CAIRN.INFO : Matières à réflexion

Lors de sa visite officielle au Royaume-Uni, le président Sarkozy annonça à l’auditoire britannique son intention d’envoyer « un millier d’hommes » supplémentaire en Afghanistan. De nombreuses analyses de politique étrangère ont fleuri depuis cette annonce pour tâcher d’apprécier les mobiles de ces renforts sur zone. Essayons plutôt de replacer la décision du président français dans un double contexte, historique et philosophique, non pour la comprendre psychologiquement, mais afin de proposer une autre perspective pour jauger de sa pertinence.
La littérature sur la Guerre froide et sur l’interdit nucléaire qui surplombait les relations internationales foisonne. Des auteurs comme Pierre Hassner ont comparé les essayistes et les courants politiques occidentaux de cette période en fonction de leurs interprétations du conflit interétatique associé au risque nucléaire. Si l’on joint à ces études comparatives l’analyse de Graham Allison sur la crise des missiles de Cuba, les propos de Lucien Poirier, et d’autres travaux contemporains, nous obtenons non pas une historiographie, le survol étant beaucoup trop bref pour mériter ce titre, mais une grille de lecture très intelligible pour saisir la tournure actuelle de certains conflits internationaux.
Avant la crise des missiles cubains, les courants américains de la politique étrangère avaient rejeté la guerre nucléaire dans le domaine de l’interdit, donc de l’impensable. Et pour cause, une majorité d’intellectuels et de stratèges civils voyaient les États comme des êtres rationnels refrénés dans leur audace par l’intérêt hégémonique de la survie…

Français

L’histoire civilo-militaire des États-Unis semble s’ouvrir actuellement sur une disjonction entre la réflexion et l’action militaire. La seconde dans les faits précéderait la première, au moment où la plus grande puissance mondiale paraît s’acheminer vers une attitude plus impériale. À cet égard, entre intérêt de proximité civilisationnelle et divergence de situation stratégique, quelle conduite la France doit-elle choisir ?

English

The civilian and military history of the United States seems at the moment opening a disjunction between the militaries reflexion and action. The second one in the facts should come before the first one when the first power appears to head for an imperial attitude. In that case, between civilization proximity interest and strategic situation divergence, which type of action shall France take ?

Laurent Danet
Doctorant en science politique option relations internationales à l’université Lyon III.
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Mis en ligne sur Cairn.info le 01/10/2016
https://doi.org/10.3917/secug.005.0123
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