Chapitre
On parle beaucoup des jeunes des banlieues, mais on les connaît mal. D’où l’intérêt de cette enquête exceptionnelle au cœur des bandes de jeunes, un microcosme avec ses liens de solidarités, ses codes mais aussi ses lois implacables.
« Quand j’avais 15 ou 16 ans, comment j’étais méchant (silence). C’était l’époque où je me battais avec mon père (silence) et dans la rue (silence), où j’ai dormi dans les caves, où j’ai été éjecté de l’école. Dans la rue je me battais pour n’importe quoi, juste pour avoir le respect. Parce que si j’avais pas été une teigne, j’aurais mangé une dépression. Si t’es rien dans la société et rien dans la rue, tu coules rapide. Personne ne tient le coup ! » Tout est dit. Dans ces quelques mots, Abdelkrim, d’une cité de Paris-Nord, décrit l’essentiel : la famille déstructurée (« je me battais avec mon père »), l’échec scolaire (« j’ai été éjecté de l’école »), l’univers guerrier où l’on doit s’imposer par la force (« dans la rue, je me battais pour n’importe quoi »), la quête de reconnaissance (« juste pour avoir le respect »).
Voilà les thèmes autour desquels est construite cette passionnante enquête qui nous plonge au cœur des cités « chaudes » de la banlieue française. Thomas Sauvadet, jeune sociologue, connaît ce monde de l’intérieur pour avoir grandi dans une cité de la région parisienne. Ce qui lui a permis de mener son enquête dans trois cités chaudes : deux de la région parisienne, la dernière à Marseille. Des cités, pas des ghettos.
L’univers de la cité, rappelle tout d’abord T…
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- Mis en ligne sur Cairn.info le 15/07/2019
- https://doi.org/10.3917/sh.bedin.2011.01.0072
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