Résumé
Dans un contexte où la reconnaissance politique et sociale des services écosystémiques complète de plus en plus celles des services habituellement attendus de l’agriculture, ce chapitre discute le rôle des paiements pour services environnementaux dans la régulation des activités agricoles et forestières. Nous montrons tout d’abord comment la représentation initiale des paiements pour services environnementaux comme « instrument de marché » devant assurer l’internalisation d’externalités environnementales a évolué sur la base de pratiquement deux décennies de mise en œuvre caractérisées par des financements et une gouvernance des paiements pour services environnementaux principalement publics. Les paiements pour services environnementaux sont maintenant largement reconnus comme des transferts visant à influencer les usages privés et/ou collectifs des sols et répondant à des enjeux politiques et institutionnels concernant la gestion des ressources naturelles. Après avoir rappelé les intérêts et les limites des labels environnementaux et durables relativement aux paiements pour services environnementaux, nous proposons une démarche originale et intégrée de paiements pour services environnementaux aux niveaux local et national et qui combine approches filière (labels, approche zéro déforestation) et territoriale, pour concilier conservation et développement des territoires en assurant la durabilité des activités agricoles.