Commençons par un constat (alarmant) et un vœu (démocratique). En Europe, la consommation de drogues, en particulier de cannabis et de cocaïne se banalise. Leur usage « festif » se normalise, provoquant des dégâts sanitaires sans doute considérables. Par ailleurs, une démocratie peut être jugée saine quand ses élus sont réellement représentatifs de la population, c’est-à-dire en conformité avec ses mœurs. Il faut croire alors que certains parlementaires européens sont vraiment des hommes et des femmes de leur temps : en effet, comme nombre de leurs électeurs, ils semblent consommer des drogues. Trois faits-divers survenus en Europe, au xxie siècle, ne peuvent que susciter un profond étonnement.
En 2005, des journalistes de la télévision allemande Sat-1 procèdent à 46 relevés de traces dans des toilettes et des bâtiments du Parlement européen à Bruxelles. Presque tous les prélèvements se révèlent positifs à la cocaïne : 41 sur 46. Une porte-parole du Parlement européen, Marjory Van Den Broeke, exprime sa surprise – ce qui est plutôt rassurant –, met en doute le protocole des prélèvements – réplique normale – et explique que la cocaïne n’est pas un vrai problème parmi les personnels bruxellois. Mais en utilisant un étrange argumentaire : « Il semble que les découvertes faites soient dans la ligne d’autres découvertes dans d’autres bâtiments publics. » On n’ose comprendre ! Cependant, le professeur Fritz Sorgel, de l’Institut pour la recherche biomédicale et pharmaceutique de Nuremberg, qui a analysé les échantillons, se montre formel en expliquant que les quantités retrouvées sont trop importantes pour avoir été simplement amenées par des vêtements : « Les volumes étaient trop importants et retrouvés dans trop d’endroits…