Chapitre
Les villes d’Afrique centrale sont nées de la colonisation ; et l’établissement choisi par de Brazza, en octobre 1880, aux abords du Stanley Pool et de la petite rivière M’Foa en raison de son importance géographique, devait servir de cadre non seulement au développement d’une grande capitale administrative, mais encore à la poussée rapide d’une véritable culture négro-urbaine. Selon la formule du géographe J. Dresch, la ville, « création de blancs, se peuple de noirs » ; elle bouleverse le peuplement des pays avoisinants, établit de nouveaux types de relations sociales, élabore des patterns culturels originaux ; on la dit, d’après le vocabulaire employé couramment en Afrique centrale, peuplée d’éléments « évolués » ou « détribalisés », ce qui est reconnaître par une terminologie plus ou moins adéquate l’ampleur des transformations psychologiques qu’elles suscite. La ville noire moderne représente donc un phénomène complexe ; la caractéristique la plus apparente est, partout, l’observation d’un accroissement rapide, démesuré par rapport au potentiel démographique et économique des régions qu’elle domine, et d’une stricte dépendance à l’égard de la société coloniale qui a provoqué son apparition.
Tout cela est bien apparent, si l’on retrace d’une manière sommaire — faute de documents suffisamment nombreux — l’histoire de Brazzaville. C’est à l’occasion du troisième voyage de Savorgnan de Brazza au Congo que de Chavannes fut chargé, en avril 1884, de créer réellement et d’administrer le poste établi sur les bords du Stanley Pool…
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- Mis en ligne sur Cairn.info le 01/04/2012
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