CAIRN.INFO : Matières à réflexion

« La liberté n’est possible que dans un pays où le droit l’emporte sur les passions. »
Lacordaire.
Le droit pénal offre deux types d’instruments de lutte contre le phénomène terroriste : une législation spécifique quoique dérivée du droit commun d’une part, et d’autre part un corpus de règles classiques qui peuvent indirectement mais utilement concourir à la répression du terrorisme.
Un droit nouveau : Le droit pénal antiterroriste est un droit récent : en effet, jusque dans les années 1980, la législation pénale ne contenait aucune référence au concept de terrorisme. Certaines dispositions législatives avaient certes été prises dans les années 1950 et 1960 dans le cadre de la guerre d’Algérie, et notamment les « lois relatives à la prévention des crimes contre la sûreté de l’État ». À la suite des attentats commis en 1986, le législateur adopta la loi du 9 septembre 1986 qui ne définissait aucune infraction spécifique en matière de terrorisme, mais qui identifiait un cadre procédural particulier ainsi qu’une procédure d’indemnisation des victimes. Le Code pénal entré en vigueur le 1er mars 1994 s’est inscrit dans une perspective différente et plus audacieuse en prévoyant un chapitre consacré au terrorisme, et en faisant une infraction autonome. Il crée même une infraction terroriste spécifique, le terrorisme écologique. Le droit pénal antiterroriste a depuis lors été complété par diverses dispositions procédurales et de fond : la loi du 8 février 1995 qui a allongé et unifié les délais de prescription de l’action publique et de la peine en matière criminelle (trente ans) et en matière correctionnelle (vingt ans), la loi du 22 juillet 1996 et la loi du 30 décembre 1996 relative à la détention provisoire et aux perquisitions de nuit…

  1. I. Le droit pénal, droit privilégié de la lutte antiterroriste
    1. 1. La législation antiterroriste stricto sensu
      1. A) La définition juridique des comportements terroristes : des incriminations nouvelles et autonomes
        1. a) La définition des actes terroristes
        2. b) L’élément intentionnel
      2. B) La répression des infractions terroristes : une sévérité accrue
        1. a) Les peines encourues
        2. b) L’action civile collective
        3. c) L’indemnisation du préjudice né des infractions terroristes
        4. d) Les repentis : l’indulgence au profit des terroristes coopérant avec l’autorité judiciaire
        5. e) Les prescriptions : l’extension dérogatoire du délai d’exercice de l’action publique et de mise à exécution de la peine
      3. C) Une procédure faite de particularités
        1. a) La centralisation des poursuites, de l’instruction et de l’application des peines
        2. b) Contrôles d’identité et droit de visite des véhicules en matière préliminaire
        3. c) Une garde à vue aménagée : durée allongée et présence de l’avocat différée
        4. d) Perquisitions et saisies sans assentiment et de nuit : le principe d’efficacité
        5. e) Le jugement des crimes terroristes par la cour d’assises spéciale : l’absence de jury populaire
      4. D) L’extradition : blocages et mutations
    2. 2. La législation antiterroriste lato sensu
      1. A) Les infractions périphériques
      2. B) Le terrorisme de masse : génocide, crimes contre l’humanité et crimes de guerre
  2. II. Le recours incident aux droits administratif et civil
    1. 1. Les mesures préventives : les mesures de renseignement, de gel des avoirs et les politiques de refus
      1. A) Les mesures de prévention, de vidéosurveillance, de renseignement et de recherche
        1. a) Les mesures de prévention des actes terroristes en matière aéronautique et maritime
        2. b) La vidéosurveillance
        3. c) Le renseignement
        4. d) Les interceptions de sécurité
      2. B) Le gel des avoirs
      3. C) L’opposition à la naturalisation
      4. D) Le refus de l’entrée sur le territoire national
      5. E) L’exclusion du droit à la qualité de réfugié.
      6. F) Le refus de l’asile territorial
    2. 2. Les mesures répressives : les politiques d’exclusion
      1. A) La déchéance de la nationalité française
      2. B) Le contrôle des associations, groupes de combat et milices privées
      3. C) La reconduite aux frontières
      4. D) Les expulsions
Jean-François Gayraud
Commissaire divisionnaire de la Police nationale
Docteur en droit
Diplômé de l’Institut d’Études politiques de Paris
Diplômé de l’Institut de Criminologie de Paris
David Sénat
Magistrat
Diplômé de l’Institut d’Études politiques de Paris
Diplômé d’Études approfondies en droit pénal et sciences criminelles
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Mis en ligne sur Cairn.info le 15/03/2010
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