Chapitre
Quelle place ont les clients (ici les particuliers) dans la construction de
la légitimité des professionnels des banques en contact avec eux ? Comment
– à quel titre et à quel degré d’importance – interviennent-ils dans la
manière dont cette activité professionnelle, au-delà de ses définitions officielles, prend consistance, et est plus ou moins reconnue ? Au-delà de ses
aspects les plus généraux, la question posée ici prend une tournure toute
particulière parce qu’elle concerne des professionnels intervenant sur un
marché de services dont l’extension aux particuliers est assez récente
[Cusin, 2002], et de ce fait, ne va pas de soi. Est-il d’ailleurs pertinent de
parler de professionnels quand on se situe sur le terrain de la logique
marchande [Freidson, 2001] ? Les efforts consentis par les banques depuis
une vingtaine d’années pour construire une image professionnalisante de
leurs commerciaux, à travers les publicités vantant leur compétence et leur
dévouement, ainsi qu’à travers l’usage généralisé du nom de profession
« conseiller », suggèrent qu’il y a là, au moins à leurs yeux, un enjeu non
négligeable : il s’agit de tenter de faire reconnaître les banques et leurs
professionnels comme acteurs légitimes dans un domaine allant du crédit à
l’assurance des biens en passant par la gestion quotidienne de l’argent,
l’épargne et le placement.
La question du « rôle » ou de la « place » que pourraient tenir les clients
dans cette légitimation se heurte d’emblée à la coexistence ambiguë, dans
ce contexte professionnel, de plusieurs figures du client [Cochoy, 2002] –
ambiguïté à peine voilée par le leitmotiv en apparence univoque mis e…
Plan
Auteur
Cité par
- Mis en ligne sur Cairn.info le 25/11/2010
- https://doi.org/10.3917/dec.demaz.2010.01.0310
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