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Il est question de comprendre, pour les traiter, les risques de ce que nous avons appelé les engagements extrêmes à l’adolescence : l’entrée dans la vie adulte d’une part, ce qu’en disent et en font les parents d’autre part.
En cela l’adolescence nous apparaît au carrefour d’une double détermination, dont l’analyse participe de toute perspective de prévention. Détermination psychique d’une part, comme lieu d’un re-jeu des conflits infantiles refoulés mis au service d’une quête identitaire débouchant possiblement sur une subjectivation singulière parce que émancipée d’une dépendance infantile au discours de l’autre parental ; détermination sociale d’autre part, en tant que révélatrice de ce qui, de la modernité, fait malaise dans l’offre faite à l’adolescent d’inscrire son existence dans le lien social actuel.
Apparaît alors, comme premier enseignement résultant d’une telle analyse, l’hypothèse d’une correspondance d’expérience possiblement traumatique entre l’adulte qu’est le parent, pour l’occasion réactualisé de ce que nous avons nommé l’effet retard chez lui de l’adolescence, et l’adolescent dans ce dont il fait l’expérience, quant à lui de manière inédite. L’identité, l’amour, la mort : telles sont les trois questions essentielles qui s’ouvrent à l’adolescent dans sa confrontation à l’âge adulte. Telles sont également les trois questions auxquelles les adultes que sont ses parents ont dû répondre en leur temps… éventuellement en devenant parent. Mais, dès lors que l’adolescence oblige l’enfant à ne plus répondre à la mission qui lui est confiée dans le fantasme de l’autre parental, la faille dans l’Autre se révèle…
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- Mis en ligne sur Cairn.info le 21/10/2019
- https://doi.org/10.3917/lgh.061.0279
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