L’étude de la mobilité spatiale a fait l’objet au cours des dernières décennies d’améliorations conceptuelles et méthodologiques qui contribuent à mieux appréhender les pratiques de mobilités des individus et de leurs entourages aux différentes échelles spatiales et temporelles. La première partie de cet ouvrage a pour objectif de situer notre expérience lisboète dans cette dynamique de recherche sur la mobilité spatiale : notre ambition est de dresser un état des lieux des travaux menés depuis une cinquantaine d’années en identifiant les avancées qui peuvent contribuer à mieux saisir les pratiques de circulation.
L’étude de la mobilité spatiale est marquée par un éclatement entre divers champs de recherche. Ce constat, déjà évoqué dans l’avant-propos, n’est pas nouveau, mais force est de constater qu’il est encore d’actualité (Kaufmann et Vincent-Geslin, 2012) quarante ans après que des auteurs comme D. Courgeau ont souligné la nécessité d’une approche globale, articulant les différentes échelles spatio-temporelles de la mobilité. La structure de cette première partie n’échappera pas à cette division, imposée par la segmentation de la production scientifique sur la mobilité. Mais l’enjeu, répétons-le, est bien de s’affranchir de cette division, tout en puisant dans les apports produits dans chacun des champs d’études de la mobilité.
Le premier chapitre, « L’approche biographique des mobilités résidentielles », est consacré aux changements de logement, quelle que soit la distance séparant les logements…