Chapitre
Le vendredi 10 mars 2006, en soirée, Robert Feliciaggi, conseiller territorial divers droite (DVD) à l’assemblée de Corse et maire du village de Pila-Canale (Corse du Sud) est assassiné sur le parking de l’aéroport d’Ajaccio. Il vient de débarquer du continent et, au moment où il ouvre le coffre de sa BMW, un individu lui tire deux balles de calibre .38 dans la tête, à bout portant. Il décède peu après à l’hôpital. Une véritable embuscade contre un personnage pittoresque, typique de ce que la Corse produit souvent : « un homme à services », selon l’expression insulaire. Son enterrement trois jours plus tard à Pila-Canale est un événement à la fois populaire et mondain. Deux mille personnes s’y pressent, dont de nombreuses personnalités : l’évêque d’Ajaccio, le préfet de région, le président UMP de l’assemblée de Corse, des élus de l’île de toutes tendances politiques, le directeur de cabinet et ministre du président congolais Denis Sassou N’Guesso, mais aussi la voyoucratie insulaire représentée par exemple par Jean-Baptiste Jérôme Colonna, dit « Jean-Jé », etc. Sur le parvis de l’église, plusieurs élus insulaires saluent sa « fidélité », son « intégrité », sa « loyauté », sa « générosité ». Qui vient-on d’enterrer ainsi qui mérite tant de considération posthume ?Robert Feliciaggi, né en 1942 au Cap, en Afrique du Sud, a fait fortune en Afrique, surtout de l’Ouest, en contrôlant les principaux casinos, loteries et PMU d’une douzaine de pays : Bénin, Cameroun, Congo-Brazaville, Côte d’Ivoire, Gabon, Guinée, île Maurice, Madagascar, Mali, Niger, Sénégal et Togo – agrémentés souvent d’hôtellerie ; et en Angola de pêche…
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- Mis en ligne sur Cairn.info le 29/10/2021
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