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La trajectoire personnelle et scientifique d’Ilana Löwy s’apparente à une immense traversée des frontières : de la Pologne et d’Israël à la France en passant par les États-Unis et l’Angleterre, de la biologie médicale à l’histoire des sciences et à la sociologie, des archives aux entretiens, de l’engagement en faveur des Palestiniens aux études de genre, son itinéraire est marqué par le mouvement, les écarts, les bifurcations et les défrichements. Si la figure de Ludwik Fleck reste une référence toujours présente dans ses travaux, d’autres points d’appui stabilisent ce parcours gyrovague : Ilana Löwy interroge continuellement les pratiques savantes ; elle éprouve la pertinence des concepts ; elle se déprend des débats piégés entre réalisme et constructivisme.
À partir de ces ancrages, Ilana Löwy, joue sur de nombreuses variations thématiques. Ce sont d’abord les recherches sur l’histoire de l’immunologie, du cancer et les rapports à l’innovation thérapeutique qui mobilisent son attention ; viennent ensuite les travaux sur la fièvre jaune au Brésil et ses implications politiques ; « l’emprise du genre » occupe également une part importante des analyses de l’historienne des sciences. Enfin plus récemment, les technologies du diagnostic prénatal, leurs soubassements éthiques, les écarts entre les promesses qu’ils concentrent et leurs usages concrets ont orienté ses enquêtes. Cette multiplication des objets d’analyse s’accompagne d’un étoilement des points de vue et d’une participation active à la vie académique : la chercheuse mobilise par exemple l’histoire de l’art de Panofsky pour démonétiser la lutte constructivisme vs…
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Auteurs
- Mis en ligne sur Cairn.info le 29/06/2022
- https://doi.org/10.3917/zil.010.0231
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