparations – 17 ; hors de service à remplacer – 32 ; manque au complet actuel – 8 ; Total – 321 d[on]t à remplacer – 40. Porte-manteaux : bons en état de service – 266 ; bons ayant besoin de réparations – 66 ; hors de service à remplacer – 11 ; manque au complet actuel – 5 ; total – 358 d[on]t à remplacer – 16 ». Cf. Paris, Service historique de la défense (après SHD), GR Xu 13, « État de revue au 19 décembre 1796. »
  • [18]
    La taille rappelle entièrement les modèles russes des régiments de dragons : [С. Н. Долгорукий], op. cit., n° 194 (Дворянский Драгунский Берри [полк]). Pour la comparaison avec les habits de dragons prussiens, cf. D. HOHRATH, The Uniforms of the Prussian Army under Frederick the Great from 1740 to 1786, With contributions by Judith Zimmer and Elisabeth Boxberġer, Vienne : Verlag Militaria, 2011, vol. I, pp. 67-68, vol. 2, pp. 556-615.
  • [19]
    H. d’ESPINCHAL, Souvenirs militaires d’Hippolyte d’Espinchal, Paris : Le Livre chez Vous, 2005, p. 14 ; Государственный архив Российской Федерации (Archives d’état de la Fédération de la Russie, Moscou), ГА РФ. Ф. 728. Оп. 2. Д. 18. Л. 3 ; Е. [М.] Щепкина, « Армия роялистов в России » dans Журнал Министерства народного просвещения, vol. CCLXI (январь), 1889, p. 49-56 ; Н. [С] Трубецкой, « Знамена и штандарты армии принца Конде, пожалованные ей императором Павлом I » dans Военно-исторический вестник № 9 (май) (Paris), 1957, p. 4 ; Д. Ю. Бовыкин, « Эмигрантский корпус Конде на русской службе: Письмо Павла I принцу Конде (3 августа 1797 г.) из фондов Национального архива Франции », dans Россия и Франция XVIII-XX века, vol. 7, 2006, p. 85 ; R.-F.-L. GROUVEL, op. cit., t. 2, pp. 162-163 ; Hughes LELOUVIER AUMONT de BAZOUGES, « Les emblèmes de l’Armée de Condé au service russe, 1797-1800 », dans Bulletin des amis du musée Condé, n° 65, novembre 2008, pp. 22-23.
  • [20]
    Archives du château de Chantilly, série Y, carton 20, dossier 3 (Armée de Condé, papiers en langue russe et notes pendant que le corps était à la solde russe, 1797-1801), « carte relative [à] l’etablissement du Corps de Condé dans les districks de Wlodimier, Kowel et Lutsk, échelles de 20 verstes ou deux mille, De Boisselier ».
  • [21]
    Dans son travail, le vicomte Grouvel indique, en se fondant sur les documents iconographiques (collection de Rodocanachi), une série de tels écarts ; op. cit., t. 2. p. 162 ; К. В. Татарников ; op. cit., t. 2, 2009, pp. 545, 549-553.
  • [22]
    Cf. Государственный архив Российской Федерации (Archives d’état de la Fédération de la Russie, Moscou), ГА РФ. Ф. 728. Оп. 2. Д. 18. Л. 53-57 ; A.-H.-C. de DAMPMARTIN, Mémoires sur divers événemens de la Révolution et de l’émigration, Paris : chez Hubert, 1825, t. 2, p. 103 ; R. […] de, Souvenirs d’un officier royaliste, contenant son entrée au service, ses voyages en Corse et en Italie, son émigration, ses campagnes à l’armée de Condé, et celle de 1815, dans la Vendée, Paris : A. Egron, 1824, t. 2, p. 341.
  • [23]
    Cf. Государственный архив Российской Федерации (Archives d’état de la Fédération de la Russie, Moscou), ГА РФ. Ф. 728. Оп. 2. Д. 8. Л. 18-20. Au moment du passage au service russe, le régiment avait été revu deux fois ; А. А. Васильев, « Роялистский эмигрантский корпус принца Конде в Российской империи (1798-1799) » dans Великая Французская Революция и Россия. Moscou : Прогресс, 1989, p. 314-329. Pour la comparaison, le 19 décembre 1796, après l’inspection, il y avait dans le régiment 420 chevaliers, y compris officiers et bas-officiers, 414 chevaux, 2 voitures pour les équipages, 3 vivandiers et 43 domestiques d’officiers, fourriers, maréchaux de logis ; Paris, SHD, GR Xu 13, « État de revue au 19 décembre 1796. »
  • [24]
    A.-F.-H. de ECQUEVILLY, Campagnes du corps sous les ordres de Son Altesse Sérénissime, Mgr le prince de Condé, Paris, 1818, t. 1, p. 297 ; Полное собрание законов Российской империи (ПСЗРИ), 1830, t. 24 (6 ноября 1796-1797), 18255, (p. 806 s.).
  • [25]
    R.-F.-L. GROUVEL, op. cit., t. 2, pl. 19.
  • [26]
    Dans le dossier intitulé « N° 18, armée de Condé. Chevaliers de la Couronne. État nominatif du régiment, 1792. Dessins d’uniformes. Copies des lettres du Pce de Condé au Mieur de Puymaigre (1793) etc., 1792-1843 » des Archives d’État de la Fédération de Russie, nous avons découvert par hasard deux descriptions d’habits du régiment des chevaliers de la Couronne de 1795-1797. À vue de pays, ils sont faits par Jean-François-Alexandre Boudet, comte de Puymaigre, 2e lieutenant du régiment des chevaliers de la Couronne. Il y a aussi dans ce dossier une lithographie d’Henri Félix Emmanuel Philippoteaux que nous ne pouvons pas considérer de la position de la source. En général, en prenant en considération que de tels documents sont rencontrés extrêmement rarement, nous les apportons entièrement. En plus, ils précisent beaucoup les données de l’historiographie, avant tout la publication de Patrice COURCELLE, « Les chevaliers de la Couronne de 1795 à 1798 (2) » in Tradition magazine, n° 117, décembre 1996, pp. 20, 22 ; R.-F.-L. GROUVEL, op. cit., t. 2., p. 282, pl. 19. « Uniforme : habit bleu de roi, boutonné droit, sans revers. Collet, parements, retroussis et passepoils : écarlates. Pantalon bleu de roi – boutons dorés – Casque en cuir noir avec plaque en or portant une couronne de France et la devise Dieu et le Roi empreinte aussi sur leur étendard ». La deuxième description est plus détaillée, annexée à un dessin de l’habit: « Chevaliers de la Couronne/ avaient le Casque Bavarois en cuir vernie avec plaque (*) et ornements en or – plumet blanc – cramoisi à la base. Crinière noire avec pompon en crin (idem). Habit bleu de roi, boutonné droit : Collet rouge,/ Parements id.,/ Doublure id.,/ Boutons d’or/ Basques aussi disposées/ Patte avec 36 boutons sur deux rangs de 18 chaque comme incontre. // Note : [ndla, cette note est plus tardive de la fin du XIXe siècle, aussi elle est faite par une autre main. Il s’agit de la citation du travail suivant : L. de LA SICOTIÈRE, Louis de Frotté et les insurrections normandes, 1793-1832, Paris : Plon, 1889, t. 1, p. 37, n. 1. Donc il faut la traiter d’une manière critique.] (*) La plaque qui ornait le casque portait une couronne et la devise : Dieu et le Roi, empreinte aussi sur leurs étendards. Cette couronne, c’est à Maëstricht qu’ils avaient gagné l’honneur de la porter. La Sicotière, op. cit., I. 37. ». Cf. Государственный архив Российской Федерации (Archives d’état de la Fédération de la Russie, Moscou), ГА РФ. Ф. 728. Оп. 2. Д. 18. Л. 42-43, 55 ; T.-C. MURET, Histoire de l’armée de Condé, Paris : Au Bureau de la mode, Chez Dentu, 1844, t. 1, Pl. Chevaliers de la Couronne.
  • [27]
    P. COURCELLE, art. cit., p. 22.
  • [28]
    C. GUIMARAES, « Les insignes et médailles commémoratives de l’ordre de Saint-Louis, 1693-1830 », Symboles et Traditions, 2004, numéro spécial ; R.-F.-L.Grouvel, op. cit., t. 2, pp. 57-59.
  • [29]
    V. BOURGEOT et A. PIGEARD, Encyclopédie des uniformes napoléoniens, 1800-1815, Entremont-le-Vieux : Quattuor, 2003, t. 1, p. 244 ; Hermann Historica München. Vente aux enchères. « Souvenirs historiques et militaires Français » (9 novembre 2011), Munich, 2011, p. 99 (lot. 5157), etc.
  • [30]
    P. COURCELLE, art. cit., pp. 5-6 ; Versailles, châteaux de Versailles et de Trianon, Fonds Peintures, Henri-Pierre Danloux, Charles Ferdinand d’Artois (1778-1820), duc de Berry (0,27 × 0,22 m), n° d’inventaire MV6924 ; R.-F.-L. GROUVEL, op. cit., t. 2, Paris : 1959, pp. 180-181.
  • [31]
    « Portrait miniature of the comte de Cayla, by Charles Henard, contained within a brass frame 115 x 97 mm., with ring suspension, the Comte, in uniform is shown wearing the Hohenlohe Order of the Phoenix and one other Order, excellent condition”, Christie’s, Orders, Decoration, Campaign Medals & Militaria, Sale 1246 - 27 April 2000, Londres, 2000, lot n° 752.
  • [32]
    Gilbert BODINIER, Dictionnaire des officiers généraux de l’armée royale, 1763-1792, Paris : Archives et Culture, 2009, t. 1, pp. 138-139.
  • [33]
    Pour cette période-là aussi la même situation est typique pour l’armée républicaine. Voir par exemple le portrait de 1796-1797 du chef de brigade de la 81e demi-brigade de Michel-Louis-Joseph Bonté (1766-1836) par Louis Sené (1747-1804) : Sené, Louis. Michel-Louis-Joseph Bonté (7,8 cm), Celle, The Tansey Miniatures Foundation, ref. no 10683 ; cat. no 2005 Nr. 135.
  • [34]
    Cf. Государственный архив Российской Федерации (Archives d’état de la Fédération de la Russie, Moscou), ГА РФ. Ф. 728. Оп. 2. Д. 18. Л. 31-36 ; ibid. Д. 8. Л. 28.
  • [35]
    SHD, GR Xu 13, « État de revue du 25 janvier 1792 » ; Ibid. « Procès-verbal d’organisation du corps au 25 juillet 1795 » ; Ibid. « État des services des officiers et bas-officiers du corps au 5 mars 1798 », pp. 2-3 ; Государственный архив Российской Федерации (Archives d’état de la Fédération de la Russie, Moscou), ГА РФ. Ф. 728. Оп. 2. Д. 18. Л. 57 ; Bernard LESFARGUES et Catherine PAOLETTI, Dans l’intimité du comte W. de Taillefer, Périgueux : La Lauze, 2012 ; N. VITON de SAINT-ALLAIS et J.-B.-P. COURCELLES, Nobiliaire universel de France, ou Recueil général des généalogies historiques des maisons nobles de ce royaume, Paris : Librairie Bachelin-Deflorenne, 1875, t. 9, p. 398, t. 17, p. 493.
  • [36]
    État militaire de France pour l’année 1789, Paris : Chez Onfroy, 1789, p. 351 ; A.-F. H., de ECQUEVILLY, op.cit., t. 3. p. 226-227 ; F.-A. AUBERT de LA CHESNAYE DES BOIS, Dictionnaire de la noblesse : contenant les généalogies, l’histoire et la chronologie des familles nobles de France, Paris : chez M. Badier, 1786, t. 15, p. 465.
  • [37]
    SHD, GR Xu 13, « Chevaliers de la Couronne. Détails des services des officiers du corps au 9 septembre 1794, avec table alphabétique » ; Ibid., « État des services des officiers et chevaliers au 19 avril 1795, avec table alphabétique » ; Ibid., « Procès-verbal d’organisation du corps au 25 juillet 1795 » ; Ibid.,  « État nominatif des officiers sans date, vers 1795 » ; Ibid., « Contrôle nominatif des officiers et chevaliers, sans date, vers 1795 » ; « État de revue au 19 décembre 1796 » ; Ibid., « État des services des officiers et bas-officiers du corps au 5 mars 1798 », avec table alphabétique.
  • [38]
    SHD, GR Xu 13, « État des services des officiers et bas-officiers du corps au 5 mars 1798 », p. 1, 8 ; Ibid., GR Xu 3, « Minutes des certificats de services délivrés en 1801 depuis la feuille n° 51 jusqu’à celle n° 100 inclusivement n° 67, d’Altier, Charles ».
  • [39]
    SHD, GR 8 Yd 1944 (d’ALTIER de BORNE, Félix, Jean, Baptiste, Basile) ; J.-B.-P.-J., de COURCELLES, Histoire généalogique et héraldique des pairs de France : des grands dignitaires de la couronne, des principales familles nobles du royaume et des maisons princières de l’Europe, précédée de la généalogie de la maison de France, Paris : Arthus Bertrand, Treuttel et Wurtz, 1831, t. 11, pp. 1-22 (de Borne).
  • [40]
    Mende, Archives départementales de la Lozère, 1mi EC 09511, baptêmes, mariages (1751-1754), Mende (Lozère), p. 51 (d’ALTIER de BORNE, Félix, Jean, Baptiste, Basile).
  • [41]
    G. BODINIER, op. cit., t. 2, pp. 542-543.
  • [42]
    P. COURCELLE, art. cit., p. 10-11 ; L.-J. de BOURBON-CONDE, Journal d’émigration du prince de Condé. 1789-1795, publié par le comte de Ribes, Paris : chez George Servant, 1924, p. 394 ; R.-F.-L. GROUVEL, op. cit., t. 2, p. 182.
  • [43]
    SHD, GR 8 Yd 627 (BORNE d’ALTIER, Charles, Jean, Baptiste, Victor) ; L. de LA ROQUE et E. de BARTHELEMY, Catalogue des certificats de noblesse délivrés par Chérin, pour le service militaire, 1781-1789, Paris : Dentu, Aug. Aubry, Schlesinger frères, 1864, p. 12 ; Gilbert BODINIER, op.cit., t. 1, p. 272.
  • [44]
    Après la promotion au grade du maréchal de camp, il cessa toute activité dès le lendemain. Certains travaux ont indiqué de façon erronée qu’il fut fait prisonnier avec son fils en Vendée. J.-B.-P.-J., de COURCELLES, Dictionnaire historique et biographique des généraux français depuis le onzième siècle jusqu’en 1820, Paris : Arthus Bertrand, 1820, t. 2, p. 44, note 1.
  • [45]
    Il y a une inexactitude dans ce document. Il n’est pas né à Nantes, mais à Mende, le 10 mars 1745 (baptisé le même jour) ; Mende (Lozère), Archives départementales de la Lozère, 1mi EC 09511, baptêmes, mariages, sépultures (1745), Mende, le 10 mars 1745.
  • [46]
    Paris, Archives nationales, W 410, dossier 943, « Acte d’accusation de 50 détenus de la prison du Luxembourg, le 21 messidor an II ».
  • [47]
    Leurs restes reposent maintenant dans une des tombes communes au cimetière de Picpus à Paris (12e arrondissement) ; c’est là qu’on a apporté les cadavres des guillotinés ; Fondation de la chapelle funéraire de Picpus, Paris : Lottin, 1814, p. 51.
  • [48]
    Bulletin des lois de la République française, 3e série, t. 6, n° 171 à 219, Paris : l’Imprimerie de la République, brumaire an XI, pp. 107-112, n° 1401).
  • [49]
    Il est à noter que la pointe du retour des émigrés au service militaire est tombée au Consulat ; Gilbert BODINIER, Les officiers du Consulat et de l’Empire, Paris : Soteca, 2014, pp. 71-80.
  • [50]
    Mende, Archives départementales de la Lozère, 1mi EC 0045, baptêmes, mariages, décès (1802-1812), Altier (Lozère), n° 62, le 3 août 1812 (BORNE d’ALTIER, Charles, Michel, Elisabeth).
  • [51]
    Les successeurs de la famille de Borne au XIXe siècle sont les membres de famille de Chapelain, de la cognation naturelle qui avait des liens de parenté éloignée avec la famille de Borne.
  • [52]
    Cf., par exemple, Gilbert BODINIER, Les officiers de l’armée royale combattants de la guerre d’Indépendance des États-Unis, de Yorktown à l’an II, Vincennes : Service historique de l’Armée de terre, 1983 ; id., Dictionnaire des officiers de l’armée royale, Paris : Archives et Culture, 2012, etc.
  • [53]
    René CHARTIER, Les origines culturelles de la Révolution française, Paris : Le Seuil, 1990.
  • [54]
    Michel FOUCAULT, Les mots et les choses. Une archéologie des sciences humaines, Paris : Gallimard, 1966, p. 144.
Français

Dans cet article, nous avons entrepris l’analyse de deux portraits en miniature d’officiers français de l’armée de Condé présentés dans une collection privée (Moscou, Russie). Le but principal de nos recherches est d’identifier les personnalités présentées et d’aborder la question de la source iconographique. L’analyse des éléments d’uniformes, sur la base de la méthode historico-comparative, nous permet de dire que ces miniatures de François-Joseph Desvernois représentent des membres de la famille de Borne. Cette identification nous permet de revenir à la question relative à l’uniforme dans l’armée de Condé pendant la période de transition avant qu’elle ne devienne le « corps » de Condé de l’armée russe.

Dimitri Gorchkoff
Dimitri Gorchkoff, docteur en histoire, est maître de recherches aux Archives historiques d’État de la ville de Moscou (Russie) et assistant de conservateur en chef du musée de Pouchkine, château de Viaziomy.
Mis en ligne sur Cairn.info le 20/06/2017
https://doi.org/10.3917/napo.027.0044
Pour citer cet article
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