Chapitre
La fabrique de la nouvelle Afrique, c’est la ville, pour le meilleur et pour le pire. L’explosion urbaine accompagne la décolonisation, elle s’intensifie avec les entreprises ou les essais de développement, elle en est le révélateur. Dans les années de l’immédiat après-guerre, les paysages urbains pouvaient être répartis selon deux catégories : ceux qui avaient été façonnés par l’histoire proprement africaine, ainsi, les villes de la zone soudanienne ou les cités associées aux civilisations du Bénin ; ceux qui avaient résulté des implantations coloniales en traduisant la triple emprise des puissances, politico-militaire, économique et culturelle. En moins de trois décennies, les seconds devinrent les lieux de la grande transformation, le front avancé d’une modernité procédant par poussées et arrêts. Les anciens centres coloniaux ont été convertis en chantiers de l’indépendance, en « scènes » où les peuples libérés souhaitaient manifester la réappropriation de leur histoire et leur capacité de réaliser le progrès. Le mouvement avait été lancé, mais il était difficilement contrôlable ; il restait soumis aux effets de la dépendance et des vicissitudes d’une vie politique souvent perturbée ou convulsive. Certaines des villes ont vite atteint l’état de masse critique, dont Lagos sur la façade occidentale du continent et Kinshasa dans la cuvette congolaise.
Brazzaville se range dans une position moyenne comparée à la capitale qui lui fait face, sur l’autre rive du Stanley-Pool…
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- Mis en ligne sur Cairn.info le 01/04/2012
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