CAIRN.INFO : Matières à réflexion

Introduction

1Avec les scrutins locaux du 14 octobre 2018 puis les scrutins multiples du 26 mai 2019, la Belgique vient de clore un cycle électoral. En outre, sauf le cas d’élections fédérales anticipées, le pays ne connaîtra désormais pas d’élection avant cinq ans ; si tel est le cas, il s’agira là d’une première dans l’histoire du pays (hors périodes de guerre mondiale). Par ailleurs, l’année électorale 2024 aura alors pour particularité de voir le renouvellement de l’ensemble des cénacles politiques belges : ceux des niveaux européen, fédéral, régionaux et communautaires au printemps, et ceux des niveaux provinciaux et communaux à l’automne.

2Le moment apparaît donc propice à un examen des évolutions électorales qui ont marqué l’histoire des principales formations politiques belges au cours des trois derniers quarts de siècle, soit depuis que la Seconde Guerre mondiale a pris fin sur le territoire de la Belgique en septembre 1944  [1]. Tel est l’exercice auquel s’attellent cette livraison du Courrier hebdomadaire et la suivante.

3L’étude procède en deux temps, en se penchant d’abord sur les trois régions (successivement la Wallonie, la Flandre et la Région bruxelloise : Courrier hebdomadaire n° 2416-2417) puis sur l’ensemble du pays (Courrier hebdomadaire n° 2418-2419). Elle s’inscrit dans la tradition qu’a le CRISP, depuis sa fondation, de consigner et d’analyser les résultats des différentes élections qui jalonnent l’histoire politique de la Belgique depuis le milieu du XXe siècle. Ainsi, elle repose en majeure partie sur la collection du Courrier hebdomadaire, à commencer par l’ensemble des livraisons consacrées aux résultats électoraux et aux partis politiques  [2].

4Il est à préciser que seuls les quatre types de scrutin suivants sont pris en considération dans ce premier volume : l’élection de la Chambre des représentants (depuis 1946), l’élection des parlements régionaux (depuis 1989 pour la Région bruxelloise et depuis 1995 pour la Wallonie) ou communautaires (depuis 1995, pour la seule Flandre)  [3], l’élection des conseils provinciaux (depuis 1994, pour les seules Région wallonne et Région flamande) et l’élection du Conseil de l’Agglomération bruxelloise (un unique scrutin en 1971, pour la seule Région bruxelloise)  [4].

1. Précautions critiques

5D’une échéance électorale à une autre, les résultats issus des urnes ne recouvrent pas exactement la même réalité, que ce soit au niveau du corps électoral appelé à se prononcer ou des divisions électorales utilisées pour comptabiliser les voix émises. En effet, des législations différentes peuvent être d’application dans l’une ou l’autre matière selon l’époque, la zone géographique ou la nature de scrutin prise en considération. Il convient donc de garder à l’esprit que certaines comparaisons souffrent d’un biais, parfois important – et cela y compris au sein d’une même série (Wallonie, Flandre, Région bruxelloise, Belgique) ou sous-série (élections législatives/fédérales, élections régionales et communautaires, élections provinciales).

6Il est à bien noter que le présent chapitre s’intéresse uniquement aux quatre types de scrutin suivants : l’élection de la Chambre des représentants (depuis 1946), l’élection des parlements régionaux ou communautaires (depuis 1989 pour la Région bruxelloise, depuis 1995 pour la Wallonie et pour la Flandre), l’élection des conseils provinciaux (depuis 1994, pour les seules Région wallonne et Région flamande) et l’unique élection du Conseil de l’Agglomération bruxelloise (en 1971, pour la seule Région bruxelloise). En effet, seuls les résultats issus de ces différentes élections seront exploités dans les trois chapitres ci-après.

1.1. La fixation du corps électoral

7Le corps électoral est susceptible de varier peu ou prou d’une échéance électorale à une autre, selon les conditions que fixe la loi en ce qui concerne le sexe (les femmes n’ont obtenu le droit de vote qu’à partir du scrutin de 1949), l’âge (le droit de vote a été abaissé de 21 à 18 ans en 1981) et la résidence (selon que le droit de vote est élargi ou non aux Belges vivant à l’étranger).

1.1.1. Les conditions de sexe

8Lors des premières élections législatives qui suivent la fin de la Seconde Guerre mondiale, à savoir celles du 17 février 1946, le droit de vote est exclusivement masculin. Seules quelques rares femmes font alors exception. En effet, en vertu de la loi du 9 mai 1919  [5] et des modifications constitutionnelles opérées les 7 février et 15 octobre 1921  [6], il n’est que deux catégories de femmes qui prennent part au scrutin : d’une part, les veuves (à la condition qu’elles ne se soient pas remariées) – ou, à leur défaut, les mères (pour autant qu’elles soient elles-mêmes veuves et ne se soient pas remariées) – des militaires morts au cours de la Première Guerre mondiale et des civils fusillés ou tués par l’ennemi au cours de cette même guerre ; d’autre part, les femmes qui, pour des motifs d’ordre patriotique, ont été condamnées à la prison ou ont été détenues préventivement au cours de l’occupation allemande de 1914-1918.

9Par la loi du 27 mars 1948, les femmes acquièrent le droit de vote pour les élections législatives  [7]. Elles l’exercent pour la première fois à l’occasion du scrutin national du 26 juin 1949.

10De toutes les échéances électorales considérées dans le présent Courrier hebdomadaire, seule celle de 1946 a donc eu lieu sous l’empire de la législation limitant le droit de vote aux hommes.

1.1.2. Les conditions d’âge

11Jusqu’aux élections européennes du 10 juin 1979, l’âge minimum pour jouir du droit de vote est fixé à 21 ans.

12Par la révision constitutionnelle du 28 juillet 1981, cet âge est abaissé à 18 ans  [8]. Cette disposition est mise en application dès les élections législatives du 8 novembre de la même année.

13Dans le présent Courrier hebdomadaire, toutes les élections organisées entre 1946 et 1979 ont donc eu lieu sous l’empire de la législation réservant le droit de vote aux personnes âgées de 21 ans ou plus, tandis que toutes les élections organisées entre 1981 et 2019 ont également vu les personnes âgées d’entre 18 et 21 ans disposer de ce droit.

1.1.3. Les conditions de résidence

14Pour tous les types de scrutin considérés dans le présent Courrier hebdomadaire, seules ont disposé du droit de vote les personnes de nationalité belge  [9].

15Par ailleurs, le droit de vote a longtemps été circonscrit aux seules personnes résidant en Belgique (à l’exclusion donc de celles vivant à l’étranger). Tel est toujours le cas, de nos jours, pour les élections régionales et communautaires et pour les élections provinciales. En revanche, depuis la loi du 18 décembre 1998, les Belges vivant à l’étranger disposent du droit de vote pour les élections fédérales  [10]. Cette législation est entrée en vigueur à l’occasion du scrutin fédéral du 13 juin 1999, mais elle n’est réellement effective que depuis celui du 18 mai 2003  [11].

16Cela signifie donc que, depuis 1999 de jure et 2003 de facto, l’électorat diffère partiellement entre les élections fédérales, d’une part, et les élections régionales et communautaires et les élections provinciales, d’autre part.

1.2. La fixation des divisions électorales

17Divers biais statistiques peuvent intervenir, au niveau des régions, dans l’agrégation des résultats électoraux.

1.2.1. Les conséquences du tracé de la frontière linguistique

18Suite à la fixation de la frontière linguistique en 1962, six communes ont été détachées de la province de Liège au bénéfice de la province de Limbourg (à savoir les six « communes fouronnaises »  [12], depuis lors fusionnées en l’actuelle commune flamande des Fourons à dater du 1er janvier 1977), tandis que, inversement, neuf communes ont été détachées de la province de Flandre occidentale au profit de la province de Hainaut (à savoir les cinq « communes cominoises »  [13] et les quatre « communes mouscronnoises »  [14], depuis lors fusionnées respectivement en les actuelles communes wallonnes de Comines-Warneton et de Mouscron à dater du 1er janvier 1977). La nouvelle carte électorale résultant de ces modifications a été d’application pour la première fois à l’occasion du scrutin national du 23 mai 1965.

19Par ailleurs, pour l’élection de la Chambre des représentants  [15], et cela depuis le scrutin national du 24 novembre 1991, les électeurs inscrits dans les cantons de Fourons et de Comines-Warneton ont la faculté de se rendre respectivement à Aubel en province de Liège ou à Heuvelland en province de Flandre occidentale pour y voter  [16]. Cette disposition permet aux francophones des Fourons (commune de la région de langue néerlandaise) de participer au scrutin dans une circonscription francophone s’ils le souhaitent, et aux néerlandophones de Comines-Warneton (commune de la région de langue française) de faire de même dans une circonscription néerlandophone. Dès lors, certains électeurs flamands apparaissent dans les résultats relatifs à la Wallonie (à savoir des électeurs francophones habitant aux Fourons), tandis que certains électeurs wallons n’y apparaissent pas (à savoir des électeurs néerlandophones habitant à Comines-Warneton). Inversement, certains électeurs wallons apparaissent dans les résultats relatifs à la Flandre (à savoir des électeurs néerlandophones habitant à Comines-Warneton), tandis que certains électeurs flamands n’y apparaissent pas (à savoir des électeurs francophones habitant aux Fourons).

1.2.2. Les conséquences de la modification des huit cantons électoraux « bruxellois »

20Relativement à la Région bruxelloise, la comparaison entre les époques et les types de scrutin souffre d’un certain biais statistique  [17].

21En effet, les résultats relatifs aux élections de la Chambre des représentants à partir de 1995, ceux relatifs aux élections du Parlement de la Région de Bruxelles-Capitale (à partir de 1989) et ceux relatifs à l’élection du Conseil de l’Agglomération bruxelloise (en 1971) ont pour cadre géographique le territoire de l’actuelle région bilingue de Bruxelles-Capitale, constituée des dix-neuf communes dites bruxelloises.

22En revanche, les résultats relatifs aux élections de la Chambre des représentants entre 1946 et 1991 ont un cadre géographique un peu plus large. À cette époque en effet, l’ensemble formé par les huit cantons électoraux dits bruxellois comprenait non seulement les dix-neuf communes bruxelloises, mais également des communes ou sections  [18] de communes flamandes situées dans l’actuelle province de Brabant flamand  [19]. Plus précisément :

23

  • trois cantons électoraux bruxellois comprenaient exclusivement des communes bruxelloises, à savoir :
    • le canton de Bruxelles (coïncidant avec la ville de Bruxelles),
    • le canton de Molenbeek-Saint-Jean (comprenant les communes de Molenbeek-Saint-Jean, de Ganshoren, de Jette et de Koekelberg),
    • le canton de Saint-Gilles (coïncidant avec la commune de Saint-Gilles) ;
  • deux cantons électoraux bruxellois comprenaient à la fois des communes bruxelloises, des communes flamandes situées en périphérie de la région bruxelloise et ayant un régime linguistique spécial (« communes à facilités »)  [20] et d’autres communes ou sections de communes flamandes, à savoir :
    • le canton de Saint-Josse-ten-Noode, qui comprenait quatre communes bruxelloises (Saint-Josse-ten-Noode, Etterbeek, Woluwe-Saint-Lambert et Woluwe-Saint-Pierre), deux communes périphériques à régime linguistique spécial (Kraainem et Wezembeek-Oppem) et les sections de Sterrebeek et de Woluwe-Saint-Étienne de la commune flamande de Zaventem,
    • le canton d’Uccle, qui comprenait deux communes bruxelloises (Uccle et Forest), trois communes périphériques à statut linguistique spécial (Drogenbos, Linkebeek et Rhode-Saint-Genèse), la commune flamande de Beersel (à l’exception des sections de Dworp, de Huizingen et de Lot) et la section de Ruisbroek de la commune flamande de Sint-Pieters-Leeuw ;
  • trois cantons électoraux bruxellois comprenaient à la fois des communes bruxelloises et des communes ou sections de communes flamandes (sans « facilités »), à savoir :
    • le canton d’Anderlecht, qui comprenait deux communes bruxelloises (Anderlecht et Berchem-Sainte-Agathe), la commune flamande de Dilbeek (à l’exception des sections de Schepdaal et de Sint-Ulriks-Kapelle) et la section de Zellik de la commune flamande d’Asse,
    • le canton d’Ixelles, qui comprenait trois communes bruxelloises (Ixelles, Auderghem et Watermael-Boitsfort) et les communes flamandes de Hœilaart et d’Overijse,
    • le canton de Schaerbeek, qui comprenait deux communes bruxelloises (Schaerbeek et Evere), les communes flamandes de Steenokkerzeel (à l’exception des sections de Melsbroek et de Peek) et de Zaventem (à l’exception des sections de Woluwe-Saint-Étienne et de Sterrebeek), la section de Diegem de la commune flamande de Machelen et la section de Nederokkerzeel de la commune flamande de Kampenhout.

24Il n’est pas possible d’éviter un tel biais statistique, les résultats électoraux étant disponibles uniquement par canton (et non par commune ou par autre subdivision inférieure).

25Cette situation a pris fin lorsque la province de Brabant a été scindée entre les province de Brabant wallon et province de Brabant flamand et que le territoire de la Région bruxelloise a été extra-provincialisé  [21]. Depuis les élections fédérales du 21 mai 1995, chacun des huit cantons électoraux bruxellois est uniquement constitué d’une ou de plusieurs des dix-neuf communes bruxelloises  [22].

1.2.3. Les conséquences de la création du canton de Rhode-Saint-Genèse

26Pour l’élection de la Chambre des représentants  [23] et depuis le scrutin fédéral du 25 mai 2014, il existe un canton électoral de Rhode-Saint-Genèse, qui est formé des six communes flamandes dites à facilités linguistiques de la périphérie bruxelloise (Drogenbos, Kraainem, Linkebeek, Rhode-Saint-Genèse, Wemmel et Wezembeek-Oppem). Les électeurs de ce canton ont le choix de voter soit pour des listes se présentant dans la circonscription électorale – unilingue néerlandophone – du Brabant flamand (et, dans ce cas, leurs voix sont comptabilisées dans cette circonscription) soit, et sans même devoir se déplacer, pour des listes se présentant dans la circonscription électorale – bilingue – de Bruxelles-Capitale (et dans ce cas, leurs voix – qui, dans les faits, sont émises essentiellement en faveur de listes francophones – sont comptabilisées dans cette circonscription).

27Dès lors, dans les statistiques électorales officielles, certains électeurs flamands n’apparaissent pas dans les résultats relatifs à la Flandre (à savoir des électeurs – essentiellement francophones – habitant à Drogenbos, à Kraainem, à Linkebeek, à Rhode-Saint-Genèse, à Wemmel et à Wezembeek-Oppem). Inversement, ces mêmes électeurs y apparaissent dans les résultats relatifs à la Région bruxelloise.

28Dans le chapitre 3 du présent Courrier hebdomadaire, relatif à la Flandre, le canton de Rhode-Saint-Genèse (voix émises en faveur de listes se présentant dans la circonscription électorale du Brabant flamand) est pris en considération pour les scrutins fédéraux de 2014 et de 2019. En revanche, dans le chapitre 4, relatif à la Région bruxelloise, il n’est pas tenu compte de ce canton de Rhode-Saint-Genèse (voix émises en faveur de listes se présentant dans la circonscription électorale de Bruxelles-Capitale) ; la solution inverse aurait en effet impliqué d’introduire un biais dans nos séries statistiques à partir de 2014, alors que celui-ci est aisément évitable.

1.2.4. Les conséquences de la création des cantons spéciaux des Affaires étrangères

29Pour l’élection de la Chambre des représentants  [24] et depuis le scrutin fédéral du 18 mai 2003, ont été créés des cantons spéciaux des Affaires étrangères  [25]. Ces cantons comprennent deux des cinq catégories d’électeurs vivant à l’étranger : ceux qui votent en personne dans le poste diplomatique ou consulaire de carrière belge dans lequel ils sont inscrits (E3  [26]) et ceux qui votent par procuration dans ce même poste diplomatique ou consulaire (E4). En 2003, en 2007 et en 2010, les onze cantons spéciaux des Affaires étrangères (appartenant chacun à une circonscription électorale) ont été les suivants : Brabant wallon, Hainaut, Liège, Luxembourg, Namur, Bruxelles–Hal–Vilvorde, Anvers, Flandre occidentale, Flandre orientale, Limbourg et Louvain. En 2014 et en 2019 (suite à la scission de la circonscription électorale de Bruxelles–Hal–Vilvorde), ils ont été les suivants : Brabant wallon, Hainaut, Liège, Luxembourg, Namur, Bruxelles-Capitale, Anvers, Brabant flamand, Flandre occidentale, Flandre orientale et Limbourg.

30Ces cantons spéciaux ne comprennent ni les électeurs vivant à l’étranger qui votent en personne dans une commune belge (E1), ni ceux qui votent par procuration dans une commune belge (E2). Les voix de ces personnes sont comptabilisées là où elles sont émises ; elles sont donc confondues avec celles des électeurs résidant en Belgique.

31Enfin, et sauf une exception, les voix des électeurs vivant à l’étranger qui votent par correspondance (E5) ne font l’objet d’aucun canton spécifique. Elles sont englobées avec celles d’un autre canton (normal ou spécial), à savoir : le canton de Nivelles pour la circonscription du Brabant wallon, le canton de Mons pour la circonscription du Hainaut, le canton de Huy pour la circonscription de Liège, le canton d’Arlon pour la circonscription du Luxembourg, le canton de Namur pour la circonscription de Namur, le canton de Lennik (en 2003) puis le canton spécial des Affaires étrangères (en 2007 et en 2010) pour la circonscription de Bruxelles–Hal–Vilvorde, le canton spécial des Affaires étrangères (en 2014) puis le « canton de Bruxelles (E5) » (en 2019) pour la circonscription de Bruxelles-Capitale, le canton de Lierre pour la circonscription d’Anvers, le canton de Tirlemont pour la circonscription de Louvain (en 2003, en 2007 et en 2010) puis pour celle du Brabant flamand (en 2014 et en 2019), le canton de Bruges pour la circonscription de la Flandre occidentale, le canton de Gand pour la circonscription de la Flandre orientale, et le canton de Tongres (de 2003 à 2014) puis celui de Herck-la-Ville (en 2019) pour la circonscription du Limbourg.

32Jusqu’aux élections fédérales du 13 juin 2010, il était impossible de connaître la ventilation, au sein du canton spécial des Affaires étrangères de Bruxelles–Hal–Vilvorde, entre les votes émis par des électeurs vivant à l’étranger rattachés, d’une part, aux communes de l’arrondissement administratif de Bruxelles-Capitale et, d’autre part, à celles de l’arrondissement administratif de Hal–Vilvorde. Dès lors, ces votes ne sont pris en considération ni dans le chapitre 3 du présent Courrier hebdomadaire, relatif à la Flandre, ni dans le chapitre 4, relatif à la Région bruxelloise.

33Pour les élections fédérales du 25 mai 2014, le canton spécial des Affaires étrangères de Bruxelles-Capitale n’est pas non plus pris en considération dans le chapitre 4 ; il en va de même, pour les élections fédérales du 26 mai 2019, du canton spécial des Affaires étrangères de Bruxelles-Capitale et du « canton de Bruxelles (E5) ». En effet, la solution inverse aurait conduit à introduire, à partir de 2014, un biais statistique pourtant aisément évitable  [27].

2. Les évolutions électorales en Wallonie

34Ce chapitre a pour cadre la Wallonie. Il prend pour base première les résultats enregistrés dans les cantons wallons à l’occasion des élections de la Chambre des représentants qui se sont tenues depuis la Libération (soit 23 scrutins entre 1946 et 2019). Pour le dernier quart de siècle, il s’appuie également sur deux autres séries de données disponibles à l’échelle de la Wallonie, à savoir les élections du Parlement wallon  [28] (6 scrutins entre 1995 et 2019  [29]) et les élections provinciales (5 scrutins entre 1994 et 2018  [30]) ; cela permet de suivre de manière plus fine les évolutions récentes.

2.1. Hiérarchie des principales formations politiques

35Intéressons-nous tout d’abord à la hiérarchie des principales formations politiques, telle qu’elle a évolué en Wallonie entre 1944 et 2019. Le tableau 1 récapitule l’ensemble de ces mouvements.

36En Wallonie, la hiérarchie des principales formations politiques est relativement stable. Quatre grandes périodes peuvent être distinguées.

37Primo, de la sortie de la Seconde Guerre mondiale aux élections nationales de 1965, l’échiquier politique comporte quatre grands partis en Wallonie : le parti socialiste (PSB), le parti social chrétien (PSC), le parti libéral (PL puis PLP) et le parti communiste (PCB)  [31]. Les résultats des urnes les classent dans cet ordre tout au long de cette période, à deux exceptions près (qui correspondent aux scrutins qui ouvrent et ferment ladite période). D’une part, lors du tout premier scrutin de l’après-guerre, en 1946, le PCB constitue la 3e force politique wallonne, devant le PL. D’autre part, en 1965, le PLP passe devant le PSC.

38Secundo, de 1968 à 1978, les électeurs de Wallonie partagent essentiellement leurs suffrages entre cinq formations politiques : aux quatre déjà présentes antérieurement, s’ajoute en effet désormais le cartel FDF–RW. Le parti socialiste (PSB puis PS) conserve la 1re place. En revanche, le PSC est à nouveau relégué à la 3e position en 1968 et en 1971 ; il retrouve la 2e marche du podium en 1974. Le parti libéral (PLP puis PRLW) parvient à conserver la 2e position en 1968, avant de chuter à la 4e en 1971 et en 1974 (étant alors dépassé par le cartel FDF–RW) puis de regagner la 3e à partir de 1977. Le cartel FDF–RW apparaît dans le classement en 1968, en dépassant le PCB pour figurer à la 4e place. En 1971, il n’est rien moins que la 2e force politique de Wallonie (juste après le PSB). Toutefois, le cartel décline ensuite sur le plan électoral : s’il parvient encore à occuper le 3e rang en 1974, il est par la suite relégué au 4e. Pour sa part, le PCB arrive à chaque fois en 5e position.

39Tertio, de 1981 à 2018 (soit un total ici de 20 scrutins), le quartet de tête est systématiquement constitué des quatre mêmes partis : au parti socialiste (PS), au parti libéral (PRL, puis Fédération PRL FDF, puis Fédération PRL FDF MCC, puis MR) et au parti orange (PSC puis CDH), s’adjoint dorénavant Écolo. Quant à eux, le RW (encore en cartel avec le FDF en 1981) et le parti communiste ne figurent dorénavant plus parmi les « grands partis ». De manière quasi systématique, le PS arrive à la 1re place ; la seule et unique exception à cette configuration est l’élection fédérale de 2007, qui voit le MR lui ravir cette position. Hormis à l’occasion de ce même scrutin de 2007, où il parvient donc à être la 1re force politique wallonne, le parti libéral est la plupart du temps 2e ; toutefois, il est 3e en 1987 et en 1991, derrière le parti orange. Si l’on excepte ces deux élections, qui le voient donc occuper la 2e position, le PSC puis CDH occupe le plus souvent la 3e place. Il doit toutefois se contenter du 4e rang, au profit d’Écolo, à quelques reprises : les deux scrutins de 1999 (Chambre des représentants et Parlement wallon), l’élection régionale de 2009 et le scrutin provincial de 2018. Dès sa première participation à une élection nationale, en 1981, Écolo parvient à décrocher la 4e position. Par la suite, il ne quitte ce rang que par quatre fois ; à chaque reprise, il s’agit pour lui de ravir la 3e place au PSC (aux deux élections de 1999) ou au CDH (aux scrutins de 2009 et de 2018).

40Quant à elles, les 5e et 6e places connaissent davantage de mouvements durant cette troisième période. Y succédant au cartel FDF–RW (1981) et au PCB (1985 et 1987), le FN figure en 5e position sans discontinuer deux décennies durant, de 1991 à 2009 ; après la disparition de ce parti du classement, cette place est occupée par le PP en 2010, puis par le PTB en 2014 et en 2018. Enfin, la 6e position est celle de pas moins de dix formations politiques différentes : le PCB en 1981, l’UDRT en 1985, le RW en 1987, le FDF en 1991, AGIR en 1994 et en 1995, Vivant de 1999 à 2003, le RWF en 2004 de même qu’en 2007 et en 2009, FNationale en 2006, le PTB en 2010, les FDF en 2012 et Défi en 2018, et le PP aux deux scrutins de 2014  [32].

41Quarto et enfin, les scrutins fédéral et régional de 2019 constituent la dernière période. Le PS, le MR et Écolo demeurent tous trois dans le quartet de tête (aux trois premières places et dans cet ordre). En revanche, le CDH en est désormais exclu, et cela au profit du PTB. Quant à elle, la 6e position reste occupée par Défi.

Tableau 1. Ordre des principales formations politiques (Wallonie, 1944-2019), selon les voix obtenues

Tableau 1. Ordre des principales formations politiques (Wallonie, 1944-2019), selon les voix obtenues

Tableau 1. Ordre des principales formations politiques (Wallonie, 1944-2019), selon les voix obtenues

2.2. Analyse par formation politique

42Nous analysons brièvement ici les évolutions électorales des sept formations qui dominent actuellement le paysage politique de la Wallonie : le PS, le MR, Écolo, le PTB, le CDH, Défi et le PP  [33].

43À cette liste, nous ajoutons en outre trois autres formations politiques qui, comme on vient de le voir, ont compté dans l’histoire électorale wallonne durant la période passée en revue : le PCB, le RW (abordé dans le point relatif à Défi) et le FN.

2.2.1. Parti socialiste (PS)

44Le Parti socialiste belge - Belgische Socialistische Partij (PSB-BSP) a été le dernier des trois partis dits traditionnels à rester unitaire. Après la suspension de son bureau national à partir du 18 octobre 1978, le parti est scindé en deux le 26 novembre 1978, date des congrès de fondation du PS à Namur et du BSP à Gand. La formation francophone prend alors le nom de Parti socialiste (PS), qu’elle a conservé depuis lors.

45C’est entre 1950 et 1961 que le parti socialiste connaît ses maximums historiques en Wallonie : durant quatre scrutins consécutifs, ses scores dépassent les 40 %  [34]. Par la suite, il n’atteint plus de tels sommets qu’à une seule reprise (en 1987, avec 43,9 %), même s’il s’en approche encore par trois autres fois (en 1977  [35], en 1985 et en 1991). À l’inverse, c’est à l’occasion des élections provinciales de 2018 et des scrutins fédéral et régional de 2019 qu’il enregistre les moins bons scores de son histoire en Région wallonne : respectivement 25,4 %, 26,1 % et 26,2 % (soit sensiblement moins encore que les 29,4 % et 29,2 % recueillis en 1999 respectivement au Parlement wallon et à la Chambre des représentants).

Graphique 1. Résultats électoraux du PS * (Wallonie, 1944-2019), en % des votes valables

Graphique 1. Résultats électoraux du PS * (Wallonie, 1944-2019), en % des votes valables Graphique 1. Résultats électoraux du PS * (Wallonie, 1944-2019), en % des votes valables

Graphique 1. Résultats électoraux du PS * (Wallonie, 1944-2019), en % des votes valables

* PSB jusqu’en 1977.
Cartel libéral–socialiste en 1946, 1950, 1954 et 1958 en province de Luxembourg ; cartel PSB–RW en 1977 en province de Luxembourg.

46Globalement, la tendance des résultats électoraux du parti socialiste est à la baisse en Wallonie. Entre 1946 et 1961, soit sa période la plus faste de l’après-guerre, il obtient en moyenne 44,5 % des voix wallonnes. De 1965 à 1991, ce score moyen est encore de 37,5 %. En revanche, il n’est plus que de 32,9 % sur la période 1994-2014, et il descend même à 25,9 % pour les années 2018 et 2019. Il n’empêche que, comme on l’a vu, le PS demeure à ce jour le premier parti de Wallonie. Résumant la situation, l’historien Paul Wynants (UNamur) a qualifié cette évolution d’« effritement d’un mâle dominant ».

2.2.2. Mouvement réformateur (MR)

47Le 8 octobre 1961, le Parti libéral - Liberale Partij (PL-LP) devient le Parti de la liberté et du progrès - Partij voor Vrijheid en Vooruitgang (PLP-PVV). Il connaît un long processus de séparation interne entre francophones et néerlandophones à partir de 1971 (lorsque les deux ailes linguistiques élisent des présidents distincts) et surtout de 1972 (année de la tenue des premiers congrès séparés). Ce cheminement trouve son aboutissement, à savoir la scission entre les deux ailes, à l’occasion de la naissance du PRLW, les 24 novembre 1976 (annonce) et 15 janvier 1977 (congrès constitutif). La formation francophone prend alors cinq noms successifs au fil de son histoire : Parti pour les réformes et la liberté en Wallonie (PRLW), puis Parti réformateur libéral (PRL) à partir du 19 mai 1979, puis Fédération PRL FDF à partir du 14 septembre 1993 suite au rapprochement entre le PRL et le FDF (cf. infra), puis Fédération PRL FDF MCC à partir du 1er décembre 1998 suite à l’arrivée du Mouvement des citoyens pour le changement (MCC), et enfin Mouvement réformateur (MR) le 24 mars 2002  [36].

48À l’exact inverse du parti socialiste, c’est entre 1946 et 1961 que le parti libéral connaît la plus mauvaise période de son existence sur le plan de ses résultats électoraux en Wallonie. À l’occasion du premier scrutin de l’après-guerre, le parti ne parvient pas même à se hisser au-dessus de la barre des 10 % (9,7 % : il s’agit là de son minimum historique en Région wallonne) et, au cours des cinq élections suivantes, ses scores oscillent entre 10,9 % et 14,7 % des voix  [37]. En revanche, les années électorales 1965 et 1968 le voient dépasser le quart des voix (successivement 25,4 % puis 26,7 %). Il s’agit longtemps là du plafond des scores du parti libéral : celui-ci ne l’atteint plus avant l’an 2000. Dès 1971, il ne récolte en effet plus que 17,5 % des suffrages, pourcentage qui descend encore à 15,1 % en 1974 et 16,7 % en 1978  [38].

49Par la suite, le parti remonte peu à peu la pente jusqu’en 1985 (24,2 %), avant de connaître un nouveau ressac jusqu’en 1994 (18,7 %). Vient alors la meilleure époque de son histoire : les années 1995-2007, durant lesquelles le parti libéral obtient en moyenne 26,0 %. Le couronnement est le scrutin fédéral de 2007 : le MR atteint alors son maximum historique en Wallonie (31,2 %, soit son seul score supérieur à 30 % dans cette région) et, supplantant le PS, devient la première force politique wallonne. Par la suite, la tendance est à la baisse. Ainsi, entre 2009 et 2018, le MR récolte en moyenne 25,2 % des voix wallonnes. Lors des deux scrutins de 2019, ses scores sont de 20,5 % pour la Chambre des représentants et de 21,4 % pour le Parlement wallon ; ce sont là ses résultats les plus bas du dernier quart de siècle.

Graphique 2. Résultats électoraux du MR * (Wallonie, 1944-2019), en % des votes valables

Graphique 2. Résultats électoraux du MR * (Wallonie, 1944-2019), en % des votes valables Graphique 2. Résultats électoraux du MR * (Wallonie, 1944-2019), en % des votes valables

Graphique 2. Résultats électoraux du MR * (Wallonie, 1944-2019), en % des votes valables

* PL de 1946 à 1961 ; PLP de 1965 à 1974 ; PRLW en 1977 et 1978 ; PRL de 1981 à 1991 ; Fédération PRL FDF en 1994 et 1995 ; Fédération PRL FDF MCC en 1999 et 2000.
Cartel libéral–socialiste en 1946, 1950, 1954 et 1958 en province de Luxembourg ; en ce compris le PLPW en 1977 ; le MR comprend le FDF de 2003 à 2010.

2.2.3. Écolo

50Le parti Écolo est fondé les 8 et 23 mars 1980  [39].

51Des principaux partis de Wallonie, Écolo est celui dont les performances électorales fluctuent le plus fortement (les observateurs de la vie politique belge parlent souvent à ce propos de « résultats en yoyo »). Quatre périodes sont à distinguer dans l’histoire électorale de ce parti en Région wallonne : 1981-1991, 1994-1999, 2000-2009 et 2010-2019. De son apparition sur la scène politique en 1981 à 1991, Écolo connaît une forte croissance : il passe de 5,9 % à 13,5 % des voix wallonnes. Après une première chute en 1994 (8,8 %), le parti voit ses scores augmenter à nouveau, jusqu’à atteindre, en 1999, 18,2 % au Parlement wallon et 18,3 % à la Chambre des représentants. Après un nouveau ressac en 2000 et surtout en 2003 (le parti n’obtient alors plus que 7,5 % des suffrages), Écolo se redresse progressivement ; en 2009, il décroche 18,5 % des voix, soit son maximum historique. Les années 2010-2014 sont nettement moins fastes (ainsi, en 2014, le parti recueille 8,2 % à la Chambre et 8,6 % au Parlement wallon), mais elles sont suivies par les élections provinciales de 2018 (à l’occasion desquelles Écolo enregistre le quatrième meilleur score de son histoire en Wallonie : 16,2 %) et par les deux scrutins de 2019 (qui voient le parti obtenir 14,5 % des voix wallonnes pour le parlement régional et 14,9 % pour la Chambre).

Graphique 3. Résultats électoraux d’Écolo (Wallonie, 1981-2019), en % des votes valables

Graphique 3. Résultats électoraux d’Écolo (Wallonie, 1981-2019), en % des votes valables

Graphique 3. Résultats électoraux d’Écolo (Wallonie, 1981-2019), en % des votes valables

2.2.4. Parti du travail de Belgique (PTB)

52Le parti Alle Macht aan de Arbeiders (AMADA) naît en Flandre en 1970. En 1974, lorsque sont créées les premières sections en Wallonie, le nom du parti devient bilingue : Tout le pouvoir aux ouvriers - Alle Macht aan de Arbeiders (TPO-AMADA). Le 4 novembre 1979, cette formation est rebaptisée Parti du travail de Belgique - Partij van de Arbeid van België (PTB-PVDA).

53C’est en 1977 que le parti de gauche radicale se présente pour la première fois à un scrutin national en Wallonie : il ne se voit alors créditer que de 0,1 % des votes (soit son minimum historique). Jusqu’en 2007, le parti ne parvient pas à décoller dans les urnes : il récolte tout au plus 1,0 % aux élections provinciales de 1994, pour une moyenne d’à peine 0,6 %  [40]. À partir de 2009 en revanche, les scores enregistrés par le PTB connaissent une croissance continue et presque exponentielle d’une échéance électorale à une autre  [41], jusqu’à atteindre 10,0 % à l’occasion des élections provinciales de 2018, puis respectivement 13,7 % et 13,8 % lors des scrutins régional et fédéral de 2019.

Graphique 4. Résultats électoraux du PTB * (Wallonie, 1977-2019), en % des votes valables

Graphique 4. Résultats électoraux du PTB * (Wallonie, 1977-2019), en % des votes valables Graphique 4. Résultats électoraux du PTB * (Wallonie, 1977-2019), en % des votes valables

Graphique 4. Résultats électoraux du PTB * (Wallonie, 1977-2019), en % des votes valables

* TPO jusqu’en 1978.
PTB–UA en 1995 et 1999 ; PTB+ de 2004 à 2012 ; PTB-GO! en 2014.

2.2.5. Centre démocrate humaniste (CDH)

54Au sein du Parti social chrétien - Christelijke Volkspartij (PSC-CVP), le processus de séparation entre francophones et néerlandophones est à l’œuvre de facto à partir de 1965 (par une progressive « autonomie des ailes ») et surtout de février 1968 (époque du début d’une distanciation croissante entre les deux ailes linguistiques, dont témoigne notamment l’organisation de premiers congrès propres en 1969). Mais de jure, la scission se produit à l’occasion du non-remplacement du dernier président unitaire (Robert Houben), démissionnaire le 24 novembre 1972 ; c’est alors que prend fin l’existence d’une structure de coordination unitaire, marquant ainsi la fin du PSC-CVP. La formation francophone est dénommée Parti social chrétien (PSC) après la scission, puis se rebaptise Centre démocrate humaniste (CDH) le 18 mai 2002.

55Si les évolutions électorales du parti libéral connaissent une tendance globalement en hausse depuis 1946, tel n’est pas le cas du PSC puis CDH, et cela de manière encore un peu plus marquée que pour le parti socialiste.

56Pour le PSC, la période la plus faste est celle de l’immédiat après-guerre : de 1946 à 1961, les scores qu’il enregistre oscillent entre 27,0 % et 35,1 % (en 1958, soit le maximum historique du parti en Wallonie), pour une moyenne de 31,6 %. Le PSC connaît ensuite un mouvement de repli jusqu’en 1971, année qui ne le voit se maintenir que tout juste au-dessus des 20 % (à savoir 20,5 %). Le parti parvient à redresser la barre un temps, pour remonter à 26,9 % en 1978. Depuis lors en revanche, il voit ses résultats électoraux diminuer de façon quasi constante : il recueille en moyenne 21,8 % des suffrages au cours de la décennie 1980, 20,3 % dans les années 1990, 17,0 % entre 2000 et 2009, et 13,6 % pour la période 2010-2019. C’est à l’occasion des trois derniers scrutins que le CDH a enregistré les moins bons scores de son histoire en Wallonie : 12,8 % aux élections provinciales de 2018, et respectivement 11,0 % et 10,7 % aux scrutins régional et fédéral de 2019.

Graphique 5. Résultats électoraux du CDH * (Wallonie, 1944-2019), en % des votes valables

Graphique 5. Résultats électoraux du CDH * (Wallonie, 1944-2019), en % des votes valables Graphique 5. Résultats électoraux du CDH * (Wallonie, 1944-2019), en % des votes valables

Graphique 5. Résultats électoraux du CDH * (Wallonie, 1944-2019), en % des votes valables

* PSC jusqu’en 2000.

2.2.6. Démocrates fédéralistes indépendants (Défi) et Rassemblement wallon (RW)

57Le Front démocratique des Bruxellois de langue française est fondé le 16 mai 1964. Dès le mois de mars de l’année suivante, il se rebaptise Front démocratique des francophones (FDF). Intégré dans la Fédération PRL FDF (puis Fédération PRL FDF MCC, puis MR : cf. supra) à partir du 14 septembre 1993, il reprend son indépendance le 25 septembre 2011. Entre-temps, le 24 janvier 2010, il a changé son nom en Fédéralistes démocrates francophones (FDF). Le 13 novembre 2015, le parti opte pour la dénomination de Démocrates fédéralistes indépendants (Défi).

58Pour sa part, le Rassemblement wallon (RW) voit officiellement le jour le 7 mars 1968. Sa création résulte de l’union de diverses formations politiques régionalistes wallonnes préexistantes  [42].

59En Wallonie, le FDF a longtemps lié son sort à celui du RW. Par ailleurs, jusqu’à une époque fort récente, l’implantation du parti amarante dans cette région s’est pour l’essentiel cantonnée au seul territoire de l’actuelle province de Brabant wallon.

60Formant un cartel avec le RW entre 1968 et 1981, le FDF partage avec ce parti l’ensemble de la période durant laquelle celui-ci compte comme force politique wallonne : la première participation du cartel à un scrutin national en 1968 (10,5 %), ses maximums historiques en 1971 et en 1974 (20,9 % et 18,9 %), son ressac de 1977 et de 1978 (moins de 10 %)  [43], et la dernière élection lui conférant un certain poids politique en Wallonie, à savoir celle de 1981 (5,5 %). Par la suite, les deux partenaires empruntent des chemins différents.

61D’une part, le FDF dépose encore des listes par trois fois, mais il n’obtient alors guère que 0,2 % (1985 et 1987) ou, au mieux, 1,0 % des voix (1991)  [44]. De 1993 à 2011, il est lié au parti libéral et disparaît à titre propre de la scène électorale wallonne. Dès les élections provinciales de 2012, soit le premier scrutin qui suit sa rupture avec le MR, la formation amarante se présente à nouveau seule en Wallonie. À l’occasion des trois premières échéances électorales de cette période (élection des conseils provinciaux en 2012, de la Chambre en 2014 et du Parlement wallon la même année), les listes déposées par le parti récoltent 2,4 ou 2,5 % des suffrages. Lors des élections provinciales de 2018, elles ne sont pas loin de doubler ce score, obtenant 4,6 % des voix wallonnes. L’année suivante, Défi obtient 4,1 % tant pour l’élection du parlement régional que pour celle de la Chambre.

Graphique 6. Résultats électoraux de Défi * (Wallonie, 1968-2019), en % des votes valables

Graphique 6. Résultats électoraux de Défi * (Wallonie, 1968-2019), en % des votes valables Graphique 6. Résultats électoraux de Défi * (Wallonie, 1968-2019), en % des votes valables

Graphique 6. Résultats électoraux de Défi * (Wallonie, 1968-2019), en % des votes valables

* FDF jusqu’en 2014.
En cartel avec le RW de 1968 à 1981 ; FDF–PPW en 1987 et 1991 ; le FDF se présente avec le PRL puis au sein du MR de 1995 à 2010.

62D’autre part, sous diverses appellations (RW ou Wallon) et à certaines époques comme simple composante de l’une ou l’autre formation (Rassemblement Wallonie-France – RWF  [45], Union pour la Wallonie – UPW  [46], Wallonie Plus - W+  [47]), le RW continue à se présenter devant les électeurs wallons (hormis en 1985, en 1991, en 2000, en 2003, en 2006 et en 2019)  [48]. Toutefois, il ne récolte désormais plus que des scores très faibles : entre 0,1 % et 0,6 % des suffrages. Aux élections provinciales de 2018, le parti ne recueille que 0,1 % des voix.

Graphique 7. Résultats électoraux du RW * (Wallonie, 1968-2018), en % des votes valables

Graphique 7. Résultats électoraux du RW * (Wallonie, 1968-2018), en % des votes valables Graphique 7. Résultats électoraux du RW * (Wallonie, 1968-2018), en % des votes valables

Graphique 7. Résultats électoraux du RW * (Wallonie, 1968-2018), en % des votes valables

* UPW en 2009 ; W+ en 2010.
En cartel avec le FDF de 1968 à 1981 ; cartel PSB–RW en 1977 en province de Luxembourg ; listes Wallon en 1995, 1999, 2004, 2007 et 2018 ; listes Wallons en 2009 ; listes W+ en 2010 ; listes RassemblementWalon (sic) en 2014.

2.2.7. Parti populaire (PP)

63Le Parti populaire est créé le 26 novembre 2009  [49]. Il sera dissous au lendemain du scrutin multiple de 2019 (le 18 juin), après un peu moins de dix ans d’existence.

64Le PP se présente pour la première fois aux électeurs wallons en 2010 ; il récolte alors 3,1 % des voix. En 2012, il ne participe pas aux élections provinciales (souhaitant la suppression de cet échelon de pouvoir, il appelle à voter blanc ou nul). En 2014, ses scores sont de 4,5 % à la Chambre et de 4,9 % au Parlement wallon. En 2018, le parti se présente cette fois aux élections provinciales et obtient 3,1 % des suffrages à l’échelle de la Wallonie. L’année suivante, ses scores sont de 3,2 % pour l’élection de la Chambre et de 3,7 % pour celle du parlement régional.

Graphique 8. Résultats électoraux du PP (Wallonie, 2010-2019), en % des votes valables

Graphique 8. Résultats électoraux du PP (Wallonie, 2010-2019), en % des votes valables

Graphique 8. Résultats électoraux du PP (Wallonie, 2010-2019), en % des votes valables

2.2.8. Parti communiste de Belgique (PCB)

65Le Parti communiste belge - Kommunistische Partij van België (PCB-KPB) naît en 1921. Il se scinde en deux sur une base linguistique en mars 1989 ; l’aile francophone prend le nom de Parti communiste (PC, parfois également appelé Parti communiste Wallonie-Bruxelles - PCWB)  [50] puis, à partir du 30 juin 2018, de Parti communiste de Belgique (PCB)  [51]. Il est à noter que, lors des élections nationales du 23 mai 1965, les communistes se sont présentés en ordre dispersé aux électeurs wallons : deux tendances traversaient alors le mouvement, l’une dirigée par Ernest Burnelle et l’autre par Jacques Grippa. Le PCB proprement dit (tendance Burnelle) a soit déposé des listes seul, soit déposé des listes en cartel avec le Parti wallon des travailleurs (PWT), soit participé à des listes Rassemblement démocratique wallon (RDW). Le Parti communiste wallon (PCW : tendance Grippa) lui a fait concurrence dans quelques circonscriptions électorales.

66Dans l’immédiat après-guerre, le PCB connaît un score électoral élevé : en 1946, soit aux premières élections nationales qui suivent la Libération, il est le troisième parti de Wallonie avec 21,5 % des suffrages. Cela ne dure toutefois guère : déjà en 1949 et en 1950, il n’est plus que la quatrième force politique wallonne, déclinante qui plus est, avec successivement 12,6 % puis 7,8 % des votes. Le PCB se maintient ensuite en quatrième position jusqu’en 1965 (année de son dernier score d’importance : 9,5 %  [52]) puis au cinquième rang jusqu’en 1978  [53]. Par la suite, le parti se voit peu à peu effacé du paysage politique wallon (au point de ne pas prendre part aux élections de 2004 et de 2006). S’il existe toujours aujourd’hui et continue de concourir aux scrutins, il ne s’est toutefois pas présenté seul aux électeurs wallons entre 2009 et 2018  [54], optant pour des listes au sein desquelles ses candidats côtoyaient ceux d’autres formations politiques de gauche radicale  [55]. En 2019, il a toutefois déposé des listes sous son propre nom dans le Hainaut (à cette occasion, il a obtenu 0,1 % tant pour le Parlement wallon que pour la Chambre des représentants), mais plusieurs de ses candidats figuraient par ailleurs sur des listes du PTB.

Graphique 9. Résultats électoraux du PCB * (Wallonie, 1944-2019), en % des votes valables

Graphique 9. Résultats électoraux du PCB * (Wallonie, 1944-2019), en % des votes valables Graphique 9. Résultats électoraux du PCB * (Wallonie, 1944-2019), en % des votes valables

Graphique 9. Résultats électoraux du PCB * (Wallonie, 1944-2019), en % des votes valables

* PCB (Parti communiste belge) jusqu’en 1987 ; PC de 1991 à 2014 ; PCB (Parti communiste de Belgique) depuis 2018.
Somme des listes PCB (tendance Burnelle), des listes PCB–PWT et des listes RDW en 1965 ; en ce compris les listes UDP en 1974 ; PC–GE en 2009.

2.2.9. Front national (FN)

67Le Front national (FN) belge est fondé en 1985. Au début de l’année 2012, l’avocat de la présidente du Front national (FN) français, Marine Le Pen, fait savoir qu’il est interdit à toute formation politique belge d’encore employer le nom Front national, le sigle FN et l’emblème de la flamme tricolore, sous peine de poursuites devant les tribunaux. Cette décision est confirmée par la cour d’appel de Liège le 15 mars 2012 (l’affaire étant pendante depuis l’automne 2010). Miné en outre par de multiples et incessantes querelles internes et autres scissions, le FN belge disparaît alors en tant que tel  [56].

68En ce qui concerne la Wallonie, l’histoire électorale du FN court de 1991 à 2010. Dans la décennie 1990, le parti remporte entre 1,7 % et 5,5 % des voix, pour une moyenne de 4,2 %. Durant les années 2000-2009, cette moyenne monte légèrement, à 4,6 % (la période étant notamment celle durant laquelle le parti connaît son maximum historique : 8,1 %, en 2004 pour l’élection du Parlement wallon). En 2010, le FN obtient seulement 1,4 %, soit le score le plus bas qu’il ait jamais enregistré ; il perd alors le statut de cinquième force politique wallonne acquis en 1991 pour n’être plus qu’au sixième rang.

Graphique 10. Résultats électoraux du FN (Wallonie, 1991-2010), en % des votes valables

Graphique 10. Résultats électoraux du FN (Wallonie, 1991-2010), en % des votes valables

Graphique 10. Résultats électoraux du FN (Wallonie, 1991-2010), en % des votes valables

2.3. Synthèse

69Le graphique 11 permet d’embrasser d’un seul coup d’œil l’ensemble des principaux mouvements qui viennent d’être décrits.

70Quoique connaissant une tendance générale à la baisse, le PS apparaît clairement comme étant de tout temps – exception faite du scrutin fédéral de 2007 – la 1re force politique de Wallonie. Le MR progresse globalement au fil des années, ce qui lui permet tout d’abord de concurrencer le CDH dans la course à la 2e place, ensuite de remporter ce duel, et enfin de réduire peu à peu l’écart avec le PS. Écolo connaît des résultats en « dents de scie », qui le placent cependant actuellement en 3e position. Le PTB a longtemps stagné électoralement avant de prendre son envol dans la dernière décennie et de devenir la 4e force politique wallonne. La courbe du CDH est descendante, au point de voir le parti passer progressivement de la 2e marche du podium à la 5e place. Défi a été présent sur la scène politique wallonne de la fin des années 1960 au début des années 1980 par le biais de son alliance avec le RW ; il y revient depuis quelques scrutins. Le PP a été présent sur l’échiquier politique wallon durant une petite décennie, jusqu’en 2019, avant de mettre un terme à son existence. Alors qu’il occupait la 3e position au sortir de la Seconde Guerre mondiale, le PCB a vu son électorat fondre peu à peu, jusqu’à devoir renoncer à toute visibilité électorale. Le RW a connu son heure de gloire dans les seventies, mais il est depuis lors dépourvu de poids politique. Le FN a été sans interruption le 5e parti politique wallon de 1991 à 2009, avant de s’effondrer puis de disparaître.

Graphique 11. Résultats électoraux des principales formations politiques (Wallonie, 1944-2019), en % des votes valables

Graphique 11. Résultats électoraux des principales formations politiques (Wallonie, 1944-2019), en % des votes valables Graphique 11. Résultats électoraux des principales formations politiques (Wallonie, 1944-2019), en % des votes valables

Graphique 11. Résultats électoraux des principales formations politiques (Wallonie, 1944-2019), en % des votes valables

PS : PSB jusqu’en 1977. Cartel libéral–socialiste en 1946, 1950, 1954 et 1958 en province de Luxembourg ; cartel PSB–RW en 1977 en province de Luxembourg.
MR : PL de 1946 à 1961 ; PLP de 1965 à 1974 ; PRLW en 1977 et 1978 ; PRL de 1981 à 1991 ; Fédération PRL FDF en 1994 et 1995 ; Fédération PRL FDF MCC en 1999 et 2000. Cartel libéral–socialiste en 1946, 1950, 1954 et 1958 en province de Luxembourg ; en ce compris le PLPW en 1977 ; le MR comprend le FDF de 2003 à 2010.
CDH : PSC jusqu’en 2000.
PTB : TPO jusqu’en 1978. PTB–UA en 1995 et 1999 ; PTB+ de 2004 à 2012 ; PTB-GO! en 2014.
Défi : FDF jusqu’en 2014. En cartel avec le RW de 1968 à 1981 ; FDF–PPW en 1987 et 1991 ; le FDF se présente avec le PRL puis au sein du MR de 1995 à 2010.
RW : UPW en 2009 ; W+ en 2010. En cartel avec le FDF de 1968 à 1981 ; cartel PSB–RW en 1977 en province de Luxembourg ; listes Wallon en 1995, 1999, 2004, 2007 et 2018 ; listes Wallons en 2009 ; listes W+ en 2010 ; listes RassemblementWalon (sic) en 2014.
PCB : PCB (Parti communiste belge) jusqu’en 1987 ; PC de 1991 à 2014 ; PCB (Parti communiste de Belgique) depuis 2018. Somme des listes PCB (tendance Burnelle), des listes PCB–PWT et des listes RDW en 1965 ; en ce compris les listes UDP en 1974 ; PC–GE en 2009.

71Il est intéressant de noter que le score électoral cumulé des trois partis dits traditionnels – à savoir, actuellement, le PS, le MR et le CDH – connaît clairement une tendance à la baisse (cf. Graphique 12). Au sortir de la Seconde Guerre mondiale, il est de 74,7 % en 1946 et de 84,5 % en 1949. Dans les années 1950, il est de 93,0 % en moyenne (atteignant même 94,3 % en 1958, ce qui constitue le maximum historique après-guerre). Au cours de la décennie suivante, il est encore de 85,5 % en moyenne. Il plonge ensuite à 72,4 % en 1971, avant de connaître une moyenne de 81,9 % entre 1974 et 1991. L’année 1994 marque un nouveau plancher : 71,4 %. Ensuite, jusqu’en 2014, le score électoral cumulé des trois partis traditionnels oscille entre un peu plus de 70 % (70,7 % et 71,2 % en 1999 respectivement à la Chambre et au Parlement wallon, 71,8 % en 2014 à la Chambre) et environ 80 % (80,1 % en 1995 à la Chambre, 80,2 % en 2003 à la Chambre et 80,5 % en 1995 au Parlement wallon), pour une moyenne de 75,9 %. Les élections provinciales de 2018 constituent un événement sans précédent : pour la première fois, le total des scores additionnés du PS, du MR et du CDH est inférieur à 70 %, et même sensiblement puisqu’il n’est que de 61,9 %. Les élections régionales et fédérales de 2019 marquent une nouvelle étape puisque, cette fois, c’est le plancher des 60 % qui est franchi : le total est de 58,6 % pour le Parlement wallon et de 57,3 % pour la Chambre des représentants.

Graphique 12. Score cumulé des partis dits traditionnels (Wallonie, 1944-2019), en % des votes valables

Graphique 12. Score cumulé des partis dits traditionnels (Wallonie, 1944-2019), en % des votes valables Graphique 12. Score cumulé des partis dits traditionnels (Wallonie, 1944-2019), en % des votes valables

Graphique 12. Score cumulé des partis dits traditionnels (Wallonie, 1944-2019), en % des votes valables

PS : PSB jusqu’en 1977. Cartel libéral–socialiste en 1946, 1950, 1954 et 1958 en province de Luxembourg ; cartel PSB–RW en 1977 en province de Luxembourg.
MR : PL de 1946 à 1961 ; PLP de 1965 à 1974 ; PRLW en 1977 et 1978 ; PRL de 1981 à 1991 ; Fédération PRL FDF en 1994 et 1995 ; Fédération PRL FDF MCC en 1999 et 2000. Cartel libéral–socialiste en 1946, 1950, 1954 et 1958 en province de Luxembourg ; en ce compris le PLPW en 1977 ; le MR comprend le FDF de 2003 à 2010.
CDH : PSC jusqu’en 2000.

72Enfin, le tableau 2 livre l’ensemble des scores récoltés par les dix formations politiques dont il vient d’être question dans ce chapitre, en pourcentages des votes valablement exprimés. Il y ajoute en outre les résultats de cinq partis supplémentaires : le Rassemblement Wallonie-France (RWF)  [57], Wallonie d’abord! (en tant qu’héritier de FNationale)  [58], Vivre l’indépendance vers l’avenir de notre terre (Vivant)  [59], l’Avant-garde d’initiative régionaliste (AGIR)  [60] et l’Union démocratique pour le respect du travail (UDRT)  [61]. Ainsi, sont compris dans ce tableau tous les partis retenus ici pour avoir figuré à un moment donné, ne serait-ce que brièvement, dans le classement des six premières formations politiques de Wallonie.

Tableau 2. Résultats électoraux des principales formations politiques (Wallonie, 1944-2019), en % des votes valables

Tableau 2. Résultats électoraux des principales formations politiques (Wallonie, 1944-2019), en % des votes valables Tableau 2. Résultats électoraux des principales formations politiques (Wallonie, 1944-2019), en % des votes valables

Tableau 2. Résultats électoraux des principales formations politiques (Wallonie, 1944-2019), en % des votes valables

A Cartel libéral–socialiste en province de Luxembourg.
B Cartel PSB–RW en province de Luxembourg.
C Cartel FDF–RW.

PS : PSB jusqu’en 1977.
MR : PL de 1946 à 1961 ; PLP de 1965 à 1974 ; PRLW en 1977 et 1978 ; PRL de 1981 à 1991 ; Fédération PRL FDF en 1994 et 1995 ; Fédération PRL FDF MCC en 1999 et 2000. En ce compris le PLPW en 1977 ; le MR comprend le FDF de 2003 à 2010.
CDH : PSC jusqu’en 2000.
PTB : TPO jusqu’en 1978. PTB–UA en 1995 et 1999 ; PTB+ de 2004 à 2012 ; PTB-GO! en 2014.
Défi : FDF jusqu’en 2014. FDF–PPW en 1987 et 1991 ; le FDF se présente avec le PRL puis au sein du MR de 1995 à 2010.
RW : UPW en 2009 ; W+ en 2010. Listes Wallon en 1995, 1999, 2004, 2007 et 2018 ; listes Wallons en 2009 ; listes W+ en 2010 ; listes RassemblementWalon (sic) en 2014.
PCB : PCB (Parti communiste belge) jusqu’en 1987 ; PC de 1991 à 2014 ; PCB (Parti communiste de Belgique) depuis 2018. Somme des listes PCB (tendance Burnelle), des listes PCB–PWT et des listes RDW en 1965 ; en ce compris les listes UDP en 1974 ; PC–GE en 2009.
UDRT : Cartel UDRT en 1978.
AGIR : En ce compris les listes BW en 2000.
Wallonie d’abord! : FNationale jusqu’en 2007.

3. Les évolutions électorales en Flandre

73Ce chapitre a pour cadre la Flandre. Il prend pour base première les résultats enregistrés dans les cantons flamands à l’occasion des élections de la Chambre des représentants qui se sont tenues depuis la Libération (soit 23 scrutins entre 1946 et 2019). Pour le dernier quart de siècle, il s’appuie également sur deux autres séries de données disponibles à l’échelle de la Flandre, à savoir les élections du Parlement flamand  [62] (6 scrutins entre 1995 et 2019  [63])  [64] et les élections provinciales (5 scrutins entre 1994 et 2018  [65]) ; cela permet de suivre de manière plus fine les évolutions récentes.

3.1. Hiérarchie des principales formations politiques

74Intéressons-nous tout d’abord à la hiérarchie des principales formations politiques, telle qu’elle a évolué en Flandre entre 1944 et 2019. Le tableau 3 récapitule l’ensemble de ces mouvements.

75La hiérarchie des principales formations politiques est bien plus mouvante en Flandre qu’elle ne l’est en Wallonie.

76De 1946 à 2000, le CVP est sans interruption le 1er parti de Flandre, à une exception près : en 1999, cette place lui est ravie par le VLD pour l’élection du Parlement flamand (mais non pour celle de la Chambre des représentants). En revanche, le CD&V est rétrogradé en 3e position en 2003, derrière les libéraux et les socialistes. La place de 1er parti flamand revient ensuite au CD&V durant quatre scrutins : en cartel avec la N-VA entre 2004 et 2007, puis seul en 2009. À partir de 2010, le CD&V est dépassé par la N-VA. En 2019, il l’est en outre également par le VB ; il n’occupe donc plus que le 3e rang du classement.

77Jusqu’en 1978, le BSP constitue la 2e force politique de Flandre. Ensuite, le SP puis SP.A oscille entre les 2e et 3e places de 1981 à 1995, puis entre les 3e et 4e rangs entre 1999 et 2014 (en cartel avec Spirit entre 2003 et 2007) – l’exception étant le scrutin de 2003, à l’occasion duquel le cartel SP.A–Spirit figure sur la 2e marche du podium. En 2018, le parti connaît un recul marqué, qui le relègue à la 6e place. L’année suivante, il remonte d’un rang dans le classement des partis de Flandre.

78Au cours de leur histoire, les libéraux ont occupé les quatre premières places du classement flamand. Le VLD est monté sur la 1re marche du podium en 1999 (uniquement pour l’élection du Parlement flamand) et en 2003. Le PVV a été le 2e parti de Flandre en 1981, et le VLD a eu le même statut à cinq reprises : en 1994, en 1995 (pour les deux scrutins), en 1999 (seulement pour l’élection de la Chambre des représentants) et en 2000. Le reste du temps, le parti libéral a figuré le plus souvent à la 3e place ; tel a notamment été le cas en 2004 (en cartel avec Vivant), en 2007 et entre 2012 et 2018.

79Le parti communiste (KPB) est la 4e force politique de Flandre en 1946 et en 1950, et la 5e en 1949 puis également entre 1954 et 1977. Il est encore 6e en 1978, avant de disparaître du classement.

80Sur le plan électoral, le nationalisme flamand a pris successivement la forme de la VC  [66] en 1949, du cartel CVV  [67] en 1954, de la VU entre 1958 et 1995, du cartel VU–ID en 1999 et en 2000, et de la N-VA depuis 2003. Jusqu’en 1987, la formation politique incarnant ce courant occupe essentiellement la 4e place, plus rarement la 3e (en 1968, en 1971 et en 1977). Entre 1991 et 2003, elle oscille entre les 5e et 6e positions. Grâce à son alliance avec le CD&V au sein d’un cartel, la N-VA accède à la 1re place entre 2004 et 2007. Se présentant seule en 2009, elle retrouve le 5e rang. En revanche, depuis 2010, la N-VA est sans discontinuer la 1re force politique de Flandre.

81Le VB est apparu (tout d’abord sous la forme d’un cartel) dans le paysage politique flamand en 1978. Depuis lors, il n’a plus quitté le classement des six premiers partis de Flandre. Jusqu’en 1987, la formation d’extrême droite flamande occupe le 5e ou le 6e rang. Entre 1991 et 2003, elle conquiert la 4e position, et même la 3e en 1999 (aux deux scrutins). Entre 2004 et 2009, le VB est rien moins que la 2e force politique de Flandre. De 2010 à 2018, il redescend à la 5e ou à la 6e place. En revanche, les scrutins de 2019 le voient recouvrer le statut de 2e parti flamand.

82Le parti écologiste Groen est présent sur la scène politique flamande depuis 1981 (d’abord sous la forme du mouvement AGL  [68], puis sous les noms successifs d’Agalev et de Groen!). Jusqu’en 2014, il est limité à la 5e ou à la 6e position (sortant même du classement des six premiers partis flamands en 2009  [69]). Il accède au 4e rang en 2018, mais recule à la 6e place l’année suivante.

83La LDD a brièvement figuré dans le classement : en 2007 (5e place) et en 2009 (6e) avant d’en disparaître. Il en va de même pour l’UF en 2004 et en 2006 (6e rang dans les deux cas). Enfin, le parti AMADA (actuel PVDA) a été le 6e parti de Flandre entre 1971 et 1977  [70].

Tableau 3. Ordre des principales formations politiques (Flandre, 1944-2019), selon les voix obtenues

Tableau 3. Ordre des principales formations politiques (Flandre, 1944-2019), selon les voix obtenues

Tableau 3. Ordre des principales formations politiques (Flandre, 1944-2019), selon les voix obtenues

3.2. Analyse par formation politique

84Nous analysons brièvement ici les évolutions électorales des sept formations qui dominent actuellement le paysage politique de la Flandre : la N-VA, le VB, le CD&V, l’Open VLD, le SP.A, Groen et le PVDA  [71].

85À cette liste, nous ajoutons en outre quatre autres formations politiques qui, comme on vient de le voir, ont compté dans l’histoire électorale flamande durant la période passée en revue : le parti communiste (KPB puis KP seul), la VU (abordée dans le point relatif à la N-VA, de même par ailleurs que, avant elle, la VC et le cartel CVV), l’UF et la LDD.

3.2.1. Volksunie (VU) et Nieuw-Vlaamse Alliantie (N-VA)

86Le cartel électoral Christelijke Vlaamse Volksunie (CVV) naît à l’occasion des élections nationales du 11 avril 1954 ; il réunit alors différents mouvements nationalistes flamands. Parmi ceux-ci, figure le parti Vlaamse Concentratie (VC), fondé le 14 mai 1949 et qui a été la première formation politique nationaliste flamande à voir le jour après la Seconde Guerre mondiale. Le 14 décembre 1954, le cartel devient un parti politique et prend le nom de Volksunie (VU). Ce parti disparaît le 15 septembre 2001, par implosion.

87En 1949, la VC obtient 3,7 % des votes émis en Flandre. Elle n’en ravit pas moins la place de quatrième force politique flamande au KPB. En 1950, la VC ne se présente pas au scrutin national en raison de querelles internes. Quatre ans plus tard, le résultat électoral du cartel CVV reste assez modeste : 3,9 % des voix flamandes. Il en va de même des scores que la VU enregistre en 1958 et en 1961 : successivement 3,4 % puis 6,0 %. En revanche, le scrutin de 1965 permet au parti de commencer à compter sur la scène politique flamande, avec 11,6 % des suffrages. La période faste de la VU prend place entre 1968 et 1977 : la formation nationaliste flamande recueille alors entre 16,3 % et 18,8 % des voix (soit le maximum historique du parti, en 1971). L’année 1978 est celle d’un repli marqué (11,5 %). Ensuite, la VU se maintient encore au-dessus des 10 % durant trois scrutins (atteignant même 16,0 % en 1981). En revanche, à partir de 1991, elle ne parvient plus à réaliser de tels scores : lors des sept derniers scrutins auxquels elle prend part, elle récolte en moyenne 8,1 % des voix  [72].

Graphique 13. Résultats électoraux de la VU * (Flandre, 1954-2000), en % des votes valables

Graphique 13. Résultats électoraux de la VU * (Flandre, 1954-2000), en % des votes valables Graphique 13. Résultats électoraux de la VU * (Flandre, 1954-2000), en % des votes valables

Graphique 13. Résultats électoraux de la VU * (Flandre, 1954-2000), en % des votes valables

* CVV en 1954.
VC en 1949 ; VU–ID en 1999 et 2000.

88Lorsque disparaît la VU, en 2001, le groupe majoritaire en son sein (il vient d’obtenir 47,2 % des suffrages émis à l’occasion d’un référendum interne) est VlaamsNationaal. Dans un premier temps, celui-ci poursuit les activités de la VU, désormais dissoute, sous le nom provisoire de Nieuwe Volksunie. En effet, s’il peut hériter de la structure juridique, des bâtiments et du personnel de la VU, il doit renoncer à encore utiliser l’appellation de l’ancien parti  [73]. Le 13 octobre 2001, les héritiers de la VU se donnent dès lors un nouveau nom : la Nieuw-Vlaamse Alliantie (N-VA). Le parti forme un cartel avec le CD&V du 14 février 2004, jour de l’annonce officielle de l’alliance par les présidents des deux partis, au 27 septembre 2008, date à laquelle la rupture – effective de facto depuis le 22 du même mois et due à la N-VA – est entérinée par le congrès du CD&V.

89Pour sa première participation à un scrutin, en 2003, la N-VA obtient à peine 4,8 % des votes émis en Flandre. En 2004, en 2006 et en 2007, elle se présente en cartel avec le CD&V ; il est alors impossible de discerner l’apport de chacune des branches du cartel ni de mesurer l’impact de leur association. De nouveau seule en 2009, la N-VA enregistre un score de 13,2 %. Ensuite, la progression électorale du parti est continue jusqu’en 2014 : 27,8 % à la Chambre en 2010, 28,5 % aux élections provinciales en 2012, et respectivement 32,1 % au Parlement flamand et 32,4 % à la Chambre des représentants en 2014 (soit un score qui n’avait plus été atteint par aucun parti en Flandre depuis 1985). Lors des élections provinciales de 2018, la N-VA connaît le premier recul de son histoire en redescendant à 24,8 %. Elle remonte quelque peu l’année suivante, obtenant 24,9 % des suffrages pour le Parlement flamand et 25,5 % pour la Chambre.

Graphique 14. Résultats électoraux de la N-VA (Flandre, 2003-2019), en % des votes valables

Graphique 14. Résultats électoraux de la N-VA (Flandre, 2003-2019), en % des votes valables Graphique 14. Résultats électoraux de la N-VA (Flandre, 2003-2019), en % des votes valables

Graphique 14. Résultats électoraux de la N-VA (Flandre, 2003-2019), en % des votes valables

CD&V–N-VA de 2004 à 2007.

3.2.2. Vlaams Belang (VB)

90Né à l’occasion des élections nationales du 17 décembre 1978, le Vlaams Blok est à l’origine un cartel électoral réunissant deux dissidences récentes de la VU : le Vlaams Nationale Partij (VNP, né le 1er octobre 1977) et le Vlaamse Volkspartij (VVP, créé le 19 novembre 1977). Rapidement, le VNP fusionne avec l’aile radicale du VVP pour former un nouveau parti flamand d’extrême droite : le Vlaams Blok (VB). Le 15 novembre 2004, ce parti laisse place au Vlaams Belang (même sigle).

91De 1978 à 1987, les scores du VB sont faibles : ils oscillent entre 1,8 % et 3,0 % des voix flamandes. En 1991 en revanche, les résultats du parti bondissent d’un seul coup à 10,3 % des suffrages (on parle alors de « dimanche noir »). De 1994 à 2004, le VB voit une croissance quasi ininterrompue de son implantation électorale, grimpant jusqu’à 24,0 % en 2004 (ce qui constitue le maximum historique du parti). À l’inverse, durant la décennie suivante, le VB connaît une tendance à la baisse, à la fois régulière et marquée, chutant à un peu moins de 6 % en 2014. Au total, le VB voit ainsi son score être divisé par quatre en l’espace de dix ans à peine. Pour ce parti, les élections provinciales de 2018 constituent un sensible retournement de tendance : il remonte en effet à 13,0 % des suffrages, soit son meilleur score des cinq derniers scrutins. Ce retour sur l’avant-scène de la politique flamande se confirme et s’amplifie en 2019 : 18,6 % des électeurs flamands accordent leur voix au VB pour l’élection de la Chambre des représentants et 18,7 % pour celle du Parlement flamand.

Graphique 15. Résultats électoraux du VB (Flandre, 1978-2019), en % des votes valables

Graphique 15. Résultats électoraux du VB (Flandre, 1978-2019), en % des votes valables Graphique 15. Résultats électoraux du VB (Flandre, 1978-2019), en % des votes valables

Graphique 15. Résultats électoraux du VB (Flandre, 1978-2019), en % des votes valables

Cartel Vlaams Blok en 1978 ; Vlaams Blok de 1981 à 2004 ; Vlaams Belang depuis 2006.

3.2.3. Christen-Democratisch en Vlaams (CD&V)

92Au sein du Parti social chrétien - Christelijke Volkspartij (PSC-CVP), le processus de séparation entre francophones et néerlandophones est à l’œuvre de facto à partir de 1965 (par une progressive « autonomie des ailes ») et surtout de février 1968 (époque du début d’une distanciation croissante entre les deux ailes linguistiques, dont témoigne notamment l’organisation de premiers congrès propres en 1969). Mais de jure, la scission se produit à l’occasion du non-remplacement du dernier président unitaire (Robert Houben), démissionnaire le 24 novembre 1972 ; c’est alors que prend fin l’existence d’une structure de coordination unitaire, marquant ainsi la fin du PSC-CVP. La formation néerlandophone est dénommée Christelijke Volkspartij (CVP) après la scission, puis se rebaptise Christen-Democratisch en Vlaams (CD&V) le 29 septembre 2001. Le parti forme un cartel avec la N-VA du 14 février 2004 au 27 septembre 2008 (cf. supra).

Graphique 16. Résultats électoraux du CD&V * (Flandre, 1944-2019), en % des votes valables

Graphique 16. Résultats électoraux du CD&V * (Flandre, 1944-2019), en % des votes valables Graphique 16. Résultats électoraux du CD&V * (Flandre, 1944-2019), en % des votes valables

Graphique 16. Résultats électoraux du CD&V * (Flandre, 1944-2019), en % des votes valables

* CVP jusqu’en 2000.
CD&V–N-VA de 2004 à 2007.

93Pour le CVP, la période la plus faste est celle de l’immédiat après-guerre : de 1946 à 1958, ses scores électoraux oscillent entre 52,0 % et 60,3 % (en 1950, soit le maximum historique du parti en Flandre). En 1961 encore, mais pour la dernière fois, ses listes recueillent plus de la moitié des voix flamandes : 50,9 %. Le parti connaît ensuite un mouvement de repli jusqu’en 1971, année qui le voit descendre à 37,8 %. Il parvient à redresser un temps la barre, pour remonter à 43,7 % en 1977 et 43,5 % en 1978. Par la suite en revanche, ses résultats électoraux évoluent en dents de scie, selon une tendance globalement descendante. Ainsi, si le score du CVP se situe encore au-dessus de la barre de 30 % entre 1981 et 1987, il chute sous ce seuil en 1991. Si l’on excepte les scrutins de 1994 (30,7 %) et de 2006 (30,1 %, soit alors que le CD&V forme un cartel avec la N-VA), soit deux scrutins provinciaux, le parti enregistre des résultats se situant dans une tranche comprise entre 20 % et 30 % jusqu’en 2009. En 2010, le CD&V passe sous la barre des 20 % pour la première fois de son histoire (17,3 %). Il parvient à dépasser à nouveau ce seuil lors du scrutin provincial de 2012 (21,4 %) ainsi qu’à l’occasion de l’élection du Parlement flamand en 2014 (20,6 %), mais il échoue dans cette entreprise tant pour l’élection de la Chambre des représentants en 2014 (18,6 %) que lors du scrutin provincial de 2018 (19,7 %). En 2019, le CD&V enregistre les deux scores les plus bas de son histoire : 15,5 % au scrutin régional et 14,2 % au scrutin fédéral.

3.2.4. Open Vlaamse Liberalen en Democraten (Open VLD)

94Le 8 octobre 1961, le Parti libéral - Liberale Partij (PL-LP) devient le Parti de la liberté et du progrès - Partij voor Vrijheid en Vooruitgang (PLP-PVV). Il connaît un long processus de séparation interne entre francophones et néerlandophones à partir de 1971 (lorsque les deux ailes linguistiques élisent des présidents distincts) et surtout de 1972 (année de la tenue des premiers congrès séparés). Ce cheminement trouve son aboutissement, à savoir la scission entre les deux ailes, à l’occasion de la naissance du PRLW, le 15 janvier 1977 (cf. supra). La formation néerlandophone prend alors l’appellation de Partij voor Vrijheid en Vooruitgang (PVV). Le parti est renommé Vlaamse Liberalen en Democraten (VLD) le 15 novembre 1992, puis Open Vlaamse Liberalen en Democraten (Open VLD) le 11 février 2007. Ce dernier changement de nom intervient suite à la fusion du VLD et du petit parti Voor Individuele Vrijheid en Arbeid in een Nieuwe Toekomst (Vivant)  [74], lesquels formaient ensemble un cartel depuis le début de l’année 2004.

95C’est entre 1946 et 1961 que le parti libéral connaît la plus mauvaise période de son existence sur le plan de ses résultats électoraux en Flandre. À l’occasion du premier scrutin de l’après-guerre, le parti glane à peine 8,1 % des suffrages (il s’agit là de son minimum historique en Région flamande) et, au cours des cinq élections suivantes, ses résultats oscillent entre 9,8 % et 13,2 %  [75]. En revanche, à partir de 1965, il dépasse les 15 % des voix, et ce jusqu’en 2007 (à la seule exception du scrutin de 1977). Il parvient même à hisser ses scores au-delà de la barre des 20 % en 1981 (21,1 %) puis de 1995 à 2003 (entre 20,2 % et 24,2 %, soit le maximum historique du parti), ce qui constitue l’époque la plus faste de son histoire sur le plan électoral. Par la suite, il connaît une tendance globalement descendante. Entre 2004 et 2007, le VLD puis Open VLD se maintient encore à 19,2 % en moyenne. Depuis lors, son résultat dans les urnes n’a plus dépassé les 15 % qu’à une seule reprise (15,5 % lors de l’élection de la Chambre des représentants en 2014), pour une moyenne de 14,1 %. En 2019, l’Open VLD récolte 13,1 % au scrutin régional et 13,5 % au scrutin fédéral, soit les deux scores les plus bas des libéraux flamands depuis 1961.

Graphique 17. Résultats électoraux de l’Open VLD * (Flandre, 1944-2019), en % des votes valables

Graphique 17. Résultats électoraux de l’Open VLD * (Flandre, 1944-2019), en % des votes valables Graphique 17. Résultats électoraux de l’Open VLD * (Flandre, 1944-2019), en % des votes valables

Graphique 17. Résultats électoraux de l’Open VLD * (Flandre, 1944-2019), en % des votes valables

* LP de 1946 à 1961 ; PVV de 1965 à 1991 ; VLD de 1994 à 2006.
Cartel libéral–socialiste en 1946, 1950, 1954 et 1958 en province de Limbourg ; VLD–Vivant en 2004 et 2006.

3.2.5. Socialistische Partij Anders (SP.A)

96Le Parti socialiste belge - Belgische Socialistische Partij (PSB-BSP) a été le dernier des trois partis dits traditionnels à rester unitaire. Après la suspension de son bureau national à partir du 18 octobre 1978, le parti est scindé en deux le 26 novembre 1978, date des congrès de fondation du PS à Namur et du BSP à Gand. La formation néerlandophone prend alors le nom de Belgische Socialistische Partij (BSP), puis de Socialistische Partij (SP) à partir du 9 mars 1980. Depuis le 13 octobre 2001, le parti s’appelle le Socialistische Partij Anders (SP.A). Le SP.A forme un cartel avec le petit parti Spirit  [76] du 23 novembre 2002 au 25 novembre 2008.

97Jusqu’en 1971, le parti socialiste obtient en Flandre des résultats compris entre environ 25 % et 30 % : plus précisément, ses scores s’échelonnent entre 24,5 % en 1949 et 30,3 % en 1954 (résultat qui constitue son maximum historique)  [77]. Les années les plus fastes du parti sont, à cet égard, comprises entre 1954 et 1961 : en moyenne, 29,8 % des électeurs flamands lui accordent alors leur vote. De 1974 à 1987, il parvient encore à se maintenir au-dessus de la barre des 20 %. Par la suite, en revanche, le parti socialiste ne peut plus se targuer d’un tel résultat qu’à une seule reprise (23,5 % en 2003, soit la première année électorale du cartel SP.A–Spirit). À partir de 2010, il passe même sous les 15 % des suffrages  [78]. Lors des élections provinciales de 2018 et du double scrutin de 2019, le SP.A ne récolte qu’entre 10,3 % et 10,8 % des voix, soit les minima historiques du parti socialiste en Région flamande.

Graphique 18. Résultats électoraux du SP.A * (Flandre, 1944-2019), en % des votes valables

Graphique 18. Résultats électoraux du SP.A * (Flandre, 1944-2019), en % des votes valables Graphique 18. Résultats électoraux du SP.A * (Flandre, 1944-2019), en % des votes valables

Graphique 18. Résultats électoraux du SP.A * (Flandre, 1944-2019), en % des votes valables

* BSP de 1946 à 1978 ; SP de 1981 à 2000.
Cartel libéral–socialiste en 1946, 1950, 1954 et 1958 en province de Limbourg ; SP.A–Spirit de 2003 à 2007 ; en cartel avec Groen en 2012 dans la province de Limbourg (sauf dans le district de Saint-Trond).

3.2.6. Groen

98Le mouvement Anders Gaan Leven (AGL) participe aux élections à partir de 1977, avant de devenir un parti politique les 27-28 mars 1982 sous le nom d’Agalev  [79]. Celui-ci change son appellation le 15 novembre 2003 pour devenir Groen!  [80], dénomination dont il retire ensuite le point d’exclamation le 10 janvier 2012.

99En 1977 et en 1978, les résultats électoraux d’AGL sont insignifiants (à peine un ou deux dixièmes de pourcent à l’échelle de la Flandre). Ce n’est qu’en 1981 que le mouvement apparaît réellement sur la scène politique flamande, avec le score toutefois modeste de 3,9 %. Jusqu’en 1994, Agalev connaît ensuite une courbe en croissance, montant jusqu’à 9,1 %. Après une première chute en 1995 (7,0 % à la Chambre des représentants et 7,1 % au Conseil flamand), le parti voit ses scores dépasser pour la première fois la barre des 10 % en 1999 (11,0 % à la Chambre et 11,6 % au Parlement flamand). Après un ressac en 2000 et surtout en 2003 (le parti n’obtient alors à nouveau plus que 3,9 % des voix), Groen! se redresse. Entre 2004 et 2014, les performances électorales du parti écologiste sont assez stables : entre 6,3 % et 8,6 %, pour une moyenne de 7,5 %  [81]. Lors du scrutin provincial de 2018, Groen parvient à renouer avec des scores supérieurs à 10 % et même à atteindre un maximum historique : 13,2 %. En revanche, il redescend à 9,8 % lors du double scrutin de 2019.

Graphique 19. Résultats électoraux de Groen * (Flandre, 1977-2019), en % des votes valables

Graphique 19. Résultats électoraux de Groen * (Flandre, 1977-2019), en % des votes valables Graphique 19. Résultats électoraux de Groen * (Flandre, 1977-2019), en % des votes valables

Graphique 19. Résultats électoraux de Groen * (Flandre, 1977-2019), en % des votes valables

* AGL de 1977 à 1981 ; Agalev de 1985 à 2003 ; Groen! de 2004 à 2010.
En cartel avec le SP.A en 2012 dans la province de Limbourg (sauf dans le district de Saint-Trond).

3.2.7. Partij van de Arbeid van België (PVDA)

100Le parti Alle Macht aan de Arbeiders (AMADA) naît en Flandre en 1970. En 1974, lorsque sont créées les premières sections en Wallonie, le nom du parti devient bilingue : Tout le pouvoir aux ouvriers - Alle Macht aan de Arbeiders (TPO-AMADA). Le 4 novembre 1979, cette formation est rebaptisée Parti du travail de Belgique - Partij van de Arbeid van België (PTB-PVDA).

101C’est en 1974 que le parti de gauche radicale se présente pour la première fois à un scrutin national en Flandre : il ne récolte alors que 0,7 % des votes. Jusqu’en 2009, le parti ne parvient pas à décoller dans les urnes : il récolte tout au plus 1,2 % en 1981 (son minimum historique datant de 1991 : 0,5 %), pour une moyenne d’à peine 0,8 %  [82]. À partir de 2010 en revanche, les scores enregistrés par le parti maoïste connaissent une croissance continue de scrutin en scrutin  [83]. Ils atteignent leurs maximas historiques en 2018 (3,2 %) et, surtout, en 2019 (5,3 % pour l’élection du Parlement flamand et 5,6 % pour celle de la Chambre des représentants). Ils demeurent cependant largement inférieurs à ceux obtenus en Wallonie (cf. supra).

Graphique 20. Résultats électoraux du PVDA * (Flandre, 1974-2019), en % des votes valables

Graphique 20. Résultats électoraux du PVDA * (Flandre, 1974-2019), en % des votes valables Graphique 20. Résultats électoraux du PVDA * (Flandre, 1974-2019), en % des votes valables

Graphique 20. Résultats électoraux du PVDA * (Flandre, 1974-2019), en % des votes valables

* AMADA jusqu’en 1978.
PVDA–AE en 1995 et 1999 ; en ce compris Maria et Resist en 2003 ; PVDA+ de 2004 à 2014.

3.2.8. Union des francophones (UF)

102L’Union des francophones (UF) est née à l’occasion des élections provinciales du 9 octobre 1994. Il ne s’agit pas d’un parti politique, mais d’un cartel qui réunit les partis francophones (PS, MR, CDH et Défi, ainsi que parfois Écolo) à l’occasion des élections provinciales et de l’élection du Parlement flamand. Son champ d’action est limité à la province de Brabant flamand.

103Entre 1994 et 2019, l’UF recueille en moyenne 1,1 % des voix à l’échelle de la Flandre. Son maximum est de 1,4 % en 2006, et son minimum de 0,7 % en 2019.

Graphique 21. Résultats électoraux de l’UF (Flandre, 1994-2019), en % des votes valables

Graphique 21. Résultats électoraux de l’UF (Flandre, 1994-2019), en % des votes valables

Graphique 21. Résultats électoraux de l’UF (Flandre, 1994-2019), en % des votes valables

3.2.9. Kommunistische Partij (KP)

104Le Parti communiste belge - Kommunistische Partij van België (PCB-KPB) naît en 1921. Il se scinde en deux sur une base linguistique en mars 1989 ; l’aile néerlandophone prend alors le nom de Kommunistische Partij (KP, parfois également appelé Kommunistische Partij Vlaanderen - KPV). En Flandre, c’est lors des élections communales du 9 octobre 1988 que le parti se présente pour la dernière fois à un scrutin sous son étiquette propre. À la fin des années 2000, devant son déclin continu, le KP se transforme en une sorte de club politique, appelant ses membres à rejoindre d’autres partis de gauche  [84].

105L’aspect de la courbe que présentent les résultats du parti communiste en Flandre entre 1946 et 1987 est presque identique à celle déjà observée pour la Wallonie à la même époque (cf. supra). Une différence de taille se marque toutefois : la courbe flamande ne dépasse pas les 5,2 % (en l’occurrence, en 1946), alors que son homologue wallonne monte jusqu’à 21,5 % (également en 1946). Si donc le KPB est la quatrième force politique de Flandre en 1946 et en 1950 et la cinquième en 1949 puis entre 1954 et 1977 (et même encore la sixième en 1978), c’est moyennant des scores bien plus faibles que les grands partis flamands et en n’ayant qu’un poids politique fort réduit au nord du pays. Lors de sa dernière participation à un scrutin national, en 1987, le KPB n’a recueilli que 0,5 % des voix flamandes.

Graphique 22. Résultats électoraux du KP * (Flandre, 1944-1987), en % des votes valables

Graphique 22. Résultats électoraux du KP * (Flandre, 1944-1987), en % des votes valables Graphique 22. Résultats électoraux du KP * (Flandre, 1944-1987), en % des votes valables

Graphique 22. Résultats électoraux du KP * (Flandre, 1944-1987), en % des votes valables

* KPB durant la période considérée.

3.2.10. Lijst Dedecker (LDD)

106La naissance de la Lijst Dedecker (LDD)  [85] est annoncée le 19 janvier 2007. Quatre ans plus tard, le 22 janvier 2011, le parti change sa dénomination en Libertair, Direct, Democratisch (le sigle LDD étant conservé). À l’occasion des élections communales du 14 octobre 2012, le parti reprend son nom initial de Lijst Dedecker. Depuis 2014, le parti est devenu une formation locale (limitée à la commune de Middelkerke, en Flandre occidentale).

107La LDD n’a été présente que fort peu de temps sur la scène politique flamande. Pour sa première participation à un scrutin fédéral, en 2007, elle enregistre 6,5 % des voix. Deux ans plus tard, lors des élections régionales de 2009, elle atteint son maximum historique : 7,7 %. Mais l’année suivante, lors de l’élection de la Chambre des représentants, son score fond de plus de moitié : 3,7 %. Le parti ne se présente pas aux élections provinciales de 2012. En 2014, la LDD dépose des listes uniquement pour la Chambre (et non pour le Parlement flamand) – et encore n’est-ce que dans la seule circonscription de la Flandre occidentale. Elle obtient alors le score le plus bas de sa courte histoire électorale : 0,7 % des voix à l’échelle de la Flandre  [86].

Graphique 23. Résultats électoraux de la LDD (Flandre, 2007-2014), en % des votes valables

Graphique 23. Résultats électoraux de la LDD (Flandre, 2007-2014), en % des votes valables

Graphique 23. Résultats électoraux de la LDD (Flandre, 2007-2014), en % des votes valables

3.3. Synthèse

108Le graphique 24 permet d’embrasser d’un seul coup d’œil l’ensemble des principaux mouvements qui viennent d’être décrits.

109La VU a connu son heure de gloire dans les années 1970 et au début des années 1980, au point d’être à une certaine époque le 3e parti de Flandre. Sa principale héritière, la N-VA, est sans discontinuer la 1re force politique flamande depuis 2010. Le VB occupe actuellement la 2e marche du podium flamand, place qui avait déjà été la sienne entre 2004 et 2009 ; entre ces deux époques, le parti a connu un certain déclin, qu’il est cependant parvenu à enrayer dès 2018. Le CD&V connaît une tendance générale à la baisse, ce qui ne l’a pas empêché de se maintenir, sauf rares exceptions, sur la 1re marche du podium jusqu’en 2009 (en cartel avec la N-VA en 2004-2007) ; depuis lors, il n’occupe toutefois plus que la 2e ou la 3e position. Si les scores de l’Open VLD ont été globalement à la hausse jusqu’en 2003, ils présentent en revanche le profil inverse depuis cette date. Après avoir été longtemps le 2e parti flamand, le SP.A a vu ses résultats s’étioler peu à peu, jusqu’à n’être plus aujourd’hui qu’au 5e rang. Groen a atteint en 2018 les résultats les plus élevés de son histoire, au point d’être devenu le 4e parti de Flandre ; il a reculé de deux places dès l’année suivante. L’audience électorale du PVDA est en croissance en Flandre, même si elle reste moindre que celle de l’aile francophone du parti (PTB) en Wallonie. L’UF ne se présente qu’à certains scrutins et uniquement dans la province de Brabant flamand, ce qui explique en partie la faiblesse de ses scores. Hormis dans la période qui a directement suivi la fin de la Seconde Guerre mondiale, le KP n’a jamais guère séduit les électeurs flamands ; il a aujourd’hui disparu en tant que parti politique. La LDD a eu une existence brève, électoralement limitée pour l’essentiel aux années 2007-2010.

Graphique 24. Résultats électoraux des principales formations politiques (Flandre, 1944-2019), en % des votes valables

Graphique 24. Résultats électoraux des principales formations politiques (Flandre, 1944-2019), en % des votes valables Graphique 24. Résultats électoraux des principales formations politiques (Flandre, 1944-2019), en % des votes valables

Graphique 24. Résultats électoraux des principales formations politiques (Flandre, 1944-2019), en % des votes valables

VU / N-VA : CVV en 1954 ; VU jusqu’en 2000. VC en 1949 ; VU–ID en 1999 et 2000 ; CD&V–N-VA de 2004 à 2007.
CD&V : CVP jusqu’en 2000. CD&V–N-VA de 2004 à 2007.
Open VLD : LP de 1946 à 1961 ; PVV de 1965 à 1991 ; VLD de 1994 à 2006. Cartel libéral–socialiste en 1946, 1950, 1954 et 1958 en province de Limbourg ; VLD–Vivant en 2004 et 2006.
Groen : AGL de 1977 à 1981 ; Agalev de 1985 à 2003 ; Groen! de 2004 à 2010. En cartel avec le SP.A en 2012 dans la province de Limbourg (sauf dans le district de Saint-Trond).
VB : Cartel Vlaams Blok en 1978 ; Vlaams Blok de 1981 à 2004 ; Vlaams Belang depuis 2006.
SP.A : BSP de 1946 à 1978 ; SP de 1981 à 2000. Cartel libéral–socialiste en 1946, 1950, 1954 et 1958 en province de Limbourg ; SP.A–Spirit de 2003 à 2007 ; en cartel avec Groen en 2012 dans la province de Limbourg (sauf dans le district de Saint-Trond).
PVDA : AMADA jusqu’en 1978. PVDA–AE en 1995 et 1999 ; en ce compris Maria et Resist en 2003 ; PVDA+ de 2004 à 2014.
KP : KPB jusqu’en 1987.

110Tout comme en Wallonie, le score électoral cumulé des trois partis dits traditionnels – à savoir, actuellement, le CD&V, l’Open VLD et le SP.A – connaît une nette tendance à la baisse (cf. Graphique 25). Ce phénomène est même bien plus marqué encore dans les cantons flamands que dans les cantons wallons, puisque la courbe part de plus haut pour plonger bien plus bas.

111De 1946 à 1961, le score cumulé des trois partis traditionnels en Flandre est systématiquement supérieur à 90 % ; la moyenne est de 94,2 % et le maximum historique de 97,4 % (en 1950). De 1968 à 1978, la moyenne est encore de 81,0 %. Mais elle chute ensuite à 75,5 % pour la période 1981-1987, puis à 66,8 % entre 1991 et 1995 et même à un peu moins de 60 % en 1999. Après une certaine remontée à 66,7 % entre 2000 et 2007 (mais le calcul est quelque peu faussé par le fait que les années 2003-2007 sont celles des trois cartels, à commencer par le cartel CD&V–N-VA à partir de 2004), on enregistre une nouvelle et sensible chute de la moyenne : 49,1 % entre 2009 et 2014 (les pourcentages passant sous la barre des 50 % à trois reprises : 45,5 % en 2010, et 48,5 % et 48,1 % en 2014 respectivement pour le Parlement flamand et pour la Chambre des représentants). En 2018, à l’occasion des élections provinciales, le total des scores électoraux additionnés des trois partis s’amenuise une nouvelle fois : il descend au taux de 43,8 %. En 2019, il connaît de nouveaux planchers historiques, qui le voient plonger, fait inédit, sous le seuil des 40 % : 38,9 % au scrutin régional et 38,5 % au scrutin fédéral.

Graphique 25. Score cumulé des partis dits traditionnels (Flandre, 1944-2019), en % des votes valables

Graphique 25. Score cumulé des partis dits traditionnels (Flandre, 1944-2019), en % des votes valables Graphique 25. Score cumulé des partis dits traditionnels (Flandre, 1944-2019), en % des votes valables

Graphique 25. Score cumulé des partis dits traditionnels (Flandre, 1944-2019), en % des votes valables

CD&V : CVP jusqu’en 2000. CD&V–N-VA de 2004 à 2007.
Open VLD : LP de 1946 à 1961 ; PVV de 1965 à 1991 ; VLD de 1995 à 2006. Cartel libéral–socialiste en 1946, 1950, 1954 et 1958 en province de Limbourg ; VLD–Vivant en 2004 et 2006.
SP.A : BSP de 1946 à 1978 ; SP de 1981 à 2000. Cartel libéral–socialiste en 1946, 1950, 1954 et 1958 en province de Limbourg ; SP.A–Spirit de 2003 à 2007 ; en cartel avec Groen en 2012 dans la province de Limbourg (sauf dans le district de Saint-Trond).

112Enfin, le tableau 4 livre l’ensemble des scores récoltés par les onze formations politiques dont il vient d’être question dans ce chapitre, en pourcentages des votes valablement exprimés. Il y ajoute en outre les résultats de deux partis supplémentaires ayant eu une certaine importance (quoique fort brève dans le premier cas et uniquement par le biais d’une fusion avec un parti plus grand dans le second cas) dans l’histoire électorale flamande récente : Radicale Omvormers en Sociale Strijders voor een Eerlijker Maatschappij (ROSSEM)  [87] et Vivant  [88].

Tableau 4. Résultats électoraux des principales formations politiques (Flandre, 1944-2019), en % des votes valables

Tableau 4. Résultats électoraux des principales formations politiques (Flandre, 1944-2019), en % des votes valables Tableau 4. Résultats électoraux des principales formations politiques (Flandre, 1944-2019), en % des votes valables

Tableau 4. Résultats électoraux des principales formations politiques (Flandre, 1944-2019), en % des votes valables

A Cartel libéral–socialiste en province de Limbourg.
B Cartel CD&V–N-VA.
VU / N-VA : CVV en 1954 ; VU jusqu’en 2000. VC en 1949 ; VU–ID en 1999 et 2000.
CD&V : CVP jusqu’en 2000.
Open VLD : LP de 1946 à 1961 ; PVV de 1965 à 1991 ; VLD de 1995 à 2006. VLD–Vivant en 2004 et 2006.
Groen : AGL de 1977 à 1981 ; Agalev de 1985 à 2003 ; Groen! de 2004 à 2010. En cartel avec le SP.A en 2012 dans la province de Limbourg (sauf dans le district de Saint-Trond).
VB : Cartel Vlaams Blok en 1978 ; Vlaams Blok de 1981 à 2004 ; Vlaams Belang depuis 2006.
SP.A : BSP de 1946 à 1978 ; SP de 1991 à 2000. SP.A–Spirit de 2003 à 2007 ; en cartel avec Groen en 2012 dans la province de Limbourg (sauf dans le district de Saint-Trond).
PVDA : AMADA jusqu’en 1978. PVDA–AE en 1995 et 1999 ; en ce compris Maria et Resist en 2003 ; PVDA+ de 2004 à 2014.
KP : KPB jusqu’en 1987.
Vivant : BANAAN en 1995.

4. Les évolutions électorales en Région bruxelloise

113Ce chapitre a pour cadre la Région bruxelloise. Il prend pour base première les résultats enregistrés dans les huit cantons dits bruxellois  [89] à l’occasion des élections de la Chambre des représentants qui se sont tenues depuis la Libération (soit 23 scrutins entre 1946 et 2019). Pour les trois dernières décennies, il s’appuie également sur une autre série de données disponible à l’échelle des dix-neuf communes de la Région bruxelloise, à savoir les élections du Parlement de la Région de Bruxelles-Capitale  [90] (7 scrutins entre 1989 et 2019  [91]) ; cela permet de suivre de manière plus fine les évolutions récentes. En outre, un dernier scrutin s’ajoute à cette liste : l’unique élection du Conseil de l’Agglomération bruxelloise, qui a eu lieu en 1971.

4.1. Hiérarchie des principales formations politiques

114Intéressons-nous tout d’abord à la hiérarchie des principales formations politiques, telle qu’elle a évolué en Région bruxelloise entre 1944 et 2019. Le tableau 5 récapitule l’ensemble de ces mouvements.

115Lors du premier scrutin national qui suit la fin de la Seconde Guerre mondiale, en 1946, le parti socialiste (PSB-BSP) arrive en 1re position dans les cantons bruxellois ; il est suivi par le parti social chrétien (PSC-CVP), le parti communiste (PCB-KPB) et le parti libéral (PL-LP).

116De 1949 jusqu’en 1961 inclus, l’ordre de ces quatre partis est le suivant : le PSB-BSP est 1er (hormis en 1949, où il occupe le 2e rang), le PSC-CVP est 2e (sauf en 1949, où il accède à la 1re place), le PL-LP est 3e et le PCB-KPB est 4e. En 1949 ainsi que de 1954 à 1961, ils sont suivis par une formation nationaliste flamande : la VC en 1949, le cartel CVV en 1954 et la VU en 1958 et en 1961.

117Des trois partis traditionnels historiques, le PSB-BSP est le dernier à se scinder en deux sur une base linguistique. De 1965 à 1974, il est la 2e force politique bruxelloise (sauf en 1968, où il est au 3e rang). Ensuite, son successeur francophone (PSB puis PS) occupe le plus souvent la 2e marche du podium bruxellois. Cependant, il accède à la 1re place à cinq reprises (en 1989, en 2004, aux deux scrutins de 2014 et à l’élection régionale de 2019). À l’inverse, il est relégué au 3e rang lors de quatre autres élections (en 1978, en 1981 et lors des deux scrutins de 1999). Quant au parti socialiste flamand (BSP, puis SP, puis SP.A), il oscille principalement entre les 8e et 9e positions (en cartel avec Agalev en 1999 pour l’élection régionale, et en cartel avec Spirit entre 2003 et 2007). Par deux fois, il parvient à monter plus haut dans le classement : il est 6e en 2009 et 7e en 2010. En revanche, il est rétrogradé à la 10e place en 1991, ainsi que lors du scrutin fédéral de 2014 et de l’élection régionale de 2019 (sous le nom de one.brussels-sp.a). En outre, les deux partis socialistes, francophone et néerlandophone, se présentent ensemble aux électeurs pour le scrutin fédéral en Région bruxelloise en 2019  [92] : leur liste commune y arrive en 2e place.

118Entre 1965 et 1971, le PSC-CVP ne retrouve la tête du classement électoral bruxellois qu’à une reprise (en 1968) ; le reste du temps, il arrive 3e. Par la suite, son successeur francophone (PSC puis CDH) occupe généralement la 3e ou la 4e place (en cartel avec APB  [93] en 1987). Néanmoins, il occupe le 2e rang en 1978 ; à l’inverse, il arrive en 5e position en 1991 et au scrutin fédéral de 2014, et il est relégué à la 6e à l’occasion du double scrutin de 2019. Pour sa part, le parti social-chrétien flamand (CVP puis CD&V – en cartel avec la N-VA en 2004 et en 2007) recule peu à peu dans le classement entre 1974 (où il décroche la 4e place) et 2010 (où il arrive à la 10e place). Depuis 2014, il ne figure plus parmi les dix premières forces politiques bruxelloises.

119En 1965 et en 1968, le PLP-PVV constitue successivement la 1re puis la 2e force politique dans les cantons bruxellois. En 1971, la famille libérale bruxelloise se présente en ordre dispersé. Pour l’élection de la Chambre des représentants, le PLP de la Région bruxelloise est 4e, le cartel PLP–PVV est 6e et le LIB  [94] est 8e. Pour l’élection du Conseil de l’Agglomération bruxelloise qui se tient la même année, un cartel réunissant une partie du PLP et le FDF (sous le nom de Rassemblement bruxellois) arrive 1er, alors que le cartel PLP–PVV est 5e et le LIB 7e. En 1974, les libéraux bruxellois francophones sont à nouveau divisés : un cartel réunissant le PLDP  [95] et le FDF est la 1re formation bruxelloise, tandis que le PLP occupe le 7e rang. Quant à leurs homologues néerlandophones (PVV), ils sont alors à la 8e place. Entre 1977 et 2019, le parti libéral francophone (PL, puis PRL, puis Fédération PRL FDF, puis Fédération PRL FDF MCC, puis MR) arrive le plus souvent en tête du classement (à onze reprises, à savoir en 1985, en 1987, entre 1991 et 2003, et de 2007 à 2010) ou en 2e position (par cinq fois : en 1981, en 1989, en 2004 et lors des deux scrutins de 2014). Toutefois, il ouvre la période avec une 5e place (en 1977 et en 1978) et la clôt avec une 3e (aux deux scrutins de 2019). Pour sa part, le parti libéral flamand (PVV, puis VLD, puis Open VLD – en cartel avec la VU et des indépendants en 1999 pour le scrutin régional, et en cartel avec Vivant en 2004) oscille essentiellement entre la 6e et la 8e place depuis 1977. Il est monté en 5e position en 2009, mais a reculé à la 9e à quatre reprises (en 1985, lors de l’élection fédérale de 1995 et à l’occasion du double scrutin de 2019).

120Le PCB-KPB est dépassé par le FDF dès 1965 (il arrive dès lors au 5e rang), puis également par la VU à partir de 1968 (il n’est alors plus que 6e). Il demeure dans le classement des dix premières forces bruxelloises jusqu’en 1978 (en figurant à la 8e place cette année-là), avant d’en disparaître. Il faut attendre 2014 pour qu’à nouveau une liste de gauche radicale compte au nombre des dix plus importantes formations politiques de la Région bruxelloise. Il s’agit du regroupement PTB*PVDA-GO!, qui occupe alors la 6e position tant à l’élection du Parlement bruxellois qu’à celle de la Chambre des représentants. En 2019, le PTBPDVA présente toujours une liste bilingue à la Chambre mais cette fois deux listes unilingues distinctes au Parlement bruxellois (PTB et PVDA). Au scrutin fédéral, le parti accède à la 4e place du classement bruxellois tandis que, à l’élection régionale, sa liste francophone est 5e[96].

121Dès 1965, le FDF parvient à décrocher la 4e place, qu’il conserve en 1968. Il arrive ensuite en tête du classement, position qu’il conserve sans discontinuer pendant une décennie, de 1971 à 1981 (en cartel avec une partie du PLP dans le cadre du Rassemblement bruxellois en 1971 pour l’élection du Conseil de l’Agglomération bruxelloise, et en cartel avec le PLDP en 1974). Ensuite, il recule au 3e rang, qui est le sien de 1985 à 1991 (en cartel avec ERE  [97] en 1989 et en cartel avec PPW  [98] en 1991). Après avoir été intégré dans la Fédération PRL FDF (puis Fédération PRL FDF MCC, puis MR) de 1993 à 2011, le parti amarante se présente à nouveau seul aux électeurs bruxellois en 2014 : il retrouve alors la 3e place, et ce pour les deux scrutins. En 2019, il recule à la 4e place pour le parlement régional et à la 5e place pour la Chambre.

122Après 1965, le courant nationaliste flamand est successivement incarné par la VU puis par la N-VA. Jusqu’en 1977, la VU oscille entre la 5e et la 6e place ; en 1971, à l’occasion de l’élection du Conseil de l’Agglomération bruxelloise, elle parvient même à se hisser au 4e rang. Par la suite, la formation nationaliste flamande (VU puis N-VA – en cartel avec le VLD et des indépendants en 1999 pour l’élection du parlement régional, et en cartel avec le CD&V en 2004 et en 2007) occupe au moins à deux reprises chacune des 7e à 10e positions. Par ailleurs, elle est absente du tableau des dix premières forces politiques de Bruxelles en 1991 (étant dépassée notamment par le VB), en 1995 pour l’élection de la Chambre (étant supplantée même par Agalev), en 1999 pour le scrutin fédéral, en 2003, en 2009 et encore en 2014 pour l’élection régionale. En 2019, la N-VA est 7e pour l’élection de la Chambre et 8e pour celle du Parlement bruxellois.

123Écolo apparaît dans le classement dès 1981 (au 10e rang). Il progresse ensuite d’une manière presque linéaire, jusqu’à atteindre la 2e marche du podium en 1999 (pour les deux scrutins). De 2003 à 2007, le parti est en 4e position, place qu’il retrouve en 2010 après avoir occupé la 3e en 2009. En 2014, s’il est 4e au scrutin fédéral (en présentant une liste commune avec Groen)  [99], il n’est que 5e au scrutin régional. En 2019, la liste commune qu’il forme à nouveau avec Groen  [100] permet à Écolo d’accéder à la 1re place dans les cantons bruxellois lors de l’élection de la Chambre des représentants ; la même année, les écologistes francophones retrouvent en outre la 2e position à l’élection du Parlement bruxellois. Pour sa part, le parti vert flamand (Agalev, puis Groen!, puis Groen) ne figure seul dans le classement qu’à six reprises : à la 10e place en 1987, en 1995 pour l’élection de la Chambre, en 2004 et en 2007, à la 9e position en 2014 pour l’élection du Parlement bruxellois, et au 7e rang en 2019 pour l’élection de la même assemblée. En 1999, le cartel qu’il forme avec le SP obtient la 8e place lors du scrutin régional. Surtout, comme déjà signalé, grâce à la liste commune qu’il dépose avec Écolo  [101] pour l’élection de la Chambre à ces deux occasions, Groen atteint la 4e place en 2014 et la 1re en 2019.

124Le VB figure parmi les dix premières forces politiques bruxelloises de 1991 à 2010. Entre 1999 et 2007, il occupe même sans discontinuer la 5e position du classement, ce qui fait alors de lui rien moins que le premier parti flamand de Bruxelles. Le FN a un parcours relativement similaire. Il apparaît dans notre tableau de 1989 à 2009 (liste FN-NF en 1989) ; en particulier, le parti monte jusqu’à la 5e place en 1995 pour les deux scrutins, et figure encore au 6e rang entre 2003 et 2007 (juste derrière le VB).

125L’UDRT-RAD est présente à trois reprises sous son propre nom (en 1978, en 1981 et en 1985), occupant jusqu’au 5e rang à l’une de ces occasions. En 1987, sous le nom d’APB, elle se présente en cartel avec le PSC ; cette association remporte la 4e place. Autre parti de droite populiste, le PP occupe le 5e rang en 2010 et le 10e en 2019 pour l’élection fédérale. La droite dite décomplexée est également incarnée par les Listes Destexhe, qui se retrouvent à la 8e place lors du scrutin régional de 2019.

126Enfin, aux 9e et 10e positions du classement, ont également figuré les quatre formations suivantes : Vivant (aux deux scrutins de 1999)  [102], les CDF (en 2003), la liste francophone du parti bruxellois ProBruxsel (en 2009) et Debout les Belges! (aux deux élections de 2014).

127Il est à noter que, depuis que l’ensemble des trois partis traditionnels historiques se sont scindés entre leurs deux ailes linguistiques, les quatre premières places ont presque systématiquement été occupées par des formations francophones. Seules exceptions : le CVP est en 4e position en 1977 et en 1978, la liste commune déposée par Écolo et Groen  [103] arrive 4e en 2014 et 1re en 2019 pour l’élection de la Chambre des représentants, la liste commune présentée par le PS et le SP.A  [104] est 2e en 2019 pour l’élection de la même assemblée, et le parti bilingue PTB-PVDA occupe la 4e place en 2019 pour la Chambre. Tant en 2014 qu’en 2019, il faut descendre jusqu’à la 7e place pour trouver une formation politique unilingue néerlandophone.

Tableau 5. Ordre des principales formations politiques (Région bruxelloise, 1944-2019), selon les voix obtenues

Tableau 5. Ordre des principales formations politiques (Région bruxelloise, 1944-2019), selon les voix obtenues

Tableau 5. Ordre des principales formations politiques (Région bruxelloise, 1944-2019), selon les voix obtenues

4.2. Analyse par formation politique

128Nous analysons brièvement ici les évolutions électorales des quatorze formations qui dominent actuellement le paysage politique de la Région bruxelloise  [105] : sept francophones (PS, Écolo, MR, Défi, CDH, Listes Destexhe et PP), une bilingue (PTB-PVDA) et six néerlandophones (Groen, N-VA, Open VLD, SP.A, VB et CD&V)  [106].

129À cette liste, nous ajoutons en outre quatre autres formations politiques qui, comme on vient de le voir, ont compté dans l’histoire électorale bruxelloise durant la période passée en revue : le parti communiste (PCB-KPB, puis PCB seul), la VU (et, avant elle, la VC), l’UDRT-RAD et le FN  [107].

130L’ensemble de ces formations politiques sont regroupées par tendance politique : partis socialistes, partis écologistes, partis libéraux, partis d’extrême gauche ou de gauche radicale, partis régionalistes ou communautaristes, partis de tradition sociale-chrétienne, partis d’extrême droite ou de droite radicale.

4.2.1. Partis socialistes : PS et SP.A

131Même si le PSB-BSP reste unitaire jusqu’à l’automne 1978, l’aile francophone et l’aile néerlandophone se présentent séparément aux électeurs des cantons bruxellois dès les élections nationales du 17 avril 1977. Une division communautaire a même cours dans les rangs socialistes bruxellois dès la fin des années 1960. En effet, en 1968, en 1971 et en 1974, deux listes socialistes concurrentes sont déposées en région bruxelloise : celle de la Fédération bruxelloise du PSB-BSP (bilingue, mais à forte prédominance francophone) – soit la liste du parti proprement dit – et celle de la Fédération flamande de Bruxelles–Hal–Vilvorde (qui est une dissidence bruxelloise néerlandophone ; elle est connue sous le nom de Rode Leeuwen, mais est également parfois appelée Vlaamse Socialisten ou Vlaamse BSP).

132Dans les huit cantons bruxellois, le PSB-BSP récolte successivement 35,6 % puis 29,4 % lors des deux premiers scrutins nationaux qui suivent la fin de la Seconde Guerre mondiale. Il connaît ensuite sa période la plus faste dans cette région sur le plan électoral : de 1950 à 1961, ses scores dépassent les 40 % (la moyenne étant de 42,8 %). Le parti atteint même son maximum historique en 1954 : 45,1 %. Par la suite, jamais plus la famille socialiste ne pourra se targuer de tels résultats électoraux. Dès 1965, le PSB-BSP chute à 26,3 %. De 1968 à 1974, les socialistes obtiennent en moyenne 20,2 % des suffrages bruxellois.

133De 1977 à 2014, les résultats électoraux des socialistes francophones connaissent globalement une courbe ascendante en Région bruxelloise : de 14,9 % en 1977 (et même 12,3 % en 1981, ce qui constitue le minimum historique du parti dans la région) à 25,6 % en 2014 pour l’élection de la Chambre des représentants. Ils dépassent les 20 % des voix en 1987 et en 1989, ainsi qu’en 1995 pour l’élection du parlement régional ; surtout, tel est également le cas sans discontinuer entre 2003 et 2014 (avec une moyenne de 24,8 %). En 2019, le PS obtient 18,7 % au scrutin régional et 21,0 % au scrutin fédéral ; toutefois, dans le second cas, il s’agit d’un score qu’il a réalisé, non pas seul, mais en déposant une liste commune avec le SP.A  [108]. Son meilleur résultat, le PS bruxellois l’a décroché en 2004 (28,8 %).

134Pour leur part, à partir de 1977, les socialistes néerlandophones enregistrent des résultats allant de 1,9 % (en 2007) à 5,1 % des suffrages (en 1987), pour une moyenne de 2,8 %  [109].

Graphique 26. Résultats électoraux des partis socialistes (Région bruxelloise, 1944-2019), en % des votes valables

Graphique 26. Résultats électoraux des partis socialistes (Région bruxelloise, 1944-2019), en % des votes valables Graphique 26. Résultats électoraux des partis socialistes (Région bruxelloise, 1944-2019), en % des votes valables

Graphique 26. Résultats électoraux des partis socialistes (Région bruxelloise, 1944-2019), en % des votes valables

PSB-BSP : En ce compris les Rode Leeuwen (ou Vlaamse Socialisten, ou Vlaamse BSP) de 1968 à 1974.
PS : PSB en 1977. Présence de candidats SP.A en 2019 pour la Chambre des représentants.
SP.A : BSP en 1977 et 1978 ; SP de 1981 à 1999. SP–Aga en 1999 pour le Conseil de la Région de Bruxelles-Capitale ; SP.A–Spirit de 2003 à 2007 ; one.brussels-sp.a en 2019 pour le Parlement de la Région de Bruxelles-Capitale ; pas de liste en 2019 pour la Chambre des représentants.

Graphique 27. Résultats électoraux du PSB-BSP (Région bruxelloise, 1944-1974), en % des votes valables

Graphique 27. Résultats électoraux du PSB-BSP (Région bruxelloise, 1944-1974), en % des votes valables Graphique 27. Résultats électoraux du PSB-BSP (Région bruxelloise, 1944-1974), en % des votes valables

Graphique 27. Résultats électoraux du PSB-BSP (Région bruxelloise, 1944-1974), en % des votes valables

En ce compris les Rode Leeuwen (ou Vlaamse Socialisten, ou Vlaamse BSP) de 1968 à 1974.

Graphique 28. Résultats électoraux du PS * (Région bruxelloise, 1977-2019), en % des votes valables

Graphique 28. Résultats électoraux du PS * (Région bruxelloise, 1977-2019), en % des votes valables Graphique 28. Résultats électoraux du PS * (Région bruxelloise, 1977-2019), en % des votes valables

Graphique 28. Résultats électoraux du PS * (Région bruxelloise, 1977-2019), en % des votes valables

* PSB en 1977.
Présence de candidats SP.A en 2019 pour la Chambre des représentants.

Graphique 29. Résultats électoraux du SP.A * (Région bruxelloise, 1977-2019), en % des votes valables

Graphique 29. Résultats électoraux du SP.A * (Région bruxelloise, 1977-2019), en % des votes valables Graphique 29. Résultats électoraux du SP.A * (Région bruxelloise, 1977-2019), en % des votes valables

Graphique 29. Résultats électoraux du SP.A * (Région bruxelloise, 1977-2019), en % des votes valables

* BSP en 1977 et 1978 ; SP de 1981 à 1999.
SP–Aga en 1999 pour le Conseil de la Région de Bruxelles-Capitale ; SP.A–Spirit de 2003 à 2007 ; one.brussels-sp.a en 2019 pour le Parlement de la Région de Bruxelles-Capitale ; pas de liste en 2019 pour la Chambre des représentants.

4.2.2. Partis écologistes : Écolo et Groen

135En Région bruxelloise, l’histoire électorale des deux partis écologistes débute en 1981.

136À l’occasion de ses trois premières participations à des élections nationales dans les cantons bruxellois, entre 1981 et 1987, Écolo obtient entre 3,1 % et 5,5 % des voix. De 1989 à 1995, le parti gravite ensuite autour de 10 %. Depuis 1999, les scores qu’il enregistre sont de 14,4 % en moyenne, avec cependant d’importantes disparités. Trois pics marquent la courbe des résultats électoraux du parti : 1999 (18,3 % pour le parlement régional et – maximum historique d’Écolo en région bruxelloise – 21,4 % pour la Chambre des représentants), 2007-2009 (respectivement 13,9 % et 17,9 %) et 2019 (respectivement 16,2 % et 21,3 %). Ces pics sont séparés par des périodes de recul, descendant jusqu’à 8,4 % en 2004. Il est à noter que, tant pour le scrutin fédéral de 2014 que pour celui de 2019, la liste Écolo a accueilli des candidats Groen.

137Le parti écologiste flamand enregistre entre 0,6 % (en 1981) et 3,2 % des voix (en 2019 pour le Parlement bruxellois), avec une moyenne de 1,5 %  [110].

Graphique 30. Résultats électoraux des partis écologistes (Région bruxelloise, 1981-2019), en % des votes valables

Graphique 30. Résultats électoraux des partis écologistes (Région bruxelloise, 1981-2019), en % des votes valables Graphique 30. Résultats électoraux des partis écologistes (Région bruxelloise, 1981-2019), en % des votes valables

Graphique 30. Résultats électoraux des partis écologistes (Région bruxelloise, 1981-2019), en % des votes valables

Écolo : Présence de candidats Groen en 2014 et 2019 pour la Chambre des représentants.
Groen : AGL en 1981 ; Agalev de 1985 à 2003 ; Groen! de 2004 à 2010. SP–Aga en 1999 pour le Conseil de la Région de Bruxelles-Capitale ; pas de liste en 2014 et 2019 pour la Chambre des représentants.

Graphique 31. Résultats électoraux d’Écolo (Région bruxelloise, 1981-2019), en % des votes valables

Graphique 31. Résultats électoraux d’Écolo (Région bruxelloise, 1981-2019), en % des votes valables Graphique 31. Résultats électoraux d’Écolo (Région bruxelloise, 1981-2019), en % des votes valables

Graphique 31. Résultats électoraux d’Écolo (Région bruxelloise, 1981-2019), en % des votes valables

Présence de candidats Groen en 2014 et 2019 pour la Chambre des représentants.

Graphique 32. Résultats électoraux de Groen* (Région bruxelloise, 1981-2019), en % des votes valables

Graphique 32. Résultats électoraux de Groen* (Région bruxelloise, 1981-2019), en % des votes valables Graphique 32. Résultats électoraux de Groen* (Région bruxelloise, 1981-2019), en % des votes valables

Graphique 32. Résultats électoraux de Groen* (Région bruxelloise, 1981-2019), en % des votes valables

* AGL en 1981 ; Agalev de 1985 à 2003 ; Groen! de 2004 à 2010.
SP–Aga en 1999 pour le Conseil de la Région de Bruxelles-Capitale ; pas de liste en 2014 et 2019 pour la Chambre des représentants.

4.2.3. Partis libéraux : MR et Open VLD

138En Région bruxelloise, l’histoire de la famille libérale a été quelque peu complexe dans la première moitié des années 1970, en raison de diverses tensions internes. Le parti libéral reste uni de 1946 à 1968, d’abord sous le nom de PL-LP puis, à partir du 8 octobre 1961, de PLP-PVV. En 1971, pour l’élection de la Chambre, trois listes libérales se présentent aux électeurs bruxellois : une liste bilingue, à savoir une liste de cartel PLP–PVV, et deux listes unilingues francophones, à savoir celle du PLP de la Région bruxelloise et celle du Parti libéral indépendant (LIB). La même année, pour l’élection du Conseil de l’Agglomération bruxelloise, les libéraux bruxellois se divisent également entre trois listes : une liste bilingue, à savoir une liste de cartel PLP–PVV, et deux listes unilingues francophones, à savoir le LIB et le Rassemblement bruxellois (qui est un cartel formé par le FDF, une partie du PLP et quelques candidats indépendants). En 1974, la scission du parti selon une base linguistique est actée, et se présentent séparément une liste PLP et une liste PVV ; en outre, est déposée une liste de cartel entre le FDF et le Parti libéral, démocrate et pluraliste (PLDP)  [111]. Il est à noter par ailleurs que, en 1977 et en 1978, le parti libéral francophone en Région bruxelloise a pour nom le Parti libéral (PL), et non le PRLW comme en Wallonie à la même époque.

139Au sortir de la Seconde Guerre mondiale, la famille libérale n’obtient que 13,5 % des voix dans les cantons bruxellois. Si elle parvient à élever son score à 24,9 % en 1949, elle stagne ensuite à 18,3 % des suffrages en moyenne entre 1950 et 1961. Elle atteint 33,4 % en 1965, mais voit juste après son score fondre de plus de moitié en l’espace de deux échéances électorales : 26,3 % en 1968 et 16,2 % en 1971 pour l’élection de la Chambre des représentants. En 1971 également, mais pour l’élection du Conseil de l’Agglomération bruxelloise cette fois, les listes libérales totalisent 55,2 % des voix, mais ce chiffre comprend notamment les 49,2 % enregistrés par le cartel Rassemblement bruxellois.

Graphique 33. Résultats électoraux des partis libéraux (Région bruxelloise, 1944-2019), en % des votes valables

Graphique 33. Résultats électoraux des partis libéraux (Région bruxelloise, 1944-2019), en % des votes valables Graphique 33. Résultats électoraux des partis libéraux (Région bruxelloise, 1944-2019), en % des votes valables

Graphique 33. Résultats électoraux des partis libéraux (Région bruxelloise, 1944-2019), en % des votes valables

PLP-PVV : PL-LP jusqu’en 1961. Somme de la liste du cartel PLP–PVV, de la liste PLP de la Région bruxelloise et de la liste LIB en 1971 pour la Chambre des représentants ; somme de la liste du cartel PLP–PVV, de la liste LIB et de la liste Rassemblement bruxellois (cartel FDF–PLP) en 1971 pour le Conseil de l’Agglomération bruxelloise.
MR : PLP en 1974 ; PL en 1977 et 1978 ; PRL de 1981 à 1991 ; Fédération PRL FDF en 1995 ; Fédération PRL FDF MCC en 1999. Somme de la liste PLP et de la liste FDF–PLDP en 1974 ; le MR comprend le FDF de 2003 à 2010.
Open VLD : PVV de 1974 à 1991 ; VLD de 1995 à 2004. VLD–VU–O en 1999 pour le Conseil de la Région de Bruxelles-Capitale ; VLD–Vivant en 2004.

140En 1974, les libéraux francophones totalisent 42,7 % des suffrages, mais l’interprétation de ce résultat doit, ici aussi, tenir compte du fait qu’une partie d’entre eux se sont alliés avec le FDF, au sein d’un cartel obtenant 39,6 %. Seul, le PL ne récolte plus que 9,4 % en 1977 et 6,4 % en 1978 (soit le minimum historique du parti en région bruxelloise). Les scores du PRL remontent ensuite, pour atteindre plus d’un quart des suffrages en 1985 et en 1987. Après un nouveau creux en 1989 et en 1991, les libéraux francophones (désormais avec le FDF) atteignent un sommet en 1995 : 34,7 % pour la Chambre et même 35,0 % pour le parlement régional. Ils se maintiennent au-dessus de la barre des 30 % en 1999 et en 2003, puis encore en 2007. Depuis lors, le MR (sans les FDF depuis 2014) voit ses résultats diminuer par paliers : 26,5 % en 2009 et 27,1 % en 2010, 20,4 % et 21,9 % lors des deux scrutins de 2014, et 14,3 % et 15,9 % lors de ceux de 2019 (soit des scores similaires à celui de 1981).

Graphique 34. Résultats électoraux du PLP-PVV * (Région bruxelloise, 1944-1971), en % des votes valables

Graphique 34. Résultats électoraux du PLP-PVV * (Région bruxelloise, 1944-1971), en % des votes valables Graphique 34. Résultats électoraux du PLP-PVV * (Région bruxelloise, 1944-1971), en % des votes valables

Graphique 34. Résultats électoraux du PLP-PVV * (Région bruxelloise, 1944-1971), en % des votes valables

* PL-LP jusqu’en 1961.
Somme de la liste du cartel PLP–PVV, de la liste PLP de la Région bruxelloise et de la liste LIB en 1971 pour la Chambre des représentants ; somme de la liste du cartel PLP–PVV, de la liste LIB et de la liste Rassemblement bruxellois (cartel FDF–PLP) en 1971 pour le Conseil de l’Agglomération bruxelloise.

Graphique 35. Résultats électoraux du MR * (Région bruxelloise, 1974-2019), en % des votes valables

Graphique 35. Résultats électoraux du MR * (Région bruxelloise, 1974-2019), en % des votes valables Graphique 35. Résultats électoraux du MR * (Région bruxelloise, 1974-2019), en % des votes valables

Graphique 35. Résultats électoraux du MR * (Région bruxelloise, 1974-2019), en % des votes valables

* PLP en 1974 ; PL en 1977 et 1978 ; PRL de 1981 à 1991 ; Fédération PRL FDF en 1995 ; Fédération PRL FDF MCC en 1999.
Somme de la liste PLP et de la liste FDF–PLDP en 1974 ; le MR comprend le FDF de 2003 à 2010.

141Quant à eux, à partir de 1974, les libéraux néerlandophones enregistrent des résultats allant de 2,3 % (en 2010 et lors du scrutin fédéral de 2019) à 5,8 % des votes (en 1987), pour une moyenne de 3,3 %  [112].

Graphique 36. Résultats électoraux de l’Open VLD * (Région bruxelloise, 1974-2019), en % des votes valables

Graphique 36. Résultats électoraux de l’Open VLD * (Région bruxelloise, 1974-2019), en % des votes valables Graphique 36. Résultats électoraux de l’Open VLD * (Région bruxelloise, 1974-2019), en % des votes valables

Graphique 36. Résultats électoraux de l’Open VLD * (Région bruxelloise, 1974-2019), en % des votes valables

* PVV de 1974 à 1991 ; VLD de 1995 à 2004.
VLD–VU–O en 1999 pour le Conseil de la Région de Bruxelles-Capitale ; VLD–Vivant en 2004.

4.2.4. Partis de gauche radicale ou d’extrême gauche : PCB-KPB / PCB et PTB-PVDA

142En 1946, lors du premier scrutin national qui suit la Libération, le PCB-KPB voit 17,5 % des électeurs des cantons bruxellois se prononcer en sa faveur. Dès 1949, ce score n’est cependant plus que de 9,5 %. La chute se poursuit ensuite, de façon continue, jusqu’en 1958 (2,7 %) puis, moyennant quelques sursauts, jusqu’en 1987 (1,0 %), année de la dernière participation du parti unitaire à une élection nationale en région bruxelloise. Les plus importants desdits sursauts se produisent en 1965 (4,1 %  [113]) et en 1974 (4,0 %).

143Après la scission du parti sur une base linguistique, l’aile francophone (PC puis PCB) ne se présente aux électeurs bruxellois qu’à quatre reprises : aux deux scrutins de 1999, ainsi qu’en 2007 et en 2009  [114]. Il récolte alors entre 0,4 % et 0,8 % des voix.

144De 1977 à 2009, TPO-AMADA puis le PTB-PVDA obtient moins de 1 % des suffrages bruxellois (avec une moyenne de 0,5 %)  [115]. Depuis lors, le parti connaît des résultats en hausse : 1,6 % en 2010, 3,4 % et 4,0 % aux deux scrutins de 2014  [116], et 12,1 % et 13,0 % lors de ceux de 2019.

Graphique 37. Résultats électoraux des partis de gauche radicale ou d’extrême gauche (Région bruxelloise, 1944-2019), en % des votes valables

Graphique 37. Résultats électoraux des partis de gauche radicale ou d’extrême gauche (Région bruxelloise, 1944-2019), en % des votes valables Graphique 37. Résultats électoraux des partis de gauche radicale ou d’extrême gauche (Région bruxelloise, 1944-2019), en % des votes valables

Graphique 37. Résultats électoraux des partis de gauche radicale ou d’extrême gauche (Région bruxelloise, 1944-2019), en % des votes valables

PCB-KPB : PCB–UGS en 1965.
PCB : PC de 1989 à 2014. PC–PSL–LCR–PH en 2009.
PTB-PVDA : TPO-AMADA jusqu’en 1978. Pour la Chambre des représentants : Maria en 2003 ; PTB+PVDA+ en 2007 et 2010 ; PTB*PVDA-GO! en 2014 ; PTB*PVDA en 2019. Pour le Conseil puis Parlement de la Région de Bruxelles-Capitale : PTB et PVDA en 1989 et 2019 ; PTB–UA en 1995 et 1999 ; PTB+PVDA+ en 2004 ; PTB+ et PVDA+ en 2009 ; PTB*PVDA-GO! en 2014.

Graphique 38. Résultats électoraux du PCB-KPB (Région bruxelloise, 1944-1987), en % des votes valables

Graphique 38. Résultats électoraux du PCB-KPB (Région bruxelloise, 1944-1987), en % des votes valables Graphique 38. Résultats électoraux du PCB-KPB (Région bruxelloise, 1944-1987), en % des votes valables

Graphique 38. Résultats électoraux du PCB-KPB (Région bruxelloise, 1944-1987), en % des votes valables

PCB–UGS en 1965.

Graphique 39. Résultats électoraux du PCB * (Région bruxelloise, 1999-2009), en % des votes valables

Graphique 39. Résultats électoraux du PCB * (Région bruxelloise, 1999-2009), en % des votes valables Graphique 39. Résultats électoraux du PCB * (Région bruxelloise, 1999-2009), en % des votes valables

Graphique 39. Résultats électoraux du PCB * (Région bruxelloise, 1999-2009), en % des votes valables

* PC durant la période considérée.
PC–PSL–LCR–PH en 2009.

Graphique 40. Résultats électoraux du PTB-PVDA * (Région bruxelloise, 1977-2019), en % des votes valables

Graphique 40. Résultats électoraux du PTB-PVDA * (Région bruxelloise, 1977-2019), en % des votes valables Graphique 40. Résultats électoraux du PTB-PVDA * (Région bruxelloise, 1977-2019), en % des votes valables

Graphique 40. Résultats électoraux du PTB-PVDA * (Région bruxelloise, 1977-2019), en % des votes valables

* TPO-AMADA jusqu’en 1978.
Pour la Chambre des représentants : Maria en 2003 ; PTB+PVDA+ en 2007 et 2010 ; PTB*PVDA-GO! en 2014 ; PTB*PVDA en 2019. Pour le Conseil puis Parlement de la Région de Bruxelles-Capitale : PTB et PVDA en 1989 et 2019 ; PTB–UA en 1995 et 1999 ; PTB+PVDA+ en 2004 ; PTB+ et PVDA+ en 2009 ; PTB*PVDA-GO! en 2014.

4.2.5. Partis régionalistes ou communautaristes : Défi et VU / N-VA

145Dès 1965, pour sa première participation à un scrutin national, le FDF remporte 10,0 % des voix dans les cantons bruxellois. Ce score monte à 18,6 % en 1968 puis à 34,5 % en 1971. Pour l’élection du Conseil de l’Agglomération bruxelloise, qui a également lieu en 1971, le FDF se présente en cartel avec une partie du PLP et quelques candidats indépendants : ce Rassemblement bruxellois obtient 49,2 % des suffrages. En 1974, le FDF forme un cartel avec le PLDP, association qui voit 42,7 % des électeurs se prononcer en sa faveur. Se présentant à nouveau seul, le parti décroche encore des scores de 34,9 % en 1977 et de 35,6 % en 1978. Par la suite en revanche, ses résultats s’amenuisent : 22,6 % en 1981, puis en moyenne 12,1 % entre 1985 et 1991  [117]. De 1995 à 2010, il fait partie de la Fédération PRL FDF (puis Fédération PRL FDF MCC, puis MR : cf. supra). En 2014, les FDF obtiennent 10,8 % pour l’élection de la Chambre des représentants et 13,1 % pour celle du Parlement bruxellois. En 2019, Défi enregistre des scores quelque peu inférieurs : respectivement 10,3 % et 11,7 %.

146L’allure générale des scores électoraux de la VU dans les cantons bruxellois est celle d’une courbe de Gauss. Les résultats du parti débutent avec 0,9 % en 1954, croissent jusqu’à 6,2 % en 1977 (la moyenne de la période 1971-1977 étant de 6,0 %), puis déclinent globalement, jusqu’à descendre à 0,8 % en 1999 pour l’élection de la Chambre des représentants  [118]. Par ailleurs, on note que, aux deux années extrêmes, la VC avait obtenu 1,5 % en 1949 et que le cartel formé par la VU avec le VLD et des candidats indépendants (liste VLD–VU–O) décroche 3,2 % en 1999 pour le parlement régional.

147Lorsqu’elle se présente pour la première fois aux électeurs bruxellois, en 2003, la N-VA décroche à peine 0,5 % des voix. En 2004 et en 2007, le cartel CD&V–N-VA remporte successivement 2,3 % puis 2,0 % des voix. À nouveau seule en 2009, la N-VA voit son score retomber à 0,6 %. Depuis 2010, le parti enregistre des résultats électoraux en croissance constante, compris entre 1,8 % (en 2010) et 3,3 % (lors du scrutin fédéral de 2019).

Graphique 41. Résultats électoraux des partis régionalistes ou communautaristes (Région bruxelloise, 1949-2019), en % des votes valables

Graphique 41. Résultats électoraux des partis régionalistes ou communautaristes (Région bruxelloise, 1949-2019), en % des votes valables Graphique 41. Résultats électoraux des partis régionalistes ou communautaristes (Région bruxelloise, 1949-2019), en % des votes valables

Graphique 41. Résultats électoraux des partis régionalistes ou communautaristes (Région bruxelloise, 1949-2019), en % des votes valables

Défi : FDF jusqu’en 2014. Rassemblement bruxellois (cartel FDF–PLP) en 1971 pour le Conseil de l’Agglomération bruxelloise ; FDF–PLDP en 1974 ; FDF–ERE en 1989 ; FDF–PPW en 1991 ; le FDF se présente avec le PRL puis au sein du MR de 1995 à 2010.
VU : CVV en 1954. VC en 1949 ; VU–ID en 1999 pour la Chambre des représentants ; VLD–VU–O en 1999 pour le Conseil de la Région de Bruxelles-Capitale.
N-VA : CD&V–N-VA en 2004 et 2007.

Graphique 42. Résultats électoraux de Défi * (Région bruxelloise, 1965-2019), en % des votes valables

Graphique 42. Résultats électoraux de Défi * (Région bruxelloise, 1965-2019), en % des votes valables Graphique 42. Résultats électoraux de Défi * (Région bruxelloise, 1965-2019), en % des votes valables

Graphique 42. Résultats électoraux de Défi * (Région bruxelloise, 1965-2019), en % des votes valables

* FDF jusqu’en 2014.
Rassemblement bruxellois (cartel FDF–PLP) en 1971 pour le Conseil de l’Agglomération bruxelloise ; FDF–PLDP en 1974 ; FDF–ERE en 1989 ; FDF–PPW en 1991 ; le FDF se présente avec le PRL puis au sein du MR de 1995 à 2010.

Graphique 43. Résultats électoraux de la VU * (Région bruxelloise, 1949-1999), en % des votes valables

Graphique 43. Résultats électoraux de la VU * (Région bruxelloise, 1949-1999), en % des votes valables Graphique 43. Résultats électoraux de la VU * (Région bruxelloise, 1949-1999), en % des votes valables

Graphique 43. Résultats électoraux de la VU * (Région bruxelloise, 1949-1999), en % des votes valables

* CVV en 1954.
VC en 1949 ; VU–ID en 1999 pour la Chambre des représentants ; VLD–VU–O en 1999 pour le Conseil de la Région de Bruxelles-Capitale.

Graphique 44. Résultats électoraux de la N-VA (Région bruxelloise, 2003-2019), en % des votes valables

Graphique 44. Résultats électoraux de la N-VA (Région bruxelloise, 2003-2019), en % des votes valables Graphique 44. Résultats électoraux de la N-VA (Région bruxelloise, 2003-2019), en % des votes valables

Graphique 44. Résultats électoraux de la N-VA (Région bruxelloise, 2003-2019), en % des votes valables

CD&V–N-VA en 2004 et 2007.

4.2.6. Partis de tradition sociale-chrétienne : CDH et CD&V

148En Région bruxelloise, le PSC-CVP se présente uni jusqu’en 1971. La seule exception est l’année 1968, qui voit deux listes sociales-chrétiennes se présenter aux électeurs bruxellois : la liste bilingue VDB–CVP (formée par l’aile néerlandophone du parti et par quelques personnalités de l’aile francophone)  [119] et la liste unilingue francophone PSC.

149Entre 1946 et 1950 puis encore en 1958, le PSC-CVP décroche plus de 30 % des suffrages dans les cantons bruxellois (le parti y atteignant son maximum historique en 1950 : 34,7 %). Les sociaux-chrétiens connaissent ensuite des résultats fluctuants et globalement déclinants : 28,0 % en 1961 et 27,6 % en 1968, mais 19,6 % en 1965 et 20,1 % en 1971 pour l’élection de la Chambre des représentants et 17,3 % la même année pour la désignation des membres du Conseil de l’Agglomération bruxelloise.

150Les résultats du PSC sont marqués par une tendance générale à la baisse entre 1974 (14,9 %, score que le parti orange n’est plus parvenu à atteindre depuis lors) et 1999 (7,9 % pour l’élection du Conseil de la Région de Bruxelles-Capitale)  [120]. Devenu CDH, le parti parvient ensuite à se redresser : en 2004, il dépasse à nouveau la barre des 10 % des voix, ce qui ne lui était plus arrivé depuis 1989 (et, avant cela, 1978). En 2007, il atteint 14,5 %. Depuis lors toutefois, le CDH connaît une nouvelle période de ressac. Aux scrutins de 2014, il obtient ainsi 10,4 % pour le parlement régional et 9,4 % pour la Chambre. Plus encore, en 2019, il ne décroche que 6,4 % au scrutin régional et 5,9 % au scrutin fédéral ; il enregistre ainsi ses minima historiques en Région bruxelloise.

151Après avoir récolté 7,8 % des suffrages en 1974, le CVP en obtient 10,2 % en 1977 et encore 9,5 % en 1978. Par la suite, le parti voit son score s’effriter peu à peu, jusqu’à enregistrer son minimum historique en 2019 : le CD&V ne décroche que 1,1 % des voix pour l’élection du Parlement bruxellois  [121].

Graphique 45. Résultats électoraux des partis de tradition sociale-chrétienne (Région bruxelloise, 1944-2019), en % des votes valables

Graphique 45. Résultats électoraux des partis de tradition sociale-chrétienne (Région bruxelloise, 1944-2019), en % des votes valables Graphique 45. Résultats électoraux des partis de tradition sociale-chrétienne (Région bruxelloise, 1944-2019), en % des votes valables

Graphique 45. Résultats électoraux des partis de tradition sociale-chrétienne (Région bruxelloise, 1944-2019), en % des votes valables

PSC-CVP : Somme de la liste VDB–CVP et de la liste PSC en 1968.
CDH : PSC jusqu’en 1999. PSC–APB en 1987.
CD&V : CVP jusqu’en 1999. CD&V–N-VA en 2004 et 2007.

Graphique 46. Résultats électoraux du PSC-CVP (Région bruxelloise, 1944-1971), en % des votes valables

Graphique 46. Résultats électoraux du PSC-CVP (Région bruxelloise, 1944-1971), en % des votes valables Graphique 46. Résultats électoraux du PSC-CVP (Région bruxelloise, 1944-1971), en % des votes valables

Graphique 46. Résultats électoraux du PSC-CVP (Région bruxelloise, 1944-1971), en % des votes valables

Somme de la liste VDB–CVP et de la liste PSC en 1968.

Graphique 47. Résultats électoraux du CDH * (Région bruxelloise, 1974-2019), en % des votes valables

Graphique 47. Résultats électoraux du CDH * (Région bruxelloise, 1974-2019), en % des votes valables Graphique 47. Résultats électoraux du CDH * (Région bruxelloise, 1974-2019), en % des votes valables

Graphique 47. Résultats électoraux du CDH * (Région bruxelloise, 1974-2019), en % des votes valables

* PSC jusqu’en 1999.
PSC–APB en 1987.

Graphique 48. Résultats électoraux du CD&V* (Région bruxelloise, 1974-2019), en % des votes valables

Graphique 48. Résultats électoraux du CD&V* (Région bruxelloise, 1974-2019), en % des votes valables Graphique 48. Résultats électoraux du CD&V* (Région bruxelloise, 1974-2019), en % des votes valables

Graphique 48. Résultats électoraux du CD&V* (Région bruxelloise, 1974-2019), en % des votes valables

* CVP jusqu’en 1999.
CD&V–N-VA en 2004 et 2007.

4.2.7. Partis de droite radicale ou d’extrême droite : FN, VB, UDRT-RAD, PP et Listes Destexhe

152Dans les cantons bruxellois, le FN enregistre des scores en hausse de 1985 (0,6 %) à 1995 (7,5 % pour le parlement régional et 7,6 % pour la Chambre des représentants)  [122]. Il plonge ensuite à 2,6 % en 1999 (pour les deux scrutins), avant de remonter jusqu’à 4,7 % en 2004. Enfin, durant les trois derniers scrutins régionaux ou fédéraux auxquels il prend part, il voit ses résultats décliner : 2,9 % en 2007, 1,7 % en 2009 et 1,0 % en 2010.

153De 1978 à 1987, les scores du VB ne dépassent pas 1,6 % des suffrages dans les cantons bruxellois. À partir de 1991, ils connaissent une tendance globalement à la hausse. De 1999 à 2007, ils sont tels que le VB est alors la première formation politique néerlandophone en région bruxelloise. Son maximum historique, le VB l’atteint en 2003 : 5,9 %. S’ensuit une période de lente récession, qui voit les résultats du parti descendre jusqu’à 0,6 % en 2014 pour l’élection du Parlement bruxellois. Il redresse toutefois la tête en 2019, en obtenant 1,3 % au scrutin régional et 1,6 % au scrutin fédéral.

154L’Union démocratique pour le respect du travail - Respekt voor Arbeid en Democratie (UDRT-RAD)  [123] voit le jour le 10 avril 1978. Le parti ne se présente aux électeurs bruxellois qu’à cinq reprises : quatre fois seul (en 1978  [124], en 1981, en 1985 et en 1991) et une fois en cartel avec le PSC (en 1987, sous le nom d’Action pour Bruxelles - APB). Seul, il obtient entre 2,9 % et 8,7 % des voix entre 1978 et 1985, mais plus que 0,3 % en 1991. En 1987, le cartel qu’il forme avec le PSC remporte 8,5 %.

155Le PP recueille 3,5 % des suffrages bruxellois en 2010, mais son score diminue de moitié quatre ans plus tard (1,7 % pour le Parlement bruxellois et 1,8 % pour la Chambre). En 2019, ses scores s’amoindrissent encore un peu (respectivement 1,4 % et 1,7 %).

156Dissidence du MR née le 27 février 2019, les Listes Destexhe se présentent aux scrutins régional et fédéral de la même année ; la formation recueille alors respectivement 2,2 % et 2,5 % des voix bruxelloises. Le 20 juin 2019, le parti changera de nom pour devenir Libéraux démocrates.

Graphique 49. Résultats électoraux des partis de droite radicale ou d’extrême droite (Région bruxelloise, 1978-2019), en % des votes valables

Graphique 49. Résultats électoraux des partis de droite radicale ou d’extrême droite (Région bruxelloise, 1978-2019), en % des votes valables Graphique 49. Résultats électoraux des partis de droite radicale ou d’extrême droite (Région bruxelloise, 1978-2019), en % des votes valables

Graphique 49. Résultats électoraux des partis de droite radicale ou d’extrême droite (Région bruxelloise, 1978-2019), en % des votes valables

FN : FN-NF en 1985 et 1989.
VB : Cartel Vlaams Blok en 1978 ; Vlaams Blok de 1981 à 2004 ; Vlaams Belang depuis 2007.
UDRT-RAD : Cartel UDRT-RAD en 1978 ; PSC–APB en 1987.

Graphique 50. Résultats électoraux du FN (Région bruxelloise, 1985-2010), en % des votes valables

Graphique 50. Résultats électoraux du FN (Région bruxelloise, 1985-2010), en % des votes valables Graphique 50. Résultats électoraux du FN (Région bruxelloise, 1985-2010), en % des votes valables

Graphique 50. Résultats électoraux du FN (Région bruxelloise, 1985-2010), en % des votes valables

FN-NF en 1985 et 1989.

Graphique 51. Résultats électoraux du VB (Région bruxelloise, 1978-2019), en % des votes valables

Graphique 51. Résultats électoraux du VB (Région bruxelloise, 1978-2019), en % des votes valables Graphique 51. Résultats électoraux du VB (Région bruxelloise, 1978-2019), en % des votes valables

Graphique 51. Résultats électoraux du VB (Région bruxelloise, 1978-2019), en % des votes valables

Cartel Vlaams Blok en 1978 ; Vlaams Blok de 1981 à 2004 ; Vlaams Belang depuis 2007.

Graphique 52. Résultats électoraux de l’UDRT-RAD (Région bruxelloise, 1978-1991), en % des votes valables

Graphique 52. Résultats électoraux de l’UDRT-RAD (Région bruxelloise, 1978-1991), en % des votes valables Graphique 52. Résultats électoraux de l’UDRT-RAD (Région bruxelloise, 1978-1991), en % des votes valables

Graphique 52. Résultats électoraux de l’UDRT-RAD (Région bruxelloise, 1978-1991), en % des votes valables

Cartel UDRT-RAD en 1978 ; PSC–APB en 1987.

Graphique 53. Résultats électoraux du PP (Région bruxelloise, 2010-2019), en % des votes valables

Graphique 53. Résultats électoraux du PP (Région bruxelloise, 2010-2019), en % des votes valables

Graphique 53. Résultats électoraux du PP (Région bruxelloise, 2010-2019), en % des votes valables

Graphique 54. Résultats électoraux des Listes Destexhe (Région bruxelloise, 2019), en % des votes valables

Graphique 54. Résultats électoraux des Listes Destexhe (Région bruxelloise, 2019), en % des votes valables

Graphique 54. Résultats électoraux des Listes Destexhe (Région bruxelloise, 2019), en % des votes valables

4.3. Synthèse

157Le graphique 55 permet d’embrasser d’un seul coup d’œil l’ensemble des principaux mouvements qui viennent d’être décrits. Quant à eux, les graphiques 56 et 57 sont spécifiquement dédiés, pour la période postérieure à la scission de chacun des trois partis traditionnels historiques sur le plan électoral (c’est-à-dire à partir de 1977), l’un aux partis francophones et aux partis bilingues, et l’autre aux partis néerlandophones.

158Du temps des partis unitaires, la place de 1re force politique bruxelloise a été âprement disputée entre le PSB-BSP (qui a décroché cette position en 1946 puis entre 1950 et 1961), le PSC-CVP (qui l’a occupée en 1949 et en 1968) et le PLP-PVV (qui l’a obtenue une fois, en 1965). De 1971 à 1981, cette place a ensuite été celle du FDF, seul ou en cartel (avec le PLP ou avec le PLDP). Depuis lors, la lutte pour la 1re marche du podium a lieu essentiellement entre le MR (qui la remporte le plus souvent, hormis depuis 2014) et le PS (qui, grâce à une tendance globalement en hausse, s’est aujourd’hui imposé comme le 1er parti bruxellois). Écolo, lors des pics de sa courbe en « dents de scie », parvient à conquérir la 3e, la 2e et même à une reprise la 1re position. Après sa rupture d’avec le MR, Défi a retrouvé un temps la 3e place qu’il avait occupée durant quelques scrutins avant de se fédérer avec le parti libéral ; il occupe aujourd’hui les 4e et 5e rangs bruxellois (respectivement au Parlement bruxellois et à la Chambre). Depuis une dizaine d’années, le PTB-PVDA voit ses scores croître fortement, au point d’être aujourd’hui devenu la 4e formation bruxelloise à la Chambre, tandis que sa liste francophone arrive en 5e place au parlement régional. Quoique de manière moins accentuée qu’en Wallonie, le CDH connaît des résultats électoraux en récession, qui voient ce parti être aujourd’hui relégué au 6e rang. Le parti communiste (PCB-KPB, puis PCB seul) a été la 3e force politique bruxelloise à la Libération puis la 4e jusqu’au début des sixties ; par la suite, sa visibilité électorale s’est amenuisée au point d’être désormais inexistante. Le FN a longtemps été le principal représentant de l’extrême droite francophone en Région bruxelloise, mais il appartient désormais au passé. L’UDRT-RAD a eu une existence brève, essentiellement limitée aux années 1977-1987. Le PP a figuré rien moins qu’en 5e position à sa naissance, mais il a ensuite connu un déclin avant de mettre fin à son existence. Les Listes Destexhe ont échoué à s’imposer dans le paysage bruxellois. Hormis le CVP en 1977, aucun parti politique néerlandophone n’est jamais parvenu à dépasser la barre des 10 % des voix bruxelloises ; depuis 1991, et à l’exception du VB en 2003, plus aucun n’est même parvenu à atteindre celle des 5 %. Aujourd’hui, l’ordre des partis néerlandophones apparaît être le suivant au Parlement bruxellois : Groen, N-VA, OpenVLD, SP.A, VB et CD&V (à la Chambre, faute de liste Groen, la N-VA est en tête).

Graphique 55. Résultats électoraux des principales formations politiques (Région bruxelloise, 1944-2019), en % des votes valables

Graphique 55. Résultats électoraux des principales formations politiques (Région bruxelloise, 1944-2019), en % des votes valables Graphique 55. Résultats électoraux des principales formations politiques (Région bruxelloise, 1944-2019), en % des votes valables

Graphique 55. Résultats électoraux des principales formations politiques (Région bruxelloise, 1944-2019), en % des votes valables

PSB-BSP : En ce compris les Rode Leeuwen (ou Vlaamse Socialisten, ou Vlaamse BSP) de 1968 à 1974.
PS : PSB en 1977. Présence de candidats SP.A en 2019 pour la Chambre des représentants.
SP.A : BSP en 1977 et 1978 ; SP de 1981 à 1999. SP–Aga en 1999 pour le Conseil de la Région de Bruxelles-Capitale ; SP.A–Spirit de 2003 à 2007 ; one.brussels-sp.a en 2019 pour le Parlement de la Région de Bruxelles-Capitale ; pas de liste en 2019 pour la Chambre des représentants.
PLP-PVV : PL-LP jusqu’en 1961. Somme de la liste du cartel PLP–PVV, de la liste PLP de la Région bruxelloise et de la liste LIB en 1971 pour la Chambre des représentants ; somme de la liste du cartel PLP–PVV, de la liste LIB et de la liste Rassemblement bruxellois (cartel FDF–PLP) en 1971 pour le Conseil de l’Agglomération bruxelloise.
MR : PLP en 1974 ; PL en 1977 et 1978 ; PRL de 1981 à 1991 ; Fédération PRL FDF en 1995 ; Fédération PRL FDF MCC en 1999. Somme de la liste PLP et de la liste FDF–PLDP en 1974 ; le MR comprend le FDF de 2003 à 2010.
Open VLD : PVV de 1974 à 1991 ; VLD de 1995 à 2004. VLD–VU–O en 1999 pour le Conseil de la Région de Bruxelles-Capitale ; VLD–Vivant en 2004.
PSC-CVP : Somme de la liste VDB–CVP et de la liste PSC en 1968.
CDH : PSC jusqu’en 1999. PSC–APB en 1987.
CD&V : CVP jusqu’en 1999. CD&V–N-VA en 2004 et 2007.
Écolo : Présence de candidats Groen en 2014 et 2019 pour la Chambre des représentants.
Groen : AGL en 1981 ; Agalev de 1985 à 2003 ; Groen! de 2004 à 2010. SP–Aga en 1999 pour le Conseil de la Région de Bruxelles-Capitale ; pas de liste en 2014 et 2019 pour la Chambre des représentants.
Défi : FDF jusqu’en 2014. Rassemblement bruxellois (cartel FDF–PLP) en 1971 pour le Conseil de l’Agglomération bruxelloise ; FDF–PLDP en 1974 ; FDF–ERE en 1989 ; FDF–PPW en 1991 ; le FDF se présente avec le PRL puis au sein du MR de 1995 à 2010.
VU / N-VA : VU jusqu’en 1999 ; N-VA à partir de 2003.
VU : CVV en 1954. VC en 1949 ; VU–ID en 1999 pour la Chambre des représentants ; VLD–VU–O en 1999 pour le Conseil de la Région de Bruxelles-Capitale.
N-VA : CD&V–N-VA en 2004 et 2007.
PTB-PVDA : TPO-AMADA jusqu’en 1978. Pour la Chambre des représentants : Maria en 2003 ; PTB+PVDA+ en 2007 et 2010 ; PTB*PVDA-GO! en 2014 ; PTB*PVDA en 2019. Pour le Conseil puis Parlement de la Région de Bruxelles-Capitale : PTB et PVDA en 1989 et 2019 ; PTB–UA en 1995 et 1999 ; PTB+PVDA+ en 2004 ; PTB+ et PVDA+ en 2009 ; PTB*PVDA-GO! en 2014.
PCB-KPB / PCB : PCB-KPB jusqu’en 1987 ; PCB à partir de 1991.
PCB-KPB : PCB–UGS en 1965.
PCB : PC de 1989 à 2014. PC–PSL–LCR–PH en 2009.
VB : Cartel Vlaams Blok en 1978 ; Vlaams Blok de 1981 à 2004 ; Vlaams Belang depuis 2007.
FN : FN-NF en 1985 et 1989.
UDRT-RAD : Cartel UDRT-RAD en 1978 ; PSC–APB en 1987.

Graphique 56. Résultats électoraux des principales formations politiques francophones et bilingues (Région bruxelloise, 1977-2019), en % des votes valables

Graphique 56. Résultats électoraux des principales formations politiques francophones et bilingues (Région bruxelloise, 1977-2019), en % des votes valables Graphique 56. Résultats électoraux des principales formations politiques francophones et bilingues (Région bruxelloise, 1977-2019), en % des votes valables

Graphique 56. Résultats électoraux des principales formations politiques francophones et bilingues (Région bruxelloise, 1977-2019), en % des votes valables

PTB-PVDA / PTB : Pour la Chambre des représentants : Maria en 2003 ; PTB+PVDA+ en 2007 et 2010 ; PTB*PVDA-GO! en 2014 ; PTB*PVDA en 2019. Pour le Conseil puis Parlement de la Région de Bruxelles-Capitale : PTB en 1989 et 2019 ; PTB–UA en 1995 et 1999 ; PTB+PVDA+ en 2004 ; PTB+ en 2009 ; PTB*PVDA-GO! en 2014.
Autres partis : Pour les évolutions des appellations et compositions, cf. le commentaire du graphique 55.

Graphique 57. Résultats électoraux des principales formations politiques néerlandophones (Région bruxelloise, 1977-2019), en % des votes valables

Graphique 57. Résultats électoraux des principales formations politiques néerlandophones (Région bruxelloise, 1977-2019), en % des votes valables Graphique 57. Résultats électoraux des principales formations politiques néerlandophones (Région bruxelloise, 1977-2019), en % des votes valables

Graphique 57. Résultats électoraux des principales formations politiques néerlandophones (Région bruxelloise, 1977-2019), en % des votes valables

PVDA : Pour la Chambre des représentants : AMADA en 1977 et 1978. Pour le Conseil puis Parlement de la Région de Bruxelles-Capitale : PVDA en 1989 et 2019 ; PVDA+ en 2009.
Autres partis : Pour les évolutions des appellations et compositions, cf. le commentaire du graphique 55.

159L’évolution du score électoral cumulé des partis dits traditionnels – à savoir, actuellement, le PS, le MR et le CDH du côté francophone, et le SP.A, l’Open VLD et le CD&V du côté néerlandophone – est donnée par le graphique 58.

Graphique 58. Score cumulé des partis dits traditionnels (Région bruxelloise, 1944-2019), en % des votes valables

Graphique 58. Score cumulé des partis dits traditionnels (Région bruxelloise, 1944-2019), en % des votes valables Graphique 58. Score cumulé des partis dits traditionnels (Région bruxelloise, 1944-2019), en % des votes valables

Graphique 58. Score cumulé des partis dits traditionnels (Région bruxelloise, 1944-2019), en % des votes valables

Pour les évolutions des appellations et compositions, cf. le commentaire du graphique 55.

160Au sortir de la Seconde Guerre mondiale, le total des résultats engrangés par les partis socialistes, libéraux et sociaux-chrétiens est de 79,4 % en 1946 et de 85,3 % en 1949. Dans les années 1950, il est en moyenne de 92,7 % (atteignant même 94,5 % en 1950 et 94,6 % en 1958, ce qui constitue les maxima historiques). Au cours de la décennie suivante, il est encore de 79,9 % en moyenne. Il plonge ensuite à 57,0 % en 1971 pour l’élection de la Chambre des représentants (résultat qui s’explique par le haut score que réalise par ailleurs le FDF à l’occasion de ce scrutin : pas moins de 34,5 %), alors qu’il est de 91,9 % la même année pour l’élection du Conseil de l’Agglomération bruxelloise et de 88,7 % en 1974 pour le scrutin national (chiffres qui, il convient de le souligner, comprennent notamment, dans le premier cas, les 49,2 % enregistrés par le cartel qui réunit le FDF et une partie du PLP sous le nom de Rassemblement bruxellois et, dans le second cas, les 39,6 % obtenus par le cartel FDF–PLDP).

161De 1977 à 1981, le score électoral cumulé des différents partis appartenant aux trois familles politiques traditionnelles est de 52,4 % en moyenne (il est de 50,5 % en 1978, ce qui constituera le minimum historique durant quatre décennies) ; il est vrai qu’il s’agit là d’une période durant laquelle le FDF séduit encore une large part de l’électorat bruxellois (31,0 % en moyenne, et jusqu’à 35,4 % en 1978). Ensuite et jusqu’en 2010, le total des scores électoraux additionnés des différents partis traditionnels est de 69,7 % en moyenne (en montant jusqu’à 74,6 % en 2007 et même 76,3 % en 2004, mais en descendant à 61,0 % en 1991). En 2014, il est de 61,0 % pour l’élection du parlement régional et de 63,2 % pour celle de la Chambre des représentants, ce qui constitue un nouveau ressac. Surtout, l’année 2019 est celle d’une situation inédite : pour la première fois, les scores cumulés passent sous la barre des 50 % (46,4 % pour le scrutin fédéral et 45,2 % pour le scrutin régional).

162Enfin, le tableau 6 livre l’ensemble des scores récoltés par les dix-huit formations politiques dont il vient d’être question dans ce chapitre, en pourcentages des votes valablement exprimés. Il y ajoute en outre les résultats de quatre partis supplémentaires : Debout les Belges!  [125], ProBruxsel  [126], les Chrétiens démocrates fédéraux (CDF)  [127] et Vivant  [128]. Ainsi, sont compris dans ce tableau tous les partis retenus ici pour avoir figuré à un moment donné, ne serait-ce que brièvement, dans le classement des dix premières formations politiques de la Région bruxelloise.

Tableau 6. Résultats électoraux des principales formations politiques (Région bruxelloise, 1944-2019), en % des votes valables

Tableau 6. Résultats électoraux des principales formations politiques (Région bruxelloise, 1944-2019), en % des votes valables Tableau 6. Résultats électoraux des principales formations politiques (Région bruxelloise, 1944-2019), en % des votes valables

Tableau 6. Résultats électoraux des principales formations politiques (Région bruxelloise, 1944-2019), en % des votes valables

LD = Listes Destexhe.
DLB! = Debout les Belges!.
 
A Liste de la dissidence socialiste flamande de Bruxelles (Rode Leeuwen, Vlaamse Socialisten ou Vlaamse BSP).
B Cartel SP–Agalev, sous le nom de SP–Aga.
C Liste PS avec candidats SP.A.
D Cartel FDF–PLP (+ indépendants), sous le nom de Rassemblement bruxellois.
E Cartel FDF–PLDP.
F Cartel PLP–PVV.
G PLP de la Région bruxelloise.
H LIB.
I PLP.
J PVV.
K Cartel VLD–VU–O.
L Liste Écolo avec candidats Groen.
M Liste VDB–CVP.
N PSC.
O Cartel PSC–APB.
P Cartel CD&V–N-VA.
PS et SP.A : PSB-BSP jusqu’en 1974.
PS : PSB en 1977.
SP.A : BSP en 1977 et 1978 ; SP de 1981 à 1999. SP.A–Spirit de 2003 à 2007 ; one.brussels-sp.a en 2019 pour le Parlement de la Région de Bruxelles-Capitale.
MR et Open VLD : PL-LP de 1946 à 1961 ; PLP-PVV de 1965 à 1971.
MR : PLP en 1974 ; PL en 1977 et 1978 ; PRL de 1981 à 1991 ; Fédération PRL FDF en 1995 ; Fédération PRL FDF MCC en 1999. Le MR comprend le FDF de 2003 à 2010.
Open VLD : PVV de 1974 à 1991 ; VLD de 1995 à 2004. VLD–Vivant en 2004.
Défi : FDF jusqu’en 2014. FDF–ERE en 1989 ; FDF–PPW en 1991 ; le FDF se présente avec le PRL puis au sein du MR de 1995 à 2010.
Groen : AGL en 1981 ; Agalev de 1985 à 2003 ; Groen! de 2004 à 2010.
CDH et CD&V : PSC-CVP jusqu’en 1971.
CDH : PSC jusqu’en 1999.
CD&V : CVP jusqu’en 1999.
VU / N-VA : VU jusqu’en 1999 ; N-VA à partir de 2003.
VU : CVV en 1954. VC en 1949 ; VU–ID en 1999 pour la Chambre des représentants.
PTB-PVDA : TPO-AMADA jusqu’en 1978. Pour la Chambre des représentants : Maria en 2003 ; PTB+PVDA+ en 2007 et 2010 ; PTB*PVDA-GO! en 2014 ; PTB*PVDA en 2019. Pour le Conseil puis Parlement de la Région de Bruxelles-Capitale : PTB et PVDA en 1989 et 2019 ; PTB–UA en 1995 et 1999 ; PTB+PVDA+ en 2004 ; PTB+ et PVDA+ en 2009 ; PTB*PVDA-GO! en 2014.
VB : Cartel Vlaams Blok en 1978 ; Vlaams Blok de 1981 à 2004 ; Vlaams Belang depuis 2007.
FN : FN-NF en 1985 et 1989.
PCB-KPB / PCB : PCB-KPB jusqu’en 1987 ; PCB à partir de 1991.
PCB-KPB : PCB–UGS en 1965.
PCB : PC de 1989 à 2014. PC–PSL–LCR–PH en 2009.
UDRT-RAD : Cartel UDRT-RAD en 1978.
ProBruxsel : Somme de la liste francophone et de la liste néerlandophone en 2009 et 2014.
CDF : Cartel Belg.Unie en 2010.

Annexe 1. Liste des principales formations ou étiquettes politiques citées dans les livraisons n° 2416-2417 et 2418-2419 du Courrier hebdomadaire

163

  • Action pour Bruxelles (APB)
  • Agir
  • Alle Macht aan de Arbeiders (AMADA)
  • Alliance démocratique wallonne (ADW)
  • Anders Gaan Arbeiden, Leven en Vrijen (Agalev)
  • Anders Gaan Leven (Agalev)
  • Anders Gaan Leven (AGL)
  • Antifascistische Eenheid (AE)
  • Avant-garde d’initiative régionaliste (AGIR)
  • Belgische Socialistische Partij (BSP)
  • Belgische Unie-Union belge-Belgische Union (BUB)
  • Beter Alternatieven Nastreven als Apathisch Nietsdoen (BANAAN)
  • Centre démocrate humaniste (CDH)
  • Centre Démocratie et Solidarité (CDS)
  • Centrum Partij - Parti du centre (CPC)
  • Centrumpartij
  • Chrétiens démocrates fédéraux (CDF)
  • Chrétiens démocrates francophones (CDF)
  • Christelijke Vlaamse Volksunie (CVV)
  • Christelijke Volkspartij (CVP)
  • Christen-Democratisch en Vlaams (CD&V)
  • Debout les Belges!
  • Démocrates fédéralistes indépendants (Défi)
  • DierAnimal
  • Écolo
  • Écologistes confédérés pour l’organisation de luttes originales (Écolo)
  • Europe, Régions, Environnement (ERE)
  • Faire place nette (FpN)
  • Fédéralistes démocrates francophones (FDF)
  • Fédération PRL FDF
  • Fédération PRL FDF MCC
  • Force nationale (FNationale)
  • Front démocratique des Bruxellois de langue française
  • Front démocratique des francophones (FDF)
  • Front démocratique wallon (FDW)
  • Front national (FN)
  • Front national - Nationaal Front (FN-NF)
  • Front wallon (FW)
  • Gauche européenne (GE)
  • Geweldloos, Rechtvaardig, Open, Ekologisch, Netwerk (Groen!)
  • Groen
  • Groen!
  • Ideeën voor 21ste eeuw (ID21 ou ID)
  • Kommunistische Partij (KP)
  • Kommunistische Partij van België (KPB)
  • Kommunistische Partij Vlaanderen (KPV)
  • La Droite
  • La Droite citoyenne
  • Liberale Partij (LP)
  • Libéraux démocrates
  • Libertair, Direct, Democratisch (LDD)
  • Ligue arabe européenne (LAE)
  • Ligue communiste révolutionnaire (LCR)
  • Lijst Dedecker (LDD)
  • Lijst Dedecker - Partij van het Gezond Verstand (LDD)
  • Listes Destexhe
  • Mouvement des citoyens pour le changement (MCC)
  • Mouvement libéral démocrate (MLD)
  • Mouvement pour la liberté et la démocratie (MLD)
  • Mouvement réformateur (MR)
  • Mouvement wallon pour le retour à la France (RF)
  • Movement for Action, Resistance and an Independant Alternative (Maria)
  • Nieuw-Vlaamse Alliantie (N-VA)
  • Open Vlaamse Liberalen en Democraten (Open VLD)
  • Pari pour la Wallonie (PPW)
  • Parti communiste (PC)
  • Parti communiste belge (PCB)
  • Parti communiste belge - Kommunistische Partij van België (PCB-KPB)
  • Parti communiste de Belgique (PCB)
  • Parti communiste wallon (PCW)
  • Parti communiste Wallonie-Bruxelles (PCWB)
  • Parti de la liberté et du progrès (PLP)
  • Parti de la liberté et du progrès - Partij voor Vrijheid en Vooruitgang (PLP-PVV)
  • Parti de la liberté et du progrès en Wallonie (PLPW)
  • Parti des forces nouvelles (PFN)
  • Parti des radicaux - Partij der Radicalen (PDR)
  • Parti du travail de Belgique (PTB ou PTB+)
  • Parti du travail de Belgique - Gauche d’ouverture ! (PTB-GO!)
  • Parti du travail de Belgique - Partij van de Arbeid van België (PTB-PVDA ou PTB*PVDA ou PTB+PVDA+)
  • Parti du travail de Belgique - Partij van de Arbeid van België - Gauche d’ouverture ! (PTB*PVDA-GO!)
  • Parti humaniste (PH)
  • Parti libéral (PL)
  • Parti libéral - Liberale Partij (PL-LP)
  • Parti libéral, démocrate et pluraliste (PLDP)
  • Parti libéral indépendant (LIB)
  • Parti populaire (PP)
  • Parti populaire - Personenpartij (PP)
  • Parti pour les réformes et la liberté en Wallonie (PRLW)
  • Parti réformateur libéral (PRL)
  • Parti social chrétien (PSC)
  • Parti social chrétien - Christelijke Volkspartij (PSC-CVP)
  • Parti socialiste (PS)
  • Parti socialiste belge (PSB)
  • Parti socialiste belge - Belgische Socialistische Partij (PSB-BSP)
  • Parti socialiste de lutte (PSL)
  • Parti wallon des travailleurs (PWT)
  • Partij van de Arbeid van België (PVDA ou PVDA+)
  • Partij voor Vrijheid en Vooruitgang (PVV)
  • PLP de la Région bruxelloise
  • ProBruxsel
  • Radicale Omvormers en Sociale Strijders voor een Eerlijker Maatschappij (ROSSEM)
  • Rassemblement bruxellois
  • Rassemblement démocratique wallon (RDW)
  • Rassemblement wallon (RW)
  • Rassemblement Wallonie-France (RWF)
  • Rechtvaardig en Sociaal Spannende Tijden (Resist)
  • Respekt voor Arbeid en Democratie (RAD)
  • Rode Leeuwen
  • Sociaal-Liberale Partij (SLP)
  • Sociaal, Progressief, Internationaal, Regionalistisch, Integraal-democratisch en Toekomstgericht (Spirit)
  • Socialistische Partij (SP)
  • Socialistische Partij Anders (SP.A)
  • Tout le pouvoir aux ouvriers (TPO)
  • Tout le pouvoir aux ouvriers - Alle Macht aan de Arbeiders (TPO-AMADA)
  • Union de la gauche socialiste (UGS)
  • Union démocrate des travailleurs (UDT)
  • Union démocratique belge (UDB)
  • Union démocratique et progressiste (UDP)
  • Union démocratique pour le respect du travail (UDRT)
  • Union démocratique pour le respect du travail - Respekt voor Arbeid en Democratie (UDRT-RAD)
  • Union des Belges (UB)
  • Union des francophones (UF)
  • Union pour la Wallonie (UPW)
  • Union radicale belge (URB)
  • Unité antifasciste (UA)
  • Unité antifasciste - Antifascistische Eenheid (UA-AE)
  • VDB
  • Verenigde Onafhankelijke Partij (VOP)
  • Vie indépendante vers l’avenir de notre terre (Vivant)
  • Vivre l’indépendance vers l’avenir de notre terre (Vivant)
  • Vlaams Belang (VB)
  • Vlaams Blok (VB)
  • Vlaams Nationale Partij (VNP)
  • Vlaamse BSP
  • Vlaamse Concentratie (VC)
  • Vlaamse Liberalen en Democraten (VLD)
  • Vlaamse Socialisten
  • Vlaamse Volkspartij (VVP)
  • VlaamsProgressieven (Vl.Pro)
  • Volksunie (VU)
  • Voor Individuele Vrijheid en Arbeid in een Nieuwe Toekomst (Vivant)
  • Wallonie d’abord!
  • Wallonie Plus (W+)

Annexe 2. Calendrier des élections en Belgique (1944-2019)

En grisé : Scrutins pris en considération dans le présent Courrier hebdomadaire.

Notes

  • [1]
    * Ce Courrier hebdomadaire est dédié à la mémoire de Paul Wynants (1954-2018).
    La bataille des Ardennes de l’hiver 1944-1945 exceptée.
  • [2]
    Elle s’appuie également sur J. Dodeigne, J. Renard, « Les résultats électoraux depuis 1847 », in F. Bouhon, M. Reuchamps (dir), Les systèmes électoraux de la Belgique, 2e édition, Bruxelles, Larcier, 2018, p. 686-690 et sur P. Delwit, « Élections et gouvernements en Belgique depuis 1945 », in P. Delwit, J.-B. Pilet, É. VanHaute (dir.), Les partis politiques en Belgique, Bruxelles, Éditions de l’Université de Bruxelles, 2011, p. 322-329, ainsi que sur les sites Internet officiels reproduisant les résultats électoraux (en particulier www.ibzdgip.fgov.be, https://elections2003.belgium.be, https://elections2004.belgium.be, https://elections2007.belgium.be, http://elections2009.belgium.be, http://elections2010.belgium.be, http://elections2014.belgium.be et https://elections2019.belgium.be).
  • [3]
    Ne sont prises en considération ni l’élection du Parlement de la Communauté germanophone (depuis 1974) ni les voix émises en Région bruxelloise pour l’élection du Parlement flamand (depuis 2004).
  • [4]
    Ne sont donc pas retenues ici l’élection de la représentation belge au Parlement européen (depuis 1979), l’élection du Sénat (de 1946 à 2010), l’élection des conseils provinciaux (pour la période comprise entre 1946 et 1991) et l’élection des conseils communaux (depuis 1946). Pour un calendrier des élections en Belgique entre 1944 et 2019, cf. l’Annexe 2 du présent Courrier hebdomadaire.
  • [5]
    Loi du 9 mai 1919 sur la formation des listes électorales en vue du prochain renouvellement des Chambres législatives, Moniteur belge, 12-13 mai 1919.
  • [6]
    Moniteur belge, 10 février 1921 et 24-25 octobre 1921.
  • [7]
    Loi du 27 mars 1948 attribuant le droit de vote aux femmes pour les Chambres législatives, Moniteur belge, 22 avril 1948. Peu après, les femmes acquièrent par ailleurs le même droit pour l’élection des conseils provinciaux (par la loi du 26 juillet 1948 fixant la composition du corps électoral provincial : Moniteur belge, 9-10 août 1948).
  • [8]
    8 Moniteur belge, 1er août 1981.
  • [9]
    En Belgique, un citoyen de nationalité étrangère résidant dans le pays ne dispose du droit de vote que pour les élections communales (à savoir depuis 1999 pour les ressortissants d’États membres de l’Union européenne et depuis 2004 pour les ressortissants d’États non membres de l’Union européenne) et pour les élections européennes (depuis 1984, mais uniquement pour les ressortissants d’un autre État membre de l’Union européenne et à la condition de s’être inscrit pour voter en Belgique lors de ce scrutin).
  • [10]
    Loi du 18 décembre 1998 modifiant le Code électoral en vue d’octroyer le droit de vote aux Belges établis à l’étranger pour l’élection des Chambres législatives fédérales, Moniteur belge, 31 décembre 1998. Depuis lors, cette loi a été modifiée à plusieurs reprises (cf. P. Blaise, « Le vote des Belges de l’étranger », Courrier hebdomadaire, CRISP, n° 2310, 2016, p. 11-26 ; B. Biard, P. Blaise, J. Faniel, C. Istasse, V. Lefebve, C. Sägesser, « La préparation des élections fédérales et européennes du 26 mai 2019 », Courrier hebdomadaire, CRISP, n° 2406-2407, 2019, p. 8-9).
  • [11]
    Cf. P. Blaise, « Le vote des Belges de l’étranger », op. cit., p. 16 et 21.
  • [12]
    Fouron-Saint-Martin, Fouron-Saint-Pierre, Fouron-le-Comte, Mouland, Remersdaal et Teuven.
  • [13]
    Bas-Warneton, Comines, Houthem, Ploegsteert et Warneton.
  • [14]
    Dottignies, Herseaux, Luingne et Mouscron.
  • [15]
    Cette disposition ne s’applique ni pour les élections régionales ni pour les élections provinciales.
  • [16]
    En vertu de la loi du 9 août 1988 portant modification de la loi communale, de la loi électorale communale, de la loi organique des centres publics d’aide sociale, de la loi provinciale, du Code électoral, de la loi organique des élections provinciales et de la loi organisant l’élection simultanée pour les chambres législatives et les conseils provinciaux (Moniteur belge, 13 août 1988), dite loi de pacification communautaire, qui contient diverses dispositions relatives aux communes à statut linguistique spécial.
  • [17]
    Tel est également le cas pour la Flandre, mais dans des proportions bien moindres.
  • [18]
    Les sections de communes sont d’anciennes communes, dans leurs limites antérieures aux fusions opérées le 1er janvier 1977.
  • [19]
    Les électeurs des dix-neuf communes bruxelloises représentaient alors environ 80 % de l’électorat des huit cantons électoraux bruxellois. Ainsi, le nombre d’électeurs inscrits pour l’élection de la Chambre des représentants dans les huit cantons bruxellois (ancienne formule) a été de 716 144 en 1987 et de 688 944 en 1991, tandis que celui des électeurs inscrits pour l’élection du Parlement bruxellois en 1989 a été de 582 947 et que celui des électeurs inscrits pour l’élection de la Chambre des représentants dans les huit cantons bruxellois (nouvelle formule) et pour l’élection du Parlement bruxellois en 1995 a été de 537 394.
  • [20]
    Parmi les communes périphériques à facilités, seule celle de Wemmel ne faisait pas partie d’un des huit cantons bruxellois.
  • [21]
    En vertu de la révision constitutionnelle du 5 mai 1993 (Moniteur belge, 8 mai 1993), entrée en vigueur sur ce point le 1er janvier 1995.
  • [22]
    À savoir que le canton d’Anderlecht comprend les communes d’Anderlecht et de Berchem-Sainte-Agathe ; le canton de Bruxelles coïncide avec la ville de Bruxelles ; le canton d’Ixelles comprend les communes d’Ixelles, d’Auderghem et de Watermael-Boitsfort ; le canton de Molenbeek-Saint-Jean comprend les communes de Molenbeek-Saint-Jean, de Ganshoren, de Jette et de Koekelberg ; le canton de Saint-Gilles coïncide avec la commune de Saint-Gilles ; le canton de Saint-Josse-ten-Noode comprend les communes de Saint-Josse-ten-Noode, d’Etterbeek, de Woluwe-Saint-Lambert et de Woluwe-Saint-Pierre ; le canton de Schaerbeek comprend les communes de Schaerbeek et d’Evere ; et le canton d’Uccle comprend les communes d’Uccle et de Forest.
  • [23]
    Cette disposition ne s’applique ni pour les élections régionales ni pour les élections provinciales.
  • [24]
    Cette disposition ne s’applique ni pour les élections régionales ni pour les élections provinciales.
  • [25]
    Appelés « bureaux des Affaires étrangères » en 2003.
  • [26]
    Selon la nomenclature utilisée pour les statistiques électorales officielles.
  • [27]
    En revanche, il existe bien un biais dans le cas de la Flandre (puisque, dans le chapitre 3, le canton spécial des Affaires étrangères du Brabant flamand est pris en considération en 2014 et en 2019), mais dans des proportions bien moindres de ce qu’il aurait été dans le cas de la Région bruxelloise.
  • [28]
    Anciennement, et jusqu’au 5 avril 1995, cette assemblée était dénommée le Conseil régional wallon.
  • [29]
    Pour rappel, c’est depuis le scrutin du 21 mai 1995 que le Parlement wallon est élu au suffrage direct.
  • [30]
    Pour rappel, c’est depuis le scrutin du 9 octobre 1994 que les élections provinciales sont découplées des élections de la Chambre des représentants (et couplées aux élections communales), offrant ainsi aux chercheurs des données électorales pertinentes entre deux renouvellements de la Chambre. Par ailleurs, ce même scrutin du 9 octobre 1994 a également été celui de la première élection des organes des provinces de Brabant wallon et de Brabant flamand (par anticipation de la scission de la province de Brabant, effective au 1er janvier 1995) et ce n’est donc que depuis lors que les résultats enregistrés aux élections provinciales peuvent être pleinement ventilés sur une base régionale.
  • [31]
    En 1946, la 5e force politique wallonne est l’éphémère Union démocratique belge (UDB), avec 3,5 % des voix.
  • [32]
    Depuis 2018, le PP occupe le 7e rang.
  • [33]
    Pour le détail des pourcentages, cf. le tableau 2.
  • [34]
    En 1950, 1954 et 1958 (de même que précédemment en 1946), le PSB se présente en cartel avec le PL en province de Luxembourg.
  • [35]
    En 1977, le PSB se présente en cartel avec le RW en province de Luxembourg.
  • [36]
    Outre le MCC, le MR comprend, jusqu’en septembre 2011, les FDF (cf. infra).
  • [37]
    En 1946, 1950, 1954 et 1958, le PL se présente en cartel avec le PSB en province de Luxembourg.
  • [38]
    En 1977, le score de la famille libérale est de 19,1 %, chiffre qui comprend non seulement les scores du PRLW mais également ceux du Parti de la liberté et du progrès en Wallonie (PLPW).
  • [39]
    À une certaine époque, la loi électorale stipulant que les formations politiques devaient se présenter sur les bulletins de vote par un acronyme et non par leur nom, le parti Écolo a choisi la dénomination administrative « Écologistes confédérés pour l’organisation de luttes originales ». Bien que cette appellation figure sur de nombreux documents officiels ou semi-officiels, elle n’a jamais été statutaire.
  • [40]
    En 1995 et 1999, le PTB se présente sous l’étiquette PTB–UA (pour Unité antifasciste).
  • [41]
    En 2014, le parti dépose des listes dénommées PTB-GO! ; le « GO! » (pour « Gauche d’ouverture ! ») indique la présence de candidats n’appartenant pas au PTB, dont des candidats du PC (cf. infra) et de la Ligue communiste révolutionnaire (LCR), et le soutien de personnalités extérieures. Entre 2004 et 2012, l’intitulé PTB+ indiquait déjà la présence de candidats d’ouverture.
  • [42]
    Citons le Front wallon (FW), le Front démocratique wallon (FDW), le Parti wallon des travailleurs (PWT) et le Rassemblement démocratique wallon (RDW), réunis au sein de l’Action commune wallonne.
  • [43]
    En 1977, le RW se présente en cartel avec le PSB en province de Luxembourg.
  • [44]
    En 1987 et 1991, le FDF se présente avec Pari pour la Wallonie (PPW).
  • [45]
    Le RW est intégré au RWF en novembre 1999, avant de reprendre son existence propre en janvier 2004.
  • [46]
    À partir d’avril 2004, le RW se rapproche du parti réunioniste France. Cette alliance des deux formations donne naissance à un pôle Wallon, rebaptisé ensuite UPW. Au pôle Wallon puis à l’UPW, s’agrègent peu à peu d’autres formations : Citoyens wallons, Debout la Wallonie, Alliance des Wallons avec la France, Parti républicain, Wallons de Bruxelles, une fraction de l’Alliance démocratique wallonne, des dissidents du RWF, etc.
  • [47]
    En février 2010, l’UPW adopte la dénomination W+. En juin 2010, le parti (re)devient le RW.
  • [48]
    Cf. J. Dohet, J. Faniel, S. Govaert, C. Istasse, J.-P. Nassaux, P. Wynants, « Les partis sans représentation parlementaire fédérale », Courrier hebdomadaire, CRISP, n° 2206-2207, 2014, p. 81-82.
  • [49]
    À ses débuts, le parti se présente comme bilingue (Parti populaire - Personenpartij).
  • [50]
    Cf. ibidem, p. 8-11.
  • [51]
    Sur son site Internet, le parti se donne un nom bilingue : Parti communiste de Belgique - Communistische Partij van België. Il apparaît toutefois être unilingue francophone.
  • [52]
    Ce score agrège ceux de trois types de listes : les listes du PCB proprement dit (tendance Burnelle), les listes du cartel PCB–PW et les listes RDW. Quant à lui, le PCW (tendance Grippa) obtient 0,8 % des voix.
  • [53]
    En 1974, sont également prises en considération ici les listes Union démocratique et progressiste (UDP), déposées dans la seule province de Hainaut.
  • [54]
    En 2009, le PC se présente sous l’étiquette PC–GE (pour Gauche européenne).
  • [55]
    Par exemple, en 2014, ses candidats se sont présentés sur les listes du regroupement PTB-GO! (cf. supra).
  • [56]
    Cf. J. Dohet, J. Faniel, S. Govaert, C. Istasse, J.-P. Nassaux, P. Wynants, « Les partis sans représentation parlementaire fédérale », op. cit., p. 57-62. Il est à noter que, lors des élections provinciales de 2018 et lors du scrutin multiple de 2019, le descendant du FN s’est présenté en cartel avec divers autres groupes d’extrême droite sous le nom d’Agir. Sur son site Internet, le mouvement se présente comme né en 1985 – en référence donc au FN fondé cette année-là – et précise qu’Agir est la nouvelle dénomination que prend le parti Front national belge (FN-belge) « durant la durée des procédures judiciaires ».
  • [57]
    Parti fondé le 27 novembre 1999, d’un rapprochement entre le RW, l’Alliance démocratique wallonne (ADW) et le Mouvement wallon pour le retour à la France (RF) ; en 2004, le RW a repris son indépendance (cf. supra). Cf. J. Dohet, J. Faniel, S. Govaert, C. Istasse, J.-P. Nassaux, P. Wynants, « Les partis sans représentation parlementaire fédérale », op. cit., p. 83-85.
  • [58]
    Le parti d’extrême droite Force nationale (FNationale) est né en décembre 2004, d’une dissidence du FN ; en 2008, il a cédé la place à Wallonie d’abord! (dont les membres se sont présentés, en 2018, dans le cartel Agir : cf. supra). Cf. ibidem, p. 64-66.
  • [59]
    Ou Vie indépendante vers l’avenir de notre terre. Parti fondé le 10 décembre 1997, dont la composante francophone a disparu en 2007, dont la composante néerlandophone a rejoint le VLD la même année (cf. infra) et dont seule subsiste aujourd’hui la composante germanophone. Cf. ibidem, p. 36-37.
  • [60]
    Ce parti d’extrême droite wallon a été l’un des multiples rivaux du FN. Il est né en 1989, d’une dissidence du Parti des forces nouvelles (PFN, créé en 1983 et depuis lors disparu par intégration dans le FN). Il a cessé d’exister en 1996 mais, en 2000, d’anciens membres ont présenté des listes AGIR ou Bloc wallon (BW).
  • [61]
    Cf. infra.
  • [62]
    Jusqu’au 27 avril 1996, cette assemblée a été dénommée le Conseil flamand.
  • [63]
    Pour rappel, c’est depuis le scrutin du 21 mai 1995 que le Parlement flamand est élu au suffrage direct.
  • [64]
    Précisons que ne sont pas prises en considération les voix émises en Région bruxelloise pour l’élection du Parlement flamand (depuis 2004).
  • [65]
    Pour rappel, c’est depuis le scrutin du 9 octobre 1994 que les élections provinciales sont découplées des élections de la Chambre des représentants (et couplées aux élections communales), offrant ainsi aux chercheurs des données électorales pertinentes entre deux renouvellements de la Chambre. Par ailleurs, ce même scrutin du 9 octobre 1994 a également été celui de la première élection des organes des provinces de Brabant wallon et de Brabant flamand (par anticipation de la scission de la province de Brabant, effective au 1er janvier 1995) et ce n’est donc que depuis lors que les résultats enregistrés aux élections provinciales peuvent être pleinement ventilés sur une base régionale.
  • [66]
    Vlaamse Concentratie.
  • [67]
    Christelijke Vlaamse Volksunie.
  • [68]
    Anders Gaan Leven.
  • [69]
    En 2009, Groen! n’est qu’au 7e rang (derrière la LDD).
  • [70]
    Depuis 2012, le PVDA occupe le 7e rang.
  • [71]
    Pour le détail des pourcentages, cf. le tableau 4.
  • [72]
    En 1999 et 2000, la VU se présente avec le mouvement de réflexion Ideeën voor 21ste eeuw (ID21 ou ID), né de ses rangs.
  • [73]
    Pour pouvoir conserver la dénomination « Volksunie », il lui aurait fallu remporter la majorité absolue des voix, ce qui n’a pas été le cas.
  • [74]
    Parti fondé le 10 décembre 1997, dont la composante néerlandophone a rejoint le VLD en 2007, dont la composante francophone a disparu la même année (cf. supra), et dont seule subsiste aujourd’hui la composante germanophone. Il est à noter que la composante néerlandophone de Vivant était l’héritière du parti Beter Alternatieven Nastreven Als Apathisch Nietsdoen (BANAAN), qui a brièvement existé de 1995 à 1997 et qui était lui-même issu de ROSSEM (cf. infra).
  • [75]
    En 1946, 1950, 1954 et 1958, le LP se présente en cartel avec le BSP en province de Limbourg.
  • [76]
    Le parti Sociaal, Progressief, Internationaal, Regionalistisch, Integraal-democratisch en Toekomstgericht (Spirit) a été fondé le 10 novembre 2001 (suite à l’implosion de la VU). Il est rebaptisé VlaamsProgressieven (Vl.Pro) le 19 avril 2008. Après la fin du cartel avec le SP.A, il sera renommé Sociaal-Liberale Partij (SLP) le 1er janvier 2009, avant de disparaître par fusion avec Groen! à la fin de la même année (seules subsisteront quelques sections locales jusqu’aux élections communales du 14 octobre 2012).
  • [77]
    En 1946, 1950, 1954 et 1958, le BSP se présente en cartel avec le LP en province de Limbourg.
  • [78]
    En 2012, le SP.A se présente en cartel avec Groen dans la province de Limbourg (sauf dans le district de Saint-Trond).
  • [79]
    À une certaine époque, la loi électorale stipulant que les formations politiques devaient se présenter sur les bulletins de vote par un acronyme et non par leur nom, le parti Agalev a choisi la dénomination administrative « Anders Gaan Arbeiden, Leven en Vrijen ».
  • [80]
    Lorsque la loi électorale stipulait que les formations politiques devaient se présenter sur les bulletins de vote par un acronyme et non par leur nom, le parti Groen! a choisi la dénomination administrative « Geweldloos, Rechtvaardig, Open, Ekologisch, Netwerk ».
  • [81]
    En 2012, Groen ne se présente que dans quatre des cinq provinces flamandes, étant en cartel avec le SP.A sous le numéro régional de celui-ci dans la province de Limbourg (sauf dans le district de Saint-Trond, où il n’est pas présent).
  • [82]
    En 1995 et 1999, le PVDA se présente sous l’étiquette PVDA–AE (pour Antifascistische Eenheid). En 2003, le parti ne dépose pas de liste propre dans les cantons de l’arrondissement de Hal–Vilvorde et dans la circonscription de Louvain mais y soutient les listes Movement for Action, Resistance and an Independant Alternative (Maria). En 2003, il se présente avec la Ligue arabe européenne (LAE) dans la circonscription d’Anvers, sous le nom de Rechtvaardig en Sociaal Spannende Tijden (Resist).
  • [83]
    Entre 2004 et 2012, l’intitulé PVDA+ indique la présence de candidats d’ouverture.
  • [84]
    Cf. J. Dohet, J. Faniel, S. Govaert, C. Istasse, J.-P. Nassaux, P. Wynants, « Les partis sans représentation parlementaire fédérale », op. cit., p. 8-11.
  • [85]
    À sa création, le parti a pour nom complet Lijst Dedecker - Partij van het Gezond Verstand.
  • [86]
    Par ailleurs, en 2019, le président de la LDD, Jean-Marie Dedecker, se présente sur la liste N-VA pour l’élection de la Chambre des représentants dans la circonscription de la Flandre occidentale.
  • [87]
    Parti politique ayant existé de 1991 à 1993, puis de 2009 à 2014.
  • [88]
    Cf. supra.
  • [89]
    Pour rappel, ces cantons ont inclus jusqu’en 1991, pour les élections de la Chambre des représentants, des communes ou sections de communes flamandes (cf. supra).
  • [90]
    Jusqu’au 21 avril 2006, cette assemblée a été dénommée le Conseil de la Région de Bruxelles-Capitale.
  • [91]
    Pour rappel, c’est depuis le scrutin du 18 juin 1989 – soit six ans avant ses homologues wallon et flamand – que le Parlement de la Région de Bruxelles-Capitale est élu au suffrage direct.
  • [92]
    Sous le seul nom du PS.
  • [93]
    Action pour Bruxelles.
  • [94]
    Parti libéral indépendant.
  • [95]
    Parti libéral, démocrate et pluraliste.
  • [96]
    Pour sa part, la liste néerlandophone est 17e.
  • [97]
    Europe, Régions, Environnement.
  • [98]
    Pari pour la Wallonie.
  • [99]
    Sous le seul nom d’Écolo.
  • [100]
    Sous le seul nom d’Écolo.
  • [101]
    Sous le seul nom d’Écolo.
  • [102]
    En 2004, Vivant s’est également présenté en cartel avec le VLD ; cette alliance a obtenu la septième place.
  • [103]
    Sous le seul nom d’Écolo.
  • [104]
    Sous le seul nom du PS.
  • [105]
    N’est pas retenu ici le parti bilingue DierAnimal, celui-ci s’étant présenté uniquement au scrutin régional (à cette occasion, il a recueilli 1,3 % des voix bruxelloises, ce qui le place entre le VB et le CD&V) et non au scrutin fédéral en Région bruxelloise.
  • [106]
    Pour le détail des pourcentages, cf. le tableau 6.
  • [107]
    Pour leur part, le PLP de la Région bruxelloise, le LIB et le PLDP sont abordés dans le développement relatif au MR.
  • [108]
    Sous le seul nom du PS.
  • [109]
    En 1999, le SP se présente en cartel avec Agalev (sous le nom de SP–Aga) pour l’élection du Conseil de la Région de Bruxelles-Capitale. Entre 2003 et 2007, le SP.A se présente en cartel avec Spirit. En 2019, le SP.A se présente sous le nom de one.brussels-sp.a pour l’élection du Parlement de la Région de Bruxelles-Capitale. La même année, le parti ne dépose pas de liste pour l’élection de la Chambre des représentants ; ses candidats figurent sur la liste PS.
  • [110]
    En 1999, Agalev se présente en cartel avec le SP (sous le nom de SP–Aga) pour l’élection du Conseil de la Région de Bruxelles-Capitale. En 2014 et 2019, Groen ne dépose pas de liste pour l’élection de la Chambre des représentants ; ses candidats figurent sur la liste Écolo.
  • [111]
    Le PLDP est une dissidence bruxelloise du PLP.
  • [112]
    En 1999, le VLD se présente en cartel avec la VU et des candidats indépendants (en néerlandais, « onafhankelijke [kandidaten] ») pour l’élection du Conseil de la Région de Bruxelles-Capitale (liste VLD–VU–O). En 2004, il se présente en cartel avec Vivant.
  • [113]
    En 1965, les communistes se présentent en ordre dispersé aux électeurs bruxellois : deux tendances traversent alors le mouvement, l’une dirigée par Ernest Burnelle et l’autre par Jacques Grippa. Le parti proprement dit (tendance Burnelle) dépose une liste en cartel avec l’Union de la gauche socialiste (UGS) et obtient 4,1 % des voix. La Fédération bruxelloise du parti (tendance Grippa) lui fait concurrence et récolte 1,5 %.
  • [114]
    En 2009, le PC se présente en cartel avec le Parti socialiste de lutte (PSL), la Ligue communiste révolutionnaire (LCR) et le Parti humaniste (PH).
  • [115]
    En 1995 et 1999, le PTB-PVDA se présente sous l’étiquette PTB–UA pour l’élection du Conseil de la Région de Bruxelles-Capitale. En 2003, le parti ne dépose pas de liste propre dans les cantons bruxellois mais y soutient la liste Maria.
  • [116]
    En 2014, le parti dépose des listes dénommées PTB*PVDA-GO! ; le « GO! » (pour « Gauche d’ouverture ! ») indique la présence de candidats n’appartenant pas au PTB-PVDA, dont des candidats du PC et de la LCR, et le soutien de personnalités extérieures. Entre 2004 et 2010, les intitulés PTB+, PVDA+ ou PTB+PVDA+ indiquaient déjà la présence de candidats d’ouverture.
  • [117]
    En 1989, le FDF se présente avec le mouvement Europe, Régions, Environnement (ERE). En 1991, il se présente avec Pari pour la Wallonie (PPW).
  • [118]
    En 1999, la VU se présente avec le mouvement de réflexion ID21, né de ses rangs.
  • [119]
    Le sigle « VDB » fait référence à Paul Vanden Boeynants, alors Premier ministre.
  • [120]
    En 1987, le PSC se présente en cartel avec Action pour Bruxelles (APB : cf. infra).
  • [121]
    En 2004 et 2007, le CD&V se présente en cartel avec la N-VA.
  • [122]
    En 1985 et 1989, le parti se présente aux électeurs bruxellois sous le nom de Front national - Nationaal Front (FN-NF).
  • [123]
    Durant les tout premiers jours de son existence, le parti s’appelle l’Union démocrate des travailleurs (UDT).
  • [124]
    Plus précisément, en 1978, l’UDRT-RAD se présente au sein d’un cartel « d’opposition fiscale » : le cartel UDRT-RAD qui comprend, outre le parti UDRT-RAD lui-même, le Parti des radicaux - Partij der Radicalen (PDR), l’Union radicale belge (URB), le Verenigde Onafhankelijke Partij (VOP), le Centrumpartij et une partie du Centre Démocratie et Solidarité (CDS), dont d’anciens membres du Centrum Partij - Parti du centre (CPC) et de l’Union des Belges (UB). En janvier 1979, le PDR se fond dans l’UDRT-RAD.
  • [125]
    Parti politique apparu en novembre 2013 – comme successeur de l’éphémère Mouvement libéral démocrate puis Mouvement pour la liberté et la démocratie (MLD), qui a existé de février 2011 à janvier 2013 – et dissous peu après les élections de mai 2014. Cf. J. Dohet, J. Faniel, S. Govaert, C. Istasse, J.-P. Nassaux, P. Wynants, « Les partis sans représentation parlementaire fédérale », op. cit., p. 49-52.
  • [126]
    Parti politique créé en avril 2008 et disparu après les élections de mai 2014. Cf. ibidem, p. 87-90.
  • [127]
    Parti politique né en mai 2002 (sous le nom de Chrétiens démocrates francophones, appellation qu’il a conservée jusqu’en 2007), en dissidence du PSC devenu CDH. En 2010, il se présente en cartel avec le parti Belgische Unie-Union belge-Belgische Union (BUB) sous la dénomination Belg.Unie, avant d’être dissous en mars 2013. Cf. ibidem, p. 94-97.
  • [128]
    Cf. supra.
  1. Introduction
  2. 1. Précautions critiques
    1. 1.1. La fixation du corps électoral
      1. 1.1.1. Les conditions de sexe
      2. 1.1.2. Les conditions d’âge
      3. 1.1.3. Les conditions de résidence
    2. 1.2. La fixation des divisions électorales
      1. 1.2.1. Les conséquences du tracé de la frontière linguistique
      2. 1.2.2. Les conséquences de la modification des huit cantons électoraux « bruxellois »
      3. 1.2.3. Les conséquences de la création du canton de Rhode-Saint-Genèse
      4. 1.2.4. Les conséquences de la création des cantons spéciaux des Affaires étrangères
  3. 2. Les évolutions électorales en Wallonie
    1. 2.1. Hiérarchie des principales formations politiques
    2. 2.2. Analyse par formation politique
      1. 2.2.1. Parti socialiste (PS)
      2. 2.2.2. Mouvement réformateur (MR)
      3. 2.2.3. Écolo
      4. 2.2.4. Parti du travail de Belgique (PTB)
      5. 2.2.5. Centre démocrate humaniste (CDH)
      6. 2.2.6. Démocrates fédéralistes indépendants (Défi) et Rassemblement wallon (RW)
      7. 2.2.7. Parti populaire (PP)
      8. 2.2.8. Parti communiste de Belgique (PCB)
      9. 2.2.9. Front national (FN)
    3. 2.3. Synthèse
  4. 3. Les évolutions électorales en Flandre
    1. 3.1. Hiérarchie des principales formations politiques
    2. 3.2. Analyse par formation politique
      1. 3.2.1. Volksunie (VU) et Nieuw-Vlaamse Alliantie (N-VA)
      2. 3.2.2. Vlaams Belang (VB)
      3. 3.2.3. Christen-Democratisch en Vlaams (CD&V)
      4. 3.2.4. Open Vlaamse Liberalen en Democraten (Open VLD)
      5. 3.2.5. Socialistische Partij Anders (SP.A)
      6. 3.2.6. Groen
      7. 3.2.7. Partij van de Arbeid van België (PVDA)
      8. 3.2.8. Union des francophones (UF)
      9. 3.2.9. Kommunistische Partij (KP)
      10. 3.2.10. Lijst Dedecker (LDD)
    3. 3.3. Synthèse
  5. 4. Les évolutions électorales en Région bruxelloise
    1. 4.1. Hiérarchie des principales formations politiques
    2. 4.2. Analyse par formation politique
      1. 4.2.1. Partis socialistes : PS et SP.A
      2. 4.2.2. Partis écologistes : Écolo et Groen
      3. 4.2.3. Partis libéraux : MR et Open VLD
      4. 4.2.4. Partis de gauche radicale ou d’extrême gauche : PCB-KPB / PCB et PTB-PVDA
      5. 4.2.5. Partis régionalistes ou communautaristes : Défi et VU / N-VA
      6. 4.2.6. Partis de tradition sociale-chrétienne : CDH et CD&V
      7. 4.2.7. Partis de droite radicale ou d’extrême droite : FN, VB, UDRT-RAD, PP et Listes Destexhe
    3. 4.3. Synthèse

Avec les scrutins locaux du 14 octobre 2018 puis les scrutins multiples du 26 mai 2019, la Belgique a clos un cycle électoral. Le moment apparaît donc propice à un examen des évolutions électorales qui ont marqué l’histoire des principales formations politiques belges au cours des trois derniers quarts de siècle, soit depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.

Tel est l’exercice que réalisent ce Courrier hebdomadaire et le suivant. L’étude procède en deux temps, en se penchant d’abord sur les trois régions puis sur l’ensemble du pays. Elle s’inscrit dans la tradition qu’a le CRISP, depuis sa fondation, de consigner et d’analyser les résultats des élections intervenues en Belgique depuis le milieu du XXe siècle.

Cette première livraison est celle de l’analyse par région. Y sont étudiées successivement la Wallonie, la Flandre et la Région bruxelloise. Pour chaque région, sont présentées, d’une part, l’évolution de la hiérarchie des formations politiques issue des urnes et, d’autre part, celle du score électoral obtenu par les principales formations politiques. L’exposé est appuyé par de nombreux graphiques et tableaux.

Quatre types de scrutin sont pris en considération ici : l’élection de la Chambre des représentants (depuis 1946), l’élection des parlements de Région ou de Communauté (depuis 1989 pour la Région bruxelloise, depuis 1995 pour la Wallonie et pour la Flandre), l’élection des conseils provinciaux (depuis 1994, pour les seules Région wallonne et Région flamande) et l’élection du Conseil de l’Agglomération bruxelloise (un unique scrutin en 1971).

Mis en ligne sur Cairn.info le 05/09/2019
https://doi.org/10.3917/cris.2416.0005
ISBN 9782870752159
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