Chapitre
Pour les psychiatres, la pédophilie est une attirance excessive pour les jeunes. Dans les médias, c’est un fléau social incarnant différentes sortes d’atteintes sexuelles commises contre des mineurs. Peut-on prévenir ces actes en les réprimant ?
Le mot « pédophile » est un binôme formé de la racine grecque paidos qui désigne l’enfant, qui donne ensuite le préfixe pédo-, et du verbe philein qui dénote l’amour au sens large, employé ici sous la forme d’un suffixe qui va produire par ailleurs d’innombrables noms communs, de cinéphile à zoophile. C’est dire la variété des formes que peut prendre l’amour. Mais l’aliéniste Richard von Krafft-Ebing, éminent sexologue, forgea en 1886 l’expression médicale pedophilia erotica dans le but exprès de désigner, chez l’adulte, l’attirance sexuelle chronique envers des jeunes impubères ou à peine pubères. Pourquoi ne reprit-il pas l’antique expression pédérastie qui, rappelons-le, étymologiquement, signifiait en gros la même chose ? Sans doute voulait-il se démarquer de l’homosexualité caractérisant la pratique grecque ancienne, devenue d’ailleurs trop explicite dans l’usage moderne du mot pour désigner une attirance majoritairement hétérosexuelle.
Après une période de relatif oubli, les mots « pédophilie » et « pédophile » ont fait un retour en force dans le vocabulaire médical et psychiatrique dans les années 1980 pour couvrir le champ des relations sexuelles entre adultes et enfants. Incestueuses ou non, celles-ci sont envisagées comme des perversions agies, alors qu’au cours de la décennie précédente, certains courants de pensée libertaires avaient tenté de les normaliser…
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- Mis en ligne sur Cairn.info le 15/07/2019
- https://doi.org/10.3917/sh.bedin.2011.01.0174
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