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Depuis les attentats du 11 septembre 2001 l’Europe subit une menace diffuse qui s’est manifestée par une série d’attaques terroristes de natures différentes. En France, les attentats de 2012, 2015 et 2016 marquent un accroissement significatif de la menace et témoignent de la diversité des opérations terroristes envisagées. Certaines de ces opérations visent à générer des crises majeures en usant des logiques d’attentat multi-sites ou de sur-attentat. La présente contribution entend interroger tout d’abord le rapport entre crise et terrorisme pour ensuite formuler des pistes de réflexions et propositions en vue d’améliorer les dispositifs existants (prévention et gestion) des crises majeures.
Le général Lucien Poirier dans son opuscule sur les « éléments pour une théorie de la crise » insistait sur la nécessité, dans le contexte de la Guerre froide, « d’accorder un regard neuf sur le fait-crise » afin non seulement de « déchiffrer le sens de la crise » mais aussi de « s’armer intellectuellement pour agir-en-crise » (Poirier, 1982). Ces réflexions, qui sont toujours d’actualité, étaient motivées par un constat : la multiplication des crises est la conséquence de la dissuasion nucléaire et de l’impossibilité d’un conflit direct entre les deux Grands ce qui a favorisé la mise en place de stratégies d’actions indirectes (Poirier, 1976 ; Meszaros, 2005). Cette situation de blocage nucléaire est à l’origine de l’autonomisation du concept de crise dans le champ de la conflictualité…
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Auteur
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Thomas Meszaros est Maître de conférences en science politique à l’Université Lyon 3 (CLESID-EA 4586), il dirige l’Institut d’Etude des Crises. Ses travaux de recherche portent sur les relations internationales et sur les théories, les modélisations et la gestion des crises. L’auteur tient à remercier Patrick Lagadec et Antony Dabila pour leurs conseils avisés.
- Mis en ligne sur Cairn.info le 06/11/2017
- https://doi.org/10.3917/secug.173.0071
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