CAIRN.INFO : Matières à réflexion

1Le thème de la « mondialisation » est devenu aujourd’hui si présent que les historiens des relations internationales ne peuvent pas le négliger. Néanmoins le concept doit être soumis à une analyse historique ; malgré son succès actuel dans la vie politique et les médias, il reste encore très vague et son intérêt scientifique ne peut pas être posé comme évident dès le départ. En effet, interprété de façon lâche, il peut se confondre avec la notion de modernité, elle aussi passablement vague. En revanche, convenablement précisé, il peut aider à appréhender le développement du système international et à scander les grands courants mondiaux depuis le XIXe siècle.

2Dans les milieux scientifiques, cette notion a intéressé jusqu’à maintenant les économistes et les politologues, plus que les historiens [1]. La dimension historique du phénomène, ses antécédents ont moins attiré l’attention que son développement actuel. On citera cependant Karl Polanyi, La grande transformation : aux origines politiques et économiques de notre temps (Paris, Gallimard, 1983), et Harold James, The End of Globalization. Lessons from the Great Depression (Harvard UP, 2001). On notera également le petit livre de Suzanne Berger, Notre première mondialisation. Leçons d’un échec oublié (Paris, Le Seuil, 2003), ainsi que Régis Benichi, Histoire de la mondialisation (Paris, Vuibert, 2003). Les historiens économistes, cela ne surprendra pas, ont été en effet les premiers, dans notre discipline, à s’emparer du thème [2]. Les historiens des systèmes techniques également, en particulier ceux qui s’occupent des moyens de communication, se sont intéressés au phénomène, pour des raisons évidentes découlant des différentes révolutions technologiques que le monde a connues depuis le XIXe[3].

3Mais les réflexions méthodologiques d’ensemble sur le phénomène de la mondialisation en général, au-delà de l’économie, et d’un point de vue historique, sont encore rares (on notera Knut Borchardt, Globalisierung in historischer Perspektive, Bayerische Akademie der Wissenschaften, Munich, 2001).

4Le premier objectif doit être de distinguer et de préciser les différents domaines pertinents pour la notion de mondialisation, notion trop générale. Ces domaines ne se confondent pas et n’ont pas évolué au même rythme : évolution du commerce international, des mouvements de capitaux, des communications, des transferts technologiques, des transferts culturels et des phénomènes d’acculturation, des structures politiques et des systèmes internationaux. Il faut d’autre part distinguer entre la mondialisation comme un programme idéologique (mondialisme, fédéralisme) ou économique (correspondant au libéralisme et au Free Trade poussés jusque dans leurs dernières conséquences) et la mondialisation comme un processus plus ou moins réalisé effectivement. Cela suppose d’ailleurs une collaboration étroite entre historiens de différentes disciplines, qui n’ont pas forcément dans ce domaine les mêmes outils et les mêmes approches.

5Le deuxième objectif devrait être de préciser la périodisation, qui peut d’ailleurs être différente selon les différentes composantes du phénomène. On parle couramment, aujourd’hui, des « trois mondialisations » : la première dans la dernière partie du XIXe siècle et jusqu’à la Première Guerre mondiale ; la deuxième durant les années 1920 (outre la restauration partielle de l’économie mondiale libérale, on peut penser dans ce contexte à la création de la SDN) ; la troisième après la Seconde Guerre mondiale et jusqu’à nos jours. (Étant entendu que nos collègues modernistes remonteraient sans doute volontiers jusqu’au XVIe siècle.) Mais les choses sont peut-être plus complexes. Certains considèrent que 1914 marque, avec la guerre, l’échec de la première mondialisation et que celle-ci a repris dans les années 1920 (à partir de la conférence de Gênes ?) pour échouer une deuxième fois en 1929. D’autres estiment que la Première Guerre mondiale est elle-même une étape importante dans le processus de mondialisation, car elle voit, outre son extension géographique, l’émergence internationale des États-Unis et du Japon. Si l’on adopte ce point de vue (plus politique, alors que le précédent se fonde davantage sur des arguments économiques), on verra sans doute deux et non pas trois vagues de mondialisation. Mais les choses sont complexes : même si l’on considère en priorité l’organisation du système international, on peut hésiter. Si le Concert européen du XIXe siècle accompagné de l’expansion impériale de l’Europe a clairement son unité, faut-il après 1919 admettre que l’on est entré dans l’ère des organisations internationales, l’ONU ne faisant que reprendre les principes de la SDN, ou considérera-t-on que la Seconde Guerre mondiale a été une césure distinguant fortement l’avant et l’après-1939-1945 ? Là aussi, on peut hésiter entre deux ou trois vagues de mondialisation.

6Même discussion pour l’après-1945. Pour les uns, l’ONU, Bretton Woods et le GATT, voire la FAO, marquent, dans le sillage des projets rooseveltiens, le démarrage de la troisième mondialisation, celle dans laquelle nous nous trouvons. Pour d’autres, on ne peut vraiment parler de mondialisation qu’après la fin de la guerre froide et du monde bipolaire. Ce à quoi les premiers répondront que les deux idéologies opposées à partir de 1945 ont justement en commun d’être toutes deux mondialistes (visant l’établissement d’un système communiste mondial) ou tout au moins universalistes (l’American Way of Life), à la très grande différence des idéologies vaincues en 1945, et ajouteront qu’un système bipolaire impliquant peu ou prou la quasi-totalité de la planète a constitué d’une certaine façon un ensemble mondial de relations. Mais un troisième groupe associera plutôt le courant actuel de mondialisation à la déréglementation générale intervenue à partir des années 1970, y compris l’éclatement du système monétaire international, qui s’est accompagné d’un accroissement considérable des mouvements de capitaux à travers le monde et, à travers le mouvement de dérégulation lancé par le président Carter en 1977 dans le domaine du transport aérien, de la constitution, dans de nombreux domaines, d’un véritable marché mondial. Pour certains mêmes, la véritable mondialisation ne commence qu’après la fin de la guerre froide. Pour les historiens des relations internationales, voilà un défi méthodologique à relever !

7Le troisième objectif devrait être de montrer qu’il ne s’agit pas d’un phénomène univoque et irréversible : il y a eu et il y a des adversaires de la mondialisation, des freins, des échecs, des retours en arrière. L’Allemagne national-socialiste, par exemple, avait des projets européens qui étaient aux antipodes de la mondialisation. Mein Kampf peut aussi être interprété comme un manifeste antimondialiste. Sur le plan politique, le régime proclamait la reconstruction du système international autour de grands blocs continentaux, dont la théorie la plus aboutie (plus raffinée mais pas du tout en désaccord fondamental avec les grands axes du régime) fut définie par Carl Schmitt en 1940 (Raum und Grossraum im Völkerrecht) [4]. Sur le plan économique, Berlin oscillait entre un principe d’autarcie dans le cadre d’un bloc eurafricain, autarcie que l’on savait en fait peu praticable de façon absolue, et une réorganisation de l’économie mondiale en grands ensembles, reprenant en fait certaines idées allemandes de 1914-1918 ou des années 1930 [5]. Tous ces projets, qui postulaient l’émergence de grands espaces régionaux, entre les États-nations dépassés et le libéralisme mondialisant, instrument néfaste des « ploutocraties », n’étaient pas périphériques, mais centraux pour le régime.

8Les libéraux eux-mêmes ont souvent admis la constitution de groupes économiques régionaux. C’est le cas en Europe dans les années 1920, face à la concurrence américaine [6] ; c’est le cas aussi pour la première période de la construction européenne à partir de 1950, durant laquelle il était entendu que l’Europe des Six aurait sa personnalité économique, y compris avec un tarif extérieur commun non négligeable (la « préférence communautaire », à laquelle, il est vrai, les Français étaient plus attachés que leurs partenaires). Le passage à la conception d’un Free Trade à l’échelle mondiale, plus exigeant, à partir des années 1970 et des différents cycles (ou Rounds) du GATT, représentait pour Bruxelles une évolution importante, mais qui n’était pas donnée d’avance (certainement pas pour Robert Schuman ; pour Jean Monnet, la question reste ouverte) [7]. Cela dit, ce fut le succès du Marché commun qui amena le président Kennedy à proposer au GATT le Round de négociations qui porte son nom, pour que les produits américains ne soient pas victimes de droits trop élevés dans la CEE [8]. Certains penseront, à partir des années 1960 et à la différence de nombreux responsables des années 1930, qu’il n’y a pas opposition entre union douanière européenne et Free Trade mondial, ou du moins atlantique (autre problème !), mais complémentarité, ou relation dialectique.

9D’autre part, même lorsqu’il se développe, le phénomène de mondialisation n’est pas toujours univoque ni régulier. Certes, certains échecs, comme celui de la conférence sur le commerce de Cancún en septembre 2003 [9], peuvent être présentés comme étant justement des conséquences rugueuses du processus de mondialisation (en l’occurrence, l’opposition entre le Sud et le Nord). Cependant les comparaisons historiques permettent de replacer les périodes de mondialisation dans leur contexte. Par exemple, si, sur le plan économique, les deux premières mondialisations se traduisent bien par une accélération du commerce international multilatéral partout dans le monde, mais clairement centré sur les puissances industrielles développées (Europe, Amérique du Nord, plus tard le Japon), la vague actuelle est particulière : le commerce à l’intérieur des grandes zones (pacifique, atlantique, européenne) augmente à un rythme plus rapide que le commerce mondial, même si ce dernier augmente certes rapidement (quadruplement de 1984 à 2004) [10]. On pourrait parler de « mondialisation polycentrique », correspondant à l’émergence de grands espaces économiques individualisés, soit très structurés, comme l’Union européenne, soit relativement informels mais pourtant performants, comme l’Asie [11]. Les réflexions des historiens sur l’évolution économique mondiale depuis la Seconde Guerre mondiale en fonction d’un modèle qui ne conçoive pas uniquement des rapports multilatéraux généralisés mais tienne compte de l’existence de fait de grandes zones économiques sont encore peu nombreuses [12].

10Des remarques du même genre peuvent être faites pour les phénomènes culturels ou religieux. On a associé volontiers mondialisation et unification culturelle, ne serait-ce que par le biais de l’alignement progressif des modes de vie sur un modèle « occidental », modèle relativisant en particulier le fait religieux et les normes familiales, sociales et nationales traditionnelles [13]. Mais la vigueur nouvelle ou retrouvée de toute une série de religions fort différentes de par le monde au début du XXIe siècle montre là aussi que ce mouvement n’est pas forcément univoque, sans même adopter toutes les conclusions de Samuel Huntington [14].

11Il en va de même pour le système international interétatique. Certes, on n’en est plus à l’utopie d’un État mondial, ou même simplement atlantique [15]. Mais certains pensent assister au dépérissement ou, du moins, à la relativisation des États comme acteurs du système [16]. D’autres pensent qu’ils résistent [17]. Certains restent fidèles à l’inspiration réaliste de Raymond Aron dans Paix et guerre entre les nations, ou de Jean-Baptiste Duroselle dans Tout empire périra, et affirment la pérennité d’un système international d’abord interétatique. C’est évidemment le cas de Henry Kissinger, qui conçoit le monde comme un ensemble de sous-équilibres régionaux [18]. D’autres, au contraire, pensent que la souveraineté des États rencontre des limites croissantes, et souvent s’en félicitent, en particulier au nom du « droit d’ingérence » à des fins humanitaires [19].

12Les historiens se montrent en général prudents dans ce domaine, et ne pensent pas que la mondialisation, dont certaines réalités ne sont pas niables, remette définitivement en cause le rôle des États. Le no 121 (janvier-mars 2005) de Relations internationales était consacré aux « nouveaux outils de la diplomatie au XXe siècle ». Malgré les transformations de cette dernière, dans un contexte international en pleine évolution, les auteurs sont en fait d’accord pour estimer que le rôle des États subsiste, malgré le développement des organismes internationaux et des multiples réseaux transnationaux. De façon significative, l’article de Mme Francine Boidevaix consacré à la crise yougoslave souligne dans son titre que « la responsabilité finale reste au Concert des puissances ».

13En outre, la mondialisation se confond parfois aujourd’hui pour beaucoup avec l’ « hyperpuissance » américaine, pour reprendre l’expression d’Hubert Védrine, et son rôle mondial. Notons que le thème d’un impérialisme américain d’un type nouveau, non plus territorial mais informel, et en fait directement enté sur de nombreux vecteurs de la mondialisation, en particulier financiers, apparaît très tôt [20]. Actuellement toute une littérature d’outre-Atlantique développe ce thème, soit de façon négative, soit de façon positive, comme Zbigniew Brzezinski, dans son livre de 2004 au titre évocateur : The Choice. Global Domination or Global Leadership ; ce qui, il faut le dire, ne laisse qu’une marge de choix étroite aux partenaires de l’Amérique. Il est, à mon avis, caractéristique que ce soient des historiens qui souvent donnent aujourd’hui les études les plus fouillées sur ces tendances : Tony Judt, dans son article « Europe vs. America », paru dans le numéro du 10 février 2005 de la New York Review of Books, analyse en particulier trois ouvrages importants, tous trois parus en 2004 [21]. On notera également les livres essentiels de trois historiens : Stefan Halper et Jonathan Clarke, America Alone. The Neo-Conservatives and the Global Order (Cambridge UP, 2004), et Denise Artaud, L’Amérique des néoconservateurs (Paris, Ellipses, 2004). On rappellera également les nos 119 et 120 de Relations internationales, en 2004, consacrés aux relations transatlantiques. Les historiens seraient-ils par nature des réalistes ?

14En même temps, comme leur science est en fait celle des différences, ils savent que le monde évolue. C’est pourquoi ils seront intéressés par la synthèse récente de Thierry de Montbrial, L’action et le système du monde (Paris, PUF, 2002). Pour celui-ci il n’est pas question de nier que la mondialisation entraîne une remise en cause des États-nations, qui ne sont déjà plus ce qu’ils étaient, même s’ils sont encore loin de disparaître. De façon très suggestive, l’auteur explique comment la notion récente de « gouvernance » (qui est une pratique de coordination souple entre les différents acteurs et pas un système hiérarchisé) correspond à la montée de la société civile au niveau international et à l’unification progressive du monde, sans toutefois que celles-ci suffisent pour déboucher sur un véritable gouvernement mondial. La réalité qui se dessine n’est pas une mondialisation totale (même les entreprises multinationales restent en fait enracinées dans leur environnement, par exemple) mais une évolution des rapports interétatiques conduisant à une « imbrication fonctionnelle » croissante des États, formant de nouvelles unités politiques et des sous-ensembles régionaux à géométrie variable. La souveraineté nationale n’a pas disparu, cependant elle n’est plus absolue comme dans le système international classique, mais de plus en plus partagée. Il y a là sans aucun doute pour les historiens un axe de réflexion fort utile.

15L’apport spécifique des historiens des relations internationales pourrait être de tenter de hiérarchiser et de synthétiser les différentes approches du phénomène des mondialisations en fonction de l’histoire du système international (y compris selon la problématique classique internationale-transnationale-postnationale). On obtiendrait ainsi, pour les différentes périodes, non pas la description de mouvements éclatés et parfois diffus, mais celle d’ensembles formés de sous-systèmes, suffisamment significatifs pour marquer des étapes dans l’évolution du système international. Tout en permettant d’opérer une distinction entre les mouvements de fond des économies, des techniques, des cultures (qui ont peut-être dans ce contexte davantage attiré l’attention jusqu’ici), d’une part, et les projets proprement politiques d’organisation du monde et les visions du système international, d’autre part. L’objectif serait donc de préciser la notion de mondialisation en la reliant à l’étude de l’évolution de ce système.

Notes

  • [1]
    Cf. un puissant ouvrage d’ensemble, fort complet : Philippe Moreau Defarges, L’ordre mondial, Armand Colin, 1998. Cf. l’article critique « One World ? » de Vijay Joshi et Robert Skidelsky, New York Review of Books, 25 mars 2004. Cf. Dominique Martin, Jean-Luc Metzger, Philippe Pierre, La Métamorphose du monde, Le Seuil, 2003 ; Un autre monde, sous la direction de Michel Wieviorka, Balland, 2003 ; Mondialisation et éthique des échanges, sous la direction de Jean-Yves Naudet, Librairie de l’Université d’Aix-en-Provence, 2003.
  • [2]
    Kevin H. O’Rourke, Jeffrey G. Williamson, Globalization and History. The Evolution of a Nineteenth-Century Atlantic Economy, Cambridge, 1999 ; Sebastian Conrad, Jürgen Osterhammel, Das Kaiserreich Transnational. Deutschland in der Welt, 1871-1914, Göttingen, 2004 ; Guido Thiemeyer, « Globalisierung » und Politik. Studien zur währungspolitischen Kooperation im europäischen Staatensystem 1865-1900, Kassel, 2004 ; Cornelius Torp, « Weltwirtschaft vor dem Weltkrieg. Die erste Welle ökonomischer Globalisierung vor 1914 », Historische Zeitschrift 279 (2004), p. 561-606.
  • [3]
    Pascal Griset, Les révolutions de la communication (XIXe-XXe siècles), Carré Histoire. Pour une réflexion d’ensemble sur la place des révolutions technologiques au XXe siècle, cf. Thierry de Montbrial, Mémoire du temps présent, Paris, Flammarion, 1996.
  • [4]
    Repris, avec un paragraphe antisémite soigneusement excisé, en 1995 dans Carl Schmitt, Staat, Grossraum, Nomos, Berlin, Duncker und Humblot.
  • [5]
    Ludolf Herbst, Der Totale Krieg und die Ordnung der Wirtschaft, Munich, DVA, 1982 ; Jean Freymond, Le IIIe Reich et la réorganisation économique de l’Europe, 1940-1942. Origines et projets, Leiden, A. W. Sijthoff, et Genève, IUHEI.
  • [6]
    Éric Bussière, La France, la Belgique et l’organisation économique de l’Europe, 1918-1935, Comité pour l’histoire économique et financière de la France, 1992.En ligne
  • [7]
    Maurice Allais, La mondialisation, Paris, Clément Juglar, 1999, et Jean-Louis Andreani, « L’Europe, l’économie de marché et la concurrence », Le Monde, 26 mai 2005.
  • [8]
    Robert Marjolin, Le travail d’une vie, Paris, Robert Laffont, 1986, p. 339-341.
  • [9]
    Échec auquel l’Economist du 20 septembre 2003 avait consacré un dossier que l’on peut qualifier d’approfondi.
  • [10]
    On notera une étude intéressante à ce sujet dans RAMSES, l’annuaire de l’IFRI, pour l’année 2000.
  • [11]
    Éric Le Boucher dans Le Monde du 23-24 novembre 2003, « Ce grand marché commun asiatique qui marche mieux que l’européen ».
  • [12]
    Gustav Schmidt, « Asia, Europe, North America and the “Asian Capitalist Miracle” : Changing Power Cycles and Evolving Roles in Regional and International Structures », International Political Science Review (2003), vol. 24, no 1.
  • [13]
    Francis Fukuyama, Le grand bouleversement, La Table ronde, 2003.
  • [14]
    Samuel Huntington, Le choc des civilisations, Paris, O. Jacob, 1997.
  • [15]
    C. K. Streit, Union now : A Proposal for a Federal Union of the Democracies of the North Atlantic, New York, Harper & Brothers, 1939.
  • [16]
    Bertrand Badie, Un monde sans souveraineté, Paris, Fayard, 1999 ; Bertrand Badie, L’impuissance de la puissance. Essai sur les nouvelles relations internationales, Paris, Fayard, 2004.
  • [17]
    Samy Cohen, La résistance des États, Paris, Le Seuil, 2003.
  • [18]
    Henry Kissinger, La nouvelle puissance américaine, Paris, Fayard, 2003.
  • [19]
    Mario Bettati, Droit d’ingérence, mutation de l’ordre international, Paris, Odile Jacob, 1996.
  • [20]
    Henri Hauser, L’impérialisme américain, Paris, Pages libres, 1905 ; Octave Homberg, L’impérialisme américain, Paris, Plon, 1929.
  • [21]
    T. R. Reid, The United States of Europe : The New Superpower and the End of American Supremacy, Penguin ; Jeremy Rifkin, The European Dream : How Europe’s Vision of the Future is quietly eclipsing the American Dream, Penguin ; Timothy Garton Ash, Free World : America, Europe and the Surprising Future of the West, Random House.
Georges-Henri Soutou
Dernière publication diffusée sur Cairn.info ou sur un portail partenaire
Mis en ligne sur Cairn.info le 01/12/2008
https://doi.org/10.3917/ri.123.0003
Pour citer cet article
Distribution électronique Cairn.info pour Presses Universitaires de France © Presses Universitaires de France. Tous droits réservés pour tous pays. Il est interdit, sauf accord préalable et écrit de l’éditeur, de reproduire (notamment par photocopie) partiellement ou totalement le présent article, de le stocker dans une banque de données ou de le communiquer au public sous quelque forme et de quelque manière que ce soit.
keyboard_arrow_up
Chargement
Chargement en cours.
Veuillez patienter...