L’histoire des relations internationales résulte d’une évolution séculaire : à l’origine « histoire diplomatique » ou « diplomatic history », elle est devenue « histoire des relations internationales » ou « international history » après la première guerre mondiale, et même véritablement seulement après 1945. À ce changement de dénomination correspond un rapprochement avec les autres disciplines des relations internationales, et une plus grande interaction pluridisciplinaire. En même temps, le maintien et même la résurgence récente du terme « diplomatique » à côté du terme « international » dans de nombreux travaux ou titres de revue témoignent d’une tension interne à la discipline, ainsi que d’une tension (pas forcément négative) avec les autres disciplines des relations internationales.
Dans le champ de la discipline historique, l’histoire des relations internationales n’ignore évidemment pas les évolutions et les nouvelles recherches (la montée en puissance de l’« histoire culturelle » constituant l’exemple le plus récent). En même temps, tout en s’enrichissant des apports nouveaux, elle est fidèle aux méthodes positivistes classiques de l’analyse historique : elle reste fondée sur l’étude des sources documentaires. Or il se trouve que le domaine des relations internationales, mettant en jeu la souveraineté des États, les précédents, les accords juridiques, etc., suscite la production d’une considérable documentation, tandis que l’importance des thèmes concernés provoque l’attention et le témoignage des acteurs de toutes catégories (hommes politiques, fonctionnaires, journalistes, etc…