Chapitre
Le déni de grossesse désigne la méconnaissance de la gestation au-delà du début du 3e mois, voire jusqu’à l’accouchement, par la femme et par son entourage.
La méconnaissance par la femme enceinte de sa gestation était déjà signalée par des accoucheurs au xviie siècle. Des psychiatres du xixe siècle comme É. Esquirol et L.V. Marcé rapportent quelques cas d’aliénées hospitalisées à La Salpêtrière à Paris n’ayant pas eu connaissance de leur grossesse, ni de la naissance, ni même de l’existence de l’enfant. Quant au terme de « déni » de grossesse apparaît dans la littérature psychiatrique dans les années 1970.
On a même proposé de le faire figurer dans le DSM (manuel international de diagnostic en santé mentale). Il paraît plus juste d’envisager le terme de grossesse « méconnue » ou « inconsciente », le concept de déni ayant une connotation psychiatrique et étiologique très restrictive (il renvoie habituellement au refus psychotique de la réalité). Depuis la seconde moitié du xxe siècle, les réglementations en Europe conduisent à la déclaration et au suivi médical de toute gestation : non reconnue (ou cachée intentionnellement), la grossesse constitue par conséquent une situation pathologique. Mais le phénomène recouvre des configurations diverses.
Les femmes concernées voient leur cycle menstruel plus ou moins maintenu, ce fait venant entretenir la méconnaissance de leur état. Les mouvements actifs du fœtus (qui débutent au 4e mois) ne sont pas perçus, ou bien sont interprétés comme des manifestations intestinales…
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- Mis en ligne sur Cairn.info le 08/08/2019
- https://doi.org/10.3917/sh.marmi.2016.01.0129
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