Ce n’est pas un moindre paradoxe d’observer que désormais l’une des questions importantes pour les services de renseignement est celle de leur « ouverture ». Ce phénomène est particulièrement visible à l’endroit des rapports entre les services et le monde universitaire.
Les services de renseignement se consacrent principalement à la recherche d’informations secrètes par des moyens dits classifiés. Mais ils traitent aussi de larges volumes d’informations ouvertes. Dans le langage des professionnels, on parle d’OSINT pour « Open Source Intelligence » ou de ROSO pour « renseignement d’origine sources ouvertes ». S’il n’est en rien une découverte récente, l’OSINT connaît depuis les années 1990 une profonde transformation liée au développement d’Internet et des technologies de l’information et de la communication. Dans ce contexte, la définition du renseignement à l’« âge de l’information » connaît à la fois une extension interne, car la distinction entre l’information ouverte et fermée s’atténue. Elle connaît également un retour à son ambition initiale : quel que soit le volume d’informations, l’enjeu pour les services n’est pas tant d’y accéder que de produire la « connaissance utile à la décision ». Généralement, l’exploitation des sources ouvertes a été envisagée par les services de renseignement comme un défi sur trois dimensions : la reconnaissance de leur importance ; l’emploi de la technologie comme aide à l’analyse pour le traitement d’un volume de données croissant ; l’interaction avec le secteur privé…