- À Hollywood, la Mafia a toujours « joué à domicile »
- Aujourd’hui encore, les vedettes du show-business américain fréquentent la pègre
- Acteurs : durs à l’écran, mous en ville
- Chanteurs : qui fait chanter qui ? La routine mafieuse
- La musique, les fausses notes d’une corruption permanente
- Une présence mafieuse ancienne et permanente (I) : Roulette Records et Morris Levy
- Une présence mafieuse ancienne et permanente (II) : MCA Records et Salvatore Pisello
- Le maillon faible : les programmateurs radio
- Joseph Isgro, un « soldat » de la Mafia au cœur de la musique et du cinéma
- Culture populaire, culture criminelle ?
- L’industrie du jeu vidéo est-elle une autre « école du crime » ?
- Hollywood invente un nouveau genre, le « film de gangsters »
- • Ressorts primaires
- • Métaphore du capitalisme urbain
- • Mythologie
- • Prétexte
- • Défoulement (cathartique ?)
- • Le « film de Mafia » : un concentré d’Amérique communautaire, gardienne des valeurs traditionnelles ?
- • Visions erronées et mensongères
- • Romantisme glorificateur
- • Acclimatation
- • Passage à l’acte ?
- Les musiques d’inspiration criminelle : narcocorrido, gangsta-rap et reggae
- Irving « Gotti » Lorenzo : rap, cinéma et drogue
- Culture populaire et représentation du crime : vérité, fiction et mythes
- Une fréquentation jusqu’au mélange des genres ? Des dangers du « réalisme cinématographique »
- Un mélange criminogène ?
- Quand le détective du Tout-Hollywood est un vrai mafieux : un hasard ?
- Hier déjà, les « pères fondateurs » du show-business fréquentaient la pègre
- Le tabou ultime : évoquer la présence du crime organisé à Hollywood
Chapitre
Hollywood (cinéma et musique), l’usine à films et à rêves, ne
se comprend pas dans son essence profonde et dans sa réalité présente, si on ignore le crime organisé et la Mafia. La Mafia fut et est
toujours présente à Hollywood, comme l’explique Tim Adler :
« En creusant profond, on réalise que la pègre n’a pas seulement traversé l’histoire des films, mais, souvent, la Mafia était en réalité Hollywood. L’usine à rêves a toujours été batie sur une réalité criminelle. La Mafia a intimidé les acteurs et les producteurs avec des
menaces et de la violence des années 1930 – quand la Mafia extorquait aux studios 1,5 million de dollars par an (l’équivalent de
14 millions de dollars actuels) – jusqu’à nos jours, avec des membres
de la Famille Gambino en prison pour avoir menacé l’acteur Steven
Seagal. »
Encore faut-il vouloir « creuser profond »…
Comment expliquer cette étrangeté ? Afin de comprendre cette
situation de symbiose entre le crime organisé et Hollywood, il
convient de revenir aux circonstances mêmes de la fondation de
Hollywood, au début du xxe siècle. Les pères fondateurs des studios
sont pour la plupart des industriels peu scrupuleux, des « barons
voleurs » (robber barons), issus d’une immigration relativement
récente, principalement juive, et à ce titre vivant en marge des élites
traditionnelles WASP (White Anglo-Saxon Protestant), tout comme
les Italo-Américains de la Mafia. En raison de leur extraction
modeste, de leur concentration dans les mêmes ghettos et de leur
soif légitime de réussite, juifs et Italiens ne peuvent que se rapprocher…
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- Mis en ligne sur Cairn.info le 29/10/2021
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