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La parution récente d’un pamphlet sur la politique coloniale de Napoléon, le rétablissement de l’esclavage et l’« hypothèse » selon laquelle Hitler se serait inspiré de cet épisode pour mettre au point les lois de Nuremberg a provoqué une tempête médiatique qui, comme c’est hélas souvent le cas, laissera des traces. Car, si la plupart des commentateurs ont souligné le caractère outré d’un ouvrage fondé sur l’anachronisme, la méconnaissance volontaire du contexte et le mélange des genres, le public n’a, quant à lui, prêté attention qu’au tapage savamment orchestré par un éditeur habile et quelques organismes communautaires dont l’histoire n’est que le cadet des soucis. Le « Napoléon moyen » qui ne sommeille jamais tout à fait en chacun de nous se voit aujourd’hui soupçonné d’une volonté génocidaire sur fond de racisme et de « haine des Noirs ».
Sans qu’il soit question ici d’accepter quelque débat que ce soit sur la base de l’ouvrage suscité, il est sans doute nécessaire de rappeler les causes profondes et les conséquences immédiates de la politique coloniale menée par Bonaparte Premier consul.
Admettons d’abord que les historiens du Consulat et de l’Empire ne s’étendent pas, généralement, sur l’échec de la politique coloniale de Napoléon. Non d’ailleurs que le sujet soit gênant pour eux mais parce que le rêve napoléonien de recréer un vaste « empire » outre-mer fit long feu. Ce dossier se confondit très vite avec celui de la lutte économique contre l’Angleterre dont il est devenu, en quelque sorte, un « sous-dossier », dans une approche « euro-centrée » de l’épisode…
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- Mis en ligne sur Cairn.info le 08/04/2015
- https://doi.org/10.3917/comm.113.0127
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