CAIRN.INFO : Matières à réflexion

Le tango argentin apparaît aux yeux des néophytes comme une danse extrêmement complexe et codifiée. Mais la vision d’un couple qui « danse » laisse paraître une harmonie subjugante entre les rôles respectifs de la femme et de l’homme : le regard va alors de l’un à l’autre pour trouver une explication à cette incroyable connivence, puis finalement s’abandonne à la globalité du couple où la femme et l’homme ne font plus qu’un tout en évoluant dans une mobilité et une posture farouchement dissymétriques. Comment s’organise cette danse si subtile ? Est-elle seulement fondée sur ce précepte commun qui dit que « l’homme guide et que la femme suit » ?
Structure des pas et des figures, cadence et interprétation musicale, posture et rôle de chacun des partenaires (écoute, guidage), conscience des autres couples dans le bal : tous ces aspects sont étroitement liés les uns aux autres, mais le premier est fondamental puisque c’est autour de lui que la chorégraphie peut s’élaborer. Le tango est organisé autour d’une structure très codifiée. Ce n’est pas là le moindre de ses paradoxes car c’est au sein de celle-ci que prend source la richesse de l’improvisation et du feeling, cette extrême liberté qui en fait « une possibilité infinie ».
Le tango dansé est composé d’une infinie combinaison de quatre pas (croisé devant, croisé derrière, pas côté droit, pas côté gauche), qui ont donné naissance à des structures élémentaires. Ces figures de base, codifiées et analysées au fil du temps pour l’enseignement dans les académies, sont l…

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Résumé

Danse complexe et codifiée, mais fluide et improvisée. C’est dans ces dissonances entre l’esprit et la lettre que le tango argentin puise sa richesse, trouve son harmonie. Leçon de figures.

Christophe Apprill
Après avoir mené une recherche sur la diffusion contemporaine du tango éditée sous le titre Le Tango argentin en France (Paris, Anthropos, 1998), il termine une thèse sur la sociologie des danses de couple (ehess). Auteur de plusieurs articles pour les revues Musurgia et Sociétés et représentations.
Élisabeth Dorier-Apprill
Géographe, maître de conférences à l’université de Provence, elle est membre de l’Institut universitaire de France. D’Afrique en Amérique latine, ses recherches sur les villes l’ont amenée à s’intéresser aux danses sociales urbaines. Elle a notamment dirigé et publié Danses latines et identités, d’une rive à l’autre (Paris, L’Harmattan, 2000) et, avec A. Kouvouama et C. Apprill, Vivre à Brazzaville, modernité urbaine et crise au quotidien (Paris, Karthala, 1998).
Federico Rodriguez Moreno
Originaire d’Argentine, il est danseur et assistant-chorégraphe dans la compagnie Catherine Berbessou (A fuego lento ; Valser). Il enseigne le tango à Paris et en Europe.
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Mis en ligne sur Cairn.info le 01/04/2012
https://doi.org/10.3917/autre.dorie.2007.01.0173
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