L’année 2007 a été marquée dans le monde des services par deux événements fondateurs : l’annonce de la fusion des services de renseignement dépendant du ministère de l’Intérieur et la création d’une délégation parlementaire au renseignement. La première nouveauté reste encore un chantier dont les potentialités et les risques ne sont pas encore connus ou évalués. En revanche, la délégation parlementaire est prête à travailler. Ses membres connaissent les possibilités et les limites de leur action, au regard des pratiques des démocraties qui, toutes, permettent à leurs parlementaires de jeter un regard plus ou moins acéré sur leurs services de renseignement.
La loi promulguée par le président de la République le 9 octobre 2007 institue une délégation parlementaire au renseignement. Elle a « pour mission de suivre l’activité générale et les moyens des services spécialisés à cet effet placés sous l’autorité des ministres chargés de la sécurité intérieure, de la défense, de l’économie et du budget ». En clair, il s’agit, au titre de l’Intérieur, de la Direction de la surveillance du territoire (DST) et de la Direction centrale des renseignements généraux (DCRG). Au titre de la Défense, ce sont la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE), qui se trouve sous la tutelle administrative de l’Hôtel de Brienne, la Direction du renseignement militaire (DRM) et la Direction de la protection et de la sécurité de la défense (DPSD) qui seront suivies. Au titre de Bercy, c’est la Direction nationale du renseignement et des enquêtes douanières (DNRED) et la cellule Traitement du renseignement et action contre les circuits financiers clandestins (TRACFIN) qui sont concernées…