Chapitre
Le rôle croissant du crime organisé dans les sphères économiques et financières préoccupe, mais pas toujours judicieusement.
Ainsi, le thème du « blanchiment de l’argent sale » monopolise
abusivement l’attention. Pourtant, l’intention est louable mais fatalement vouée à l’échec : s’intéresser au blanchiment de l’argent du
crime revient en fait à s’attaquer à la conséquence et non à la
cause. Avant de s’investir dans l’économie légale, l’argent du crime
a d’abord été produit. Le recyclage est la phase aval, donc finale,
d’un processus qui, en amont, comprend nombre d’activités criminelles (jeux, racket, trafic de drogue, etc.) générant des profits.
L’intérêt porté à l’utilisation des profits plus qu’à ses sources
consiste en fait à ne traiter le crime organisé que par le petit bout
de la lorgnette et seulement dans sa phase terminale.
Cette illusion est d’autant plus grave qu’elle occulte deux faits
majeurs :
D’une part, l’argent du crime se réinvestit certes dans l’économie légale, mais aussi dans l’économie informelle. Or cette économie informelle occupe désormais une grande partie du PIB
mondial : souvent la majeure partie dans les pays sous-développés
et en voie de développement, et un bon quart dans les économies
développées.
D’autre part, l’argent sale a déjà largement pénétré les circuits légaux et officiels, où il est devenu difficilement détectable.
Circuits infectés, mais surtout dopés : que se passerait-il si cet
argent se retirait brutalement des circuits institutionnels …
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- Mis en ligne sur Cairn.info le 29/10/2021
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