Loin de la croyance répandue selon laquelle le renseignement ne traite que de l’information « fermée », secrète ou dissimulée, les entités qui se consacrent à des activités de renseignement se fondent depuis une vingtaine d’années sur un ensemble d’activités et de méthodes analytiques mises en œuvre à partir d’informations « ouvertes ». Si la nature publique de ces données est considérée comme peu fiable par certains et indispensable pour d’autres, il n’en demeure pas moins que le recueil massif d’informations publiques présente un intérêt majeur : celui de compléter utilement le renseignement d’origine humaine ou le renseignement technique, dans un contexte qui semble se complexifier, avec de nouvelles menaces de toutes sortes.
À défaut de pouvoir réaliser une présentation exhaustive du concept de renseignement d’origine sources ouvertes (ROSO), cet article mettra l’accent sur les enjeux contemporains de ce type particulier de renseignement. Et, plutôt que de s’intéresser à lui dans un contexte opérationnel se déroulant dans une société de plus en plus ouverte (thème déjà traité dans cette revue, notamment par Alban Lepaja et Sébastien Laurent), cet article présentera l’intérêt de la démocratisation du ROSO au-delà des cercles traditionnels du renseignement. Trois aspects seront abordés : l’essor du renseignement d’origine sources ouvertes, ses apports dans différents contextes et, enfin, les défis en cours.
Le renseignement d’origine sources ouvertes est traduit de l’expressio…