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L’alternative psychothérapie ou médicaments peut paraître iconoclaste : ces deux approches thérapeutiques ont des objectifs et des mécanismes d’action différents, et ne peuvent donc pas être placées sur le même plan et comparées. Pourtant, dans la « vie réelle », la question se pose souvent en ces termes. Du point de vue du psychiatre, une personne en demande de soins peut relever de l’une de ces deux situations assez différentes : elle peut être en souffrance dans l’ici et maintenant et chercher un soulagement assez rapide, ou elle peut avoir conscience de fragilités psychologiques durables et souhaiter les atténuer pour aller mieux, surtout dans l’avenir. Classiquement, la première situation conduirait plutôt à une proposition de médicament, et la seconde, de psychothérapie. Ce principe n’est pas faux, mais demande à être nuancé.
Une médication est considérée comme indispensable dans les troubles psychiatriques graves comme la schizophrénie, les troubles bipolaires de l’humeur, ou encore des dépressions très sévères dites mélancoliques. Les risques suicidaires et/ou de désinsertion sociale y sont tels que ne pas secourir le patient serait une faute éthique et professionnelle grave. Dans ces cas, les psychothérapies seules ne peuvent être suffisantes.
En revanche, les pathologies moins sévères (dépressions simples, phobies ou troubles obsessionnels compulsifs) peuvent être traitées par l’une ou l’autre des approches. La décision repose sur des facteurs individuels comme la nature des symptômes, l’histoire du patient et sa personnalité, ses attentes…
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- Mis en ligne sur Cairn.info le 08/08/2019
- https://doi.org/10.3917/sh.marmi.2016.01.0163
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