Chapitre
Depuis le début de la crise des subprimes, une question
taraude mezza voce le système judiciaire américain, spécialement
les spécialistes des fraudes financières. Le cauchemar judiciaire
des Savings and Loans (S & L) va-t-il se répéter (voir infra) ?
L’ampleur et la complexité de la tâche ne vont-elles pas à nouveau
paralyser les enquêteurs fédéraux et laisser impunis la plupart des
fraudeurs ? Les principaux coupables ne vont-ils pas échapper à la
répression ? Manifestement, le souvenir de la faillite des caisses
d’épargne et de sa répression en partie manquée hante les esprits.
Certes, nulle référence trop explicite n’est faite à ce fâcheux précédent, mais les initiés savent, eux.
Dès septembre 2008, le Business Crimes Bulletin remarque
que l’efficacité de l’action judiciaire menée par les autorités fédérales dépendra de la réponse à cette simple question : « De quels
moyens les agences fédérales chargées de la répression
disposeront-elles pour accomplir leur tâche ? » Question d’autant
plus pertinente que le contribuable américain a été mis à contribution pour sauver les institutions financières « défaillantes ».
Dans les années 1980, alors qu’il fallait faire face aux faillites
frauduleuses des S & L, la « guerre à la drogue » (war on drugs)
avait déjà distrait les effectifs fédéraux – procureurs et agents du
FBI – de la traque aux white collar crimes. L’histoire bégaie. Cette
fois, c’est une autre « guerre » qui détourne les effectifs fédéraux
de la criminalité économique et financière : la « guerre au terrorisme » …
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- Mis en ligne sur Cairn.info le 29/10/2021
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