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La place centrale qu’occupent dans de nombreuses disciplines les simulations numériques est aujourd’hui largement reconnue et analysée par les épistémologues, qui s’intéressent en particulier aux diverses fonctions épistémiques et pratiques qu’elles y remplissent. En sciences du climat par exemple, les simulations constituent le seul moyen de tenter de connaître l’évolution d’un système aussi complexe que l’atmosphère terrestre. Dans les sciences de l’univers, les simulations numériques produisent des données relatives à des phénomènes inaccessibles à l’observation, comme l’évolution des structures formées par la matière noire. En physique des particules, les simulations des phénomènes que l’on veut détecter (par exemple la désintégration du boson de Higgs au Large Hadron Collider à Genève) guident les expérimentateurs dans leur conception des détecteurs à utiliser, et jouent un rôle essentiel dans l’interprétation des données obtenues. En économie, où l’expérimentation sur des systèmes réels est quasiment impossible, les simulations permettent de tester des hypothèses théoriques et d’explorer le comportement de divers systèmes virtuels. En neurosciences, un projet comme le Human Brain Project, qui a été sélectionné début 2013 par la Commission européenne comme l’un de ses deux « flagships projects » (recevant à ce titre des financements considérables – près d’un milliard d’euros sur dix ans) vise à produire par une approche bottom-up un « cerveau virtuel », et affiche comme ambition de permettre d’étudier à la fois des questions philosophiques et scientifiques comme celles de la spécificité de l’homme par rapport aux autres espèces animales ou du développement des maladie…
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- Mis en ligne sur Cairn.info le 01/02/2016
- https://doi.org/10.3917/edmat.varen.2014.01.0049
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