Ce texte entreprend d’éprouver la pertinence de « la religion en prison » en tant qu’objet sociologique à part entière. L’enjeu ici n’est pas de persévérer dans une finalité hyper-spécialisée mais de réinscrire l’étude de ce phénomène dans une perspective généraliste et décloisonnée du seul registre de la religion. Des données de première main et de plusieurs contributions couvrant l’ensemble des ressources sociales disponibles intra-muros interrogent l’incomparabilité supposée des comportements religieux vis-à-vis des autres pratiques observables en milieu carcéral. Partant, c’est bien la spécificité ontologique du religieux – souvent tenue pour acquise à défaut d’être empiriquement démontrée – qui s’avère sujette à caution, notamment lorsqu’il s’agit de mettre en lumière le phénomène massif des conversions dans la population pénale. En dernier lieu, le texte invite à mobiliser le religieux en qualité d’outil sociologique au service de l’objectivation des mécanismes de socialisation carcérale dont il demeure l’un des multiples produits.
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