CAIRN.INFO : Matières à réflexion

1 L’augmentation marquée, conforme aux prévisions, du nombre et de la proportion des personnes âgées en Europe, suscite un débat croissant sur l’ampleur actuelle et future du soutien familial disponible. Ce débat est souvent présenté de manière plutôt alarmiste, à la lumière d’éléments attestant d’un déclin rapide de la corésidence intergénérationnelle et d’une forte augmentation de la proportion de personnes âgées vivant seules. Cependant, même si ce recul est perceptible dans un grand nombre de pays, on constate une diversité considérable des modes de vie des personnes âgées entre pays européens : en général, la proportion de personnes âgées vivant avec l’un de leurs enfants est plus élevée dans les pays du sud et de l’est de l’Europe que dans ceux du nord (Pampel, 1983; van Solinge, 1994; Bartiaux, 1991; Grundy, 1996; Tomassini et al., 2004).

2Il est depuis longtemps admis que la corésidence ne constitue qu’un indicateur partiel de la solidarité et du soutien familial. Des informations sur d’autres types d’échanges sont nécessaires et une approche comparative peut servir à mettre au jour les facteurs qui influent leplus sur cette solidarité (Shanas et al., 1968). Une nouvelle littérature consacrée à d’autres formes d’échange intergénérationnel se développe sur la base d’analyses de données relatives à certains pays ou à certaines régions à l’intérieur de ces pays (Attias-Donfut, 1995; Dewit et al., 1988; Grundy et al., 1999; Grundy, Shelton, 2001; Kaufman, Uhlenberg, 1998; Lawton et al., 1994). Les études comparatives, dont le nombre progresse lui aussi, montrent généralement que les contacts familiaux, ainsi que la corésidence, sont plus fréquents dans le sud que dans le nord de l’Europe (Farkas, Hogan, 1995; Glaser et al., 1998; Höllinger, Haller, 1990; Murphy, 1996; Reher, 1998; Walker, 1993).

3Nombre de ces études ne tiennent pas compte de l’existence d’enfants, or la proportion de personnes âgées sans enfant varie beaucoup entre les pays européens (Grundy, 1996; Prioux, 1993). Cependant, même lorsque ces contrastes sont pris en considération, des écarts marqués subsistent entre les pays (Murphy, Kalogirou, 2004). Ainsi, Lowenstein et al. (2003) ont collecté des données comparables sur la solidarité familiale intergénérationnelle dans certaines régions de quatre pays européens et constaté que, en Espagne, 90% des personnes âgées voyaient leurs enfants sur une base hebdomadaire, contre seulement 56% en Allemagne.

4Ces disparités soulèvent plusieurs questions importantes sur les explications possibles et l’évolution des relations familiales dans une Europe vieillissante. La notion de culture familiale a été avancée pour expliquer la plus forte solidité apparente des liens familiaux au sud qu’au nord de l’Europe (Banfield, 1958; Reher, 1998), même si cela ne permet pas de comprendre pourquoi des différences culturelles sont apparues et subsistent. On peut aussi mentionner les divergences en termes de politiques sociales et économiques et de niveaux de vie : dans certains pays, ces facteurs peuvent permettre aux personnes âgées de bénéficier de réseaux de soutien plus étendus, y compris pour l’aide/les soins, qui vont au-delà de la famille (Daatland, Herlofson, 2003). Cette dernière hypothèse est en partie étayée par des études, en général au sein d’un même pays et en particulier aux États-Unis, qui montrent que les catégories les plus privilégiées (avec un revenu et un niveau d’études plus élevés), semblent entretenir moins de contacts avec leur famille que le reste de la population (Clark, Wolf, 1992; Silverstein, Bengtson, 1997; Grundy, Shelton, 2001; Henretta et al., 2002). La généralisation de ces caractéristiques peut conduire à un déclin de la fréquence des rencontres et autres échanges familiaux. De même, la diffusion de situations actuellement très rares chez les personnes âgées d’Europe méridionale, mais plus courantes dans le Nord – comme le divorce et les changements sous-jacents qui font qu’il est mieux accepté –, peut également être considérée comme un défi potentiel pour la solidarité familiale dans un plus grand nombre de pays qu’actuellement. Plusieurs études montrent, en effet, que le divorce des parents se traduit par des contacts plus distendus et une moindre aide réciproque, en particulier entre les pères et leurs enfants (Dykstra, 1998; Barrett, Lynch, 1999; Grundy, 2005).

5Nous nous appuyons ici sur des données globalement comparables issues d’enquêtes menées dans trois pays européens – la Finlande, la France et l’Italie –, afin d’analyser les écarts dans la proportion de parents âgés qui voient au moins l’un de leurs enfants une fois par semaine ou plus. Ces enquêtes incluent des informations sur le nombre d’enfants des répondants et nos analyses ne portent que sur ceux qui en ont au moins un. Dans un premier temps, les facteurs sociodémographiques influençant l’intensité des contacts sont analysés. Puis, compte tenu de ces résultats et de diverses hypothèses sur la composition à venir de la population en France, l’intensité future des liens intergénérationnels est évaluée dans ce pays. Cet article s’appuie sur une publication antérieure qui comprenait des données analogues, mais non strictement comparables, provenant du Royaume-Uni et des Pays-Bas, ainsi que de la Finlande et de l’Italie (Tomassini et al., 2004). Des données comparables étant depuis disponibles pour la France, nous pouvons reconstituer ici une analyse similaire et examiner la situation française de manière plus approfondie.

? Données et méthodes

6Nous utilisons des données issues d’enquêtes récentes menées en Finlande, en France et en Italie, ce qui nous procure une palette géographique couvrant le nord, l’ouest et le sud de l’Europe. Malheureusement, nous n’avons pu trouver de données comparables pour un pays de l’est de l’Europe. Par ailleurs, la variable retenue est la proportion de parents âgés de 65 ans et plus qui voient l’un de leurs enfants sur une base hebdomadaire. Nous avons inclus les personnes qui vivent avec l’un de leurs enfants, faute de quoi les résultats auraient été faussés, car de grandes différences existent entre les pays quant à l’âge auquel les enfants quittent le foyer parental. Nous avons intégré dans notre analyse des caractéristiques parentales qui sont, ou que l’on suppose être, associées aux disparités dans les liens intergénérationnels ou le besoin d’aide : l’âge, le sexe, l’état matrimonial, deux indicateurs pour le statut socio-économique (le niveau d’études et le fait d’être ou non propriétaire de son logement) et l’état de santé. L’âge est à l’évidence un facteur crucial : plus on vieillit, plus on a besoin d’aide, ce qui peut accroître la fréquence des contacts. De plus, les personnes les plus jeunes peuvent encore avoir des enfants à la maison (en particulier dans le sud de l’Europe où les enfants quittent le foyer familial relativement tard). De nombreuses études révèlent que le sexe exerce une influence sur les contacts familiaux : les contacts entre les mères et leurs enfants sont, généralement, plus fréquents qu’entre les pères et leurs enfants. Nous avons donc analysé séparément les données relatives aux mères et aux pères. Comme nous l’avons déjà indiqué, l’état matrimonial et le niveau d’études des parents constituent également des facteurs importants. Le fait d’être propriétaire de son logement est un indicateur de statut socio-économique, même s’il existe une grande hétérogénéité entre pays européens en termes de schémas de propriété : le fait d’être propriétaire de son logement n’a pas partout la même signification. Enfin, l’état de santé des parents est aussi un facteur potentiellement déterminant, car la mauvaise santé des parents peut pousser les enfants à intensifier les contacts (à l’inverse, cependant, les parents en mauvaise santé seront moins à même de rendre visite à leurs enfants). Nous avons, en outre, inclus dans notre analyse un indicateur relatif au nombre d’enfants en vie : naturellement, plus les parents ont d’enfants, plus ils ont de chances d’en voir au moins un fréquemment.

7Les données françaises et italiennes utilisées dans cette étude sont représentatives de ces pays à l’échelon national, tandis que les données finlandaises proviennent d’une région bien précise présentant, toutefois, des caractéristiques analogues à l’ensemble du territoire.

8Pour la Finlande, les données proviennent de la première vague de l’enquête longitudinale GOAL (Good ageing in the area of Lahti), menée en 2002. Les participants habitent dans la région de Lahti, à environ 100 km au nord d’Helsinki. Les principaux indicateurs démographiques, sociaux et économiques pour cette région étant proches de la moyenne nationale, les données peuvent être considérées comme globalement représentatives de l’ensemble du pays. L’échantillon de population se compose d’hommes et de femmes nés en 1926-1930,1936-1940 et 1946-1950. Au total, 2815 personnes ont participé à l’enquête initiale en 2002. Le niveau d’études a été défini de la façon suivante : faible (enseignement primaire, c’est-à-dire 6 années d’école), moyen (secondaire du premier cycle, 7 à 9 années d’enseignement) et élevé (diplômes du secondaire et au-delà). La variable relative à la santé s’appuie sur une auto-évaluation qui permet de diviser la population en deux catégories : les personnes affirmant présenter un état de santé médiocre ou très médiocre et celles se déclarant en assez bonne, bonne ou très bonne santé. L’âge des enquêtés n’est pas totalement comparable à celui des autres pays et seules ont été retenues les deux cohortes les plus âgées, c’est-à-dire des individus âgés de 62-66 ans et 72-76 ans en 2002. Sur un total de 1908 répondants, ont été exclues 19 personnes qui ne vivaient pas en ménage ordinaire, 356 qui n’avaient pas d’enfants et 16 pour lesquelles il manquait certaines données. L’échantillon retenu compte donc 1517 personnes. Il est plus petit que les échantillons français et italiens et donc la qualité statistique des analyses reposant sur les données finlandaises est inférieure.

9Pour la France, les données proviennent de l’enquête « Handicaps-Incapacités-Dépendance » (HID) réalisée par l’Insee (Institut national de la statistique et des études économiques) en 1998 et 1999 (Désesquelles, Brouard, 2003). Au total, l’échantillon couvre 15000 personnes vivant en institution médico-sociale et 17000 personnes vivant en ménage ordinaire. L’échantillon final exploité ici comprend 5421parents âgés de 65 ans et plus vivant en ménage ordinaire. Le niveau d’études est défini de la façon suivante : faible (enseignement primaire), moyen (secondaire, y compris baccalauréat ou diplôme du secondaire) et élevé (au-delà). Pour la santé, la variable retenue permet de distinguer les personnes présentant des déficiences (physiques, mentales et psychiques) dans leur vie quotidienne de celles qui ne rencontrent pas ces problèmes.

10Pour l’Italie, les données proviennent de l’enquête « Indagine multiscopo sulle famiglie e soggetti sociali » menée en 1998. Cette enquête sociale est réalisée tous les cinq ans par l’Istat (l’institut national italien de la statistique) et couvre un échantillon total de plus de 59000 personnes qui vivent en ménage ordinaire, dont 6802 parents âgés de 65 ans et plus. La variable relative au niveau d’études retenue pour ce pays distingue un niveau élevé (enseignement secondaire général, jusqu’à 18 ans, et enseignement professionnel supérieur, université ou autre établissement d’enseignement supérieur), un niveau moyen (enseignement général intermédiaire, jusqu’à 13 ans) et un niveau faible (enseignement primaire ou en deçà). La variable relative à la santé se fonde sur une question concernant l’existence d’une incapacité qui limite les activités quotidiennes.

11À une analyse descriptive des caractéristiques de la population étudiée (utilisant les pondérations fournies par les organismes de collecte de données), fait suite l’analyse de régressions logistiques qui tentent d’expliquer les écarts dans la proportion de parents ayant des contacts hebdomadaires avec leurs enfants.

? Les caractéristiques des populations âgées finlandaises, françaises et italiennes

12Le tableau 1 regroupe les caractéristiques des échantillons utilisés dans cette analyse. En raison de la méthodologie adoptée, l’échantillon finlandais a une distribution par âge plus jeune que les deux autres, l’échantillon français étant plus âgé que l’italien. Ces disparités n’auront toutefois pas d’influence sur les résultats des régression logistiques, l’âge étant intégré comme variable explicative.

13La proportion de personnes âgées ayant trois enfants ou plus est plus élevée en France, celle ayant deux enfants étant plus forte en Finlande. Ces différences reflètent des écarts bien connus dans les profils historiques de fécondité. Le taux de fécondité en France est parmi les plus élevés d’Europe pour les cohortes nées avant 1930 (Grundy et al., 2004).

Tableau 1

Distribution des parents âgés de 65 ans et plus (62-76 ans en Finlande) en fonction des variables utilisées dans l’analyse

Tableau 1
Tableau 1 Distribution des parents âgés de 65 ans et plus (62-76 ans en Finlande) en fonction des variables utilisées dans l’analyse ItalieFinlande France FHFH FH (n=3741)(n=3061)(n=767)(n=750) (n=3218)(n=2203) Âge 65-74 ans (62-66 ans pour la Finlande) 58,663,555,954,3 46,151,6 75 ans et plus (72-76 ans pour la Finlande) 41,434,544,145,7 53,948,4 Nombre d’enfants 1 enfant 25,725,719,38,7 26,223,4 2 enfants 36,638,741,140,8 30,832,1 3 enfants et plus 37,735,639,640,5 43,044,5 État matrimonial Marié(e) 43,884,062,187,9 42,282,5 Célibataire, séparé(e), divorcé(e) 3,52,414,07,7 5,83,9 Veuf(ve) 52,713,623,94,4 52,013,6 Niveau d’études Faible 81,968,676,379,5 54,644,9 Moyen 7,813,416,212,3 40,443,9 Élevé 10,318,07,58,2 5,011,2 Propriétaire de son logement Oui 72,880,186,888,8 66,578,6 Non 27,219,913,211,2 33,521,4 Incapacité (ou mauvaise santé) Oui 25,618,512,514,1 19,722,3 Non 74,481,587,585,9 80,377,7 Rencontre hebdomaire avec ses enfants Oui 6,87,823,936,1 24,328,0 Non 93,292,276,163,9 75,772,0

Distribution des parents âgés de 65 ans et plus (62-76 ans en Finlande) en fonction des variables utilisées dans l’analyse

14La distribution de l’état matrimonial est similaire en France et en Italie, avec une part importante de veuves. À l’inverse, les données finlandaises font apparaître une forte proportion de personnes âgées mariées, célibataires ou divorcées, mais peu de veufs/veuves. Cette situation s’explique par la structure plus jeune de l’échantillon, mais aussi par un pourcentage plus élevé de divorces.

15Dans tous ces pays, une portion considérable de personnes âgées sont propriétaires de leur logement : de 66% pour les femmes françaises à 89% pour les hommes finlandais.

16En ce qui concerne le niveau d’études, il est difficile d’établir une comparaison entre les pays étant donné les différences de classification. L’Italie et la Finlande semblent, toutefois, compter une proportion plus importante que la France de personnes âgées ayant un faible niveau d’études. En Italie, ce phénomène est dû à l’introduction tardive de la scolarisation obligatoire jusqu’à 14 ans. En Finlande, la scolarisation en école élémentaire est obligatoire depuis longtemps, mais les possibilités de suivre des études au-delà ne se sont multipliées qu’après la Seconde Guerre mondiale. En France et en Italie (mais pas en Finlande), on observe des différences marquées selon le sexe, les hommes ayant deux fois plus souvent que les femmes un niveau d’études élevé.

17La comparaison de l’état de santé de ces trois populations est impossible compte tenu des différences de définitions. Toutefois, dans l’interprétation des régressions logistiques, il conviendra de garder à l’esprit qu’avec la définition finlandaise une proportion inférieure de personnes âgées se déclare en mauvaise santé.

18Enfin, la proportion de personnes âgées voyant un enfant au moins une fois par semaine est la plus élevée en Italie (90% des mères comme des pères), puis vient la France (72% des pères et 76% des mères) et pour finir la Finlande (respectivement 64% et 76%). Il faut, là encore, se souvenir que ce dernier échantillon est sensiblement plus jeune et que, par conséquent, leurs enfants sont eux aussi un peu plus jeunes.

? Les déterminants des rencontres entre les parents âgés et leurs enfants : résultats des régressions logistiques

19Les tableaux 2 et 3 présentent les résultats des régressions logistiques effectuées sur la probabilité des pères et des mères âgés de voir au moins une fois par semaine l’un de leurs enfants (corésidence comprise).

Tableau 2

Résultats des régressions logistiques sur la proportion de mères voyant l’un de leurs enfants au moins une fois par semaine

Tableau 2
Tableau 2 Résultats des régressions logistiques sur la proportion de mères voyant l’un de leurs enfants au moins une fois par semaine (coefficients et erreurs standard) ItalieFinlande France Intercept 3,31 (0,17)1,29 (0,19) 1,52 (0,11) Âge (réf. 65-74) 75 ans et plus 0,00 (0,15)0,28 (0,09)** 72 ans et plus - 0,11 (0,18) Niveau d’instruction (réf. faible) Élevé - 0,31 (0,22)0,14 (0,35) - 1,02 (0,19)** Moyen - 0,63 (0,21)**0,00 (0,24) - 0,40 (0,09)** Nombre d’enfants (réf. 3 et plus) 1 enfant - 1,11 (0,17)**0,32 (0,25) - 1,08 (0,10)** 2 enfants - 0,42 (0,18)*- 0,02 (0,19) - 0,57 (0,10)** État matrimonial (réf. mariée) Veuve 0,21 (0,15)- 0,26 (0,21) 0,45 (0,09)** Célibataire, séparée, divorcée - 0,35 (0,31)- 0,90 (0,24)** - 0,09 (0,18) Non propriétaire de son logement (réf. propriétaire de son logement) - 0,32 (0,15)*0,47 (0,28) 0,10 (0,10) Présence d’une incapacité (réf. pas d’incapacité) - 0,16 (0,16)0,12 (0,27) - 0,15 (0,10) * P < 0,05; **P < 0,01. Lecture: à âge, niveau d’instruction, état matrimonial, statut de logement et état de santé donnés, en France et en Italie, par rapport aux mères d’au moins trois enfants, celles qui n’en n’ont qu’un ou deux ont moins de chances d’en voir un au moins une fois par semaine (le signe du coefficient est négatif) et les risques de contacts diminuent avec le nombre d’enfants (le coefficient est plus élevé chez les mères d’un enfant que chez celles de deux).

Résultats des régressions logistiques sur la proportion de mères voyant l’un de leurs enfants au moins une fois par semaine

Tableau 3

Résultats des régressions logistiques sur la proportion de pères voyant l’un de leurs enfants au moins une fois par semaine

Tableau 3
Tableau 3 Résultats des régressions logistiques sur la proportion de pères voyant l’un de leurs enfants au moins une fois par semaine (coefficients et erreurs standard) ItalieFinlande France Intercept 3,32 (0,17)0,87 (0,17) 2,79 (0,51) Âge (réf. 65-74) 75 ans et plus - 0,21 (0,15)0,01 (0,10) 72 ans et plus - 0,30 (0,16) Niveau d’instruction (réf. faible) Élevé - 0,20 (0,19)- 0,64 (0,28)* - 1,01 (0,15) Moyen 0,03 (0,21)- 0,36 (0,24) - 0,17 (0,11) Nombre d’enfants (réf. 3 et plus) 1 enfant - 1,04 (0,19)**0,22 (0,23) - 1,14 (0,12)** 2 enfants - 0,55 (0,18)*- 0,01 (0,18) - 0,66 (0,12)** État matrimonial (réf. mariée) Veuf - 0,12 (0,20)- 0,55 (0,37) 0,07 (0,15) Célibataire, séparé, divorcé - 1,83 (0,29)**- 1,82 (0,33)** - 1,16 (0,23)** Non propriétaire de son logement (réf. propriétaire de son logement) - 0,22 (0,17)0,286 (0,28) 0,14 (0,13) Présence d’une incapacité (réf. pas d’incapacité) - 0,10 (0,18)- 0,25 (0,23) 0,13 (0,12) * P < 0,05; **P < 0,01. Lecture: à âge, niveau d’instruction, nombre d’enfants, statut de logement et état de santé donnés, dans tous les pays, par rapport aux pères mariés, les célibataires séparés et divorcés ont moins de chances de voir un de leurs enfants au moins une fois par semaine (le signe du coefficient est négatif).

Résultats des régressions logistiques sur la proportion de pères voyant l’un de leurs enfants au moins une fois par semaine

20Dans tous les pays, les hommes célibataires, séparés ou divorcés (la plupart sont divorcés) ont une probabilité nettement plus faible de voir l’un de leurs enfants toutes les semaines que les hommes mariés. EnFinlande, cette situation se retrouve également chez les femmes. Le veuvage n’influence pas significativement les contacts avec les enfants, sauf en France, où les veuves ont plus de chances de les voir chaque semaine que les femmes mariées. Ce constat est corroboré par des analyses longitudinales antérieures (Delbès, Gaymu, 2002), qui indiquaient que, parmi les personnes de 75 ans, les femmes veuves depuis l’âge de 62ans entretenaient des liens plus forts avec leurs enfants que celles dont le conjoint était encore en vie. En France et en Italie, sans surprise, on constate que plus le nombre d’enfants est élevé et plus les chances des pères et des mères de voir l’un d’entre eux au moins une fois par semaine sont élevées.

21La relation entre le niveau d’études et la fréquence des contacts avec un enfant n’est statistiquement significative que pour les pères finlandais et pour les mères italiennes et françaises : dans tous les cas, plus le niveau d’études est élevé, moins la probabilité de voir ses enfants chaque semaine est forte. Enfin, dans aucun des pays étudiés, l’âge, le fait d’être ou non propriétaire de son logement et la santé ne sont significativement liés à la fréquence des rencontres avec les enfants.

? Les scénarios pour demain

22Grâce à ces résultats, il est possible d’élaborer des scénarios sur l’évolution future des liens intergénérationnels. Pour ce faire, les effets observés de chaque variable explicative ont été maintenus constants et des hypothèses sur les modifications dans la composition de la population ont été établies. Nous avons, ailleurs, présenté différents scénarios envisageables pour la Finlande, l’Italie, la Grande-Bretagne et les Pays-Bas (Tomassini et al., 2004) sur la base de cinq profils, à savoir :

  • le profil médian: valeurs médianes utilisées pour toutes les variables explicatives;
  • le profil avec enfant unique: tous les parents n’ont qu’un enfant;
  • le profil avec niveau d’études élevé: la proportion de la population avec un niveau d’études moyen et celle des hommes avec un niveau d’études élevé sont doublées, tandis que la proportion de femmes ayant suivi un enseignement supérieur est multipliée par quatre;
  • le profil avec taux de divorce élevé: la proportion de parents célibataires, séparés ou divorcés est fixée à 25%;
  • le profil intégrant des projections démographiques par état matrimonial pour 2031: à ces projections démographiques par état matrimonial (Murphy, Kalogirou, 2004) est ajoutée une hypothèse de doublement des proportions de population ayant un niveau d’études moyen et élevé.

23L’effet de ces simulations est minime pour l’Italie : la fréquence des rencontres entre parents âgés et enfants est si élevée que la modification de la composition de la population n’a qu’une influence marginale. L’effet est toutefois supérieur pour la Finlande et la Grande-Bretagne. Avec le dernier scénario intégrant des projections démographiques par état matrimonial, par exemple, la proportion au Royaume-Uni d’hommes âgés voyant leur fille ou fils aîné au moins une fois par semaine tomberait de 46 à 32%, évolution substantielle et potentiellement importante.

24Nous présentons ici les mêmes scénarios pour la France, avec une légère différence dans les hypothèses relatives au niveau d’études : la proportion de personnes ayant un niveau d’études moyen serait multipliée par 1,5 et non par 2 (en effet, d’après le tableau 1 (cf. p. 15) la proportion de Français âgés ayant ce niveau d’études est déjà relativement élevée et nettement supérieure à celle observée dans les autres pays étudiés). Nous en présentons les résultats dans le graphique 1.

Graphique 1

Probabilité pour les parents âgés de voir l’un de leurs enfants au moins une fois par semaine selon différents scénarios à venir pour la France

Graphique 1
Graphique 1 Probabilité pour les parents âgés de voir l’un de leurs enfants au moins une fois par semaine selon différents scénarios à venir pour la France Source: données de base pour 1998, enquête HID.

Probabilité pour les parents âgés de voir l’un de leurs enfants au moins une fois par semaine selon différents scénarios à venir pour la France

données de base pour 1998, enquête HID.

25D’après cette simulation, l’écart le plus important entre la situation actuelle (profil médian) et les différents scénarios est observé dans l’hypothèse d’un enfant unique pour tous les parents âgés. Dans ce cas, toutes choses étant égales par ailleurs, la proportion de pères qui verraient leurs enfants ne serait que de 59% (contre 72% dans l’enquête HID 1998), et celle des mères de 65% (contre 77% actuellement). Il s’agit, toutefois, d’une hypothèse extrême, l’analyse de la répartition des enfants survivants des parents âgés de 45 à 49 ans en 1999 (qui auront donc 75 ans et plus vers 2030) montre que seulement 24% des mères et 28% des pères n’auront qu’un enfant. Dans une projection utilisant ces valeurs, la probabilité de voir l’un de ses enfants au moins une fois par semaine reste grosso modo inchangée pour la France. Il faut cependant garder en mémoire que nous ne prenons ici en considération que les parents. Or, l’on sait que la proportion de personnes âgées sans enfant va augmenter en France (comme ailleurs), mais pas avant 2030 (Murphy, Grundy, 2003).

? Discussion

26Sans nul doute, ces résultats souffrent d’un certain nombre de limites. Un seul indicateur de la solidarité intergénérationnelle, à savoir le contact de visu fréquent est étudié; les coups de main ou le soutien affectif mutuels, l’aide apportée ou la qualité des relations ne sont pas pris en compte. Néanmoins, il semble raisonnable de supposer qu’il existe un rapport entre un contact fréquent et d’autres comportements présentant un intérêt sans doute supérieur pour les décideurs politiques, comme l’aide fournie par les parents âgés à leurs enfants adultes ou, inversement, l’aide (soins compris) apportée par ces derniers à leurs parents âgés souffrant d’une incapacité.

27Les résultats viennent corroborer des constats souvent observés d’une interaction familiale plus active dans les pays du sud de l’Europe (ici représentés par l’Italie) que dans ceux du nord (représentés par la Finlande), la France ayant un statut intermédiaire.

28Que ce soit en France ou en Italie (mais pas en Finlande), la fréquence des rencontres avec les enfants est similaire pour les hommes et les femmes. Les conclusions relatives à l’Italie confirment celles d’études précédentes : dans les pays à forte solidarité familiale, il y a peu de dyades privilégiées entre parents et enfants (par exemple des liens mères-filles, Tomassini et al., 2003). Toutefois, ces résultats s’expliquent peut-être aussi en partie par la technique d’enquête utilisée : pour les couples mariés, seul l’un des époux a été interrogé, et celui-ci peut avoir attribué à son conjoint le même niveau d’interaction avec ses enfants qu’à lui-même.

29De l’analyse des déterminants de la probabilité de rencontrer ses enfants au moins une fois par semaine, il ressort que, dans les trois pays, le fait d’être divorcé, séparé ou de n’avoir jamais été marié diminue significativement les visites entre les pères et leurs enfants. Ces résultats confirment des études antérieures sur le sujet (Cooney, Uhlenberg, 1990; Kaufman, Uhlenberg, 1998; Grundy, 2005). Pour les mères, l’impact de ces états matrimoniaux n’est significatif qu’en Finlande, probablement en raison de la plus grande égalité entre hommes et femmes (comme le prouve la moindre disparité de leur niveau d’études). Le nombre d’enfants influe sur la fréquence des rencontres en France et en Italie, mais pas en Finlande.

30Cependant, la majorité des déterminants considérés n’exercent aucun effet significatif sur la probabilité de voir ses enfants au moins une fois par semaine et, sans nul doute, d’autres variables que nous n’avons pu inclure dans nos analyses doivent jouer. Des renseignements sur les caractéristiques des enfants (proximité géographique, âge, statut vis-à-vis de l’emploi, état matrimonial, etc.) amélioreraient nos modèles; malheureusement, certaines des enquêtes exploitées n’incluaient pas ces variables. Même s’il est vrai qu’en Finlande, la forte proportion de parents ayant un niveau d’études élevé, associée à l’effet considérable du niveau d’études des pères sur les rencontres, permet d’expliquer que peu d’hommes voient régulièrement leurs enfants, ce constat est marginal dans l’analyse des écarts entre la Finlande et les autres pays. Cependant, il faut également rappeler que la faible taille de certains échantillons exploités ne permet peut-être pas d’identifier des effets de moindre ampleur. Le nombre limité de variables explicatives communes aux différentes enquêtes disponibles constitue un autre obstacle important.

31Par ailleurs, les scénarios futurs pour les échanges intergénérationnels suggèrent que les évolutions démographiques et socio-économiques susceptibles de survenir dans les décennies à venir exerceront un impact limité sur la probabilité qu’auront les parents français de rencontrer leurs enfants toutes les semaines, étant donné les propensions actuelles. La diminution du nombre d’enfants, l’augmentation du taux de parents divorcés ou célibataires et l’amélioration du niveau d’études réduiront la probabilité de contacts intergénérationnels, mais pas de manière notable.

32Il est fort difficile de prédire si les comportements en matière de solidarité familiale risquent de se modifier et comment. Mais les quelques données dont nous disposons sur les attitudes à l’échelle européenne font état de très peu de changements en matière de sentiment de responsabilité des jeunes générations vis-à-vis de leurs parents (Commission européenne, 1997). S’agissant des futures recherches nécessaires, il est évident que des analyses incluant une plus vaste palette d’indicateurs sur les échanges et la solidarité intergénérationnels seraient précieuses. En outre, des études régionales pour la France et l’Italie, deux grands pays présentant une division entre le Nord et le Sud, pourraient apporter un éclairage utile sur l’influence exercée par la culture sur les échanges intergénérationnels.

33Remerciements

34La présente recherche a été menée dans le cadre d’un projet de l’Union européenne sur l’avenir des conditions de vie des personnes âgées en Europe (FELICIE), cinquième programme-cadre de l’Union européenne, volet de recherche du programme « Qualité de vie ». Pekka Martikainen a reçu des aides de l’Academy of Finland (70631,48600). Ces résultats ont été présentés lors d’un atelier organisé sous les auspices de l’Association européenne pour l’étude de la population, groupe de travail sur l’évolution démographique et le soutien aux personnes âgées, qui s’est tenu à l’Ined début septembre 2004. Ce document s’appuie sur une version précédente publiée en anglais (et qui comportait un échantillon différent de pays) dans le European Journal of Ageing (Tomassini et al., 2004).

Français

Cet article examine les différences, entre et au sein de trois pays européens, dans la proportion de parents âgés qui voient l’un de leurs enfants au moins une fois par semaine. Les données sont issues d’enquêtes nationales représentatives pour la Finlande, la France et l’Italie, qui comportent des informations sur l’existence d’enfants et la fréquence des rencontres, ainsi que sur certaines caractéristiques des parents. Les résultats confirment que les contacts parents-enfants adultes sont plus fréquents en Italie que dans les deux autres pays, mais la proportion des parents qui voient leur enfant sur une base hebdomadaire est élevée dans les trois pays étudiés. Des régressions logistiques montrent que, dans tous les pays, le divorce est associé, pour les pères, à une probabilité moindre de contact avec leurs enfants. En Finlande, on constate un effet analogue pour les mères. Le nombre d’enfants et le niveau d’études ont également une influence sur les rencontres hebdomadaires. Des scénarios futurs sont également présentés pour la France. Ils combinent les effets observés des variables explicatives et des hypothèses de variations de la distribution de la population. Les résultats corroborent ceux d’autres études qui mettent au jour des différences entre le nord et le sud de l’Europe quant au degré de solidarité familiale, même si l’on ne comprend pas encore pleinement les raisons de ces divergences. Cependant, nos résultats indiquent aussi que les inquiétudes sur le déclin des réseaux familiaux chez les personnes âgées dans le nord de l’Europe semblent exagérées, étant donné la proportion importante de parents qui voient fréquemment leurs enfants adultes.

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Cecilia Tomassini
Emily Grundy
Stamatis Kalogirou
Joëlle Gaymu
Pekka Martikainen
Adrien Binet
Antti Karisto [1]
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Mis en ligne sur Cairn.info le 01/01/2007
https://doi.org/10.3917/rs.046.0009
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