CAIRN.INFO : Matières à réflexion

I – Historique

1Dans un précédent "Courrier" [2], en analysant le Conseil Economique Wallon, nous avions affirmé que son véritable correspondant en Flandre était le Conseil Economique Flamand et non le Vlaams Economisch Verbond, ainsi que certains observateurs se l’imaginent.

2Le Vlaams Economisch Verbond est en effet une association essentiellement patronale, créée dans l’entre deux guerres, afin de défendre et de promouvoir les entreprises économiques flamandes, tandis que le Conseil Economique Flamand est constitué selon un schéma plus large qui s’inspire largement de la structure adoptée par le Conseil Economique Wallon comme nous le verrons plus loin.

3Toutefois, les relations entre les deux organisations économiques flamandes, le V.E.V. et le V.E.R., étant à la fois étroites et nombreuses, la confusion qui s’établit souvent entre ces deux organismes, spécialement dans la presse d’expression française, est très compréhensible.

4L’E.R.V. a été créé fin 1952 sous la forme d’une association de fait. Par après, la situation fut régularisée et les statuts d’une A.S.B.L. furent publiés aux annexes du Moniteur Belge du 2 août 1958.

5Cette régularisation tardive explique notamment l’absence de toute référence au V.E.R. dans les publications du "Centre Harmel" qui avait terminé ses travaux à l’époque où le V.E.R. fut officiellement créé.

6Parmi les 42 membres fondateurs du V.E.R. [3], on retrouve notamment les gouverneurs des provinces flamandes, des leaders politiques (Anssele, Fayat, Van Acker, Maertens), des leaders syndicaux (Major, Cool, Colle), des dirigeants du Vlaams Economisch Verbond (Dewilde, Engels, Meyvaert, Stappers, Zeghers, etc…), des mutuellistes, des délégués du Boerenbond, des représentants des Classes moyennes, M. Maurice Naessens, l’actif directeur général de la Banque de Paris et des Pays-Bas, etc…, etc…

7Le but de la nouvelle association est arrête comme suit d’après l’article 3 des statuts : étudier les problèmes liés au développement économique du pays flamand et après avoir déterminé un point de vue, le défendre auprès des autorités compétentes et de l’opinion publique.

8La double mission d’étude et d’action est spécifiée dans les statuts.

9Cependant, ainsi que nous aurons l’occasion de le constater plus loin, il semble bien que ce soit sur le second aspect des choses, l’action, que l’effort principal du V.E.R. a porté jusqu’à présent.

II – Organisation du V.E.R.

10Le siège du Conseil Economique Flamand est fixé au Shell Building, Ravenstein, 60. (Tél. : 12.29.03 et 12.29.61).

11L’article 2 des Statuts spécifie d’ailleurs que le siège de l’association est fixé à Bruxelles ou dans l’agglomération bruxelloise alors que le siège du Vlaams Economisch Verbond est situé à Anvers.

12L’association est dirigée par un Conseil d’administration[4] qui, outre les fondateurs, rassemble un certain nombre de personnalités flamandes représentant toutes les régions et tous les milieux sociaux.

13C’est toutefois le Comité de direction[5] qui s’occupe de la gestion courante de l’association (art. 10 des statuts).

14La présidence est attribuée par roulement, tous les deux ans, entre les gouverneurs des quatre provinces spécifiquement flamandes. Bien que membre du Comité de direction, le gouverneur de la province de Brabant ne participe pas à cette désignation à la présidence.

15Les députations permanentes des provinces flamandes, de même que les communes, notamment les chefs-lieux des provinces, sont également représentées au Conseil d’Administration.

16La représentation des organisations sociales et économiques se présente de manière à peu près paritaire.

17Le § 2 de l’art. 6 des statuts dispose en effet que les organisations ouvrières disposeront de 13 mandats au Conseil et les organisations patronales de 19 mandats, se répartissant de la manière suivante :

18Pour les organisations ouvrières :

tableau im1
- F.G.T.B. 8 - C.S.C. 8 - C.G.S.L. 2

19Pour les organisations patronales :

tableau im2
- V.E.V. 10 - Boerenbond 3 - N.C.M.V. 3 (Classes moyennes) - Liberaal Vlaams Verbond 3

20Ces différents groupes (les 5 provinces, les 4 conseils économiques provinciaux et les 7 organisations sociales et économiques énoncées ci-dessus) sont représentés au Comité de direction qui est appelé à prendre ses décisions à l’unanimité, selon l’art. 11 des statuts, sauf pour les questions purement administratives pour lesquelles une majorité qualifiée des deux tiers suffit.

21Cette règle drastique n’a pas jusqu’à présent condamné l’organisation à l’immobilisme ainsi qu’on aurait pu le craindre et ce fait n’a pas manqué d’être souligné comme une des rares manifestations d’unanimité du peuple flamand.

22Le Secrétariat général est assuré par M. Lode Claes dont la réputation de juriste et de sociologue est bien établie en Flandre [6]. C’est la véritable cheville ouvrière de l’organisation. Il est assisté dans sa tâche par M. Boelaert.

23Avant 1958, le secrétariat de l’association de fait avait été assuré par M. Van Waterschoot, actuellement attaché au Bureau de Programmation économique, et par M. Geluck, actuellement attaché à l’Institut de Sociologie de l’Université de Bruxelles. C’était à l’époque des occupations part-time tandis qu’à l’heure actuelle, les fonctions de MM. Claes et Boelaert sont effectuées à temps plein.

24* * *

25Au point de vue de la décentralisation de ses activités, le V.E.R. a vu sa tache facilitée du fait de l’existence de Conseils économiques provinciaux dans les quatre provinces flamandes.

26Le collège des Directeurs et Secrétaires de ces Conseils économiques se réunit en principe tous les mois.

27C’est en effet au sein du Conseil Economique Flamand que s’effectue la coordination des quatre Conseils économiques provinciaux, lesquels, sous la présidence respective des gouverneurs de province, s’efforcent de stimuler l’expansion des provinces flamandes à la fois sur le plan local et sur le plan régional.

Limbourg

28"Limburgse Economisch Raad" (L.E.R.), fondé en 1951,

29(Dr Willemstraat, 34, Hasselt).

30Directeur : M. Victor Neesen (actuellement attaché au Cabinet de M. le Premier Ministre).

Flandre occidentale

31"Westvlaamse Economische Raad" (W.E.R.), fondé en 1954,

32(Dyver, 7, Bruges).

33Directeur : M. Olivier Vanneste (co-auteur avec M. Guido Declercq d’une remarquable étude publiée en 1954 sous les auspices de N.V. Bank van Roeselaere sous le titre : "Structurele Werkloosheid in West-Vlaanderen").

Flandre orientale

34"Economische Raad voor OostVlaanderen" (E.R.O.V.), fondé en 1955,

35(Gouvernementstraat, 1, Gand).

36Secrétaire : M. Roland De Backer.

Anvers

37"Economische Raad voor de Provincie Antwerpen” (E.R.A.), fondé en 1956,

38(Koningin Elisabethlei, 18, Anvers).

39Secrétaire : M. Marcel Pintelon.

40* * *

41Le budget annuel de l’association est relativement modeste surtout si on le compare aux résultats obtenus. Les dirigeants y voient d’ailleurs une garantie de sa parfaite indépendance. Selon des informations données par le Secrétaire Général, M. Lode Claes, il s’établirait comme suit pour les dernières années :

tableau im3
Subsides des provinces 300.000 Subsides des 7 organisations sociales et économiques 135.000 Subside du Ministère des Affaires Economiques pour l’exécution des études 250.000 Subside de quelques grandes entreprises 175.000 Publicité dans la Revue 125.000 Abonnements 30.000 ce qui donnerait un total de ± 1.200.000 francs.

III – Activité du V.E.R.

42Bien que de création relativement récente, tout au moins sous sa forme actuelle, l’activité du V.E.R. est déjà fort appréciable.

43L’examen des rapports d’activité relatifs aux années 1960 et 1961 nous a permis de relever notamment les points suivants qui témoignent de cette activité.

44* * *

45a) En 1960, 3 assemblées générales et 8 réunions du Comité de Direction sont le signe évident d’une activité respectable que pas mal de sociétés similaires envieraient à cette jeune et dynamique organisation.

46Parmi les questions abordées par le Comité directeur en 1960, figurent notamment :

  • l’aménagement du territoire en Flandre ;
  • l’incidence des tarifs d’abonnements aux chemins de fer sur la localisation de l’industrie :
  • l’influence des concentrations dans la vie industrielle sur le déplacement d’entreprises vers d’autres régions du pays ;
  • la situation de l’industrie charbonnière au Limbourg et la création d’industries dérivées ;
  • la localisation de la production de l’acier ;
  • l’éducation de la jeunesse et les possibilités économiques des différentes professions.

47En 1961, le Comité de Direction s’est également réuni 8 fois sous la présidence de M. Marien, Gouverneur de la Flandre Orientale.

48Parmi les questions envisagées au cours de ces réunions, pointons :

  • les relations avec les organisations non économiques flamandes ;
  • le problème des intercommunales d’équipement et d’aménagement régional ;
  • l’incidence du progrès économique sur le prix de vente du terrain ;
  • l’évolution des conseils économiques provinciaux ;
  • la présence flamande dans les organes dirigeants des secteurs public et privé ;
  • l’équilibre dans la politique régionale économique du Gouvernement.

49* * *

50Il convient de signaler le travail fourni par les commissions et groupes de travail au cours de l’année 1960 :

51La commission "Agriculture", présidée par J. Onghena a rédigé et remis au Ministre de l’Agriculture un mémoire : "Pour l’amélioration de la structure économique de l’agriculture".

52La commission "Infrastructure", présidée par le Professeur A. Devrecker, a étudié le projet de l’autoroute Anvers-Lille et la transversale qui réunit Liège à la côte par canaux.

53La commission "Logement", présidée par M. J. Potargent, a étudié les différents aspects du problème du logement dans la partie flamande du pays.

54La commission de "L’édition flamande", présidée par M. De Bock, s’est notamment occupée de la taxe de transmission sur les livres.

55La commission "Législation linguistique dans les affaires", présidée par M. A. Maertens, a pris différentes initiatives plus précisément sur le plan de Bruxelles dans la voie de la néerlandisation du monde des affaires.

56Le groupe de travail "Investissements Européens", présidé par M. Lode Claes et au sein duquel siègent notamment les directeurs des conseils provinciaux économiques, a préparé une brochure en langue allemande.

57Il faut également mentionner les commissions :

  • "Enseignement technique et Vie professionnelle",
  • "Réserves de Travail"

58et le groupe de travail :

  • "Prévisions en eau pour les besoins industriels" (Industriële Watervoorziening).

59En outre, des réunions ad hoc ont été consacrées à différentes questions d’actualité :

  • reclassement des volontaires OTAN ;
  • assistance technique à de petites et moyennes entreprises ;
  • localisation des entreprises ;
  • établissement d’un comité d’expansion économique pour la province de Brabant, sous l’initiative du Gouverneur du Brabant [7].

60b) Parmi les questions évoquées dans le rapport relatif à l’année 1961, au cours de l’Assemblée annuelle statutaire de février 1962, nous relevons les points suivants :

61La commission "Fonds des provinces et Fonds des communes", groupant des fonctionnaires des 4 provinces flamandes et de la province de Brabant, qui a été installée le 28 juin 1961, a proposé, après un examen approfondi de la situation, un nouveau mode de répartition des fonds de ces deux institutions.

62La "Commission des Eaux industrielles", qui a été installée le 22 mars 1961 et qui réunit des experts de l’administration et des sociétés de distribution d’eau, a examiné les différents aspects de ce problème qui a été évoqué également du côté wallon, étant donné que, jusqu’à présent, la Wallonie avait joué un rôle prépondérant en la matière.

63La commission "Equipement technique et Vie professionnelle" a été installée le 23 mars 1961. Elle réunit une trentaine d’experts émanant de l’Administration de l’enseignement universitaire et technique, des grandes organisations sociales et économiques. Elle étudie l’adaptation de l’organisation de l’enseignement technique à l’expansion industrielle du pays flamand ainsi que la rééducation et l’enseignement professionnel accéléré pour les adultes.

64La "Commission de la législation linguistique dans la vie professionnelle" a fonctionné sous la présidence de M. A. Maertens (Directeur du "Laatste Nieuws", le plus important journal flamand de tendance libérale) et s’est montrée très active.

65En son sein, un groupe de travail, consacré à la Publicité, a étudié la situation du point de vue flamand dans le monde publicitaire et prépare la publication d’une brochure destinée à fixer l’attention des intéressés sur l’intérêt du marché flamand.

66La "Commission de l’Edition flamande", sous la présidence de ?. E. De Bock, a introduit auprès du gouvernement un nouveau memorandum pour la suppression de la taxe de transmission sur les titres et a fait un certain nombre de démarches dans le même sens.

67Le "Groupe de travail des investissements Européens" a collaboré au voyage d’étude pour la presse britannique, suédoise et française, au colloque avec les dirigeants d’entreprise néerlandais a La Haye, à l’organisation d’une série de voyages de prospection à l’étranger, à la réception et à l’information d’industriels étrangers qui désirent se documenter sur les possibilités du marché flamand.

68Le "Groupe de travail pour la Déconcentration de Bruxelles", qui réunit des économistes, des sociologues et des urbanistes, a consacré une première enquête à la réunion de documentation sur ce problème et prépare une prise de position commune avec le Conseil Economique Wallon.

69Dans un prochain Courrier, nous aurons l’occasion de revenir sur ce point qui, en fait, réunit Flamands et Wallons contre la centralisation bruxelloise, jugée excessive.

70Il faut mentionner également l’activité d’un groupe international appelé "Bres-Groep" qui réunit les Directeurs des Instituts Technologiques-Economiques des provinces néerlandaises de Zealande, du Brabant du Nord et de Limbourg, les Directeurs des 4 conseils économiques flamands et le Secrétaire général de l’E.R.V. Ce groupe s’est réuni à 6 reprises en 1961, pour étudier les problèmes frontaliers et les plans de développement des 7 provinces.

71* * *

72c) L’année 1961 a été particulièrement fertile en ce qui concerne le développement des relations publiques en faveur de l’économie flamande entrepris par le V.E.R.

73Sans prétendre vouloir épuiser le sujet, citons ci-après une série d’actions qui se sont situées, dans ce cadre, pendant l’année 1961 :

  1. la réception à Bruxelles, le 8 février 1961, des dirigeants des filiales d’entreprises étrangères fixées en Flandre. Cette réunion groupait 90 participants et l’intention des dirigeants de l’E.R.V. est de renouveler une telle expérience, au moins une fois par an ;
  2. un colloque, suivi d’une réception le 31 mai 1961, organisé en collaboration avec le V.E.V., à l’intention des chefs d’entreprises francophones en Flandre, sous le thème de la nécessité de la néerlandisation des affaires sous l’aspect de la productivité ;
  3. l’organisation d’un voyage d’étude en Flandre de journalistes britanniques et suédois du 8 au 10 juin 1961.
    A la suite de cette visite, plusieurs articles intéressants consacrés à l’épanouissement de l’économie flamande, furent publiés. Les journaux britanniques suivants étaient représentés : Times, Times Review and Industry, Guardian, Economist. La presse suédoise était représentée par "Svenske Dagbladet" et "Stockholms Tidningen".
  4. En collaboration avec la Chambre de Commerce belgo-luxembourgeoise pour les Pays-Bas, le Conseil Economique Flamand a organisé, fin juin 1961, un colloque à La Haye sur le thème "Possibilités d’investissements en Flandre pour les Pays-Bas".
    Du côté néerlandais, on comptait une centaine d’invités appartenant au monde dés affaires, à la banque, à l’administration, aux organisations économiques et à la presse. Du côté flamand, vint-cinq personnalités parmi lesquelles M. le Gouverneur Marien, Président du Conseil économique flamand, Maurice Naessens, Directeur général de la Banque de Paris et des Pays-Bas, R. Van de Putte, Président de la Société nationale de Crédit à l’Industrie, M. Michiels du Cabinet de M. Spinoy, Ministre des Affaires Economiques.
  5. Du 3 au 7 octobre 1961, le C.E.R.V. mit sur pied un voyage d’étude, de 5 jours, pour la presse française.
    17 journalistes, dont M. Murcier du "Monde" participèrent à ce voyage d’étude qui provoqua beaucoup d’échos dans la presse française et belge [8].
  6. Une réception, organisée conjointement par les dirigeants de l’E.R.V. et du C.E.W., fut offerte aux participants de la Conférence Européenne pour la politique régionale organisée pair la Communauté Européenne. Cette réunion groupa, 80 participants.
  7. L’E.R.V. participa activement à l’organisation de voyages d’études, mis sur pied par le Service de presse du Ministère des Affaires Etrangères, en faveur de journalistes allemands.
  8. Il convient de signaler également l’organisation de voyages d’études aux P.B., en Allemagne et en France ; l’organisation de conférences aux P.B. ; la rédaction d’articles pour la presse étrangère, sans oublier les nombreux contacts avec les hommes d’affaires et journalistes étrangers à Bruxelles.
  9. Dans le même ordre d’idées, nous ne pouvons terminer cette énumération sans mentionner les interventions de membres de l’E.R.V. à la T.V. et à la Radiodiffusion.

74* * *

75d) Une des principales activités de l’E.R.V., qui se prétend d’ailleurs être un groupe de pression, consiste dans les interventions auprès des autorités gouvernementales.

76A cet égard également, l’année 1961 s’avéra particulièrement faste pour le Conseil Economique Flamand.

77Depuis l’entrée en vigueur de la législation de 1959 sur l’économie régionale, les mesures d’application des lois des 17 et 18 juillet 1959 ont été suivies de très près, notamment par des contacts avec le Ministre des Affaires Economiques et les fonctionnaires supérieurs de ce Département.

78A l’occasion de la nouvelle législature et à la veille de la formation du gouvernement Lefèvre-Spaak, le Conseil Economique Flamand et les quatre Conseils provinciaux de Flandre, ont pris l’initiative d’appeler l’attention de nos dirigeants politiques sur le problème de la localisation des activités industrielles et plus spécialement sur la nécessité d’adopter une politique plus rationnelle et plus coordonnée en cette matière.

79Le fait d’implanter des usines ou des industries nouvelles à proximité des lieux où la main-d’œuvre est disponible ne se justifie pas uniquement par des raisons d’ordre social mais aussi par des raisons d’ordre économique tout aussi valables.

80Une concentration excessive des entreprises finit par imposer de lourdes surcharges aux entrepreneurs eux-mêmes et à la collectivité d’onéreux travaux d’infrastructure et d’urbanisation, lesquels interviennent d’ailleurs pour une part non négligeable dans le mauvais état des finances des grandes agglomérations.

81Le Conseil Economique Flamand a jugé utile de recommander aux pouvoirs publics de favoriser la formation de pôles de croissance en certaines régions qui présentent de fortes virtualités à la fois sous l’angle de la démographie et sous celui de la géographie des transports :

  • En Flandre Orientale : la zone du canal Gand-Selzaete.
  • En Flandre Occidentale : l’axe Bruges-Courtrai, surtout à ses deux extrémités.
  • Dans la province d’Anvers : le port d’Anvers avec son hinterland sud (le long de l’axe Anvers-Bruxelles, surtout dans les régions de Malines et de Bornem) et en direction de l’Est, le long du Canal Albert.
  • Au Limbourg : le canal Albert, surtout autour de Tessenderloo et dans la région Genck-Hasselt.

82* * *

83En ce qui concerne le problème charbonnier du Limbourg, le point de vue du Conseil Economique Limbourgeois fut repris dans une lettre au Ministre des Affaires Economiques. Ce point de vue envisage notamment :

  • l’augmentation de l’usage interne du charbon campinois ;
  • un assainissement de l’industrie charbonnière belge ;
  • des mesures en faveur de l’entente entre les charbonnages campinois ;
  • la création de nouvelles centrales électriques et d’une usine à coke.

84* * *

85- Le 25 avril 1961, l’E.R.V. et les Conseils Economiques des provinces flamandes présentèrent un memorandum au Gouvernement.

86Ce document traitait de plusieurs questions : tout d’abord, du développement régional, ensuite du nécessaire freinage du développement économique de la région bruxelloise.

87- Le 24 juillet 1961, les dirigeants de l’E.R.V. eurent un entretien avec M. le Ministre Henri Fayat concernant l’équilibre dans les services diplomatiques.

88- Le 10 novembre 1961, une lettre fut expédiée au Premier Ministre à la suite de son discours d’Ypres.

89Cette lettre prenait position en faveur de SIDEMAR, de la future S.N.I. et de la réalisation de l’autostrade E.3.

90- Le 22 novembre 1961, une délégation de l’E.R.V. était reçue par le Premier Ministre et lui exprimait à nouveau de vive voix toutes les revendications reprises dans les lettres précédentes.

91- Bien d’autres démarches près du Gouvernement, portant sur les sujets les plus divers, furent effectuées pendant l’année 1961. Par exemple :

  • sur les plans de développement pour certaines régions flamandes,
  • pour la suppression de la taxe de transmission sur les livres,
  • pour la réalisation de l’équilibre linguistique dans l’administration,
  • en faveur de la représentation de l’E.R.V. et des Conseils économiques provinciaux dans certaines institutions officielles,
  • concernant les travaux publics en pays flamand.

92- Le mémorandum "Pour une amélioration de la structure économique de l’agriculture" se place, lui, dans le cadre du Marché Commun.

93* * *

94e) Notons enfin une activité assez peu connue du grand public.

95Le Comité pour l’étude des problèmes de la dénatalité en Belgique, présidé par M. Ludovic Moyersoen, ancien Ministre, a déposé son rapport. Ce Comité avait été créé à l’initiative du C.E.W. et en collaboration avec l’E.R.V. Ce rapport, qui a fait beaucoup moins de bruit que le rapport Sauvy-Pressat, le préfigurait cependant dans une assez large mesure.

96* * *

97f) Nous avons déjà évoqué à plusieurs reprises des interventions de l’E.R.V. dont l’objet déborde manifestement le cadre strictement économique.

98Il s’agit des interventions dans les problèmes flamands d’intérêt général.

99Le problème de l’équilibre linguistique dans la carrière diplomatique a fait l’objet de nombreuses démarches auprès des autorités responsables. Il en est de même en ce qui concerne :

  • le statut linguistique de la SABENA ;
  • l’emploi des langues dans l’administration et dans les institutions parastatales ;
  • la flamandisation des affaires ;
  • l’équilibre dans le cadre supérieur des affaires économiques et dans les missions économiques à l’étranger.

100Un membre de l’E.R.V. a participé à ce titre aux travaux du Conseil supérieur de Statistique et à la Commission Basijn sur le recensement linguistique.

101Plus typique encore à cet égard est une lettre envoyée au Gouvernement Lefèvre, en avril 1961, et dont nous avons cru opportun de reprendre plusieurs passages [9].

IV – Publications

102Les publications du V.E.R. ne sont guère nombreuses et l’observateur qui tenterait de mesurer l’activité de cette organisation à ses actuelles publications risquerait de se faire une opinion erronée.

1031. Les rapports annuels (Verslagen) donnent en quelques pages de texte stencilé une vue claire et objective des activités de l’association.

104Ces rapports, outre le reflet des activités de l’année écoulée, approfondissent souvent l’un ou l’autre aspect de l’activité de l’E.R.V. C’est ainsi que le rapport de 1959 était consacré au rôle de l’E.R.V. en tant que groupe de pression tandis que le rapport de 1960 insistait sur le développement nécessaire des activités de l’E.R.V. en matière de relations publiques.

1052. La revue trimestrielle "E.R.V. Mededelinken", qui en est actuellement à sa neuvième année, ne publie pratiquement que des données concernant l’activité de l’association et des avis qui présentent un lien direct avec le développement économique flamand.

106Au sommaire des numéros publiés les dernières années, nous relevons notamment les titres suivants :

  • Planisme économique régional, par Tinbergen.
  • La néerlandisation de la vie professionnelle, par Lode Claes.
  • Rationalisation et économie aux chemins de fer, par A. De Waele.
  • Le problème de la dénatalité.
  • Vade mecum du rôle économique des communes.
  • Localisation de l’industrie métallurgique belge.
  • Démographie et économie des trois régions de la Belgique, etc….

1073. Intéressante au plus haut point est l’initiative de l’E.R.V. de publier une brochure stencilée "Courrier Economique flamand", en langue française qui en est actuellement à son troisième numéro et qui a connu un vif succès dans beaucoup de milieux qui n’étaient pas touchés par la propagande en langue néerlandaise et notamment dans le milieu des ambassades.

108La présentation du premier numéro de cette brochure de propagande en langue française est faite dans les termes suivants :

109

"Il est indéniable que les milieux francophones de Belgique et de l’étranger portent un intérêt croissant à l’évolution économique et sociale qui se manifeste dans les régions situées au Nord de la frontière linguistique.
"Cette publication est tirée à un nombre limité d’exemplaires. Elle est adressée à titre gracieux à un groupe sélectionné de destinataires. Nous osons espérer qu’elle trouvera un accueil bienveillant auprès des dirigeants politiques, professionnels et sociaux du pays, auprès des fonctionnaires des administrations centrales, provinciales et communales et, d’une manière générale, auprès de tous ceux qui jugent à sa valeur réelle le mouvement irréversible qui anime actuellement la Flandre et la conduit à pas de géant vers la maturité économique."

110Au sommaire du premier numéro de cette publication en langue française, nous relevons notamment les titres suivants :

  • Actualité de l’économie régionale.
  • Réfutation de l’article du Professeur Baudhuin qui avait dressé l’acte de décès de l’économie régionale.
  • Nouvelles entreprises étrangères en pays flamand.
  • Mission industrielle soviétique en Belgique.
    Au sommaire du deuxième numéro :
  • Migration d’entreprises vers la Flandre.
  • Version française d’un article publié dans E.R.V. Mededelingen, 1960, n° 4.
  • Les entreprises étrangères en Flandre.

V – Conclusions

111Comme nous l’avons fait en ce qui concerne le Conseil Economique Wallon, nous nous bornerons ici à émettre quelques brèves considérations finales nous réservant de revenir plus longuement sur ce problème dans un troisième "Courrier Hebdomadaire" consacré plus spécialement à l’analyse du fait bruxellois et à la confrontation des deux organismes : le C.E.W. et le V.E.R.

112Le V.E.R. est ce que Meynaud appelle un "groupe de superposition", c’est-à-dire un groupe dans lequel d’autres organisations collaborent sur des points communs de leur programme. Dans le cas présent, le point de rencontre, c’est l’expansion économique flamande, l’industrialisation du pays flamand.

113Le V.E.R. est aussi ce que Potter appelle un "mixed group", compose de pouvoirs publics et de sept organisations du secteur privé.

114Lorsque le V.E.R. intervient en tant que groupe de pression dans l’une ou l’autre question, le procédé suivi est en grandes lignes le suivant :

  1. la recherche d’informations, le rassemblement d’études et d’avis d’experts ;
  2. l’examen de la question au sein d’une commission ou d’un groupe de travail ad hoc rassemblant des experts de différentes tendances ;
  3. le dépôt devant le comité directeur de l’organisme d’un avis (unanime) par la commission ou le groupe de travail ;
  4. la détermination du point de vue du comité directeur et de la marche à suivre pour le faire triompher (follow-up) ;
  5. le follow-up comprenant des démarches et des lettres (ministres, autres autorités, secteur privé), communications avec parlementaires, presse, etc…

115L’E.R.V. attache davantage d’importance à son prestige effectif et à son influence dans les divers milieux qu’à une reconnaissance institutionnelle par le pouvoir central.

Annexe 1

Liste des membres fondateurs de l’E.R.V.

116

  1. Declerck, Richard, Gouverneur van de Provincie Antwerpen, Van Rijswijcklaan, Antwerpen ;
  2. de Neeff, Jean, Gouverneur van de Provincie Brabant, Eikstraat, 20, Brussel ;
  3. Mariën, Albert, Gouverneur van de Provincie Oost-Vlaanderen, Vlasmarkt, 12, Gent ;
  4. Roppe, Louis, Gouverneur van de Provincie Limburg, Dr Willemsstraat, 34, Hasselt ;
  5. Ridder van Outryve d’Ydewalle, Pierre, Gouverneur van de Provincie West-Vlaanderen, Burg, 3, Brugge ;
  6. Anseele, Edouard, Oud-Minister, Coupure, 151, Gent ;
  7. Baeskens, Denis, Vertegenwoordiger van het N.C.M.V., Hofveld, 100, Schorisse ;
  8. Baeyens, Alfons, Voorzitter van de Centrale der Textielarbeiders van België, Keizer Karelstraat, 64, Gent ;
  9. Boon, Constant, Economisch Adviseur van de Belgische Boerenbond, Minderbroederstraat, 24, Leuven ;
  10. Charels, Leo, Ambtenaar bij de Algemene Spaar- en Lijfrentekas, Lambermontlaan, 414, Brussel ;
  11. Claeys, Dries, Provinciaal Propagandist der Christelijke Centrale van Metaalbewerkers van West-Vlaanderen, Zwaluwstraat, 97, Oostende ;
  12. Colle, Armand, Directeur van de A.C.L.V.B., Koning Albertlaan, 69, Gent ;
  13. Conix, Alfons, Ondervoorzitter van de Belgische Boerenbond, Minderbroederstraat, 24, Leuven ;
  14. Cool, August, Voorzitter van het A.C.V., Wetstraat, 127, Brussel ;
  15. Dekeyzer, Roger, Voorzitter van de Belgische Transportarbeidersbond, Paardenmarkt, 06, Antwerpen ;
  16. Deweerdt, Louis, Secretaris-Generaal van de Landelijke Bediendencentrale, Beggaardenstraat, 19, Antwerpen ;
  17. Dewilde, Oswald, Lid van het dagelijks bestuur van het V.E.V., Tiense steenweg, 170, Korbeek-Lo ;
  18. Eerdekens, Jozef, Secretaris van het Landelijk Verbond der Christelijke Coöperatieven, Wetstraat, 127, Brussel ;
  19. Engels, Octaaf, Ere-Voorzitter van het V.E.V., Bredabaan, 54, Brasschaat ;
  20. Fayat, Henri, Oud-Minister, Aarlenstraat, 51A, Brussel ;
  21. Heymans, Paul, Lid van het dagelijks bestuur van het V.E.V., Square Vergote, 20, Brussel ;
  22. Hulpiau, Rafaël, Voorzitter van het Algemeen Christelijk Werkorsverbond, Simpsonstraat, 44, Brussel ;
  23. Keuleers, Jozef, Eerste Adjunct-Secretaris van het Algemeen Christelijk Vakverbond, Wetstraat, 127, Brussel ;
  24. Maertens, Albert, Onder-Voorzitter van het Liberaal Vlaams Verbond, A. Markelbachstraat, 26, Schaarbeek ;
  25. Major, Louis, Algemeen Secretaris van het Algemeen Belgisch Vakverbond, Hoogstraat, 42, Brussel ;
  26. Matten, Guy, Vertegenwoordiger van de A.C.L.V.B,, Koning Albertlaan, 69, Gent ;
  27. Meyvaert, Fritz, Vertegenwoordiger van het V.E.V., Fioraliepaleis, Gent ;
  28. Mulier, Arthur, Voorzitter van het V.E.V., Groeningestraat, 20, Kortrijk ;
  29. Naessens, Maurice, Lid van het dagelijks bestuur van het V.E.V., d’Hoogvorstenlaan, 30, Meise ;
  30. Nicaese, Georges, Voorzitter van het Studiecentrum van het Liberaal Vlaams Verbond, Genval ;
  31. Onghena, Joris, Directeur-Generaal van de Aan- en Verkoopvennootschap van de Belgische Boerenbond, Warverse baan, 221, Heverlee ;
  32. Santens, Maurice, Voorzitter van het N.C.M.V., Dijkstraat, 23, Oudenaarde ;
  33. Schoeters, Frans, Voorzitter van het Algemeen Diamantbewerkersverbond, Plantin- en Moretuslei, 66, Antwerpen ;
  34. Schuyten, Robert, Voorzitter van de sector "middenstand" van het Liberaal Vlaams Verbond, VIIe Olympiadenlaan, 16, Antwerpen ;
  35. Smets, Isidoor, Voorzitter van de Algemene Centrale van Bouw-, Hout-, en Gemengde Vakken van België, Watteustraat, 6, Brussel ;
  36. Stappers, Eugeen, Afgevaardigde-Beheerder van het V.E.V., Schoenmarkt, 31/VII, Antwerpen ;
  37. Van Acker, Achiel, Oud-Eerste Minister, Jourdanstraat, 84, Brussel ;
  38. Van de Perre, J., Ondervoorzitter van het V.E.V., Frankrijklei, 33, Antwerpen ;
  39. Van de Poel, Jozef, Afgevaardigde van het N.C.M.V., Karelmagnelaan, 87, Brussel ;
  40. Van Helshoecht, Louis, Directeur van de Landsbond der Christelijke Mutualiteiten, Wetstraat, 127, Brussel ;
  41. Van Wesemael, Prosper, Voorzitter der Christelijke Centrale van Textielarbeiders, Burgstraat, Gent ;
  42. Zeghers, Octaaf, Secretaris-Generaal van het Vlaams Economisch Verbond, Schoenmarkt, 31/VII, Antwerpen.

Annexe 2

Liste des membres du Conseil d’Administration et du Comité de Direction

117Les personnalités dont le nom est souligné font partie du Comité de Direction actuellement présidé par M. Richard Declerck, Gouverneur de la province d’Anvers.

  • Declerck, R., Gouverneur de la province d’Anvers.
  • De Neeff, J., Gouverneur de la province de Brabant.
  • Marien, A., Gouverneur de la province de Flandre Orientale.
  • Roppe, L., Gouverneur de la province du Limbourg.
  • Van Outryve d’Ydewalle, P., Gouverneur de la province de Flandre Occidentale.

118Membres ordinaires :

  • Anseele, E., ancien Ministre, Gand.
  • Baeyens, A., Gand.
  • Baeskens, D., Schorisse.
  • Boon, C., professeur à l’Université de Louvain.
  • Charels, L., Bruxelles.
  • Claeys, A., Ostende.
  • Colle, A., président des syndicats libéraux, Gand.
  • Conix, A., Boerenbond, Louvain.
  • Cool, A., président de la C.S.C.
  • De Keyser, R., sénateur, Anvers.
  • Delbaere, P., Auderghem.
  • De Roeck, H., Gand.
  • De Weerdt, L., Anvers.
  • De Wilde, O., Korbeek-Lo.
  • Eerdekens, J., Heverlee.
  • Engels, O., V.E.V., Braaschaet.
  • Fayat, H., Ministre, Bruxelles.
  • Hulpiau, R., président M.O.C. flamand.
  • Keuleers, J., Malines.
  • Maertens, A., directeur "Laatste Nieuws", Bruxelles.
  • Major, L., secrétaire général F.G.T.B.
  • Meyvaert, F., Gand,
  • Mulier, A., Courtrai.
  • Naessens, M., directeur Banque Paris et Pays-Bas.
  • Nicaese, G., Genval.
  • Onghena, J., Haverlée.
  • Sautens, M., Oudenaarde.
  • Schoeters, F., Anvers.
  • Schuyten, R., Anvers.
  • Stoppers, E., Anvers.
  • Smets, J., F.G.T.B.
  • Van Acker, A., président de la Chambre.
  • Van den Poel, J., Bruxelles.
  • Van de Perre, J., Bruxelles.
  • Van der Meulen, F., Bree.
  • Van Helsbroecht, L., Mutualités chrétiennes.
  • Van Wesemael, P., Gand.
  • Zeghers, G., V.E.V., Vilvorde.

119Membre cooptés :

  • Bollen, J., Hasselt.
  • Bourdeau d’Huy, O., Anvers.
  • Claeys, E., bourgmestre de Gand.
  • Craeybeekx, L., bourgmestre d’Anvers.
  • De Backer, R., Gand.
  • De Ridder, V., professeur à l’Université de Gand.
  • De Vocht, R., Anvers.
  • Devrecker, R., professeur à l’Université de Gand.
  • De Wilde, E., Scheldewindeke.
  • Gruyters, J., Hasselt.
  • Mahieu, P., Bruxelles.,
  • Massart, L., Gand.
  • Neesen, V., Hasselt.
  • Noppen, H., Bruxelles.
  • Pintelon, M., Anvers.
  • Sacre, M., Commissaire d’arrondissement, Bruxelles.
  • Smissaert, H., Ostende.
  • Thuysbaert, P., bourgmestre de Lokeren.
  • Van Damme, P., Bourgmestre de Bruges.
  • Van de Putte, R., S.N.C.I., Bruxelles.
  • Vandevelde, J., Kessel-Lo.
  • Van Meerhaeghe, M., Malines.
  • Van Neste, O., Bruges.
  • Van Waterschoot, J., Grimbergen.
  • Vlerick, A., Bruxelles.

Annexe 3

Circulaire publiée à l’occasion de la visite en Flandre de journalistes français

Voyage économique dans la partie flamande du pays pour les journalistes français

120Le Conseil Economique Flamand, association sans but lucratif, constitué en 1952 et groupant les administrations provinciales flamandes et les grands organismes économiques et sociaux d’employeurs, d’employés, de l’agriculture et des classes moyennes, a pour but la promotion de l’expansion économique de la partie flamande du pays et, à cet effet, d’attirer l’attention des milieux économiques et de l’opinion publique à l’étranger sur l’accroissement et les possibilités de l’économie flamande. Dans le cadre de ces activités de "public relations", des voyages économiques ont déjà été organisés pour des journalistes anglais, allemands et suédois. Du 3 au 7 octobre prochain, un voyage identique aura lieu pour la Presse française, auquel participeront une quinzaine de rédacteurs économiques de grands quotidiens français (e.a. Le Monde, Figaro, Paris-Presse, France-Soir, Parisien libéré), de journaux et hebdomadaires économiques (e.a. Echos, Information, Agefi, Vie Française, Entreprise, Usine nouvelle), et de quelques grands journaux régionaux de provinces qui ont des relations économiques étroites avec le pays flamand (Voix du Nord et Nord Eclair, de la région Nord, et les Dernières Nouvelles d’Alsace pour la région Est). Ce voyage a été organisé de commun accord avec l’Ambassade de France à Bruxelles et l’ambassade de Belgique à Paris, ainsi qu’avec l’appui des dirigeants d’entreprises belges les plus diverses et qui sont très intéressés au dit voyage.

121Le programme qui conduira les participants à ces journées d’étude dans les principales zones économiques en expansion (Courtrai, Bruges, Gand, Malines, Anvers et le Limbourg) comprendra également une réception offerte par l’Ambassadeur de France à Bruxelles et une visite à cinq entreprises industrielles les plus importantes dans leur branche d’activité.

122Il paraissait indiqué de retenir également dans ce programme une entreprise non-industrielle, notamment la Banque de Paris et des Pays-Bas qui, comme grande institution bancaire française, occupe une place prépondérante dans le monde bancaire belge où elle joue un rôle important dans l’expansion industrielle du pays. Cette visite permettra d’ailleurs une diversion agréable, compte tenu du grand intérêt que porte la direction belge de cette banque aux initiatives artistiques et culturelles.

123Le programme prévoit pour jeudi soir 5 octobre une réception et un dîner à l’Hôtel Osterrieth de la Banque de Paris et des Pays-Bas à Anvers auxquels sont invités les autorités de la Province et de la Ville, d’éminentes personnalités anversoises, des industriels des plus importants et quelques figures du monde culturel flamand parmi ceux qui sont plus particulièrement orientés vers la France, ainsi que les rédacteurs économiques des grands journaux flamands et francophones.

Annexe 4

Traduction d’un passage d’une lettre adressée par la V.E.R., le 23 avril 1961, au Premier Ministre

124

"En tant qu’organisme représentatif du bien être de la population, l’E.R.V. s’abstient généralement de prendre position dans les questions purement culturelles ou linguistiques, mais il estime cependant utile d’intervenir en faveur des intérêts généraux flamands, qui, quoique non spécifiquement économiques, présentent un lien direct avec les intérêts économiques de la partie flamande du pays.
Le Comité de Direction de l’E.R.V. s’est prononcé pour le principe de la proportionnalité du nombre de fonctionnaires flamands par rapport à la population flamande, et il a considéré que cette proportionnalité devait être établie légalement et réalisée par paliers.
L’E.R.V. n’a pas à se prononcer sur les modalités légales de l’établissement de cette proportionnalité, à l’exception cependant du point important et essentiel que constitue l’établissement de cadres linguistiques : c’est-à-dire l’établissement par arrêté royal du nombre de postes à attribuer à chaque rôle linguistique dans chaque département ou administration.
Le Comité de Direction pense également que l’élargissement de la liste des établissements et services, qui doivent être soumis à l’application de la loi linguistique de 1932, est nécessaire. Cette loi devrait être appliquée dans les entreprises, services, institutions, dont la tâche implique une certaine dévolution de la puissance publique ou qui ne peuvent pas être considérés comme pures affaires privées à cause des missions, subsides ou privilèges qui lui sont accordés soit par la loi, soit par les autorités publiques, dans le souci du bien collectif.
Enfin, le Comité de Direction de l’E.R.V. estime que la loi linguistique de 1932 devrait être complétée en ce qui concerne l’emploi des langues dans les départements ministériels, dans leurs relations avec les sociétés, entreprises, banques, etc…. qui sont installées en Flandre à l’exception des filiales de firmes étrangères dont l’installation est récente. Ces relations devraient se dérouler en néerlandais, même si les intéressés s’adressaient à l’autorité publique en langue française.
…..".

Notes

  • [1]
    Nous tenons à remercier M. Lode Claes, Secrétaire Général du V.E.R. pour l’aide précieuse qu’il nous a apportée dans la rédaction de ce Courrier.
  • [2]
    Voir C.H. 144 du 16 mars 1962.
  • [3]
    Annexe 1.
  • [4]
    Voir Annexe 2.
  • [5]
    Voir Annexe 2.
  • [6]
    M. Lode Claes, qui publie assez régulièrement dans plusieurs revues flamandes : "Streven", "De Linie", etc…, est d’opinion catholique. Le Conseil d’Administration de l’Institut belge de Science politique vient de lui confier, en collaboration avec M. Léopold Opdebeeck, Secrétaire général du Ministère de l’Intérieur, la tâche de mettre sur pied l’organisation en langue néerlandaise de l’Institut.
  • [7]
    Nous reviendrons sur cette question dans un prochain Courrier hebdomadaire.
  • [8]
    Voir à ce sujet la note établie par M. Lode Claes qui fait l’objet de l’annexe 3.
  • [9]
    Voir annexe 4.
Mis en ligne sur Cairn.info le 17/02/2015
https://doi.org/10.3917/cris.145.0001
Pour citer cet article
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