Chapitre
Les mafias sont invisibles. Elles parviennent à échapper au regard des médias, de l’opinion publique et des États. La réalité médiatique éclipse ces acteurs criminels particulièrement discrets. Or, à l’ère de l’information de masse, est vraiment dangereux justement ce qui ne se voit pas.
On recense pourtant aujourd’hui neuf entités criminelles majeures qui forment la couche supérieure du crime organisé transnational : Cosa Nostra (Sicile, Italie), la Ndrangheta (Calabre, Italie), la Sacra Corona Unita (Pouilles, Italie), la Camorra (Campanie, Italie), la Maffya turque (Turquie), la mafia albanophone (Albanie, Kosovo et Macédoine), les triades (Chine continentale, Taïwan), les yakuza (Japon) et la Cosa Nostra italo-américaine (États-Unis, Canada). Leur grande dangerosité réside autant dans leur essence criminelle que dans leur nature secrète.
On a beaucoup glosé sur les origines rurales des mafias, puis sur leur adaptation au monde urbain. Sans d’ailleurs toujours convaincre. Si les mafias sont nées à la fin du xviiie siècle dans des sociétés traditionnelles, donc largement rurales, elles ont surtout pris leur essor dans des centres urbains.
Cosa Nostra de Sicile est née dans l’arrière-pays palermitain, Cosa Nostra américaine dans les villes de l’Est des États-Unis, la Camorra à Naples, les yakuza dans un Japon en pleine urbanisation, etc. Toutes ces mafias se singularisent par leurs façades maritimes, donc par une forme naturelle d’ouverture au monde, aux échanges et aux migrations…
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- Mis en ligne sur Cairn.info le 15/07/2019
- https://doi.org/10.3917/sh.bedin.2011.01.0167
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