Sécurité Globale – Vous exercez les fonctions de Coordonnateur national du renseignement depuis le 21 juillet 2008. Vous êtes d’ailleurs le premier titulaire de ce poste nouveau, dont la création avait été proposée par le Livre blanc. Vous êtes également directement rattaché au chef de l’État. Comment êtes-vous organisé au quotidien et quelles sont vos missions principales ?
Bernard Bajolet – Ma mission principale est de faire travailler les services entre eux et de m’assurer que les renseignements circulent bien entre lesdits services, qu’il n’y ait pas de double emploi, que les possibilités de mutualisation soient exploitées au maximum. Car, on le voit dans d’autres exemples internationaux, y compris dans le cas américain, parfois, on peut risquer de manquer une menace d’attentat parce que les services n’ont pas bien communiqué entre eux. C’est ma première et principale mission : que les services travaillent bien ensemble, se communiquent les informations et se répartissent le travail, de façon à être, en fonction des moyens qui sont les nôtres, le plus efficace possible.
Ma seconde mission est de faire remonter le renseignement à nos autorités politiques. Avant la réforme qui a vu la création de mon poste, les renseignements remontaient par différents canaux et pas toujours de façon systématique. Mon rôle est donc de mobiliser l’ensemble des renseignements fournis par nos différents services et de faire remonter au Président et au Premier ministre ceux qui méritent d’être portés à leur connaissance…