Chapitre
Devant une société aussi changeante dans sa composition que l’est la ville négro-africaine, aussi riche de rapports nouveaux, qui s’imposent immédiatement au villageois d’hier, et d’innovations plus ou moins éphémères, on doit se demander quels sont les facteurs de cohésion et quels sont les groupements qui maintiennent une relative stabilité. C’est afin d’aborder un tel problème que nous avons conduit cette partie de l’enquête essentiellement à Poto-Poto ; ce centre n’ayant pas l’avantage de la relative unité ethnique qui caractérise Bacongo. Par ailleurs, certains auteurs n’hésitent pas à – présenter la ville africaine comme assurant, à un haut degré, une fonction « éducatrice » ; elle obligerait à l’apprentissage des formes modernes d’organisation sociale, elle servirait de cadre à une véritable éducation politique. Ainsi, un second domaine s’ouvrait à notre recherche qui n’oubliait cependant pas que la ville n’est nullement « eurafricaine », comme l’affirmait récemment l’ethnologue H. Labouret, mais divisée — en Brazzavilles noires et Brazzaville blanche — et porteuse de conflits plus ou moins actualisés selon les circonstances.
La sociologie des groupements constitue un domaine d’une extrême richesse ; elle dispose de la plus grande partie des matériaux recueillis par les sociologues et les anthropologues ; elle est chargée de tout un matériel conceptuel qui souvent déconcerte l’enquêteur se trouvant en bataille avec la complexité sociale. En ce domaine, l’effort massif de collecte des documents, réalisé par la sociologie américaine, demeure à l’opposé de l’effort de conceptualisation entrepris par les sociologues français — dont C…
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- Mis en ligne sur Cairn.info le 01/04/2012
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