La compréhension du mythe de Sisyphe est celle à laquelle renvoie l’expression « un travail de Sisyphe », qui qualifie une tâche interminable et ardue, qu’il faut toujours recommencer, pour un résultat nul ou incertain… Mais dans son ouvrage Le Mythe de Sisyphe, Albert Camus considère que le travail sans fin de celui qui a révélé les secrets divins n’est ni plus ni moins que le reflet de la condition humaine. C’est, à bien y regarder, probablement aussi celui de la Représentation nationale et des services de renseignements qui, remettant sans cesse l’ouvrage sur le métier, doivent adapter les lois et leurs moyens aux menaces toujours changeantes, pour tenter d’atteindre, cette fois-ci, un résultat probant.
Le 1er novembre 2017, l’état d’urgence, décrété à la suite des attentats perpétrés à Paris et à Saint-Denis dans la soirée du 13 novembre 2015, prenait fin, et les dispositions de la loi du 30 octobre 2017, renforçant la sécurité intérieure et la lutte contre le terrorisme, dite loi « SILT », entraient en vigueur avec effet immédiat.
Ces dispositions consacraient dans notre droit des dispositifs nouveaux, tels les périmètres de protection, les mesures individuelles de contrôle administratif et de surveillance ou les visites domiciliaires, mais de manière expérimentale.
C’est la même logique qui a conduit à introduire dans le droit français des mesures propres au renseignement, comme le recours aux algorithmes pouvant être définis comme un outil mathématique permettant de générer un traitement de données en fonction des buts recherchés…