Chapitre
Comment expliquez-vous la « crise des banlieues » de novembre 2005 ? Quels sont pour vous les facteurs déclenchants ? Est-ce un accident ou cet événement fait-il partie d’une structure plus large ?
H.L. : Cette crise relève à mon sens de l’accident, mais de l’accident probable… La mort de deux adolescents a joué un rôle déclenchant, à l’évidence, puisque les émeutes se sont d’abord développées en Seine-Saint-Denis, dans des villes proches de Clichy et Montfermeil, où ces événements eurent lieu. Par ailleurs, les émeutes ont touché plus particulièrement l’est du département, dans des villes qui avaient été ces vingt dernières années moins marquées par la violence urbaine ou la délinquance… mais qui étaient dans la partie la plus proche de l’épicentre de l’incident déclencheur. Tout part donc d’un accident.
Cela dit, cet événement est unique en son genre – c’est un fait divers d’ordre particulier puisque ces jeunes n’étaient pas en train de faire un cambriolage : ils se sont sentis poursuivis par la police… L’étaient-ils ou non ? Cela est discutable. Ce qui est sûr, c’est qu’il existe dans ces quartiers un climat dans lequel les jeunes s’enfuient dès qu’ils voient la police, même s’ils n’ont rien fait. Il y a donc un rapport très particulier entre les jeunes et la police… En outre, c’était la période du Ramadan, et ils étaient pressés de rentrer chez eux, avant que le jour ne soit tombé.
Mais il y a aussi une structure qui a rendu favorable l’apparition des émeutes…
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- Mis en ligne sur Cairn.info le 15/07/2019
- https://doi.org/10.3917/sh.bedin.2011.01.0079
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