Chapitre
En France, les investigations sociologiques sur le temps ont connu des fortunes diverses. Après avoir longtemps été tenues en sommeil, elles ont bénéficié d’un regain d’intérêt grâce à la promotion des politiques d’aménagement et de réduction du temps de travail qui ont scandé les trois décennies inaugurées par l’arrivée de F. Mitterrand au pouvoir. De nombreuses investigations empiriques ont alors été menées, dont une grande partie sur commande et avec le soutien des services de recherche du ministère du Travail. Après 2002, point de départ du premier septennat de J. Chirac, les financements se sont taris. Que pouvons-nous dire aujourd’hui, en dépit de cet affaiblissement de l’intérêt politique et donc des commandes sur le sujet, à propos du temps de travail ?
Avant de fournir quelques éléments de réponse à cette question, il me semble que, en tant qu’objet de recherche, le temps de travail cumule deux caractéristiques intéressantes. Les mutations qui l’affectent ont d’abord été l’occasion, au cours de la dernière décennie, de lectures rétrospectives qui ont bousculé nos anciennes façons de voir. En procédant à une relecture sur le long terme des luttes, des négociations et des réglementations, P. Fridenson et B. Reynaud (2004) ont mis en évidence, par exemple, l’absence de linéarité du processus de réduction des normes, ou encore la multitude des acteurs (syndicats, État, organismes internationaux, mouvements hygiénistes…) qui, à un titre ou à un autre, ont pu peser sur l’évolution des régulations…
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Auteur
- Mis en ligne sur Cairn.info le 01/07/2012
- https://doi.org/10.3917/eres.cingo.2012.01.0017
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