Article
L’histoire de France est riche en tyrannicides. Pour autant, le terrorisme moderne ne naît qu’avec la Révolution française, dans sa version de terrorisme d’État, puis avec l’attentat de la rue Saint-Nicaise, dans sa version de terrorisme d’opposition. À partir de là, l’Europe, dont la France, connaît plusieurs grandes périodes de terrorisme : une première, carbonariste, au milieu du xixe siècle ; une seconde, anarchiste, entre la fin du xixe siècle et le début du xxe siècle ; une troisième, balkanique, dans les années 1930 ; une quatrième, propre à la France, avec la guerre d’Algérie ; une cinquième enfin, protéiforme, depuis la fin des années 1960.Aux origines, la rue Saint-Nicaise. – Le 24 décembre 1800, Bonaparte se rend à l’Opéra pour écouter la première de La Création de Haydn. Au moment où la voiture du Premier consul sort de la rue Saint-Nicaise, une violente explosion retentit. Un baril de poudre et de mitraille éclate faisant 8 morts et 28 blessés, mais Bonaparte en sort indemne. Cet attentat marque nettement le passage entre le tyrannicide classique et le terrorisme moderne. Il s’agit d’un attentat fondateur dans l’histoire occidentale, un prototype non seulement des terrorismes, mais aussi des méthodes de lutte antiterroriste modernes : un véhicule piégé en pleine ville, un groupe organisé et clandestin, un mobile idéologique, une enquête de police technique, une guerre des polices, l’implication d’un État étranger (l’Angleterre), la traque d’un ennemi public (Georges Cadoudal)…
Auteurs
Docteur en droit
Diplômé de l’Institut d’Études politiques de Paris
Diplômé de l’Institut de Criminologie de Paris
Diplômé de l’Institut d’Études politiques de Paris
Diplômé d’Études approfondies en droit pénal et sciences criminelles
- Mis en ligne sur Cairn.info le 15/03/2010
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