CAIRN.INFO : Matières à réflexion

I- Hommage – Qui était Denis Szabo, ce Hongrois fondateur de la criminologie québécoise ?

1 Le 13 octobre 2018, Denis Szabo, père de la criminologie au Québec mourait d'une pneumonie à Magog. Les criminologues se souviennent de lui avec émotion et gratitude : sans lui la criminologie québécoise n'existerait peut-être pas. Il fut le fondateur de l'École de criminologie de Montréal, de l'Association internationale des criminologues de langue française et de plusieurs autres institutions. Esprit encyclopédique, homme attachant, original, controversé. Il fut couvert d'honneurs. Mais qui était ce personnage hors du commun ? Comment ce Hongrois fraîchement arrivé ici réussit-il à créer un département universitaire ?

2 1929 – 1945. Forte tête et esprit encyclopédique. Denis Szabo est né à Budapest en 1929 d'une mère vive, entourée d'amis et d'un père officier de gendarmerie tolérant, libéral, grand lecteur, de vaste culture. Denis puise tôt dans les très nombreux livres de son père. Et il devient vite, dit-il, un rat de bibliothèque. De 10 ans à 16 ans, il est interne dans une école de cadets qui recevait les enfants des officiers de l'armée et de la gendarmerie hongroise. La discipline y était militaire et tatillonne : tout ce qui n'était pas expressément autorisé était interdit, raconte-t-il. Il se révéla joyeux drille, bavard, remuant, blagueur, provocateur, impertinent, insoumis. Un profil pas vraiment du goût des enseignants : « J'étais un des plus punis de la classe » (Fournier 1998 : 16).

3Quand éclate la Deuxième Guerre mondiale, le gouvernement hongrois, en position de faiblesse, n'a d'autre choix que de se rallier aux Allemands, donc de se soumettre à Hitler. Et nombreux sont les Hongrois devenus nazis qui participeront à l'extermination de leurs compatriotes juifs. Puis, à partir des dernières années de la guerre, la Hongrie devient un champ de bataille. Budapest subit des destructions massives. La maison familiale des Szabo est incendiée. Encore à l'école militaire, Denis suit les événements en ayant soif de comprendre. Alors que la Hongrie était encore nazie, il écrit ceci dans le petit journal de l'école : « cette guerre n'est pas notre guerre ». Il entendait par là que les Hongrois avaient fait une grave erreur en se ralliant à l'Allemagne nazie. Cet article lui attire une vive remontrance. On l'accuse d'être défaitiste, ce qui était, dans ce milieu, une grave accusation. Ainsi, dès 16 ans, il s'affirme comme un esprit indépendant, rebelle, lucide et ayant son franc-parler.

41946 – 1949. Il fuit le totalitarisme. Après l'école militaire, c'est le retour à Budapest, ville dévastée. Denis Szabo se retrouve à l'université. Il suivra des cours de sociologie avec le professeur Szalai, social-démocrate qu'il admire et qui sera bientôt emprisonné des années durant. Il assiste à la prise du pouvoir par les communistes qui entreprennent d'éliminer méthodiquement de l'université les étudiants qui n'étaient pas d'origine prolétarienne. Denis Szabo dira 50 ans plus tard à Marcel Fournier : « Durant la guerre, les nazis hongrois ont exterminé la moitié des juifs et, après la guerre, des socialistes hongrois devenus communistes ont supprimé ceux qui ne pensaient pas comme eux ». C'est ainsi qu'il apprend à détester tous les totalitarismes : « J'ai été vacciné très jeune, et à jamais, contre le volontarisme prométhéen. Il avait été d'inspiration nationale ethnique avant 1945 et sera marxiste-socialiste-communiste après » (Fournier 1998 p. 42).

5 Voyant les communistes arrêter et incarcérer les « ennemis du peuple », l'étudiant Szabo en tire vite la conclusion : bientôt ce sera mon tour. Il avait compris qu'un jeune homme comme lui indiscipliné, indépendant et incapable de cacher son aversion pour le marxisme-léninisme ne ferait pas vieux os en Hongrie. En février 1949, avec deux de ses amis, il prend le train en direction de l'Autriche. De là, ils prennent un autobus. Ils sont chanceux : les gardes-frontières russes négligent de les contrôler. Ils entrent bientôt dans la zone américaine près de Vienne. Ils obtiennent des visas. Et peu après ils se retrouvent à Louvain.

61949 – 1957. Le sociologue. Vivant d'abord grâce à la charité d'un monastère bénédictin puis de petits métiers, le jeune Szabo s'inscrit à l'Université catholique de Louvain. Sa préférence va à la sociologie. Il suit les cours du chanoine Leclerc. Ce grand spécialiste du droit naturel et auteur d'une introduction à la sociologie aimait dire : « Le sociologue est l'esclave des faits ». Denis n'oubliera jamais cette formule. Toujours grand lecteur, il dévore les ouvrages de Pareto, Weber, Durkheim. Il s'impose de lire la collection complète de l'American Journal of Sociology. Par ailleurs, comme bien d'autres, il est attiré par la France et fait la navette entre Paris et Louvain. Il va rencontrer quelques-uns des meilleurs sociologues français. Mais il trouve incompréhensible que des sociologues intelligents soient aveuglés par l'idéologie au point de devenir compagnons de route des staliniens.

7En 1956, il se marie avec Sylvie Grotard, une étudiante de l'Université libre (et anticléricale) de Bruxelles. Elle deviendra psychologue et ils auront deux enfants : Catherine et Marianne. La même année, il soutient sa thèse de doctorat à Louvain sur les rapports entre l'urbanisation et la criminalité.

81958 – 1961. La création du département de criminologie. Pendant ses années studieuses à Louvain, Denis se lié d'amitié avec l'abbé Norbert Lacoste, le fondateur du département de sociologie de l'Université de Montréal. À Noël 1958, l'abbé Lacoste de retour à Montréal, envoie un télégramme à son ami Denis lui souhaitant ses meilleurs vœux et ajoute : « Il y a un poste pour toi ici et tu pourrais y enseigner la sociologie criminelle ». Répondant à l'appel, Denis Szabo quitte la vieille Europe et, en septembre 1958, il donne ses premiers cours : histoire de la sociologie et criminologie.

9Depuis un moment déjà, à l'Université de Montréal, il ne faisait plus noir, notamment en sciences humaines. Un institut de psychologie fut créé en 1940 par le père Noël Mailloux, un dominicain très au fait des courants modernes de la psychologie. Un département de science politique venait d'ouvrir ses portes et, en 1960, c'était au tour de l'anthropologie. Les sciences humaines avaient le vent dans les voiles, un vent favorable dont la criminologie pourrait profiter, ce qui n'échappa pas à la perspicacité de Denis Szabo. Il décide d'en profiter pour lancer un projet de département de criminologie multidisciplinaire. Une idée qui recevra un accueil favorable de la part des uns et mitigé de la part des autres. Mais jamais d'opposition farouche : c'était jouable.

10Si l'obscurantisme des catholiques dogmatiques subsistait ailleurs, ce n'était pas le cas à l'Université de Montréal. Et paradoxalement, les lumières d'une approche scientifique de l'homme venaient du clergé : le père Mailloux, l'abbé Lacoste, le père G.-H. Lévesque et d'autres. Les résistances au projet d'un enseignement de criminologie venaient d'abord de certains juristes, comme l'un d'eux qui objectait : À quoi pourrait bien servir votre criminologie ? Car le crime n'est rien d'autre qu'une catégorie juridique, et en la matière, c'est le droit qui décide de tout.

11Il avait besoin de la neutralité bienveillante de Noël Mailloux, car ce dominicain était influent au sein de l'université. Il alla le voir à plusieurs reprises pour lui parler de son projet et lui demander conseil. Le bon père l'écoutait avec un mélange de sympathie et de scepticisme. Un jour il lui parla en ces termes : « Nous offrons déjà à l'Institut de psychologie des cours sur la délinquance qui suffisent amplement à la demande. Cher Professeur Szabo, dites-moi : qu'est-ce que votre criminologie pourrait nous apprendre de plus ? » La réponse ne tarda pas à venir de la bouche de ce sociologue qui n'avait pas la langue dans sa poche : « La criminologie étudie les causes de la délinquance en combinant plusieurs regards : sociologique, biologique, psychologique, psychiatrique, juridique. Elle comporte des chapitres consacrés à la pénologie – fort utile pour comprendre le système correctionnel – à la resocialisation, au système de justice, à la police, à la prévention, aux politiques criminelles ». « Mais, demandait Mailloux, la criminologie n'est-elle pas une science nouvelle, sans acquis, une coquille vide ? » « Détrompez-vous, Père Mailloux, répondait Szabo, la criminologie vient d'avoir deux siècles d'existence, car nous pouvons la faire remonter à Beccaria (1764) ; à celui-ci succédèrent les positivistes italiens qui n'étaient pas tous des imbéciles ; et puis apparut le grand sociologue Durkheim, très intéressé par la déviance et l'évolution pénale, et n'oublions pas l'école sociologique de Chicago qui donna une grande impulsion à l'étude de la criminalité dans les villes ».

12Subsistait cependant une grosse inquiétude : un département de criminologie aurait-il des étudiants en nombre suffisant ? La réponse des faits fut sans ambiguïté. En 1959, Denis Szabo propose au doyen de la Faculté d'éducation permanente de l'Université de Montréal d'offrir un cours du soir aux adultes sur la criminologie. Réponse du doyen : pourquoi pas ? Le jour J, vers sept heures du soir, Szabo arrive pour donner cours et constate que la salle prévue était tellement pleine qu'il fallut, en catastrophe, en trouver une plus logeable. Se pressaient parmi ses auditeurs, des policiers « des armoires à glace », des bonnes sœurs, éducatrices, avocats, des curieux. Depuis ce jour – jusqu'à maintenant – les salles de cours sur la criminologie de la Faculté d'éducation permanente ne désemplissent pas. Ce premier succès encouragea Szabo à démarcher les milieux de pratique, rencontrant des directeurs de prison, des libérations conditionnelles et de police. Il y trouva la confirmation de ses intuitions : le désir de criminologie était palpable.

13Devant ces faits et ces arguments, le conseil de la Faculté des sciences sociales accepta le projet en 1960 et, dès 1961, un département de criminologie autonome vit le jour. Il offrait alors une maîtrise. Il est à noter que ce département était alors unique en Amérique du Nord, car aux États-Unis, la criminologie ne se développait qu'au sein des unités de sociologie des universités. À Montréal, cette émancipation de la criminologie découlait logiquement de la revendication multidisciplinaire à laquelle Szabo tenait : il répétait sans cesse que le phénomène criminel est susceptible de plusieurs points de vue. De plus, il concevait une criminologie pratique : à ses yeux les futurs criminologues auraient pour mission d'aller sur le terrain et de mettre la main à la pâte partout où les problèmes criminels se posaient. Et comme il ne concevait pas la criminologie sans recherche empirique, il lança, avec ses collègues, plusieurs chantiers de recherche : sur la délinquance juvénile, les pénitenciers, la prédiction de la récidive, la personnalité criminelle... La méthodologie de ces recherches incluait des observations sur le terrain, une collecte de données et une analyse statistique. Car Szabo se méfiait des approches uniquement qualitatives trop sujettes aux lectures idéologiques.

14Dès 1960, Denis Szabo, qui battait toujours le fer quand il était chaud, créa la Société de criminologie du Québec. Celle-ci rassemblait des professionnels intéressés par la question criminelle : avocat, juges, travailleurs sociaux, éducateurs, psychologues, policiers, directeurs de services correctionnels, sans oublier ses propres étudiants, pour leur offrir l'occasion de rencontrer de futurs employeurs.

15Son rôle dans les commissions d'enquête. Pendant les années suivantes, tout en assumant ses fonctions de professeur et de directeur du département de criminologie, Denis Szabo se voit offrir ce qu'il appela une « chance historique de moderniser la justice criminelle ». Quand une commission d'enquête ciblant sur l'un ou l'autre problème criminel était instituée, son président lui demandait de diriger les recherches nécessaires à la bonne connaissance de la situation. J'étais dit-il devenu un « Père Joseph » (un père capucin dont on disait qu'il était l'éminence grise du cardinal Richelieu) : le conseiller scientifique de l'ombre qui avait la compétence pour connaître empiriquement les problèmes et en déduire des recommandations. Ce que de purs juristes se sentaient incapables de faire. C'est ainsi que Denis Szabo fut influent dans les recommandations de la Commission d'enquête sur l'administration de la justice en matière criminelle et pénale au Québec (Commission Prévost 1967) et du rapport du Comité canadien de la réforme pénale et correctionnelle (Rapport Ouimet 1969). Plus tard, et à sa suite, des criminologues furent recrutés comme directeurs de recherche d'un bon nombre de commissions d'enquête. On en avait besoin pour analyser rigoureusement le problème criminel en cause et pour leurs connaissances sur les principes de la politique criminelle.

161969. Fondation du Centre international de criminologie comparée. Après avoir cédé la direction de l'École de criminologie à André Normandeau (qui devait diriger l'École de 1969 à 1979), Denis Szabo fonde le Centre international de criminologie comparée (CICC) en partenariat avec la Société Internationale de Criminologie. Ses objectifs étaient d'intensifier l'activité de recherches et de mettre en réseau les criminologues d'ici avec les meilleurs criminologues d'ailleurs. Le CICC devenait la porte ouverte sur le monde. Avec son bras droit Alice Parizeau, il organise de très nombreux colloques et séminaires internationaux et lance une série de recherches. Aujourd'hui, le Centre rassemble 58 chercheurs réguliers.

17Cette même année 1969, Szabo crée la revue Acta Criminologica qui prendra plus tard le nom de la revue Criminologie. En 1971, il est à la tête de l'équipe ivoirienne qui met sur pieds l'Institut de criminologie d'Abidjan. Cette institution est devenue aujourd'hui une très importante « UFR criminologie » de l'Université Houphouët-Boigny, comptant une trentaine de professeurs et plus de 1000 étudiants.

181974. L'occupation du Centre international de criminologie. C'est la crise. À cette époque, Denis Szabo acceptait sans rechigner d'accorder des entrevues aux journalistes. Ce qu'il fit ce jour de 1974. Parlant à bâtons rompus, il dit à peu près ceci : L'on peut s'attendre au pire quand un système de justice tombe en panne dans un pays. Voyez au Brésil. La lamentable sous-administration de la justice assure l'impunité aux pires criminels et par conséquent, certaines victimes ou leurs familles sont prêtes à tout pour que justice soit rendue, y compris à payer des escadrons de la mort. (Ce propos n'était pas dit aussi clairement : Szabo parlait d'abondance, de manière imagée et désordonnée et ne se faisait pas toujours bien comprendre). Le journaliste reformula ce discours à sa façon, avec ce résultat : Szabo prétend que les Brésiliens ont trouvé une méthode pas mal pour contrôler la criminalité : les escadrons de la mort. D'aucuns qui avaient déjà un préjugé contre lui s'indignèrent : la tête de Szabo doit tomber ! D'autant qu'à la même période, le CICC se rendait « coupable » d'organiser un colloque sur la police (non pour la dénoncer, mais pour l'étudier). Certains prétendirent que Denis Szabo était un agent infiltré pour le compte de la CIA. D'autres soutenaient qu'il se prostituait avec la police. À cette époque la détestation de la police était à son comble parmi les criminologues abolitionnistes qui se réclamaient de Foucault et de Hulsman (coauteur de Peines perdues). Leur thèse postulait que le crime ne serait rien d'autre qu'une construction sociale arbitraire : une vision de l'esprit des législateurs de la terre (qui se seraient tous entendus pour criminaliser le vol et l'homicide). Et la vraie fonction de la police ne serait rien d'autre que de servir les pouvoirs en place. L'indignation contre les propos de Szabo combinée à ce sophisme pousse alors un groupe d'étudiants à passer à l'action. On occupe les locaux du CICC. Du côté du directeur du CICC, cette invasion lui rappelait le mauvais souvenir des staliniens qui, dans les années 1950, en Hongrie, faisaient la chasse aux soi-disant ennemis du peuple. Au bout de quelques jours, les autorités de l'université demandaient à la police d'expulser les occupants que Szabo qualifiait de « bolcheviques ».

19Institutionnaliser et démocratiser. Denis Szabo aimait dire qu'il ne suffit pas de diffuser une bonne idée, encore faut-il l'institutionnaliser : la faire reconnaître officiellement et l'installer dans la durée. Ce qu'il fit de plusieurs manières.

  • 1/ Il créa des institutions là où elles n'existaient pas et où le besoin s'en faisait sentir par une stratégie de persuasion, de négociation et d'alliances judicieuses. C'est ainsi qu'il fonda l'École de criminologie, la Société de criminologie du Québec, le CICC et l'Association internationale des criminologues de langue française.
  • 2/ Il améliora des institutions en y faisant recruter des professionnels bien formés, d'abord à titre de stagiaires et ensuite, de permanents. Ce fut le cas de plusieurs services correctionnels et de services policiers du Canada.
  • 3/ Il dirigea des institutions existantes, comme la Société internationale de criminologie et la Revue internationale de criminologie et de police technique et scientifique (de 1975 à 2006).
  • 4/ Il contribua à corriger les dysfonctionnements de certaines institutions, notamment, le système de justice du Québec par son influence au sein de commissions d'enquête.
  • 5/ Il joua un rôle dans la dépolitisation d'institutions aux ordres. C'est ainsi qu'en 1989, année de la libération de la Hongrie du joug soviétique, un ministre de la Nouvelle république demanda à Denis Szabo de participer à la réforme de ses services de police. Denis Szabo répondit : présent ! Il entreprit de faire le tour des commissariats de la police hongroise répétant aux commissaires qu'il comprenait bien que dans un régime à parti unique – et stalinien de surcroît – la police ne puisse faire autrement que d'être aux ordres du pouvoir. Mais maintenant que la Hongrie se démocratisait, cette soumission était devenue contre-indiquée. Leur mission était désormais de faire respecter la loi et de faire régner la sécurité et la justice, impartialement et indépendamment des pouvoirs en place.

Le bilan 50 ans après l'acte de naissance de la criminologie québécoise

20Denis Szabo eut une très nombreuse descendance : étudiants, professeurs, chercheurs, praticiens. Parmi eux plusieurs ont suivi son exemple, ouvrant de nouveaux chantiers. Et la criminologie québécoise s'est élargie, notamment, avec l'ajout de la sécurité intérieure et de la cybersécurité. L'École de criminologie de l'Université de Montréal compte 28 professeurs et 1 070 étudiants inscrits en 2018. Fenchel (2017) estime à 5 000 le nombre de ses diplômés depuis ses débuts. Et la majorité de ces diplômés ont trouvé du travail dans les services correctionnels, dans les services policiers, les centres de jeunesse, la sécurité publique et la sécurité privée. Du côté de la Faculté d'éducation permanente, les chiffres du nombre d'étudiants inscrits en 2018 à au moins un cours dans les quatre certificats associés à la criminologie donnent le vertige : certificat de Criminologie : 809 inscrits ; Victimologie : 379 ; Gestion de la police et de la sécurité : 128 et Enquête : 173. À l'École de criminologie, quatre options sont offertes en maîtrise en criminologie de Montréal : clinique, analyse, sécurité intérieure, criminalistique (en collaboration avec l'université de Lausanne). La criminologie québécoise n'a cessé de grandir et elle a un bel avenir devant elle.

II. Un certain regard sur les revues francophones en criminologie (1948-2018)

21En Amérique du Nord (États-Unis et Canada), nous définissons habituellement la criminologie de la façon suivante : « La criminologie est une discipline universitaire qui étudie le phénomène criminel. Il s'agit d'une étude de nature empirique et théorique. Cette discipline vise notamment à trouver des solutions pour prévenir la criminalité et elle essaie d'améliorer la qualité du travail de la police, des tribunaux pénaux, des prisons et des solutions de rechange à l'emprisonnement, autant auprès des adultes criminels que des jeunes délinquants et, fort important depuis la dernière décennie, auprès des victimes d'actes criminels. Cette étude est interdisciplinaire, sous l'éclairage principal du "droit pénal", de la "sociologie" et de la "psychologie" en relation avec le crime, la criminalité, le criminel, la victime et, de façon spécifique, dans le contexte de la justice pénale : le code pénal et le code de preuve et de procédure pénales ; la police ; les tribunaux pénaux ; les prisons ; les "alternatives" à l'emprisonnement. À l'occasion, avec l'éclairage également d'autres disciplines, telles la science politique, l'anthropologie, le service social, la biologie et la médecine (psychiatrie), ainsi que l'administration publique. De plus, depuis le milieu du XXe siècle, la criminologie en Amérique du Nord est devenue une véritable profession. Un diplôme en criminologie débouche sur le marché du travail. Les secteurs dans lesquels travaillent les criminologues sont étonnamment diversifiés et nombreux : probation et travail communautaire, sursis et mise à l'épreuve, surveillance électronique, prison, maison de transition et libération conditionnelle, centres de protection de la jeunesse, centres d'accueil et de réadaptation pour les jeunes délinquants ("prison pour les mineurs"), centres d'aide pour les toxicomanes, centre d'aide pour les femmes et les enfants violentés ainsi que pour l'ensemble des victimes d'actes criminels, services de police, prévention de la criminalité, ministères de la Justice, de la Sécurité publique, de la Santé et des Services sociaux. Dans tous ces milieux, les criminologues déploient une activité professionnelle aux facettes multiples : l'intervention clinique, la gestion de programmes, l'animation, la consultation, la recherche, l'enseignement... » (adaptation, avec modifications, d'un article d'André Normandeau, RSC 2017. 840). Dans la perspective de cette définition, les revues francophones en criminologie, même si elles sont beaucoup moins nombreuses que les revues anglophones sur le sujet, sont néanmoins fort importantes pour le développement de la criminologie dans les pays francophones ou partiellement francophones, tels : la France, la Belgique, la Suisse, le Canada et... quelques pays africains. En fait, nous dénotons à ce chapitre huit (8) revues francophones (dont 3 sont bilingues) par rapport à 48 revues anglophones. Nous célébrons d'ailleurs en 2018 une année « faste » car, coïncidence vraiment spéciale, voilà que 4 de ces 8 revues sont « en fête » pour ainsi dire, soit :

  • - 1. Le 70e anniversaire de la Revue internationale de criminologie et de police technique et scientifique (RICPTS, 1948-2018). Cette revue est publiée à Genève (Suisse). Elle est l'organe officiel de l'Association internationale des criminologues de langue française (AICLF).
  • - 2. Le 60e anniversaire de la Revue canadienne de criminologie et de justice pénale/Canadian Journal of Criminology and Criminal Justice (RCCJP-CJCCJ, 1958-2018), une revue bilingue à la mode canadienne. Cette revue est publiée par Les Presses de l'Université de Toronto (Canada). Elle est l'organe officiel de l'Association canadienne de justice pénale/Canadian Criminal Justice Association (ACJP-CCJA, Ottawa) qui publie également depuis 1984 un Bulletin trimestriel pertinent : Actualités-Justice/Justice-Report.
  • - 3. Le 50e anniversaire de la revue Criminologie (1968-2018). Cette revue est publiée par Les Presses de l'Université de Montréal (PUM). Elle est sous la responsabilité de l'École de criminologie et du Centre international de criminologie comparée (CICC) de l'Université de Montréal.
  • - 4. Le 40e anniversaire de la revue Déviance et Société (1978-2018). Cette revue est publiée à Chêne-Bourg (Suisse) par Médecine & Hygiène, avec le concours du Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS-France). Cette revue est animée par plusieurs centres de recherches européens en France, en Belgique, en Suisse, en Allemagne, en Espagne, en Italie... ainsi qu'au Canada. Parmi ces centres, signalons la contribution importante du Centre de recherches sociologiques sur le droit et les institutions pénales (CESDIP-France). Le CESDIP publie régulièrement un Bulletin intéressant : Questions pénales/Penal Issues.
  • Les quatre (4) autres revues pertinentes, sans être en fête, sont :
    - 5. La revue Cahiers de la sécurité et de la justice (CSJ), publiée à Paris depuis 1969 par l'Institut national des hautes études de la sécurité et de la justice (INHESJ), affilié au ministère français de l'Intérieur. Éditeur : La Documentation française.
  • - 6. La revue Crime, histoire et sociétés/Crime, History and Societies, publiée depuis 1997 par des chercheurs et/ou des universitaires européens et nord-américains, sous l'égide de l'Association internationale pour l'histoire du crime et de la justice pénale/International Association for the History of Crime and Criminal Justice.
  • - 7. La revue électronique Champ pénal/Penal Field, publiée depuis 2004 par des chercheurs et/ou des universitaires européens et nord-américains. Seulement sur internet.
  • - 8. La Revue française de criminologie et de droit pénal (RFCDP), publiée à Paris depuis 2013 par l'Institut pour la Justice.

22Nous pourrions ajouter que cinq (5) autres revues francophones publient également « quelquefois » des articles de nature criminologique, même si en fait la très grande majorité des articles sont des articles de droit pénal, ce qui est évidemment fort légitime pour des revues de droit, à savoir :

  • - a. La Revue pénitentiaire et de droit pénal (RPDP), publiée à Paris depuis 1877 (oui, 1877, vous avez bien lu). Elle est l'organe de la Société générale des prisons et de législation criminelle.
  • - b. La Revue de droit pénal et de criminologie (RDPC), publiée à Bruxelles depuis 1907. Elle est l'organe de l'Union belge et luxembourgeoise de droit pénal.
  • - c. La Revue de science criminelle et de droit pénal comparé (RSCDPC), publiée à Paris depuis 1920, sous les auspices du Centre français de droit comparé et de l'Institut de criminologie de l'Université Panthéon-Assas (Paris II). Cette revue a de tout temps ou presque publié une « Chronique de criminologie » bien identifiée en tant que telle dans plusieurs de ses numéros. Éditeur : Dalloz.
  • - d. La revue Thémis, publiée à Montréal depuis 1951, sous l'égide de la Faculté de droit de l'Université de Montréal. Éditeur : Les Presses de l'Université de Montréal (PUM).
  • - e. La revue Problèmes actuels de sciences criminelles (PASC), publiée depuis 1985 par l'Institut de sciences pénales et de criminologie (ISPEC) de l'Université d'Aix-Marseille (AMU). Éditeur : Les Presses de l'Université d'Aix-Marseille (PUAM).

23Par ailleurs, le lecteur serait peut-être intéressé à la liste des 48 revues anglophones en criminologie comme point de comparaison (adaptation, avec modifications, d'un article de Nadeau, Mongeon et Larivière, 2018, p. 52-53), soit :

24- A. Revues de criminologie ayant un lien privilégié avec les sciences sociales, en particulier avec la « sociologie » (N=34, par lettre alphabétique) : African Journal of Criminology and Justice Studies ; Australian and New Zealand Journal of Criminology ; British Journal of Criminology ; Criminology ; Criminology and Criminal Justice ; Criminology and Public Policy ; Crime and Delinquency ; Crime and Justice ; Crime, Law and Social Change ; Critical Criminology ; Deviant Behavior ; European Journal of Criminal Policy and Research ; European Journal of Criminology ; Federal Probation ; Feminist Criminology ; Homicides Studies ; International Review of Victimology ; Journal of Contemporary Criminal Justice ; Journal of Criminal Justice ; Journal of Experimental Criminology ; Journal of Quantitative Criminology ; Journal of Research in Crime and Delinquency ; Justice Quarterly ; Juvenile, Family and Court Journal ; Police Quarterly ; Policing ; Policing and Society ; Punishment and Society ; Security Journal ; Social Justice ; Theoretical Criminology ; The Prison Journal ; Victimology ; Youth, Violence and Juvenile Justice.

25- B. Revues de criminologie ayant un lien privilégié avec la « psychologie » (N=10, par lettre alphabétique) : Criminal Justice and Behavior ; International Journal of Offender Therapy and Comparative Criminology ; Journal of Forensic Psychiatry and Psychology ; Journal of Investigative Psychology and Offender Profiling ; Journal of Social Aggression ; Legal and Criminological Psychology ; Psychology of Crime ; Psychology of Violence ; Violence and Victims ; Youth and Society.

26 - C. Revues de droit ayant un lien privilégié avec la criminologie (N=4) : Crime and Law ; Feminist Legal Studies ; Journal of Criminal Law and Criminology ; Social and Legal Studies.

27 Ceci dit, le lecteur trouvera « ailleurs dans notre revue » deux recensions spéciales :

  • - a) celle du 40e anniversaire de la revue Déviance et Société, une recension par Bastien Quirion de l'Université d'Ottawa ;
  • - b) celle du 50e anniversaire de la revue Criminologie, une recension par Philippe Robert du Centre de recherches sociologiques sur le droit et les institutions pénales (CESDIP-France).

28Pour ma part, j'ajouterais ici quelques mots au sujet de la revue Problèmes actuels de sciences criminelles, car si elle est moins connue, elle mérite néanmoins d'être consultée de temps en temps. Cette revue, je le rappelle, est publiée depuis 1985 par l'Institut de sciences pénales et de criminologie (ISPEC) de l'Université d'Aix-Marseille. Elle a été créée par le pénaliste Fernand Boulan, Doyen à l'époque de la Faculté de droit et ex-directeur de l'ISPEC. Par la suite, ce Doyen honoraire a été malheureusement « assassiné » par un terroriste en 1993, au Caire en Égypte, lors du Congrès international de droit pénal. Comme quoi un simple pénaliste (et « criminologue » à la mode française) peut être sauvagement abattu, comme n'importe quel citoyen. Il n'y avait pas de lien entre ce statut de professeur d'université et son assassinat car le terroriste visait simplement les touristes étrangers, sans égard à leur profession ou leur statut social. La revue fut dirigée ensuite par les différents directeurs de l'ISPEC, de Jacques Borricand entre 1988 et l'an 2000, en passant par Jean-Yves Lassalle (2000-2008), jusqu'au directeur actuel, le Professeur Jean-Baptiste Perrier, qui en est le rédacteur en chef. L'ISPEC regroupe depuis sa fondation dans les années 1960 d'abord et avant tout une douzaine de professeurs de droit pénal. Le plus connu historiquement est le Professeur Raymond Gassin (1930-2016). Malgré des liens étroits avec le droit pénal, fort légitimes d'ailleurs puisque l'ISPEC est issu et lié à la Faculté de droit, le Professeur Gassin avait réussi, dès sa nomination au titre de directeur de l'ISPEC dans les années 1960 (1964-1977), à tenir compte de façon « remarquable » des travaux de la criminologie empirique à la mode nord-américaine pour les enseignements de l'ISPEC et de la Faculté de droit sur le crime, la criminalité, le criminel, la victime, la police, les tribunaux, la prison... Il avait été Professeur invité à l'École de criminologie de l'Université de Montréal pendant deux ans (1973-1975), ce qui lui avait permis de bien connaître et de bien assimiler les méthodes de recherche de la criminologie empirique nord-américaine, les résultats les plus pertinents des recherches ainsi que les principales composantes théoriques de cette criminologie. Quelques années après ce séjour, il a écrit et publié en 1988 « le » manuel de criminologie français le plus complet et le plus à jour, combinant précisément, pour la première fois en France, les éléments théoriques et empiriques de la recherche en criminologie, non seulement en Amérique du Nord d'ailleurs, mais également en Europe. Ce manuel « célèbre » (j'ose le dire), Criminologie (Paris : Dalloz), a été publié et re-publié avec ajouts significatifs à plusieurs reprises. La dernière version, largement remaniée elle aussi, a été publiée en 2011 en collaboration cette fois avec deux de ses collègues de l'ISPEC, Sylvie Cimamonti et Philippe Bonfils. Pour sa part, la revue Problèmes actuels de sciences criminelles reflète donc depuis 1985 cette tradition, à la jonction du droit pénal et de la criminologie. En effet, quelques numéros présentent non seulement des articles de droit pénal mais également des contributions proprement criminologiques. Une tradition de professeurs invités, juristes et « criminologues » (au sens nord-américain), à qui l'ISPEC demande une contribution scientifique significative, a permis à la revue de publier des articles fort intéressants sur différents sujets de nature criminologique. Par exemple, une entente officielle depuis les années 1970 entre l'ISPEC, l'École de criminologie et le Centre international de criminologie comparée (CICC) de l'Université de Montréal, a amené la participation active à cette revue de plusieurs criminologues québécois, tels Denis Szabo, Maurice Cusson, Guy Lemire, Serge Brochu, Jean Dozois et... votre « serviteur », entre autres. Ces criminologues québécois ont d'ailleurs passé plusieurs années sabbatiques à travailler à l'ISPEC et à y écrire des livres. Signalons à titre d'exemple quelques-uns des articles « proprement criminologiques » publiés dans la revue au cours des années : n° 1-1985 : Denis Szabo, Vocation et responsabilités de la criminologie comparée ; n° 2-1989 : André Normandeau, La police et les minorités ; n° 3-1990 : Robert Cario, Les femmes et le crime ; n° 6-1993 : Serge Brochu, Implication criminelle des consommateurs d'héroïne ; n° 11-1998 : Pierre Tournier ; Délinquances et criminalités : des nombres pour mieux comprendre ; n° 12-1999 : Raymond Gassin, Le crime existe-t-il ? ; n° 15-2002 : Guy Lemire, Les mesures sentencielles, le système carcéral et la réhabilitation ; n° 16-2003 : Laurent Montet, Profileurs : théorie et pratique ; n° 18-2005 : Maurice Cusson, De la rareté de l'homicide ; n° 24-2013 : Sacha Raoult, Chroniques de la recherche empirique internationale en sciences criminelles ; n° 28-2018 : Sacha Raoult et Arnaud Derbey, Chronique de la recherche empirique internationale en sciences criminelles.

29Il est fort intéressant par ailleurs de souligner que depuis le n° 16-2003 des articles sont signés chaque année par des étudiants de troisième cycle inscrits au doctorat de « Sciences pénales et criminologie ». Voilà une belle initiative pour encourager les jeunes chercheurs dont certains deviendront des professeurs d'université et/ou des chercheurs de carrière. L'ISPEC contribue donc ainsi par cette revue à enrichir à sa façon le legs historique de la criminologie « made in France » et quelquefois « made in America », selon l'expression consacrée. À tout seigneur, tout honneur ! Tout compte fait, la vie des revues francophones en criminologie se porte bien. Certes, nous n'en avons que 8 (dont 3 sont bilingues) par rapport aux 48 revues anglophones en criminologie. Toutefois, ces 8 revues sont de grande qualité, à notre avis. Nous n'avons pas à souffrir de la comparaison, j'en suis persuadé, tout en reconnaissant que le corpus criminologique anglophone est évidemment plus prolifique et également fort important et pertinent. Et c'est tant mieux pour la criminologie dans son ensemble.

  • Sources et références

    • La source la plus complète sur la vie et la carrière de Denis Szabo se trouve dans :
      Fournier, M. 1998. Entretiens avec Denis Szabo. Montréal : Éditions Liber.
    • V. aussi : Fenchel, F. 2010. Engendrer une pensée criminologique. Entretien avec Denis Szabo. Criminologie, 43 (2) : 11 – 29.
    • Fenchel, F. 2017. Denis Szabo : The Founder of Criminology in Québec. In Winterdyk, J. Pioneers in Canadian Criminology. Oakville. Rock's Mills Press.
    • Ses œuvres les plus importantes :
    • Szabo, D. 1960. Crimes et villes : Étude de statistique comparée de la criminalité urbaine et rurale en France et en Belgique. Paris : Cujas.
    • Szabo, D. 1965. Criminologie. Montréal : Presses de l'Université de Montréal.
    • Szabo, D. 1978. Criminologie et politique criminelle. Paris et Montréal : Vrin et P U M.
    • Szabo, D. et Le Blanc M. dir. 1985. Criminologie empirique : le phénomène criminel et la justice pénale au Québec. Montréal. Presses de l'Université de Montréal.
    • Szabo, D. 1986. Science et crime. Paris et Montréal : Vrin et Bellarmin.
    • Szabo, D. et Le Blanc M. dir. 1994. Traité de criminologie empirique. Montréal. Presses de l'Université de Montréal. Réédition en 2010.
    • Philippe Bensimon, Profession : Criminologue, Montréal, Les Éditions Guerin, 2009, 555 p.
    • Maurice Cusson, La Criminologie, Paris, Hachette, 2015, 225 p.
    • Benoît Dupont et Stéphane Leman-Langlois (dir.), Dictionnaire de criminologie en ligne, Montréal, Bibliothèque de l'Université de Montréal, 2018, www.criminologie.com.
    • Raymond Gassin, Silvie Cimamonti et Philippe Bonfils, Criminologie, Paris, Dalloz, 2011, 926 p.
    • Marc LeBlanc et Maurice Cusson (dir.), Traité de criminologie empirique, Montréal, Les Presses de l'Université de Montréal, 2010, 454 p.
    • En ligne France Nadeau, Philippe Mongeon et Vincent Larivière, Les influences disciplinaires de la criminologie, Criminologie 2018. 17.
    • France Nadeau, Guide en criminologie, Bibliothèque de l'Université de Montréal, juin 2018. V. guides.bib.umontreal.ca.
    • André Normandeau, La criminologie au Québec : une vision de l'avenir, Problèmes actuels de sciences criminelles 2002, n° 15, p. 93.
    • En ligne André Normandeau, Une vision sur l'histoire de la criminologie au Québec et au Canada, RSC 2017. 839.
    • André Normandeau, Recension, Pioneers in Canadian Criminology, Cahiers de la sécurité et de la justice 2018, n° 43, sous presse. Numéro spécial sur la criminologie au Canada, sous l'égide de Pierre Berthelet.
    • Jean Proulx, Profession : Criminologue, Montréal, Les Presses de l'Université de Montréal, 2006, 71 p.
    • La revue Criminologie, numéro thématique spécial du 50e anniversaire sous le titre : 50 ans de criminologie 2018, n° 1, 391 p. Disponible également sur le web : www.erudit.org.
    • La revue Déviance et Société, numéro thématique spécial du 40e anniversaire sous le titre : Une vague de jeunes chercheurs 2018, n° 1, 239 p. Disponible également sur le web : www.cairn.info.
    • La revue Problèmes actuels de sciences criminelles 2018, n° 28, 167 p.
    • Les sites en ligne de l'École de criminologie et du Centre international de criminologie comparée (CICC) de l'Université de Montréal, www.crim.umontreal.ca.
    • André Normandeau
    • Ph.D., Criminologue et Professeur, Université de Montréal, Directeur honoraire de l'École de criminologie et du Centre international de criminologie comparée (CICC) de l'Université de Montréal, Professeur invité annuellement aux États-Unis et en Europe, Co-responsable des recensions de livres pour la RCCJP (Ottawa) et la RSCDPC (Paris).
Maurice Cusson
Professeur émérite de criminologie, Chercheur au Centre international de criminologie de l'Université de Montréal
André Normandeau
Criminologue et Professeur, Université de Montréal
Mis en ligne sur Cairn.info le 18/05/2019
https://doi.org/10.3917/rsc.1804.1077
Pour citer cet article
Distribution électronique Cairn.info pour Dalloz © Dalloz. Tous droits réservés pour tous pays. Il est interdit, sauf accord préalable et écrit de l’éditeur, de reproduire (notamment par photocopie) partiellement ou totalement le présent article, de le stocker dans une banque de données ou de le communiquer au public sous quelque forme et de quelque manière que ce soit.
keyboard_arrow_up
Chargement
Chargement en cours.
Veuillez patienter...